En finir avec Chomsky !(4)

Chroniques de la libre parole

 

Ce n’est pas encore fini ?

– Non ! Cela ne fait que commencer !

Il serait temps d’en finir. N’est-ce pas ?

Nous nous demandions au terme de la précédente chronique quel sens cela pouvait bien avoir de demander, d’exiger de quelqu’un qu’il prenne position publiquement sur la matérialité de l’existence indiscutable de l’arme de destruction massive spécifique de Hitler.

Certes c’est indirectement devenu une exigence de l’État français, qui lui-même prend position, avec la loi anticonstitutionnelle Fabius-Gayssot. C’était dans la logique de la création de la notion de crime contre l’humanité elle-même, comme d’un crime métaphysiquement différent de tous les autres crimes de guerre, puis dans la logique de l’imprescriptibilité, spécifique de ce crime-là. L’aboutissement de cette logique a été la révolution juridique instaurée par le nouveau code pénal, dont le chapitre premier traite du… génocide[1]. Nul citoyen français n’est censé ignorer la loi. La nouvelle religion, née à Nuremberg devenait ainsi cinquante ans plus tard la seule religion officielle de la République.

Le b, a, ba de la pataphysisue juive : le monde est très méchant, alors que nous sommes bons, et seule notre souffrance a vraiment du sens, est ainsi devenu la religion obligatoire de l’État français. C’était l’exigence de la LIC(R)A, du CRIF, de la L.D.H., de l’UEJF, et autres courroies de transmission du lobby qui n’existe pas, qui est ainsi parvenu à entraîner l’État dans sa flibuste.

– Sa flibuste !!! Alors qu’il ne s’agit que de faire connaître les indicibles souffrances des pauvres martyrs juifs innocents. Sa flibuste ! Alors qu’il s’agit d’humaniser l’humanité par l’entretien de la mémoire d’un crime monstrueux et de prémunir ainsi l’humanité contre la reproduction de telles atrocités. Vous contester même ce droit élémentaire aux Juifs !

– Certes pas ! Je défends ce droit élémentaire ! Par tous les moyens normaux, dont tout un chacun doit disposer, et dont les Juifs disposent, et doivent disposer ad libitum. Le droit des témoins de témoigner, le droit des faux témoins de « faut témoigner », le droit de publier leurs témoignages. Le droit d’éditer des livres de réflexion, des livres d’histoire, des monographies, des synthèses, des romans, des essais, des documents, des films, et que sais-je encore. Et le droit de livrer tout cela au commerce des idées, et… à la critique… libre.

Ce droit, les Juifs et le lobby juif en disposent comme tout le monde. Et même un peu plus que tout le monde. C’est ainsi que lorsqu’on m’a annoncé, chez Albin-Michel, que ma collection « Le Puits et le Pendule » (où je venais de publier Chomsky, Économie politique des droits de l’homme) était supprimée du jour au lendemain, alors que l’on était satisfait de mon travail, on m’a dit (verbatim) : « Vous comprenez… on nous a menacé d’une campagne et du boycott [par les médiats] des éditions ! Et aussi de retirer tous les auteurs et toutes les collections subventionnées ». C’est ainsi que j’ai appris qu’il y avait chez Albin-Michel des auteurs et des collections subventionnées par le lobby qui n’existe pas, pour aider à publier les ouvrages d’auteurs juifs qui lui convenaient. Et c’est très bien comme cela.

Ce qui ne va plus, quand tout cela ne suffit plus, c’est de recourir à la loi pour imposer le cours forcé de la fausse monnaie, qui, comme chacun le sait, chasse la bonne[2].

Ce qui ne va plus c’est le fait d’interdire par la loi la critique… libre.

Ce qui ne va plus c’est le fait d’imposer par la loi des croyances au-delà de ce qu’il est possible de prouver face à la critique…libre.

Mais cela étant dit je repose ma question : quel sens cela a-t-il d’exiger de quelqu’un qu’il prenne position dès lors qu’il y a contestation ? Sinon constituer l’objet sur lequel porte l’examen de passage, en la circonstance la « Mémoire juive » et non pas l’histoire, en référent sacré universel de la souffrance humaine !

N’est-ce pas un progrès, et une mesure de salubrité publique de refuser d’entrer dans ce jeu-là ? Surtout quand beaucoup, d’un coté comme de l’autre, n’attendent votre réponse que pour pouvoir vous tomber dessus à bras raccourci… souvent pour des motifs parfaitement étrangers au sujet, et à la souffrance de qui que ce soit[3], mais pas étrangers à des stratégies diverses de Pouvoir et de carrières.

Que vaut une conviction qui a besoin de l’approbation d’une autorité quelconque ? Et qui fluctuerait selon l’avis de telle ou telle autorité ?

– Ce n’est pas une conviction, tout simplement ! Une conviction scientifique, certainement pas ! Ni même une conviction spirituelle, ou religieuse.

À moins bien sûr que cette autorité ne présente des arguments nouveaux ou des réflexions nouvelles ! Mais dans ce cas ce sont ces arguments ou ces réflexions qui mériteraient considération. Pas l’autorité de « l’Autorité », qu’elle soit médiatique ou autre, de celui qui émet ces arguments ou propose ces réflexions.

La connaissance scientifique exclut l’argument d’autorité.

La connaissance spirituelle et religieuse admet l’Autorité et la définition dogmatique, mais limitées à leur domaine surnaturel spécifique.

Mais il est fort possible, dans un camp comme dans l’autre, de recruter des troupes sur d’autres bases que la connaissance scientifique, qui, par définition, ne donne pas de certitudes dogmatiques, mais n’est partageable qu’au terme d’un processus d’acquisition de ces connaissances, plus ou moins long, plus ou moins ardu. C’est même cela le problème. Car certains piaffent d’impatience semble-t-il, en jouant ce jeu-là, d’entrer dans une guerre où au sommet quelques théologiens discuteront du sexe des anges, et à la base, la masse des fantassins s’étriperont pour de toutes autres causes que les raisons invoquées. C’est ça une « guerre de religion »…

Et tout cela est tellement vrai que bien des « révisionnistes » colportent des arguments et des idées historiquement fausses (je suis bien placé pour le savoir) et un nombre non négligeable de ces néo-révisionnistes ont été conduits très progressivement et chaotiquement vers l’adhésion à ces thèses, beaucoup plus par révolte contre les agissements d’Israël et l’insupportable police juive de la pensée, que par l’étude attentive des auteurs et des arguments révisionnistes. De même en face, ça ne vaut pas mieux. La chambre à gaz est un mot de passe, un signe de reconnaissance, un drapeau. Et un casus belli. Cela suffit à rendre impossible, inconcevable, un débat quelconque, rationnel, cartésien sur les fondements historiques de cette certitude, métaphore irrationnelle d’autre chose. C’est dire qu’au pays de l’Affaire Dreyfus, le jugement en premier ressort et non susceptible d’appel d’un prétendu Tribunal Militaire International (TMI[4]) est devenu parole d’Évangile pour des juges qui se croient encore laïcs ! Et loi de l’État français. À ce compte-là Dreyfus serait encore au bagne !

Et c’est pourquoi « les hommes font l’histoire, mais ils ne savent généralement pas l’histoire qu’ils font ». C’est cette malédiction qu’il s’agirait de dépasser.

Dans cette fameuse « Mise au point » de 1984, sur mes relations avec Chomsky, publiée en 1986 dans Droit et histoire, une phrase avait fait sursauter Serge Thion. Je prétendais que nous communiquions instantanément par « transmission de pensée ».

C’était justement l’époque où les « historiens » et philosophes de l’holocauste commençaient à digérer le fait, officialisé par le soliloque de 1982 à la Sorbonne, et admis par Raymond Aron et François Furet, que l’on n’avait pas trouvé le moindre ordre de Hitler de procéder à l’extermination des Juifs, et qu’en plus de tout, on n’avait tout simplement encore rien trouvé dans les archives allemandes !

Après un gros effort de pensée les « experts » et spécialistes (Hilberg, Browning, Goldhagen, et alii…) avaient proposé à la foule, avide d’idées neuves et profondes dans lesquelles elle puisse contempler sa propre profondeur abyssale, l’explication improbable que voici : l’holocauste s’était organisé spontanément, parce que les Allemands avaient ça dans le sang, ou dans leur culture… Par « transmission de pensée » en quelque sorte. Ces mots avaient été employés. Et Thion m’avait dit :

– « Tu apportes de l’eau à leur moulin ! Si nous aussi nous invoquons la transmission de pensée, on n’est pas près d’en sortir »

Je vais donc reproduire l’intégralité de ce passage qui énonçait des principes importants :

« J’écrivis à cette époque une lettre à Chomsky où, évoquant la puissance formidable de nos adversaires, je concluais en disant que les révolutionnaires conservaient sur eux un avantage décisif : nous communiquions instantanément par « transmission de pensée ». Je m’explique. Face à des intrigues indémêlables, nous avions toujours en permanence la certitude absolue que nos comportements réciproques pouvaient toujours se déduire absolument de nos principes et étaient donc prévisibles. Pas de jésuitisme, pas de casuistique, pas d’opportunisme, et donc confiance absolue qui n’implique aucune allégeance et qui accepte comme allant de soit que chacun entretienne à l’égard de l’autre une « méfiance » non moins absolue. C’est le même type de rapports que j’entretenais avec Faurisson. C’est là la seule structure organisationnelle de la Vieille Taupe ».

Une seule nuance en relisant 25 ans plus tard : « jésuitisme » et « casuistique » étaient ici employés dans leur sens péjoratif devenu commun de « ruse avec la vérité ». Peut-être à tort, et aurait-il mieux fallu employer d’autres mots pour signifier ce que je voulais signifier, et qui n’a pas changé. Car 25 ans d’expérience de la persécution m’ont appris que, pour promouvoir la vérité, il fallait parfois savoir ruser avec le Pouvoir totalitaire du mensonge, et que cela imposait l’usage de techniques, ailleurs qualifiées de « jésuitisme », comme la « restriction de pensée » et la communication « subliminale ». C’est-à-dire l’utilisation de signifiants (comme mettre un t aux médiats) qui entreront en résonance avec la culture de ceux qui partagent cette culture et surtout partagent les mêmes objectifs, mais resteront opaques ou inexploitables par les censeurs, et pour ceux qui défendent des intérêts séparés.

Donc, cette question de mot mise à part, sur le fond, rien à changer.

Rien n’a changé. La Vieille Taupe n’a toujours pas d’autre lien organisationnel que le partage de ses principes. Sans inféodation. Elle accorde à tout un chacun une confiance absolue, qui n’implique aucune allégeance, alliée à une « méfiance » non moins absolue. Le mot « méfiance » était mis ici entre parenthèses, car ce n’est pas d’un état d’esprit méfiant, qu’il s’agissait. C’est tout le contraire. Il n’y a rien à défendre en dehors de la vérité, aucun intérêt séparé. Il n’y a rien à capitaliser, pas de secret à protéger, donc il n’y a pas la moindre mesure de sécurité à prendre vis-à-vis de qui que ce soit. Quant à des mesures de protection contre des attentats et agressions physiques, la disproportion des forces et des moyens est telle qu’elles sont impossibles. De toute façon ces mesures de sécurité seraient illusoires ! et diminueraient considérablement nos déjà très faibles capacités d’action collectives.

D’ailleurs ma « naïveté » est proverbiale chez nos ennemis depuis qu’ils ont découvert qu’il suffisait de me téléphoner pour connaître presque tous les secrets de la Vieille Taupe. Ils pourraient même se dispenser de faire semblant d’être des sympathisants révisionnistes . Je ne suis pas dupe.

Mais la VT sait aussi que « la révolution est une grande dévoreuse d’hommes et de caractères ». Ce n’est pas parce que c’est Trotsky  qui l’a dit que c’est faux. Quiconque a participé positivement au mouvement de l’histoire peut s’en trouver dépassé. Et défendre soudain des intérêts particuliers, ne serait-ce que son ego. Rien ne garantit jamais rien. Et rien ne garantit l’avenir.

Donc la Vieille Taupe, qui renouvelle l’expression de son immense reconnaissance à l’égard de Faurisson comme à l’égard de Chomsky, n’a aucune allégeance à l’égard de personne… Par conséquent ni à l’égard de Faurisson, ni à l’égard de Chomsky. Et rien ne l’empêche d’articuler à l’égard de l’un, comme rien ne l’empêcherait d’articuler à l’égard de l’autre, les critiques nécessaires, mais sans jamais oublier tout ce que la vieille taupe leur doit.

Cette différence avec les comportements politiques habituels, n’est pas anecdotique. Elle est fondamentale. Elle indique justement que la Vieille Taupe entend sortir du comportement politique habituel, où, non seulement tout est permis pour obtenir la victoire, mais où la victoire assure le blanchiment de toutes les vilenies commises. Mieux, les pires vilenies se trouveraient sanctifiées dès lors qu’elles ont assuré la Victoire, objectif suprême, ÜBER ALLES !

Mais quelle victoire ? Et la victoire de qui ? Et pour quoi faire ?

On oublie trop facilement comment la réécriture du passé, qui avait atteint un niveau grotesque sous Staline, habitait déjà les conflits de tendance à l’époque de Lénine, et comment l’auto dévoration des révolutionnaires, avant de devenir une caractéristique de la post Révolution russe avait été une caractéristique remarquée de la Révolution bourgeoise française. Elle a été aussi une caractéristique de la Résistance. Pour ceux qui n’en auraient pas conscience, ou pas connaissance, rappelons la néantisation du rôle des résistants de droite ou d’extrême droite par le parti des 75.000 fusillés, l’assassinat de résistants trotskistes et anarchistes, ou simplement « gênants » par le même « parti de la classe ouvrière », ou la censure permanente d’authentiques résistants parce qu’ils avaient conservé leur estime et leur respect au Maréchal Pétain…, ou qui dérangeaient le parti, comme Georges Guingouin. Et bien sûr l’oubli des crimes de la Résistance. « Le nationaliste non seulement ne désapprouve pas les atrocités commises par son propre camp, mais il a une capacité remarquable pour ne pas même en entendre parler ». Cette phrase de George Orwell dans Notes sur le nationalisme, fréquemment citée par Chomsky ne doit jamais être oubliée. L’oubli des vérités indésirables semble bien faire partie du fameux « Devoir de Mémoire » à l’aide duquel on voudrait pourtant « humaniser l’humanité ».

Il résulte de ces considérations, comme de l’ensemble des considérations de « En finir 1-2-3-4 » que l’objectif de la Vieille Taupe n’est pas de faire admettre universellement par quelque « Autorité » que  ce soit l’inexistence du Diable, pardon ! des chambres à gaz. L’objectif est de restaurer la liberté de penser, la liberté d’expression, la liberté de ne pas croire, et même la liberté de penser à autre chose ! Ce qui inclut aussi la liberté de ne penser qu’à ça, comme le disait Wolinsky. Et bien sûr la liberté entière de ne parler que de ça ! Mais dans le domaine privé.

 

J’ai encore deux mots à vous dire !

 

Si la Vieille Taupe réclame cette liberté dans le domaine privé, c’est donc que nous réclamons, dans le domaine public, la neutralité, la laïcité de l’État. Ce qui implique l’abolition de la loi anticonstitutionnelle Fabius-Gayssot. Rien de moins, rien de plus ! Nous ne réclamons donc en aucune façon la moindre approbation des thèses révisionnistes. Le reste, c’est-à-dire cette approbation générale, et la conversion des ennemis, viendra de surcroît. Et si Dieu le veut !

C’était donc à l’occasion d’un passage de Chomsky à Paris, dans le courant de l’année 1979, où il devait, entre autres, rencontrer Serge Thion pour discuter de la situation Cambodgienne, que nous avions pu nous rencontrer et parler en déambulant dans les rues proches de St Sulpice pendant une vingtaine de minutes. Nous nous étions quittés à l’angle de la rue de Vaugirard et de la rue Bonaparte, juste sous les fenêtres de l’appartement de François Mitterrand, maintenant occupé par Robert Badinter.

En trente ans les questions de principe dont nous avions parlé à l’époque n’ont pas bougé. Ni les intellectuels parisiens progressé le moins du monde dans leur réflexion sur ces problèmes. Ce que Chomsky a bien dû constater lors de sa dernière visite. Et cela ne pouvait que le confirmer dans l’idée qu’ il est des choses qui ne valent pas la peine d’être dites puisque « les gens ne l’accepteraient pas », et que cela empêcherait que d’autres choses, qui méritent aussi d’être dites, et entendues, le soient.

À supposer bien sûr que l’on parle pour être compris et dans le but de faire accepter ce que l’on a à dire ! Or, sur ce plan, depuis trente ans Chomsky avait été abreuvé par ses « bons amis » et ses « admirateurs » parisiens, de louanges diverses associées à la déploration du fait qu’il ait accepté que son « avis » sur la liberté d’expression soit publié en préface du Mémoire en défense… du Professeur Faurisson. Et il continuait à l’être. Manifestement personne en France ne voulait comprendre ce qu’il avait pourtant écrit noir sur blanc, tant dans la fameuse préface que dans ses Réponses inédites à mes détracteurs parisiens. Tout le monde souhaitait tourner la page du « malentendu ». Et comble de tout, parmi les révisionnistes eux-mêmes, certains, et le plus illustre d’entre eux, manifestaient une incompréhension profonde de la valeur et surtout de la nécessité de défendre le principe de la liberté d’expression auquel les révisionnistes devaient pourtant beaucoup !

Le pays de Descartes, de Voltaire, le pays des Lumières était-il frappés de malédiction ?

La mentalité « stalinienne » avait-elle tout submergé au point que l’exigence qui conditionne la possibilité du moindre dialogue, un respect minimum des faits, y soit abandonnée ?

 

arrêt de la pensée ! Arrêt de la pensée ! arrêt de la pensée !

 

L’arrêt de la pensée est ce curieux phénomène, identifié par George Orwell, dans les sociétés totalitaires[5], lorsque les prémisses d’un raisonnement existent et sont généralement admises, mais que la conclusion qui s’imposerait selon les règles de la logique, elles aussi généralement admises, entrerait en contradiction avec les exigences du Pouvoir, du politiquement correct, ou de la sacro-sainte carrière. Alors tout soudain, il semble que l’Esprit s’oublie, se perde…

Mais très rares sont ceux qui avouent qu’ils ont la trouille du Pouvoir. Leurs pensées s’obscurcissent, leur cerveau se bloque. Et ils s’inventent les meilleures raisons idéologiques qui soient pour ne pas voir ce qui leur crève les yeux ! Tant qu’il vaut mieux ne pas voir.

Revenons à l’Affaire.

Prémisses universellement admises par les « intellectuels » : 1°/ La répression et la censure ne sont pas des moyens de régler un différend intellectuel. 2°/ Ce n’est pas devant les tribunaux que l’histoire trouve ses juges.

Conclusion tirée par Chomsky : 1°/ Signature et promotion de la pétition internationale pour la liberté d’expression et de recherche. 2°/ Rédaction de l’« avis » et publication de cet avis, non pas en préface à un livre exposant les thèses révisionnistes, dont on a vu qu’à l’époque il ne connaissait rien, mais en préface à un Mémoire déposé par un accusé, en défense devant un tribunal où il avait été attrait par la LIC(R)A. 3°/ Rédaction de Réponses inédites à mes détracteurs parisiens.

Conclusion tirée par les « intellectuels parisiens » : ?!?!?!?!?!?!

Trente ans plus tard, en dépit de tous les efforts des concepteurs et organisateurs de son voyage à Paris, Chomsky n’a rien renié. Tels sont les deux mots qui restaient à dire pour conclure :

« RIEN RENIÉ »

 

Il reste trois mots à rajouter.

On a vu dans quelles conditions tous ces événements s’étaient produits, succédés, et les raisons pour lesquelles Chomsky n’avait pas lu, pas pu lire, le livre qu’il préfaçait. Sa déclaration liminaire selon laquelle « il n’avait pas lu le livre » sur laquelle les journalistes ont tant glosé n’était pas une dérobade ni une mesure de « défense élastique » comme avait pu l’être la déclaration de l’abbé Pierre selon laquelle il avait « seulement parcouru » le livre de Garaudy.

Notez bien, je vous prie, que si ce livre avait contenu des horreurs sur le plan moral, des absurdités sur le plan logique, et des falsifications sur le plan historique et documentaire, cela n’eut rien changé à la valeur du principe défendu par Chomsky et à sa décision de préfacer ce livre. Rien mieux que cette publication n’aurait permis de mettre en évidence ces horreurs morales, ces absurdités logiques et ces falsifications. Et absolument rien ne lui aurait interdit de faire connaître son appréciation détaillée, que la Vieille Taupe n’aurait certainement pas manqué de publier.

Et pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Surtout quand on pense à l’avalanche d’attaques et de critiques qu’il a dû subir. Elles ont lourdement entravé son activité pendant trente ans ! N’est-ce pas curieux ? N’est-ce pas troublant ? Une seule dénonciation circonstanciée d’une seule horreur morale qu’il aurait trouvée dans le Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire. La question des chambres à gaz et non seulement les ennuis et l’hostilité qu’il a eu à affronter se seraient envolés comme par enchantement.  Une seule réfutation circonstanciée d’une seule absurdité logique, et le même résultat eût été obtenu. Et enfin s’il était parvenu à identifier une seule falsification caractérisée de la part de Faurisson… je vous dis pas la gloire !

La bonne question juive est donc : « Pourquoi Chomsky s’est-il privé de cette Échappatoire [6] » ?

Lorsqu’il avait pris fermement la défense des dissidents soviétiques, et par exemple de Soljénitsyne, il n’avait pas craint, tout en réaffirmant son soutien contre les persécutions par le Pouvoir soviétique, de se démarquer explicitement de certaines des idées de ces dissidents soviétiques.

La bonne réponse à cette question juive, c’est que ce silence est complètement inexplicable. Il est impossible d’imaginer que Chomsky ait été impressionné par les arguments de Faurisson !

C’est pourquoi le dialogue juif qui suit est purement imaginaire :

– Impossible en effet puisque la pensée s’arrête devant une telle conclusion ! N’est-ce pas ?

– À moins que, soucieux de ne pas se condamner à entrer dans l’arène sur ce terrain miné, où tout le monde parle d’autre chose en faisant semblant de parler de la chose, il n’ait tout simplement rien lu de Faurisson depuis trente ans, et même pas le livre qu’il avait préfacé.

– Oui, telle doit être la bonne explication obligée. Il ne peut pas y en avoir d’autre, puisqu’il est impossible que notre Chomsky soit devenu révisionniste. D’ailleurs ne vaut-il pas mieux en rester là ? Chomsky n’a pas lu le Mémoire en défense…  Point final. Puisque, s’il l’avait lu, rien ne l’aurait empêché, tout en persistant dans sa marotte de défendre les droits de Faurisson, de dénoncer tel ou tel passage abominable que ce livre contient,

– Qu’il contient, c’est indiscutable !

– Un bonne raison de plus d’arrêter de discuter. D’ailleurs il n’y a plus rien à discuter. La Loi est venue pour trancher la question définitivement. Notre vérité est devenue incontestable.

– Mais les horribles révisionnistes en profitent pour dire que notre vérité historique est la seule de toutes les vérités historiques qui ait besoin de la Loi pour devenir incontestable. Ils rajoutent même que cela prouverait que notre vérité historique n’est pas une vérité historique comme les autres ! Ce qui est d’ailleurs plutôt rassurant puisque beaucoup de vérités historiques sont fausses ! Ce qui est vrai !

– Mais beaucoup de vérités historiques sont vraies !

– Toute la question devient donc de faire la différence entre les vérités historiques qui sont vraies et les vérités historiques qui sont fausses. Et pour le savoir, ils disent qu’il faut appliquer la méthode cartésienne. D’où il découlerait que la première condition pour avoir une chance d’être considérée comme vraie, scientifiquement vraie, pour une vérité, c’est de pouvoir être en permanence contestée ! Ils vont même jusqu’à dire que la Loi transforme notre vérité en dogme légal, et que cela tendrait à prouver que notre vérité est scientifiquement fausse ! D’après eux une vérité scientifique n’est pas une vérité qui interdit la contestation et punit les dissidents, c’est une vérité qui résiste à la libre contestation.

– Cela prouve que les révisionnistes sont horribles, et méchants, et même horriblement méchants, en dépit de la courtoisie avec laquelle Guillaume aurait reçu Elhanam Yakira[7] dans sa librairie.

– Cela c’est une vérité indiscutable. De plus en plus indiscutable, et vérifiée par les progrès qu’ils font dans toutes les têtes, même dans les nôtres[8], au fur et à mesure que le temps passe. Les révisionnistes sont vraiment sataniques !

– Les temps sont devenus difficiles ! Ce n’est pas la première fois que cela nous arrive dans l’histoire ! Surtout, dans la difficulté, il ne faut pas se départir de ce qui a toujours fait finalement notre force : le réalisme.

– Finalement, les choses étant ce qu’elle sont et le monde ce que nous savons, il faut bien admettre qu’aucun tribunal français n’a jamais condamné Faurisson pour la moindre falsification du moindre document. Les faits sont les faits ! Et même dans le récent procès Robert contre Robert, le tribunal a certes débouté Faurisson, mais il a aussi explicitement reconnu que la déclaration médiatique de notre Robert à nous[« j’ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l’histoire »] était diffamatoire pour leur Robert à eux. Et ce tribunal, dont tout prouve qu’il ne nous était pas hostile, a bien dû écrire : « Il convient, en conséquence, de constater que le défendeur [Robert Badinter] a échoué en son offre de preuve. »

– Oui ! C’est terrible ! les apparences sont contre nous et il serait imprudent de compter indéfiniment et uniquement sur les médiats pour manipuler les apparences. Il faut savoir être réaliste. Les prémisses de la conclusion impensable sont réunies, du moins pour les goyim qui n’ont pas eu comme nous, comme Élie Barnavi, comme Alain Finkielkraut, ou Elhanam Yakira, la Révélation du sens de l’histoire. (AHR N° 12 est dernier p. 144). C’est aussi ce qu’a compris Balaam quand il eut finalement compris pourquoi son ânesse refusait d’avancer. Et c’est aussi ce qu’a compris le Pape dans son homélie subtilement mais clairement révisionniste à St Pierre de Rome le 31 mai 2009, qui se trouve être pour les chrétiens le dernier jour du mois de Marie, et cette année-là le jour de la Pentecôte, rappel liturgique du jour où les apôtres ont vaincu la peur et ont osé sortir du Cénacle pour affronter l’hostilité des hébreux de l’époque…, à ce qu’ils ont raconté du moins.

– Si les prémisses de la conclusion existent pour les goyim [qui n’ont pas eu la Révélation – rappelons-le] on peut prévoir que tôt ou tard leur cerveau de goyim se remettra à fonctionner selon les règles de la logique innée, que notre D. leur a imprudemment donné en partage, en dépit de tous les efforts de tous les intellectuels et philosophes postmodernes. Je me demande s’il ne serait pas prudent d’être parmi les premiers à oser dire l’impensé radical qui hante toutes les têtes.

– Mais toi tu as bénéficié de la Révélation ! Comme moi, comme B.H.L., comme Élie Barnavi, comme Alain Finkielkraut, comme Yakira, et comme Chomsky, même s’il l’a oublié… Tu sais donc que D. a promis aux Juifs la domination du monde. Tu sais aussi que Sa Promesse est sans repentance. L’Église elle-même, que nous avons bien manœuvrée, en convient depuis Vatican 2 ! C’est tout dire !

– Sans doute, mais je me demande s’il ne risque pas, à terme, de devenir dangereux pour nous de s’opposer à la liberté de recherche et d’expression des révisionnistes ! De toute façon beaucoup ont surmonté la peur. Alors à quoi bon ? Avec Internet la situation devient incontrôlable. Le photocopieur a eu raison de la censure soviétique. Internet est en train d’avoir raison de notre censure libérale ! Autant tirer nous-mêmes la conclusion que les prémisses semblent imposer avant les intellectuels goyim, qui y seraient conduits de toute façon. Quant à la réalisation de la Promesse, je ne doute pas que D. trouve un autre moyen que les chambres à gaz pour assurer notre domination finale sur le monde. Maintenant c’est à Lui de se débrouiller. Alors comme Élie Barnavi l’avait déjà dit à Alain Finkielkraut sur France-Culture, le 5 août 1998 : je le répète maintenant : « …Faurisson a raison »

 

Résumé des 4 parties :

1°/ Noam Chomsky a défendu énergiquement et efficacement la liberté de recherche et d’expression de Robert Faurisson. Il s’est toujours refusé, comme il en était convenu avec la Vieille Taupe, à entrer dans le débat sur le fond historique des recherches du Professeur, d’abord parce qu’il se sentait incompétent et parce que, pour le devenir, il lui aurait fallu accomplir un travail dont il n’avait guère le goût ni le temps. Et enfin parce qu’il est inutile de débattre avec des fanatiques religieux, tant qu’ils n’acceptent pas un respect minimum des faits.

2°/ Au terme d’un procès qui a duré quatre ans (15/02/1979 – 26/04/1983) le tribunal puis la cour en son arrêt définitif du 26 avril 1983, ont successivement dû constater que les demandeurs, la LIC(R)A et neufs associations mémorielles coalisées, avaient été incapables de convaincre le Professeur Faurisson de mensonge, ni de falsification de l’histoire.

3°/ Impossible à prouver scientifiquement et judiciairement l’existence des chambres fondatrices de la postmodernité sont devenues un dogme républicain par la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990.

4°/ Juillet 2010, Noam Chomsky renouvelle la condamnation de cette loi clairement stalinienne. Il n’a rien renié

5°/ Si vous êtes autonome au lieu de vous demandez ce que pense Chomsky tirez les conclusions

vous-même et commencer par le dire à votre famille, à vos amis, à vos voisins, à la ville et à tout…

6°/ Que le passé redevienne le domaine des historiens libres. Quant à l’avenir, ce n’est pas un « nouvel holocauste » qui menace les Juifs, c’est leur propre libération grâce au rire, qui a été à tous les hommes par Dieu donné, préférable à l’holocauste de l’humanité dans une troisième guerre mondiale.

FIN

  Pierre Guillaume, révisothérapeute.               Nihil obstat. Wilhelm Stein, judéothèrapeute.

  Le 30 juillet 2010, en la Sainte Julie              Le 31 juillet 2010, en la Saint Ignace de Loyola

 

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[1] La facilité avec laquelle cette réforme, promue (1992) par Robert Badinter, est passée comme une lettre à la poste dans l’indifférence générale témoigne de la mithridatisation prolongée de la société française qui n’a pas même perçu la révolution juridique qu’impliquait ce nouveau Code pénal.

[2] Dans toute société, il existe une proportion de gens qui « sentent » ce que la majorité à envie d’entendre. D’où la vogue du faux témoignage, parce qu’il « faut témoigner ». Les exemples de ces faux témoignages, « si profonds », « si instructifs », « plus vrais que nature », sont innombrables. Ils s’adaptent à la « vérité historique » au fur et à mesure qu’elle change !!! Même les « historiens » officiels en connaissent l’existence, mais ils ne les dénoncent pas, « de peur d’apporter de l’eau au moulin des horribles révisionnistes » ! Ou au contraire ils les dénoncent du bout des lèvres, quand il n’est plus possible de faire autrement, et là encore « de peur que les affreux révisionnistes n’en tirent argument ». Ce n’est donc pas sans raison que j’ai guillemeté les « historien » officiels.

[3] Mes lecteurs auront peut-être remarqué que j’accorde dorénavant une signification anthropologique profonde au récit de la Passion et de la Résurrection du Christ. Cette redécouverte étant une novation par rapport à ce que la Vieille Taupe croyait croire et à ce qu’elle croyait savoir, j’ai pris soin de le souligner. Une analogie permettra plus aisément de comprendre où se situe le problème général que pose l’institution de la souffrance des Juifs en référent universel de toute souffrance. Le récit de la Passion [du Christ] institué par le christianisme n’a-t-il pas servi aussi à dévaloriser toutes les souffrances qui n’étaient pas celles du Christ, et celles de bien d’autres crucifiés. Alors même que l’on installait des calvaires dans les coins les plus reculés, le récit de la Passion n’a-t-il pas servi, par un retournement et une inversion dont l’histoire est coutumière, à justifier à son tour des persécutions que ce récit aurait dû contribuer à refuser. Encore aurait-il fallu que les chrétiens deviennent…chrétiens ! Et prouvent la vérité du christianisme en le réalisant ; et qu’ils le réalisent en le pratiquant.

[4] Trois mensonges en trois lettres aimait à dire le Professeur Faurisson. À juste titre. Il n’était pas international, mais interallié. Le vainqueur jugeait le vaincu ! Il n’était nullement militaire mais explicitement civil et politique. Enfin ce n’était pas un tribunal : ses statuts désignaient le coupable ! L’accusé n’était pas maître de sa défense. Il devait tenir pour acquis (article 19) les faits de notoriété publique et la défense n’avait pas le droit de contester les rapports des commissions d’enquêtes alliées !

[5] Mais qui n’épargne pas nos sociétés qui se croient démocratiques et libérales. La censure dont a été l’objet la préface qu’il avait donnée à « La Ferme des animaux » illustre bien ce mécanisme. Une partie des intellectuels occidentaux était prête à voir dans ce texte une description de l’univers soviétique, mais étaient frappés d’arrêt de la pensée dès qu’il fallait constater que des mécanismes semblables étaient à l’œuvre dans les sociétés « libérales » occidentales.

[6] Une Échappatoire. Collection « Le Puits et le Pendule » n°8, 20,00 Euros, à l’ordre de la Vieille Taupe, 17, rue de la Bretonnière, 45340 Beaune-la-Rolande.

[7] Auteur d’un livre traduit de l’hébreu : Post-sionisme, post-Shoah. Trois essais sur une négation, une délégitimation et une diabolisation d’Israël. PUF, 419 p., Paris 2010.

[8] Même quand nous le dénions de toutes nos forces, comme Elhanam Yakira.