Bilan…(2) (suite)

 

Je me suis attaché, dans la première partie de ce Bilan sans grandes perspectives, à essayer de comprendre, en me concentrant sur l’essentiel, la genèse d’une situation qui m’avait amené à « délirer ». J’ai éliminé de cet exposé certains éléments du contexte qui auraient exagérément compliqué l’exposé et obscurci l’essentiel. Mais ces éléments contextuels sont indispensables pour comprendre certaines des manifestations de ce délire « délirant », qui ont pu inquiéter des « amis de la Vieille Taupe », et réjouir certains de ses ennemis.

Pour aborder cette partie il est bon d’avoir à l’esprit quelques idées simples.

Lénine et le « léninisme » sont de nos jours universellement considérés, aussi bien par ceux qui se croient révolutionnaires, que par ceux qui se croient contre-révolutionnaires, comme le paradigme de la « Révolution », et le parti bolchevik comme le paradigme de l’organisation révolutionnaire. Hélas ! Nous verrons pourquoi cet « hélas ! », plus tard.

Le parti bolchevik prenait des mesures draconiennes pour lutter contre la « répression policière » et donc la surveillance, et l’infiltration par la police d’espions dans le parti. Parmi ces mesures, les cellules cloisonnées, l’usage de pseudonymes, et quelques autres mesures encore… Les partis trotskistes continuent à utiliser religieusement ces méthodes… qui ne servent rigoureusement à rien, ou plutôt qui servent à tout autre chose que ce à quoi elles prétendent servir. Nous y reviendrons. Mais elles ne servent à rien sur le plan où elles prétendent servir, de la sécurité et de la lutte contre la pénétration d’espions, d’agents doubles, de provocateurs. Tout au contraire, ce sont les précautions particulières qui servent à désigner à la curiosité mal intentionnée les lieux et les personnes détentrices de pouvoirs et d’éventuels secrets importants. Ensuite, les moyens de contourner ou de franchir les obstacles « sécuritaires » ne manquent pas.

Une preuve de ce que j’avance ? Outre ses activités idéologiques et politiques, le parti bolchevik avait des activités moins avouables, illégales et « secrètes ». Pour traiter de ces questions, Lénine faisait sortir tout le Comité central. Mais, à la fois pour assurer une continuité de certains liens en cas de disparition accidentelle ou d’arrestation, et pour maintenir le principe d’une « collégialité » des décisions en ces affaires « spéciales », Lénine en discutait en comité restreint de seulement trois membres, parmi lesquels figurait… l’infiltré de l’Okhrana ! (Voir annexe)[1].

Mais si je connaissais depuis longtemps cet exemple historique célèbre[2], j’avais aussi assisté, désolé et impuissant, à la dérive « terroriste » de camarades, dans Action Directe, qui ne semblaient pas s’être aperçus que d’habiles manipulateurs leur désignaient des cibles, pour des motifs autres que ceux qu’ils croyaient. Ils jouaient ainsi leur rôle dans la société du spectacle, selon un scénario qui les dépassait. J’ai aussi fini par comprendre, en rencontrant dans les années 80, dans des réunions de milieux d’extrême droite, que je découvrais, des militants que j’avais connus 20 ans plus tôt, anarchistes, gauchistes et « autonomes » particulièrement excités, qu’ils étaient pour la plupart des policiers que la conjoncture politique avait conduits à changer de secteur d’activité. Apparemment personne n’avait décelé leur véritable nature de policiers, ni à gauche, ni à droite.

Une expérience personnelle, plus que toute autre avait contribué à m’ouvrir les yeux.

Ou, plus exactement, puisque mes yeux étaient depuis longtemps ouverts, avait contribué à me faire comprendre que cette « conscience abstraite » ne suffisait pas, et qu’il fallait en tirer des conséquences pratiques et théoriques. À commencer par ne pas entretenir d’illusions, et bazarder tout le fatras prétendument sécuritaire et le moralisme construit autour. Il fait perdre beaucoup d’énergie et de temps pour… rien, quand il ne sert pas à entretenir la méfiance de tous contre tous, et aux habiles à organiser la zizanie permanente.

C’était pendant l’agitation étudiante et lycéenne contre la loi Devaquet. Une grande manif était en gestation au Quartier Latin. Je tombe par hasard, au café « Le Nicot Latin », rue St Jacques, pour être précis, sur une femme que j’avais eu la surprise de revoir, dans des circonstances qui ne nous avaient pas permis de nous parler, à une quelconque réunion gauchiste, à l’AGÉCA,  à laquelle je m’étais rendu, peu de temps auparavant. J’avais donc eu la surprise de voir qu’elle n’avait pas dételé ! Je l’avais connue vingt ans plus tôt, à Socialisme ou Barbarie, puis à Pouvoir Ouvrier ! et je l’avais ensuite perdue de vue, quand le groupe Pouvoir Ouvrier avait explosé en vol (1967) à la suite d’une provocation dont je ne prétends pas avoir démêlé tous les tenants et les aboutissants, mais à laquelle elle n’avait absolument pas participé. C’était une militante discrète et j’avais, tout le monde avait, une confiance totale en elle.

Pour préciser les choses, le groupe devait comporter une trentaine de personnes, à tout casser, sur la région parisienne, et une dizaine en province. Surprise de se rencontrer ! Nostalgie ! Elle avait « bien vieilli » ! Je veux dire qu’avec, comme moi, vingt années de plus, elle avait très bonne mine. Nous échangeons quelques mots où je manifeste mon désir de parler[3]…, mais elle était pressée ! Elle avait, dans les minutes qui suivaient, un rendez-vous avec Isabelle Thomas, la nouvelle égérie du mouvement étudiant en cours. Je m’enquérais immédiatement des motifs de ce rendez-vous insolite avec une personnalité médiatique du moment.

— « Comment ! T’as pas encore compris ? »

Elle était policier ! Et elle l’était déjà lorsqu’elle militait, vingt ans plus tôt !

Que faut-il en penser ? Que la police surveille et fait son travail. Et que ça vaut peut-être mieux quand on voit et que l’on connaît un peu tous les connards qui prétendent diriger le Prolétariat et prendre le Pouvoir !

Et qu’est-ce que ça change sur le processus social d’élaboration et de circulation des idées ?

— Rien !

Et qu’est-ce que ça change sur le processus de matérialisation des idées, quand la réalité tend vers la pensée et que la pensée tend vers la réalité ?  Rien !

Et qu’est-ce que ça change quand la réalité ne tend pas vers la pensée ! et que l’arrêt-de-la-pensée, selon la formule d’Orwell, submerge toute la société ? Encore moins que rien !

En quoi la surveillance policière a-t-elle jamais empêché d’advenir ce qui devait advenir ?

En quoi la lucidité pure, la lucidité abstraite, a-t-elle jamais… ?

Si cette question vous trouble, réfléchissez à ce qu’il est advenu de la Russie dite soviétique, et de l’Allemagne de l’Est, en dépit d’une surveillance policière infiniment plus développée encore, et une répression bien plus sauvage et vicieuse.

 Je ne prétends pas être beaucoup plus malin que Lénine. Je ne dispose pas des appuis dont il a pu disposer, ni des moyens. Dans les années précédant la Révolution russe, tout ce qui était anti-tsariste bénéficiait d’un préjugé favorable dans « l’opinion internationale » de l’époque et d’appuis divers du lobby qui n’existe pas, déjà. Ce qui n’est pas précisément le cas de la Vieille Taupe, qui ne peut s’appuyer que sur la haine universelle dont elle est l’objet ! Elle ne dispose d’aucun appui, pas même de celui de « l’entourage » sur lequel elle comptait absolument, comme nous l’avons vu, ni même de l’appui de tous ses Sonderkommando, comme nous allons le voir.

Dans ces conditions il fallait dès le début faire l’hypothèse que la Vieille Taupe soit déjà, ou soit susceptible de devenir très rapidement, totalement transparente pour ses ennemis. Les moyens d’espionnage et de contrôle social, décuplés par l’usage du téléphone, du téléphone portable, des ordinateurs connectés à Internet notamment, sont tels qu’il est parfaitement vain de prétendre faire mieux que Lénine en matière de clandestinité[4].

Dès lors que toutes les précautions seraient à l’évidence illusoires, la seule contre-mesure réellement adaptée à la situation consistait à ne prendre aucune précaution[5]. D’autant plus que dans l’état de dénuement et de tension où nous étions, le respect du minimum pour être efficace des règles (que je connaissais) de la clandestinité n’aurait jamais permis d’abattre le travail improbable qui fut néanmoins effectué.

Réflexion faite, ce comportement venait de loin. Puisque je m’étais toujours refusé à utiliser le moindre pseudonyme[6], comme il était encore d’usage de le faire à Socialisme ou Barbarie, où cela me fut proposé, surtout en tant qu’étudiant à Sciences-Po, et boursier en préparation de l’ENA. Il était évident que faire le choix de ne pas être clandestin équivalait à mettre fin à ma carrière avant qu’elle n’ait débuté[7].

L’adaptation à cette situation difficile doit être pratique, politique et théorique. C’est ce à quoi s’est attachée la Vieille Taupe, en particulier depuis le n°18 de son bulletin confidentiel, en utilisant toute les ressources de son expérience accumulée. Mais la constatation générale qu’il ne faut entretenir aucune illusion quant à la possibilité durable de cacher quoi que ce soit de nos activités à nos ennemis, et aux divers organes du contrôle social, ne doit pas masquer le fait que les ennemis de la liberté d’expression sont multiples, divisés, contradictoires[8], et qu’ils se cachent, dans leur lutte pour le Pouvoir, les uns aux autres, ce qu’ils savent, ou croient savoir de la Vieille Taupe et de ses projets. Et par-dessus tout ils ne contrôlent pas plus que nous les interventions intempestives du Prolétariat[9].

Retour en arrière. Au début de l’affaire Faurisson, après la publication du Mémoire en défense et peut-être de Réponse à P. V-N, je reçois une lettre très intéressante de quelqu’un qui souhaite me rencontrer. Il a été lui-même en butte aux entreprises « des Juifs », il en fournit quelques exemples saisissants et très vraisemblables. Je lui réponds donc en lui demandant de me téléphoner. Rendez-vous est pris dans un café du quartier, qui n’existe plus aujourd’hui, à l’angle de la place du Panthéon et de la rue Clotaire[10]. Il veut me mettre en garde. — « Il les connaît ».

Il me décrit avec beaucoup de réalisme aussi bien ce que les révisionnistes ont commencé à subir que ce qu’ils vont subir, sur le plan judiciaire et autre. — « Ils ne lâchent jamais !». En résumé : ils sont partout et ils contrôlent tout. Mais il ne m’a rien dit qui soit complètement absurde. Lui-même avait été en conflit homérique avec « eux » et « ils » avaient bien failli le faire passer pour fou, puis le rendre effectivement fou !

Et il m’a raconté en détail tout ce qu’il avait subi, de la part du Mossad, ou de quelque autre service, pour le déstabiliser psychologiquement. « Il faut se méfier de tout. Les procédés d’écoute modernes permettent tout. Notre conversation actuelle peut-être enregistrée. Tout ce que je dis dans mon appartement peut parfaitement être enregistré, fenêtres fermées, depuis une centaine de mètres, par la vibration des vitres, ou au travers des murs, de chez un voisin. Et certaines ondes électromagnétiques, à une certaine longueur d’onde, peuvent avoir des effets sur le cerveau… Et par-dessus tout, attention aux psychiatres. C’est leur fief ! Et les médicaments…

Tout ça était passionnant. Si bien que la conversation se poursuivit longtemps, et que nous nous revîmes une deuxième fois. Les procédés de déstabilisation psychologique qu’il avait subis étaient particulièrement intéressants. Pendant qu’il était déjà « sous tension » du fait de l’entourloupe professionnelle dont il était victime, il croisait soudain dans la rue une série de passants qui lui faisaient des grimaces ricanantes sans la moindre raison apparente. Ou bien vous êtes suivi par des personnes à la fois excessivement discrètes, qui font cependant le nécessaire pour être remarquées ! Et ça, vous ne pouvez le raconter à personne, sinon c’est vous qui passerez pour un agité du bocal.

Tout cela était d’autant plus intéressant que, quelques années plus tôt, à la VT, rue des Fossés-Jacques, plusieurs militants de Lutte Ouvrière m’avaient décrit, ou plutôt manifesté les mêmes symptômes. Ils se sentaient suivis, victimes de tout un système d’influence, et l’un en particulier croisait des groupes de personnes ricanantes ! J’avais remarqué que cela se produisait généralement quand ces militants commençaient, sans encore se l’avouer, à avoir des doutes sur la vie de moines soldats à laquelle les préparait le sévère conditionnement que leur imposait Lutte Ouvrière (à l’époque Voix Ouvrière[11]). Il ne m’était jamais venu à l’idée que ces braves militants « de la classe ouvrière », d’origine petite-bourgeoise, aient jamais pu être l’objet d’entreprises tordues du Mossad ou d’une entreprise analogue de qui que ce soit. J’en avais déduit que c’était là des symptômes pré-psychiatriques de tensions internes non maîtrisées qui ne trouvaient pas de sortie adéquate.

Autre truc que mon interlocuteur avait évoqué, le déplacement, la disparition et la réapparition intempestives d’objets familiers, par lesquels se manifeste l’omniprésence inquiétante…

Il est bien évident que si vous allez raconter des histoires comme ça à un psychiatre[12] dont vous sollicitez l’aide et la compréhension, l’interprétation qu’il va en faire, pour commencer, n’est pas difficile à imaginer, et il aura raison. Si au surplus vous rajoutez que ces visages grimaçants, ces objets ubiquistes[13] résultent d’une mise en scène ou d’une intervention du Mossad, cela ne peut qu’aggraver le diagnostic. À juste raison. En général.

Mais il n’était pas possible d’éliminer non plus d’un revers de main la thèse de mon interlocuteur selon laquelle le MOSSAD, « Les Juifs » (noms génériques sous lesquels nous regroupons l’ensemble des organes du lobby qui n’existe pas, dont nous contestons justement qu’il représente valablement l’ensemble de ceux qui seraient ou se croient Juifs) se livreraient dans certains cas à des opérations subtiles utilisant ces mécanismes psychologiques. D’autant plus que mon interlocuteur était cultivé, qu’il connaissait bien le judaïsme (mieux que moi, surtout à l’époque), n’aimait pas spécialement les Arabes, et faisait preuve d’un « antisémitisme[14] » incandescent et déterminé. Mais le « révisionnisme » ne l’intéressait pas outre mesure !

Tel que je le voyais au terme de notre seconde rencontre, je ne parvenais pas à déterminer si c’était du lard ou du cochon. Tout ce qu’il disait était raisonnable, sans les indices corporels de nervosité qui m’avaient conduit à penser, des années plus tôt, que les militants de VO étaient légèrement délirants, et qui sont les mêmes que ceux qui avaient conduit mon entourage à penser la même chose, à juste titre, à mon égard trente ans plus tard.

Il pouvait tout aussi bien me dire la vérité vraie, qu’être lui-même un « délirant » délirant ayant bien rationalisé son délire. Il souhaitait certes m’aider dans ma lutte contre « les Juifs ». Mais ni le pourquoi ni le comment n’étaient bien clairs puisqu’il ne s’intéressait pas particulièrement au révisionnisme historique ! Il savait, lui, combien les Juifs étaient menteurs congénitaux[15] capables de tout[16]. Il n’avait pas eu besoin du révisionnisme pour le découvrir. Il souhaitait surtout me mettre en garde contre « leurs » procédés car « ils » l’avaient ruiné[17] et failli le détruire complètement. Et si je ne faisais pas très attention, la même chose pourrait bien m’arriver[18].

Cet interlocuteur m’a, à la fois appris bien des choses que j’ai pu vérifier par la suite, mais d’une certaine manière, il ne m’apprenait rien que je ne sache ou subodore déjà. En particulier que le seul moyen vraiment sûr d’éviter les ennuis, c’était de ne rien faire et de suivre le troupeau. Ce qui paraît raisonnable…

Mais ne l’est pas en ce qui me concerne ! Si je ne fais rien, je tombe malade ! Je n’ai donc pas le choix, contrairement à ceux qui ont le loisir d’adopter l’une ou l’autre solution…

Il y avait quand même un truc qui ne collait pas tout à fait dans son histoire.

Il était donc un ennemi juré et déterminé des Juifs, et « les Juifs » avaient utilisé à son encontre des procédés particulièrement tordus. Soit ! Les Juifs l’avaient donc identifié comme un ennemi déterminé et suffisamment menaçant pour qu’il soit nécessaire de déployer contre lui des procédés hors du commun. Mais les organes du lobby ne se sont jamais inquiétés de l’existence de quelques antisémites rabiques, au contraire[19]. Par contre ils se sont inquiétés, et ne cessent de l’être, de l’existence du révisionnisme historique et de ses progrès !

Comment était-il possible que les multiples antennes des services de renseignement de la Vieille Taupe aient pu rester dans l’ignorance de l’activité « antisémite » déterminée de mon interlocuteur, si elle avait été suffisante, et suffisamment pertinente et effective, au point d’inquiéter le MOSSAD ?

En voilà une question qu’elle est bonne !

Il y avait donc trois hypothèses également vraisemblables. Mon interlocuteur était un antisémite déterminé, identifié comme tel, et victime d’un traitement spécial (Sonderbehandlung). Mon interlocuteur était un antisémite délirant manifestant les symptômes classiques d’un délire de persécution et victime de rien du tout, sauf peut-être d’échecs divers. Enfin il était un « agent juif » désireux éventuellement de pénétrer la Vieille Taupe, et accessoirement de l’intimider et d’alimenter les tendances paranoïdes de ma personnalité[20] pour commencer.

De ces trois hypothèses, je n’en choisis aucune, et c’est très chaleureusement que j’ai quitté mon interlocuteur. Je ne le revis pas. Et je n’entendis plus parler de lui, bien que je lui avais demandé un service très simple et élémentaire. Je ne sais plus quoi exactement. Et je n’eus plus non plus d’échos de ses « activités antisémites radicales ».

Mais je me surpris, dans les jours qui suivirent, à me demander lequel de mes voisins abritait un dispositif d’écoute ou d’influence plus ou moins sophistiqué, ou les immeubles en face, sans que cela ne me soucie outre mesure, puisque mon problème n’est pas de cacher ce que je pense, mais de le montrer, de le diffuser, et que je n’en ai pas honte. Avoir au moins l’audience de policiers divers ou d’agents du MOSSAD, pour commencer, est déjà un motif de satisfaction. C’est mieux que rien. Et j’ai des motifs de croire qu’ils (certains) sont capables de comprendre ce que j’ai à leur dire, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Mais ces symptômes, pour extrêmement bénins qu’ils furent, dans mon cas, montrent bien qu’il est beaucoup de cas où cela pouvait parfaitement fonctionner.

Tout cela se passait bien avant la loi Gayssot (1990). Il n’y avait donc pas à l’époque de problèmes réels pour éditer, en dehors des problèmes que s’inventaient les héroïques antisémites pour se faire peur à eux-mêmes. Ce qui conduisit la Taupe, qui n’est nullement antisémite, à aller toute seule au charbon.

Après la loi liberticide, c’était beaucoup plus compliqué. Mais quand on est espionné, on peut enfumer, et déjouer la surveillance des espions, comme ce fut le cas pour la deuxième édition du Garaudy… À la condition que le totalitarisme ne soit pas encore parvenu à son unification ultime. Et la meilleure méthode pour déjouer la surveillance et l’espionnage, c’est d’agir seul et d’être aléatoire.

Pourquoi ces réminiscences d’un passé lointain quasiment oublié. Parce que toute cette affaire, et cet interlocuteur me sont brutalement revenus à la mémoire dans des circonstances récentes, et précisément lors de mon retour de Royan, après la 2ième Sonderaktion bordelaise, du 6 mars 2008.

Mais l’exposé de la situation nécessite un nouveau flash-back[21].

J’ai l’habitude de regarder les plaques minéralogiques des voitures. J’ai commencé un jour que je m’approchais d’Étampes, il y a de cela un nombre indéterminé d’années, dans l’éternel présent dans lequel je vis, préoccupé, sinon obsédé, comme d’habitude, par la nécessité de la diffusion des thèses révisionnistes pour entraver la mécanique belliciste dans laquelle les sionistes USraéliens jouent un grand rôle. Je repère la voiture devant moi : 666 ?? 91. C’était l’époque où, dans le bulletin confidentiel de la VT, j’avais fait une allusion anodine au nombre 666 et aux cavaliers de l’Apocalypse… Les 666 révisionnistes qui, bien sûr, allaient transformer le monde, dans une interprétation très personnelle…

Au lieu de continuer ma route, je suivis cette voiture, jusqu’à un lieu qui ne vous regarde pas, où j’offris au chauffeur, quelque peu étonné, quelques-uns des documents qui sont généralement dans ma voiture, et que je distribuai aussi dans les boîtes aux lettres de tout le hameau. Le hasard est dans les mains de Dieu, n’est-ce pas ? Au surplus, lorsque l’on s’abandonne à des impulsions aussi loufoques, on devient imprévisible, aléatoire. C’était donc un exercice pratique, un test, un entraînement un peu sommaire dans ce cas-ci, j’en conviens, mais il faut un début à tout.

Toujours est-il que j’ai pris l’habitude d’associer librement des idées aux numéros minéralogiques que je suivais ou croisais. C’est très sommaire et largement arbitraire. Mais rien qu’avec la règle tirée de la pratique de la preuve par neuf : 9 = 0, et quelques-uns des principes de la gematria glanés au hasard de lectures mal assimilées, on parvient déjà à des résultats étonnants. 18 est, évidemment un chiffre bénéfique et chargé de significations occultes parfaitement explicites( !). Tous les lecteurs des bulletins le savent. Chaï, « vivant » en hébreu. C’est le cri primal de la Vieille Taupe. La vieille taupe est ressuscitée ! (Le chaï se prononce raille. Un peu comme le raï algérien). Si j’en crois l’Aigle noir, mais il n’est plus une source limpide à laquelle on puisse boire en confiance, d’après le procureur de Saverne, ou l’un des avocats des censeurs coalisés, je ne sais plus, 18 dissimulerait AH. Ce qui, à son tour, serait l’abréviation d’Adolf Hitler ! Mais là il s’agit de pure méchanceté, et de délires qui dénotent la passion répressive de ceux qui ont besoin de voir des Nazis partout, pour ne pas se voir eux-mêmes[22].

 La plupart du temps, les chiffres s’associent à l’idée d’un département, point final. 7, Dieu se repose. Mais 8 peut aussi bien être le retour du même, le cycle étant accompli (7+1), qu’évoquer l’entrée dans le royaume de Shambala[23]. Et puis 88, ce sont les Vosges, lieu de naissance de votre serviteur, mais c’est bien d’autres choses encore.

72 a un sens tout à fait personnel pour moi, et 96 aussi. 55 c’est la Meuse. Verdun. J’y ai habité. Cela m’ouvre une quantité d’associations révisionnistes, et, en plus, une place bordée de curieux noyers… J’y reviendrai, car elle est fameuse la Meuse ! Certains numéros m’évoquent tout simplement les révisionnistes qui l’habitent. 03 c’est Faurisson. 17 c’est Royan. 1+7 = 8. Mais aussi 13, 44, 59. Au fait, savez-vous que Les Chtis (59) est un film révisionniste !? Réfléchissez !

— « La légende du Nord, les préjugés, sont tellement inscrits dans la tête des sudistes que rien n’y fait, et même les « témoins » sont obligés de raconter ce que leurs auditeurs s’attendent à entendre ! » Si les témoins racontent autre chose, on ne les entend pas !

Cela ne vous rappelle-t-il rien ? J’arrête car les possibilités sont vastes et l’on peut parvenir à se raconter toutes sortes d’histoires.

Mais rassurez-vous, ces histoires, puisque c’est moi qui les invente, je n’en suis pas la dupe[24].

Bon, mais où est-ce que je veux en venir ? Nous y venons !

Pendant la même période, janvier-mars 2008, un bruit, tout à fait net et indubitable, assez fort, mais épisodique et aléatoire, se manifestait dans mon cabinet de toilette. En provenance caractérisée de l’appartement voisin. La direction était même vaguement identifiable. Problème ! J’habite maintenant à la campagne, une ancienne ferme fortifiée coupée en deux. L’appartement voisin est totalement inoccupé depuis plus d’un an. Ma voisine était dans une maison de retraite proche, où elle vient de mourir. Le bruit était une sorte de vrombissement, comme fait un moteur électrique sous tension, mais bloqué, ou un transformateur, mais avec une très légère variation périodique d’intensité suggérant un élément de rotation. Bizarre !

Ne croyez pas que ma paranoïa congénitale m’ait conduit à imaginer quoi que ce soit. Mais la répétition du phénomène inexplicable m’intriguait. Ma femme utilise la salle de bain au rez-de-chaussée. Elle monte rarement au premier étage. Lui demander de venir constater, c’était prendre le risque de l’inquiéter inutilement, et surtout si le bruit s’était arrêté entre temps ! puisqu’il est épisodique. Quant à lui demander de venir précipitamment, il n’y faut pas songer. — « Encore tes histoires ! Mais qu’est-ce que tu vas imaginer ?! » Effectivement, en dehors des souris, il ne peut pas y avoir de bruit qui provienne de l’appartement voisin, puisqu’il est inoccupé. Logique !

Mais justement je n’imaginais rien. Devant n’importe quel phénomène, je cherche à comprendre. Je suis, comme Paul-Éric Blanrue, un adepte convaincu de la zététique. Mais je constate toujours une formidable capacité générale de ne pas voir, de refuser de voir, les phénomènes qui n’entrent pas dans les « logiciels » qui formatent le cerveau… C’est là un comportement humain universel, y compris chez les révisionnistes. Y compris chez moi, probablement, dans certains cas.

Si j’ai éprouvé le besoin de raconter l’histoire de mon interlocuteur ambigu juste avant cette histoire de bruits bizarres, c’est bien que j’ai fait un rapprochement. J’ai donc bien fait des rapprochements coupables et des associations louches qui dénotent ma paranoïa sous-jacente !

— « Mais non ! J’ai un cerveau qui fonctionne et qui fait toutes les associations possibles et imaginables, et qui, en même temps passe au crible de la critique ces mêmes associations lorsqu’elles conduisent à des hypothèses invraisemblables ».

En ce qui concerne les bruits bizarres, laissons tomber. Zététiquement, testis unus testis nullus. S’il y a un problème, c’est pour ma pomme, et je ne suis pas homme à emmerder le monde avec mes états d’âme à partir d’expériences indémontrables, puisque restées sans témoins[25].

Certes, il y a des gens qui me font confiance. Et je jure que je dis l’exacte vérité. Mais si des témoins venaient à se manifester maintenant, ils ne pourraient témoigner que de la foi qu’ils ont en moi… S’ils faisaient plus, ils feraient de faux témoignages[26].

De toute façon les bruits ont cessé depuis plusieurs mois maintenant.

Or, des histoires semblables ou analogues, il y en eut plusieurs, et même beaucoup dans une courte période de temps, qui contribuèrent à surchauffer mon cerveau et à amoindrir mes capacités de travail et la fluidité de mon comportement dans la vie quotidienne, avec une hypersensibilité dans la perception de détails, dont certains se révéleront effectivement lourds de sens et de conséquences. Wait and see.

Et tout cela avec le lot quotidien de mauvaises nouvelles, tant au sujet de la persécution des révisionnistes, que de la montée de l’hystérie belliciste[27]. Plus les difficultés financières qui exercent sur la vie, et les relations avec l’entourage, une pression constante, indéfinissable et dévastatrice…

Et maintenant le bouquet.

Quelques « amis de la Vieille Taupe » sont au courrant de l’innocente manie du Sonderführer d’utiliser les numéros minéralogiques comme une sorte de Rorschach. Certains s’en inquiètent. Il m’arrive d’en rajouter une louche pour les inquiets, en livrant telle ou telle partie du code très élastique que j’utilise généralement. La règle de base, c’est la même que pour les horoscopes. Si tout est bon, c’est parfait, si ce n’est pas bon, on oublie et c’est parfait quand même. Je précise que je ne lis à peu près jamais les horoscopes. Ni aucune autre rubrique dans la presse d’ailleurs, Mais pour revenir au sujet, si je suis espionné et quels que soient les voies et les moyens de cet espionnage, mes « codes » et ma « manie » sont connus de certains. Soit.

D’ailleurs ça vient de loin. En Quatrième, au lycée mixte de Royan, depuis baptisé Émile Zola, je suis appelé au tableau par le prof de math, Monsieur Joly. Bon prof. Plutôt un bon souvenir. Je suis bon en math, bien que je n’apprenne jamais mes leçons et bâcle mes devoirs. Pas le temps ! Nous avions mis au point un code secret entre 4 copains. C’est l’âge parait-il. Joly nous appelait « les trois mousquetaires ». Dans notre code très sommaire, des lettres avaient été attribuées à des personnes dont nous voulions parler. O était un verbe.

Problème de trigonométrie et de triangle inscrit. Je dessine la figure au tableau et place les lettres K, O, Z, sur chaque point du triangle.

—« Eh bien ! Guillaume ! Vous ne pouvez pas mettre ABC, comme tout le monde ! »

—« Mais Monsieur, on peut décider de mettre d’autres lettres ! C’est pareil ! »

Je place d’autres lettres, dont un Y à l’intersection… Et je fais la petite démonstration.

Le problème fut que les trois autres mousquetaires, au fond de la classe, se marraient un peu trop bruyamment, et que Joly comprit très vite que ce n’était pas tout à fait pareil, et me renvoya à ma place avec un zéro ! J’aurais dû me le tenir pour dit. Les codes secrets et les messages polysémiques subliminaux n’apportent que des ennuis.

Revenons au sujet. Dans un très court espace de temps donc, un Sonderkommando vient me rendre visite. Je remarque le numéro de sa voiture. 8802 ZJ 45. On sait que le 88 déclenche toutes sortes de significations associées. Je n’insiste pas. 02, c’est le département de l’Aisne. Bof ! Pas d’intérêt particulier. Je m’étais amusé en passant à remarquer le numéro de la voiture de mon voisin et vis-à-vis, qui vient de construire sa maison. C’est un sous-officier engagé qui vient de quitter l’armée. Sa voiture 8766 YV 45. (8+7 = 15 1+5 = 6). Si on veut s’amuser, son numéro « dissimule » donc un 666 subliminal ! Je ne suis pas allé chercher les ressources de la gematria pour poursuivre plus loin l’analyse, car en vérité, je m’en fous complètement. La voiture de son épouse, qui est charmante : 7172 ZA 45. J’ai déjà dit plus haut que le 72 évoque pour moi des significations très particulières. Il y a peu d’amis de la VT dans le 71. Ce n’est qu’en rédigeant présentement que je découvre que c’est la Saône-et-Loire. Mais on peut s’amuser. 7+1=8, et le 8 associé à 72, ça peut faire des étincelles (dans les associations qui me sont propres, je précise). Et puis de Z à A, c’est toute l’histoire, remontée à l’envers…

Tout cela serait d’une affligeante banalité, et j’aurais honte d’avoir infligé au lecteur de telles sornettes (qui sont du même ordre que bien des sornettes kabbalistiques) mais qui ne sont pas totalement dépourvues d’intérêt si on sait en tirer parti, en mettant un T aux médiats par exemple… et si…

…N’était arrivé chez moi, un « ami de la Vieille Taupe », avec une voiture récente qu’on lui avait prêtée, la sienne étant en réparation. 96 ZQ 75. Cette fois ça se corsait.

96 est, pour la Vieille Taupe un code fondamental dont toutes les significations ne doivent être révélées qu’en fin de partie ! Mais le hasard et les coïncidences expliquent la plupart des choses, même l’évolution nous dit-on. Il n’y a pas lieu de se pâmer chaque fois qu’on voit un 96.

Là où ça se corsait c’est le ZQ !

Pour comprendre il faut savoir qu’avant la dernière réforme des numérotations minéralogiques c’étaient les lettres qui identifiaient le département. Quand j’étais très jeune, et pendant la période la plus sombre de notre, leur, l’histoire, le département des Vosges était identifié par les lettres ZQ. À soi seul, c’était amusant à noter. C’est comme si cet « ami de la Vieille Taupe » était venu avec le numéro 9688. Pas mal non ? Au surplus Z = 26 et 2+6 = 8 n’est-ce pas ? Et Q = 17. Amusant ! 1+7 = 8. On peut continuer avec 75, puisque, outre les significations du 7 et du 5, et croyez-moi, il y en a, 7+5 = 12. Douze est un nombre fort intéressant. Outre les douze apôtres, dont le rôle historique est fondamental, et l’importance épistémologique déterminante pour réfléchir aux rapports dialectiques ( ?) entre le témoignage et la foi, le nombre 12 a la particularité, en se montrant, de rendre présent en le dissimulant le chiffre 3 (1+2). Or, 1.2.3. c’est la succession magique de l’activité humaine horizontale symbolisée par le patibulum, les bras horizontaux de la croix, comme le poteau vertical symbolise le lien de l’ici-bas, de la matérialité, avec la divinité, l’au-delà spirituel. Donc : 1. 2. 3. UN, c’est l’action. DEUX, c’est la réaction que cette action provoque. TROIS, c’est le résultat, très généralement assez différent du but que 1 s’était fixé dans l’action initiale[28].

C’est incroyable tout ce qu’on peut tirer d’une malheureuse plaque minéralogique d’un visiteur.

Et tiré par les cheveux…

Eh bien le plus incroyable est à venir !

Car vous ne l’avez pas remarqué ! Le n° 96 ZQ 75, le numéro de la plaque de cet ami de la Vieille Taupe n’existe pas ! Il ne peut pas exister. Les numéros parisiens ont trois lettres. Lors de mon avant-dernier voyage à Paris, j’ai bien observé les voitures neuves, je n’ai rien observé au-delà de R?? 75. Si bien qu’à mon retour, pour en avoir le cœur net, j’ai téléphoné à la gendarmerie de Beaune-la-Rolande. J’ai demandé le Chef Le Ny (il a eu une promotion depuis qu’il a dirigé la perquisition chez moi) et il a été formel :

— « 96 ZQ 75, cela ne peut pas exister actuellement ! »

Mais il faut encore vérifier. Sait-on jamais ? C’est troublant n’est-ce pas ?

Le plus troublant, c’est que j’avais été amené peu de temps auparavant à expliquer à quelqu’un, au téléphone, que ZQ était autrefois l’identifiant des Vosges comme l’est aujourd’hui 88.

J’avais soudain, non seulement l’impression d’être transparent, ce dont je me suis fait philosophie, mais en plus j’avais l’impression que l’on jouait avec moi en manipulant des signifiants dont on pouvait savoir quelles associations ils déclencheraient chez moi ! Ça c’était vraiment fort de café !!!

Et bien ce n’est pas tout !!!

En même temps que mon ami, et que sa voiture à la plaque mystérieuse, une voiture que je n’avais jamais vue s’est trouvée en stationnement devant chez mes voisins. Elle est tout à fait caractéristique par des décors divers publicitaires sur la carrosserie. Numéro 8896 YE 02[29].

Cela commençait à faire quand même beaucoup de coïncidences !

D’autant plus qu’il s’était passé quelque chose de tout à fait troublant, c’est le moins qu’on puisse dire, lors de mon voyage de retour, de Royan à Beaune.

J’ai déjà dit combien les entraves rencontrées dans la réalisation de projets tout à fait raisonnables auxquels je tenais particulièrement et que j’avais préparés de longue et très longue main, m’avaient échauffé les sangs. Je m’étais donc livré à une série de Sonderaktion, dont je veux bien discuter, et dont je soutiens qu’elles étaient pertinentes. Il n’en reste pas moins que j’étais dans un état particulier, légèrement euphorique, hyperactif, entretenu par les satisfactions[30] que m’offrait mon cerveau. Les associations fonctionnaient à fond la caisse, au terme desquelles je parvenais à distinguer le bout du tunnel ! Je précise une fois de plus que je n’accordais pas à tout cela des qualités prédictives ou surnaturelles, mais ce n’en était pas loin. Enfin, sans aucun doute, mon cerveau chauffait… Soit…

Mais personne n’a eu à se plaindre de comportements dangereux ou agressifs.

Au cours de mon itinéraire, entrecoupé de Sonderaktion, en partie aléatoires, pendant deux jours, c’est-à-dire avant et après mon passage chez ma fille, et jusque près de Beaune, j’ai croisé, doublé, été doublé, redoublé, été redoublé, par une voiture WW, absolument particulière et impossible à confondre, que j’avais déjà croisé quelque temps auparavant à Beaune ou dans les environs !?!?!?

Et, dans la phase finale du voyage, j’ai identifié une deuxième voiture au comportement absolument inexplicable, sauf à vouloir signifier : « Je suis bien là ». Quels sont ces comportements ?

Sur une autoroute dégagée, suivre à peine trop près, pour être remarqué, et ne pas doubler même quand la vitesse diminue, même considérablement ! Déboîter puis doubler à grande vitesse. Se retrouver quelques kilomètres plus loin à petite vitesse ! Accélérer brusquement, puis ralentir, se faire doubler, puis poursuivre même quand la vitesse atteint un niveau dont l’aveu pourrait me valoir inculpation !

À chaque doublement, par l’un ou par l’autre, le chauffeur affecte est d’une totale indifférence, le regard sur la route devant lui. Mais, à une certaine distance derrière, il met ses « warnings » !

Bon ! Cela suffit pour le moment. Et puis de toute façon, vous n’allez pas entreprendre une enquête, donc les détails, qui sont toujours si importants pour démêler le vrai du faux, importent peu en ce qui vous concerne dans l’immédiat. N’est-ce pas ?

Ce que je voudrais faire comprendre, c’est que si mon cerveau s’est emballé à partir d’un certain moment, c’est peut-être simplement d’abord parce qu’il y avait de bonnes raisons. Des raisons tout à fait réelles, d’être dépassé par la nécessité d’intégrer l’ensemble des informations qu’il recevait. Et que ce n’est pas l’effet de l’une de ces informations, une à une, qui doit être compris, mais l’effet aussi de leur succession, de leur accumulation, et de toutes les autres sources de stress et de perturbation, qui n’ont pas manqué.

Je reviendrai plus tard sur ce que je pense actuellement de ma prétendue « psychose bipolaire », dont le docteur Kramkimel a admis qu’elle présentait des caractères atypiques.

Bien évidemment, lorsque j’ai voulu dire, au téléphone, à un ami proche, et pilier du dispositif de combat de la VT, que je pensais avoir été l’objet d’une attention particulière sur la route du retour de Royan à Beaune, ce que je maintiens absolument, j’avais par ailleurs des symptômes de nervosité, et je voulais aussi, dans la même conversation, lui faire partager mes espérances optimistes, largement illusoires sinon « délirantes » au sens clinique celles-là.

Lui-même avait connu dans sa vie mouvementées les affres et les bouillonnements psychologiques de la clandestinité. Il avait vécu et subi ces « fantasmes d’être suivis » qui résultent de la nécessité d’être toujours sur ses gardes, qui font que la plupart du temps, on se trompe complètement[31], il n’a pas caché son scepticisme, de même nature que celui qu’avait provoqué chez moi, trente à quarante ans plus tôt, les récits des militants de VO.

Et il n’est possible de se faire entendre de… PERSONNE. Absolument personne !

Du moins tant que vous présentez le moindre symptôme de tension ou de nervosité, et à plus forte raison si se manifeste la présence d’interprétations délirantes sur quelque autre sujet que ce soit… ou simplement trop perspicaces ou en avance. Ou bien on pensera que vous délirez… Ou bien que vous délirez !

En effet, ou bien vous délirez quand vous croyez avoir perçu ou constaté ceci ou cela, ou bien vous délirez quand vous interprétez ceci ou cela, comme ceci ou comme cela. Il n’y a pas à sortir de là ! Quant à l’idée de pouvoir avoir été l’objet d’une manipulation sophistiquée, c’est du délire ! un point c’est tout. Cela ne se peut pas ! Et si vous vous en ouvrez à vos proches, et s’ils en viennent à vous croire, alors ils risquent fort de vivre eux-mêmes dans l’angoisse et la tension permanente… Et pas pour une petite période de temps, contrairement à ce que mes « délires » vraiment illusoires m’avaient laissé croire pour m’inciter à avancer et à légèrement bousculer les réticences.

Donc, problème !

Reste qu’aujourd’hui je ne délire pas.

Les numéros minéralogiques des véhicules de mes voisins n’ont pas changé. J’ai demandé à ma voisine (7172 ZA 45) à qui était la voiture 8896 YE 02. Elle appartient à son beau-père m’a-t-elle répondu. Soit. Les associations d’idées innocentes auxquelles je m’étais livré étaient et demeuraient des associations d’idées qu’il me plaisait de faire, comme d’autres remplissent des grilles de sudoku. Ces associations n’ont pris un tour dramatique qu’après le retour de Bordeaux, et après le séjour de cet ami personnel et « ami de la Vieille Taupe », venu avec une voiture qu’on lui avait prêtée (ce n’était pas son garagiste) avec la plaque 96 ZQ 75. Et encore est-il intéressant de noter qu’après avoir remarqué instantanément ce numéro parlant selon la syntaxe de mes codes très confidentiels et après avoir noté l’insolite des 2 lettres au lieu de trois pour un 75, ce n’est qu’après plusieurs semaines que j’ai commencé à chercher à vérifier l’impossibilité de l’existence normale de ce numéro, impossibilité que je ne tiens pas encore pour certaine[32], mais qui a indubitablement accentué et accéléré mes délires.

Cela dit, mon délire est terminé[33] (pour le moment). Il est intéressant de voir comment il s’est achevé pour comprendre la dialectique du délire et de la réalité. Nous l’avons vu plus haut, la pression normalisatrice de mon entourage avait complètement cessé. Un beau matin, je me suis réveillé en sachant que c’était terminé. Tous mes délires restaient présents, comme dans un rêve, et s’évanouissaient, sans que je les renie, au fur et à mesure que je les élucidais. Je sentais que je n’en avais plus besoin. Mais je savais que j’avais fait une expérience enrichissante, sans alcool, comme Debord, ou LSD ou que sais-je encore, comme tant d’autres. C’était comme si, contraint par la situation, j’avais exploré des univers inconnus de ma personnalité, mais néanmoins réels. Comme si mes délires avaient une dimension auto initiatique, mais aussi auto immunisante, dès lors qu’étaient retrouvés les chemins du réel, dont la saveur demeure incomparable, pour moi du moins.

Restait une sorte d’expérience mystique, d’exploration des profondeurs.

Les linéaments de ce qu’avait été mon délire se déconstruisaient d’eux-mêmes, en me faisant sourire, au fur et à mesure qu’une activité réaliste redevenait effective, et, comme par miracle, je retrouvais le goût et la capacité de m’occuper de toutes sortes de choses, comme du robinet de la chasse d’eau, mais bien d’autres choses encore… C’est comme ça ! plus on en fait plus on a envie d’en faire, à la condition que l’activité soit libre ! et qu’elle ait un sens.

Si mon « entourage » pouvait le comprendre, et quelques révisionnistes en plus ! Que de problèmes se trouveraient résolus, dépassés, oubliés, envolés. Et quelle balade en Bretagne on pourrait faire, dans la joie et la bonne humeur[34].

Mais c’est le mécanisme de l’élucidation et du dépassement du délire qui est intéressant.

Ce qui l’a provoqué, ce ne sont ni les pilules, ni la « surveillance », amicale ou suspicieuse, c’est tout simplement, avant tout, l’exposé clair et cohérent de désaccords, par des amis de la Vieille Taupe, et des Sonderkommando qui, ne se cachant pas leur jeu à eux-mêmes, n’avaient pas besoin de me le cacher ! La discussion de ces désaccords permettra, dans la troisième partie de ce bilan, de faire le point de la situation. Mais dans l’immédiat leur manifestation a suffi à rendre évident que les difficultés de la situation ne pouvaient pas être résolues simplement en redoublant d’activité. Il y avait un os !  Un vrai. Au lieu de s’insurger et de se cogner la tête contre les murs, il fallait d’abord comprendre.

Quelques amis de la Vieille Taupe, qui sont devenus aussi mes amis, ont particulièrement contribué à cette élucidation. L’un d’eux, revenu de bien des combats, et particulièrement cher à mon cœur parce qu’il a connu l’ultragauche et le mouvement ouvrier, avait pris le soin de m’écrire une courte analyse de la situation telle qu’il la voyait. De plus, il avait écrit à mon épouse, qui y a été très sensible, et reconnaissante. Il percevait de ma part une dérive activiste (pour ne pas dire « délirante » ) et me donnait des conseils très judicieux. Je le dis sans ironie. Des conseils vraiment judicieux. Par ailleurs il avait évoqué naguère ses multiples contacts avec des libraires et des bouquinistes. Il est chineur, et amoureux de littérature. Il me trouvait un certain talent littéraire, et me conseillait d’écrire… N’ai-je pas rencontré bien du monde, fait bien des choses, eu toutes sortes d’expériences ?

Mon épouse trouvait le conseil judicieux, au lieu de « toute cette agitation où je me dévalorisais ».

Seulement voilà, je pense de la littérature, et des écrits vains, la même chose que Debord, à l’époque de la création de La Vieille Taupe. Pour être très bref : nous pensions qu’elle est souvent une fuite, un évitement, un alibi, une échappatoire. La littérature est l’opium des intellectuels ! Je crois bien qu’il existe dans l’un des 12 numéros de l’I.S. une citation de Debord où il évoque la fonction contre-révolutionnaire de la littérature plus grande que celle de la couronne d’Angleterre[35]. De toute façon là n’est pas la question. Je n’ai absolument rien à dire à une humanité assez conne pour se précipiter pour la troisième fois dans une guerre mondiale complètement stupide alors que les mécanismes qui y conduisent sont en place, mais qu’au surplus, ils ont déjà été parfaitement décryptés depuis belle lurette dans un ensemble de livres qu’on trouve sans difficulté sur le marché, dont ceux de Chomsky parmi d’autres. Alors pourquoi écrire pour une humanité qui, si elle survit à la guerre, n’aura plus rien d’humain, (ou de Divin, c’est selon).

Je restais donc pour l’essentiel en désaccord avec cet ami, puisque je restais absolument convaincu qu’il n’y avait rien de plus urgent et de plus exaltant que de continuer à chercher le truc pour que la guerre de Troie n’ait pas lieu ! Mais au moins disait-il sans faux-fuyant le fond de sa pensée, et tout « délirant » que je sois, j’étais capable de comprendre que si telle était la pensée des plus proches, la stratégie de la VT devait en tenir compte.

Il n’est donc pas impossible que les temps soient venus où le récit de quelques portions de ma vie pourrait être utile, pour faire exploser les certitudes d’un certain nombre de personnes.

Les metteurs en scène du spectacle dominant ont besoin que je sois un monstre d’une nature complètement différente du monstre que je suis réellement. Le dévoilement de la vérité vérifiable, et donc de leurs mensonges vérifiables à mon égard, est de nature à perturber leur flibuste. Par exemple le dévoilement de l’entièreté de mes relations avec [censurés jusqu’à ce que les temps soient venus]. Mais, dans ce cas, ce ne serait justement pas de la littérature. Ce serait de la « théorie dans la mêlée » qui devient un pouvoir matériel pour aller au-delà du spectacle.

Il ne manquait à la lettre de cet ami que… le seul médicament qui m’aurait calmé suffisamment pour me permettre d’écrire un peu. Le médicament efficace, miraculeux : — « Donne m’en un paquet de tes cartons, et je les distribuerai ! »

Il y a dix mille manières de les distribuer n’importe où. Sur les trente mille qui sont dans la nature (En comptant les cartes Wilhelm Stein, judéothérapeute) j’en ai distribué 20.000 à moi tout seul ! Pourquoi ne pas en avoir donné un à chacun des libraires qu’il fréquentait ? à chacun des bouquinistes ?

— « Vous avez vu ce qu’il y avait dans ma boîte ce matin ?

— « Vous avez vu ce qui se distribue à la Fontaine des Innocents ? » Ou que sais-je encore ?

Un autre ami, lui aussi passionné de littérature, érudit, partage la même analyse et ne voit guère de possibilité que les choses soient autres que ce qu’elle sont.

Il ne me cache pas qu’il ne croit absolument pas en l’efficacité pratique de ce que fait la VT ! Cela ne l’a pas empêché de participer à plusieurs Sonderaktion parfaitement réussies, et d’y prendre plaisir. Si je devais résumer son point de vue : « Les hommes sont des veaux ! Y-a rien à y faire. Mais si tu décides d’y aller, je t’accompagne ! Pour l’honneur ».

Pour ma part, je sais aussi que les hommes sont des veaux, des zombies, des télévisionnaires, mais je croix qu’ils peuvent être historiquement contraints de se réveiller (ou de disparaître), et révéler alors des capacités insoupçonnables[36]. C’est notre désaccord. Mais le comportement de cet ami m’a beaucoup aidé à réfléchir et à déconstruire mon « délire délirant » pour trouver de meilleurs moyens de le réaliser.

Je parle ici d’amis.

D’autres révisionnistes, sur lesquels je comptais, dont je ne doutais pas même une seconde qu’ils feraient circuler au moins les diverses Vieilles Taupes de Chard, ne se sont pas contentés de n’en rien faire, ils ont essayé de dissuader des Sonderkommando que la VT avait recrutés ! Ils ont ironisé sur l’activisme, ou la folie…, ou…, ou… du Sonderführer.

Enfin, j’ai été le témoin interloqué d’une quantité de réactions qui montraient que beaucoup de révisionnistes ne mettaient nullement « au-dessus de tout » (uber alles) l’avancement du révisionnisme. Querelles, chapelles, narcissisme, orgueil, égotisme, ego, ego, ego, ergo sum. Mais dans tout ça, un bon signe : J’ai même perçu dans certains cas comme une pointe de jalousie ! La Vieille Taupe serait-elle devenue une puissance en puissance ? Dans ce cas, ce ne peut être qu’une puissance purement spirituelle, mais c’est déjà ça !

Si quelque part on sabote un tant soit peu les initiatives parfaitement inoffensives (légalement) de la Vieille Taupe, c’est bien que quelque part on craint qu’elles ne réussissent, et qu’on craint plus ou moins obscurément la situation qui résulterait d’un tout petit début de réussite.

En tout cas, il est clair que s’est manifestée chez certains, la crainte que la Vieille Taupe n’acquière une certaine autorité morale. Au point que la simple vue d’une taupinette de Chard provoquait de l’agacement ! Chez des révisionnistes ! Oui ! Je confirme. Et la liste pourrait s’allonger.

Sur tous les fronts, de tous les côtés, tout se complique.

C’est ainsi que dans une librairie, plutôt sympathisante révisionniste, et qui a toujours diffusé les livres de la Taupe, un nouveau vendeur cache difficilement une hostilité foncière, bien que non verbalisée, envers les Taupes. Surtout quand elles sont Vieilles. Ma simple arrivée dans la boutique provoque une tension palpable, alors même que je viens livrer des livres commandés par sa direction ! Des « classiques » réviso ne sont plus renouvelés dans les rayons. La Judéomanie non plus. Dans une autre librairie à laquelle je viens aussi livrer très épisodiquement, un client présent, révisionniste que j’ai rencontré à la réunion des identitaires à l’ASIEM (27 oct. 2007, voir n°22 p. 12) se trouve là. Il me fait discrètement signe qu’il me rencontrera dehors ! Il ne veut pas manifester publiquement qu’il me connaît !

Tout communique. Tout se tient. Tout est dans tout, et réciproquement !

C’est ainsi que je caressais un projet (parmi d’autres).

J’avais édité, au siècle dernier, L’Antisémitisme, son histoire et ses causes (1982) de Bernard Lazare. Et quelques mois plus tard, du même Bernard Lazare, Contre l’antisémitisme, histoire d’une polémique (1983), dans la collection Le Puits et le Pendule, que je dirigeais, à cheval sur les Éditions de la Différence et les Éditions Jean-Edern Hallier / Albin-Michel, avant de battre en retraite sur les Éditions Spartacus ( Réponses inédites à mes détracteurs parisiens de Noam Chomsky – 1984) et les Éditions de La Vieille Taupe (réédition en 1985 de l’édition de 1982, de L’Antisémitisme, son histoire et ses causes) les Éditions de la Différence ayant renoncé a effectuer le retirage qui s’imposait, après qu’elles eurent compris, parce qu’on s’était chargé de le leur faire comprendre, qu’il n’était pas décent de procéder à un tel retirage de ce livre épuisé, à plus forte raison dans une collection dirigée par Pierre Guillaume. Et que plus généralement, on eut fait comprendre à Joaquim Vital, propriétaire et directeur des Éditions de la Différence, puis aux autres éditeurs[37] qui hébergeaient ma collection, qu’ils avaient tout intérêt à se passer de ma collaboration, et à en faire disparaître jusqu’au souvenir, s’ils ne voulaient pas se heurter à un boycott sévère de la totalité de leurs productions …

Cette collection, « Le Puits et le Pendule » jouait à l’époque un rôle très important dans la stratégie de la Vieille Taupe, pour tenter d’assurer le droit de vivre aux révisionnistes, et le droit de cité à Faurisson, c’est-à-dire à l’histoire sans tabou.

C’est pour cela qu’elle avait été conçue et réalisée. Et c’est bien dans cette intention qu’elle avait été acceptée, aussi bien par Joaquim Vital que par Jean-Edern Hallier et Robert Esménard (le directeur d’Albin-Michel), puis par René Lefeuvre (Spartacus) quand il eut fallu battre en retraite, puis moi-même, quand il fut nécessaire de regagner les galeries de la ligne Maginot[38].

L’objectif était de prouver dans les faits, de donner à voir à ceux dont les neurones fonctionnaient encore sur ce sujet-là, que les « révisionnistes » n’étaient absolument pas conformes à l’image que les médiats imposeraient.

La réédition de L’Antisémitisme…, à l’enseigne de La Vieille Taupe elle-même, rendait manifeste la défaite sur ce front-là. L’édition en France avait été « épurée » dans sa totalité. Il était devenu suicidaire d’éditer un livre qui déplaise réellement au lobby qui n’existe pas. La censure de fait, sous l’empire d’une inquisition judaïque occulte, s’instaurait progressivement, dès avant la loi Fabius-Gayssot. L’édition française, comme plusieurs affaires le manifestèrent dans les années qui suivirent, en était revenue subrepticement à un régime comparable au régime de la liste Otto[39] aggravé par cette circonstance que cette « liste », bien réelle par ses conséquences, n’existait cette fois même pas ! Au surplus, dans son écrasante majorité le public n’avait aucune conscience de vivre en territoire occupé, sous la juridiction d’une police juive de la pensée ! L’écrasante majorité des Juifs n’en avaient pas conscience non plus ! Mieux ! La simple perception de cette évidente évidence passait pour le comble du comble de l’abomination : de l’« antisémitisme » pour tout dire. Plusieurs éditeurs (au-dessus de tout soupçon) me firent savoir discrètement  combien ils le déploraient. Mais il faut les comprendre.

Le titre de la collection : « Le Puits et le Pendule » avait été suggéré par Joaquim Vital, d’après la nouvelle éponyme d’Edgar Allan Poe. Il y était question de l’Inquisition, de persécutions impitoyables et d’une situation désespérée qui se retourne finalement quand tout est perdu, grâce à l’intervention de ( ?)… Mais pour ceux qui n’avaient pas lu cette nouvelle, n’y avait-il pas un puits (d’où sort la vérité toute nue) et un pendule (le balancier de l’histoire et la mesure du temps). En dehors des deux livres publiés chez Hallier/Albin-Michel, (Économie politique des droits de l’homme. La Washington connection et les fascismes du Tiers-monde de Noam Chomsky et Khmers Rouges de Serge Thion[40] et Ben Kiernan) tous les livres de cette collection avaient une couverture noire. Le titre était en rouge. Le nom de l’auteur, de l’éditeur et les autres mentions ressortaient en blanc, par contraste. Noir et Rouge. C’était bien entendu volontaire. Mais au surplus, tous les titres de la collection étaient en majuscules italiques. C’était un « détail » qui ne pouvait que passer inaperçu du public. Mais c’était un « détail » qui ne pouvait que sauter aux yeux d’un typographe, ou d’un éditeur attentif. Ce n’est pas l’usage.

Il n’avait d’ailleurs pas échappé à Joaquim Vital lorsque je lui avais présenté la maquette du premier livre de la collection, Intolérable Intolérance[41] de Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Éric Delcroix, Claude Karnoouh, Vincent Monteil, Jean-Louis Tristani.

– « Que vient faire de l’ital. dans le titre ? » avait-il dit en rayant la mention marginale, quand je lui avais présenté la maquette.

– « Cette collection, avant même la sortie du premier livre, est l’objet de pressions et d’auto-censure[42]. à laquelle je suis contraint d’acquiescer. Je remettrai des capitales romaines quand cette situation intolérable aura cessé et que la liberté de penser sera restaurée », répondis-je (en substance).

À cette époque, nous ne doutions pas que la lutte serait chaude. Mais nous ne nous doutions pas que les choses iraient en empirant, et iraient jusqu’au vote par le Parlement d’une loi anticonstitutionnelle[43] votée dans « l’émotion de Carpentras ».

Cette collection, née et morte dans le feu de l’action, « dans la mêlée », comme dirait Raspaud, comporta six (6) livres. À cette époque, j’avais commencé à me documenter sur le judaïsme (s’instruire pour vaincre[44]). Je regardais le rabbin Josy Eisenberg le dimanche matin à la télé, que j’avais encore. Je lisais Gershom Scholem. Et mon cerveau faisait déjà librement des associations libres !

Dieu n’avait-il pas construit le ciel et la terre en six jours ? Et le septième jour, il s’était reposé.

Je m’étais dit que j’avais fait ma part du boulot en six livres, et qu’il était temps de me reposer, en ce qui concerne ce chantier-là du moins. Le septième de la collection, le livre qui annoncerait le retour de la liberté d’expression en France sur le seul[45] sujet vraiment tabou, publié par un éditeur qui ne soit pas diabolisé et totalement exclu du dialogue social comme l’était la Vieille Taupe, ce livre-là devrait être publié par un autre éditeur, si possible avec une couverture noire et un titre en rouge, et en capitales romaines cette fois.

Mais d’abord quel avait été le boulot spécifique de cette collection ? C’est simple : Préciser et définir le sens de l’intervention de la Vieille Taupe dans l’Affaire Faurisson, expliciter ses perspectives et baliser les interprétations pour l’avenir, pour prévenir dans la mesure du possible les tentatives de récupération qui n’allaient pas manquer dans un futur maintenant présent.

Dans cet objectif, tous les détails comptent et préparaient l’avenir et la contre-attaque. Tous les livres dans leur ensemble, et chacun en particulier, dont La Poudrière polonaise. Éloge critique de l’autolimitation de Pierre Chapignac, dont l’annexe, page 269 à 274, constitue une excellente introduction pour comprendre la crise actuelle du Caucase et les palinodies de la racaille politique et intellectuelle de l’Est et de l’Ouest, mais aussi la continuité de l’orientation internationaliste et prolétarienne de la Vieille Taupe, en opposition radicale avec le mondialisme judaïque.

Quant aux Réponses inédites à mes détracteurs parisiens, publiées en 1984, la courte note introductive de Spartacus soulignait « l’idéologie a priori et le « refus de penser » qui caractérisent les « intellectuels parisiens », que « Chomsky établit très précisément ». Cela définissait ce qui sera un aspect essentiel de la bataille pour la solution finale de la question juive : réapprendre aux Juifs et aux Goyim, c’est-à-dire aux hommes, à penser ! Et pour commencer réapprendre à identifier les blocages de la pensée et ses causes, comme Georges Orwell avait commencé à le faire dans 1984.

Pourquoi, dans certaines situations, les hommes se refusent-ils à voir l’évidence ?

Pourquoi mentent-ils ? Ces Réponses inédites… fournissent un cas d’école au delà même des exemples déjà gratinés donnés par Chomsky. Par leur simple existence matérielle (voir bulletin n°11) ces Réponses… publiées par moi, avec une préface signée P.G., en 1984, prouvent que, contrairement à la légende médiatique lancée par Jean-Pierre Faye avec l’aide de la belle Anne Sinclair, à l’époque Madame Levaï et maintenant Madame Strauss-Kahn, légende relayée par Le Monde qui refusa tous mes « droits de réponse » et par Le Monde diplomatique, kifkif bourricot, je n’avais pas abusé de la confiance de Noam Chomsky, et que c’est avec son accord explicite et confirmé que j’avais placé son « Avis sur la liberté d’expression » en préface au Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire de Faurisson (1981). Cette brochure constitue la trace matérielle indélébile et irréfutable qu’aucune rupture n’était survenue entre Chomsky et moi. Je me suis d’ailleurs expliqué exhaustivement (enfin presque) sur mes relations avec Chomsky dans mon livre Droit et histoire (p. 152 à 172) et Chomsky a approuvé par sa lettre du 27 octobre 1984 (p. 170-171) ce que j’avais écrit à son sujet : Je n’avais jamais rien publié sans son accord. Et d’ailleurs, autorisez-vous à penser ! Si tel n’avait pas été le cas, une simple assignation en référé aurait obtenu sans peine la saisie immédiate de l’ouvrage et des dommages et intérêts astronomiques.

Mais le comble du comble, c’est que Chomsky lui-même avait démenti clairement, et à plusieurs reprises, la thèse universellement admise, la thèse obligée, selon laquelle j’aurais abusé de sa confiance ! Mais cela n’empêche absolument pas l’honnête Daniel Mermet de reprendre cette thèse absurde et controuvée dans le DVD « Chomsky & compagnie »[46] réalisé à la gloire de Chomsky, et de se livrer à quelques troncations falsificatrices et à quelques censures de Chomsky ( !?!?!?!) )pour crédibiliser un mensonge pur et simple. Mais un mensonge nécessaire. Car sans ce mensonge, certaines têtes insuffisamment contrôlées, insuffisamment bien rééduquées, pourraient recommencer à penser ! Et être conduites à des idées fausses et dangereuses (loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990) qu’il n’est pas concevable[47] que Chomsky partage[48].

Je viens de faire une longue digression. Pour expliquer qu’en dépit du formidable rouleau compresseur de la LIC(R)A et consorts, de même que Saddam Hussein avait pris soin, comme les USraéliens l’ont découvert ensuite, de distribuer à la population, avant l’invasion démocratique, et de faire cacher de grandes quantités d’armes et d’explosifs, la VT était parvenue, dans sa retraite, à laisser derrière elle, en terrain conquis par l’ennemi, des caches d’armes (spirituelles) et d’explosifs (spirituels) qui ne demandent qu’à être redécouvertes par des résistants, s’il y en a. Et des résistants, il y en aura. Beaucoup quand on aura gagné. Ça on s’en fout. Mais quelques-uns dès qu’une lueur d’espoir n’apparaîtra plus comme un symptôme psychiatrique. Et ça, on ne s’en fout pas.

C’est dans cette perspective que je caressai un projet (voir plus haut). J’y reviens.

Mais pour comprendre ce projet il faut se souvenir que mon attention avait été attirée sur la sortie d’un livre : La Judéomanie, par un courriel de « Bocage ». Bocage est une adresse Internet qui émet des courriels révisionnistes, en général informatifs et intéressants, à l’intention des révisionnistes. Bocage est « faurissonien orthodoxe » et manifeste une attitude fluctuante à l’égard de la Vieille Taupe. Bocage refuse énergiquement le principe fondateur de la Vieille Taupe selon lequel il ne faut jamais censurer personne, même ses pires ennemis ! Si les ennemis disent des bêtises, ils rendent service en permettant d’identifier et de montrer les bêtises. Mais à plus forte raison si nos ennemis disent des choses qui nous embarrassent, ils nous contraignent à approfondir, à préciser, ou à corriger nos propres idées, à reconnaître qu’ils avaient raison ! au moins sur tel ou tel point. Certes c’est très mauvais pour le « Parti », si ce parti a « des intérêts séparés du mouvement réel de l’histoire » ; si ce parti reste plus alléché par l’odeur de la victoire et du Pouvoir que par la seule recherche de la vérité qui inclut nécessairement le désir de faire partager cette vérité à tous les hommes, et se contente donc nécessairement de réclamer la liberté d’expression effective.

En réclamant plus, on révèle qu’on a perdu la foi en … ![49]

Le livre avait été lancé sur Internet le 28 août 2008, anniversaire de la naissance de ma fille !

N’était-ce pas intentionnel ? Un message subliminal ![50]

Sa couverture était noire. Exactement le même noir que « Le Puits et le Pendule ». Le titre était en rouge. Même rouge ! L’auteur, l’éditeur et les autres mentions ressortaient en blanc. L’éditeur : Tatamis. Cela n’a l’air de rien, mais les « tatamis », ce sont ces tapis de sol sur lesquels se pratiquent les arts martiaux. Les arts martiaux sont des sports de combat, certes, mais de combats loyaux, soumis à des règles strictes d’honneur, où l’on respecte son adversaire, où tout n’est pas permis. Exactement le contraire de la morale qui découle de l’Ancien Testament, où tout doit être subordonné au but suprême, la victoire d’Israël, assimilée à la victoire de Dieu lui-même, et où tout est permis. Cette fin [sublime] justifie [tous] les moyens[51].

Il faut bien comprendre : l’idée même que, dans un conflit où « Le Bien » est impliqué, il pourrait exister des règles qui s’imposeraient également aux deux parties, des règles qui seraient donc au-dessus d’elles deux, donc au dessus d’eux, donc au dessus du Bien, est une idée blasphématoire ! Et le blasphème mérite la mort [sur la croix ?].

Mais alors, le fait d’inviter à débattre sur des Tatamis ?

Le nom des éditions « tatamis » pouvait-il être un hasard ? Une coïncidence ? Quel sens le choix de ce nom peut-il bien avoir, s’il n’est pas celui des associations d’idées qu’il provoque en moi ?

 « Tatamis » me semble inévitablement lié à la notion d’honneur, et de combat loyal. Notion que j’ai constamment entendu ringardiser de façon systématique depuis que je suis arrivé à Paris (en 1960) par des Juifs. Sur tous les tons et sous tous les prétextes, et sans aucune exception, jusqu’au 10 janvier 2008, où j’ai eu le bonheur d’entendre à la radio Alain Finkielkraut réhabiliter fermement, et en termes acceptables, la notion d’honneur. J’en étais stupéfait ! Mais il est vrai que le 10 janvier, c’est la Saint Guillaume… C’est bien sûr un hasard, ou un miracle. Qui sait ?

Le sous-titre de La Judéomanie, c’est : « Elle nuit aux Juifs, elle nuit à la République »

Certes ! D’aucuns auraient pu penser qu’elle nuit surtout aux révisionnistes !

Mais ce n’est pas eux qu’il est utile de convaincre. Et, de cela, les Juifs n’en ont rien à foutre, en général. Les Juifs ne s’intéressent, a priori, qu’à ce qui pourrait nuire aux Juifs, et à la République, à laquelle, quand même, ils doivent leur émancipation, du moins leur émancipation civile et politique[52]. L’émancipation du judaïsme, c’est une autre histoire (voir La Question juive de Charles Marx, dans la typographie des Éditions Champ Libre, A.H.R. n°5)

Donc si on veut commencer à faire réfléchir les Juifs, c’est justement cela qu’il faut leur dire.

Page 7, une première phrase mise en exergue :  « Qui trop embrasse mal étreint ». Cela, c’est bien vrai. Et ça pourrait être une critique voilée à l’égard de la Vieille Taupe. Elle a voulu trop en faire, d’un coup d’un seul, là où il eût été sage de diviser les tâches. L’auteur attribue cette phrase à Albertano Brescia, écrivain italien du XIIIè s.(sic). C’est curieux ! Je croyais que c’était un proverbe, une maxime issue de la sagesse des nations. J’ignorais qu’elle eût un auteur identifiable. À vérifier.

D’autant plus que, toujours page 7, troisième exergue : « Les hommes naissent libres et égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ». Certes ! C’est bien vu et bien dit. Mais cette phrase est attribuée à Coluche ! Or, si Coluche l’a effectivement reprise et popularisée, elle n’est absolument pas de lui. Je me souviens parfaitement l’avoir entendue, énoncée bien des fois, notamment au Prytanée Militaire, en Math-4 et en Cyr-7 par Jacques Fauvel, professeur agrégé d’histoire, qui l’attribuait à quelque personnage historique, que j’ai oublié. Jean Robin est-il dupe ? Ou fait-il semblant de l’être… ?

Car j’ai entendu Coluche, de mes propres oreilles, sur Europe n°1, au cours de sa revue de presse matinale, annoncer sur un ton informatif, neutre, sans la moindre nuance d’étonnement ou de réprobation, citant Libération : « Il y a à Lyon un professeur d’université qui nie l’existence des chambres à gaz ». C’est ce jour-là que j’ai appris l’existence du Professeur Faurisson ! Certains prétendent que cela aurait joué un rôle dans l’interruption de sa revue de presse sur Europe n°1, qui était un succès. Mais je n’en crois rien. De toute façon, si c’était vrai, je n’en aurai pas de preuve opposable aux tiers. Mais je ne connais, de Coluche, aucune déclaration ultérieure condamnant Faurisson où les révisionnistes ?[53]

Quant à la deuxième phrase placée en exergue, entre la deuxième et la troisième, comme de juste, elle comporte aussi une erreur fautive ! Jugez-en : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. » Article 1er de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, 26 août 2789 (sic).

Là, il s’agit clairement d’une coquille typographique. Comme pour la carte grise de la voiture de fonction de la Vieille Taupe, et par conséquent les amendes qui me sont adressées, qui portent par erreur « 27, rue de la Bretonnière, alors que j’habite au 17.

Mes lecteurs savent déjà que la découverte, et la lecture attentive de La Judéomanie m’avait guéri miraculeusement de la psychose maniaco-dépressive, ou psychose bipolaire, dont je souffrais (voir bulletin n° 18-Chaï, vivant en hébreu). Cela devrait suffire à tous ceux qui me veulent du bien pour être reconnaissant au livre et à son auteur, et pour manifester cette reconnaissance en lui faisant une publicité d’enfer, en vantant ses vertus thérapeutiques. Ce qui permet, l’air de pas y toucher, d’annoncer la bonne nouvelle : « Il est guéri ! Alléluia ! » D’autant plus que la simple banalisation de l’emploi du mot Judéomanie constitue en elle-même une victoire de l’Esprit, en ce qu’il permet de nommer quelque chose qui existe vraiment. Jean Robin le prouve. Mais dont il était impossible naguère de parler.

Si l’on veut que le verbe se fasse chair, il faut aussi que la chair se fasse verbe.

Le monde change, le sens des mots y participe (maxime situationniste).

Et cette bataille-là, Jean Robin est en passe de l’avoir gagnée. Le nombre des occurrences du mot « Judéomanie » dans les différents moteurs de recherche sur Internet croît continûment…

Mais j’aurai à revenir sur tout ça, puisque Jean Robin vient de sortir un nouveau gros bouquin de 600 pages, aux Éditions Dualpha, cette fois, L’État de la judéomanie.

Certains me mettent en garde contre lui. Certes, il serait Juif ! C’est d’ailleurs ce qu’il laisse entendre. Mais que voulez-vous que j’y fasse ! Personne n’est parfait ! Même si les Juifs semblent avoir une propension supérieure à la moyenne statistique à se croire parfaits, sinon individuellement (et encore ?) du moins collectivement.

 La seule chose qui importe à la Vieille Taupe, c’est qu’il demeure apte au dépassement de lui-même. La Vieille Taupe a pour principe d’entretenir avec quiconque, sans aucune exception, à la fois une confiance et une méfiance totales. J’avais même proclamé : « C’est là la seule structure organisationnelle de la Vieille Taupe. » (Droit et histoire. p. 155) précisément dans le chapitre consacré à mes relations avec Noam Chomky, et le paragraphe où je tentais d’expliquer le mystère qui nous permettait de communiquer instantanément par « transmission de pensée ». Mais a-t-on lu mon livre ? Les temps n’étaient sans doute pas encore pas venus. Ça tombe bien, il en reste !

Revenons au projet que j’avais caressé.

J’avais cru pouvoir rêver. Tatamis avait publié « Un livre refusé partout » (p. 11). Exactement comme La Vieille Taupe ! qui n’avait été ressuscitée, en 1979, que parce que certains livres étaient « refusés partout ». La Vieille Taupe avait été peu à peu défaite. Elle était certes parvenue à publier, dans des conditions héroïques, des livres importants, même après la loi Gayssot, mais… Pour le moment il suffisait qu’un livre soit édité par La Vieille Taupe pour qu’il sorte du débat public ! Ipso facto !!!

tatamis annonçait-il la rupture du cercle magique[54] ?

Je l’avais cru. Tout le monde l’a compris. Et c’est cela et cela seul qui m’avait guéri.

Dans sa retraite, et c’est dans sa capacité à retraiter que se juge la véritable valeur militaire d’une armée, la Vieille Taupe avait su éviter la débâcle. Elle était même parvenue à remporter des batailles spirituelles improbables qui avaient laissé des souvenirs cuisants et des traces chez l’ennemi. L’une de ces batailles s’était déroulée autour de l’édition réalisée par les Éditions de la Différence de L’Antisémitisme, son histoire et ses causes puis de Contre l’antisémitisme. Elle avait mobilisé contre moi la fine fleur de l’intelligentsia juive dans ses diverses composantes : Pierre Vidal-Naquet soi-même, Alain Finkielkraut, Françoise Giroud, Philippe Ragueneau, compagnon de la libération (Juif ou Shabbat goy, je ne sais pas), Nelly Wilson, Mireille Cherchevsky, Madeleine Bernard, Paul GinieW.S.ki, Arnold Mandel pour ne citer que les plus importants, auxquels s’ajoutèrent deux avocats, Maître Thierry Levy et Maître Jean-Claude Zylberstein, l’affrontement ayant eu un volet judiciaire du fait de mes adversaires, évidemment ; et Jean Denis-Bredin, qui fut le seul à faire preuve de correction dans la polémique ; et…et… pour son déshonneur, mais n’anticipons pas, la Société Des Gens de Lettres de France, présidée par Monsieur Billetdoux.

Cette polémique « intellectuelle » portait sur l’interprétation obligée qu’il fallait faire de ces textes et sur… mon droit à les éditer ! L’affrontement connut des péripéties rocambolesques et très instructives : révélatrices !

La défaite intellectuelle des censeurs fut consommée par la publication par Le Monde du 30 avril 1982, p. 24 de mon droit de réponse, après que les censeurs aient épuisé tous les moyens de s’y opposer, et, sur le plan judiciaire, par une ordonnance de référé rendue le 3 juin 1983, complétée par un jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris, 1ère chambre, 1ère section, rendu le 2 novembre 1983.

Et maintenant, le projet que j’avais caressé :

La réédition VT  de 1985 de L’Antisémitisme, son histoire et ses causes vient d’être épuisée. Il ne m’en reste que trois exemplaires défraîchis. Contre l’antisémitisme, histoire d’une polémique, qui constitue le point de vue le plus développé de l’auteur lui-même sur son propre livre, publié par moi aux Éditions de la Différence, est épuisé depuis belle lurette, et je n’ai jamais eu les moyens de le rééditer. Le livre de Bernard Lazare, dont Jean-Denis Bredin écrit : « Il serait difficile aujourd’hui de parler de l’Antisémitisme sans avoir lu la centaine [sic][55] de pages que Bernard Lazare lui a consacrées » avait donc connu une première édition originale (1894) du vivant de l’auteur, et suscité une polémique très vive. Une deuxième édition avait été réalisée, conforme aux désirs exprimés par l’auteur, autant qu’on puisse en juger, avec une préface d’André Fontainas, un ami véritable (1934). Cette édition avait à son tour provoqué une polémique furieuse, où le bien-fondé de cette réédition avait été contesté, déjà. Une troisième édition du livre, redevenu introuvable, était réalisée (1969) par « Documents et Témoignages » avec une courte note que Pierre Vidal-Naquet, parmi d’autres, attribue à Henri Coston. Cette édition ne suscita aucune polémique ! Puis vint l’édition dans la collection « Le Puits et le Pendule » (1982) avec une courte note (une page) du directeur de collection. Cette édition suscita une tempête sans précédent.

Puis vint la réédition Vieille Taupe (1985)… que l’on préféra cette fois traiter par le silence. Elle s’est diffusée, peu à peu, jusqu’en 2008. Et enfin une édition, préfacée par Jean-Denis Bredin que je viens d’évoquer (note 51) qui défend de façon correcte, argumentée et documentée, bien qu’à mon avis insuffisamment[56], une interprétation opposée à la mienne, mais dans laquelle l’existence d’aucune des rééditions précédentes n’est évoquée, et [la possibilité même de] l’existence de thèses opposées n’est même pas signalée. Et, cela va de soi, aucun argument des thèses hérétiques n’est réfuté, en dehors de vagues allusions à l’ « antisémitisme ». Normal ! Cette édition (1990)pour laquelle aucune publicité notable destinée à gagner de nouveaux lecteurs ne fut faite, n’avait été réalisée que pour « sauver la face » et cacher le fait que l’on souhaitait au fond que ce texte sacré reste caché dans le tabernacle, et réservé à une élite, aux esprits suffisamment « contrôlés ». La préface de Jean-Denis permet de le démontrer. Ce sera pour bientôt. Gare aux dits et aux non-dits !

Mon projet était donc de proposer aux éditions Tatamis de réaliser enfin une édition purement scientifique du livre de Bernard Lazare qui regrouperait L’Antisémitisme… et Contre l’Antisémitisme, et en annexe, les diverses préfaces et polémiques que le livre avait suscité, sans autre commentaire ni prise de position. Et cela d’autant plus que : dans La Judéomanie étaient reprises les thèses centrales et les intentions méthodologiques de Bernard Lazare, dont Jean Robin semblait être un avatar.

« Niet ! Pas possible !»

Il faut les comprendre. La science enseigne de connaissance certaine que je n’existe pas, ou plus exactement, que si j’existe, ce n’est que pour être vilipendé comme l’incarnation de l’antiscience !

Une édition de Bernard Lazare qui se voudrait scientifique ne peut donc pas comporter l’exposé de mes interprétations, qui sont antiscientifiques, par définition. Les Éditions Tatamis ont déjà assez à faire avec La Judéomanie. Si elles publiaient en plus Bernard Lazare, en plus avec une trace de moi, et si en plus j’avais eu raison, et si en plus ça se voyait comme le nez au milieu de la figure[57], alors leur compte était bon ! Ils seraient dans le collimateur ! Ce serait trop charger la barque, et les barques trop chargées coulent avant d’arriver à bon port !

Je synthétise un peu, en substance, un dialogue qui n’a même pas vraiment eu lieu, puisque les Éditions Tatamis n’ont pas de relations avec moi, en dehors des chèques que je fais en tant que client, et ne veulent pas avoir l’air d’entretenir la moindre relation avec Pierre Guillaume puisqu’elle n’en entretiennent pas. Et je les comprends. Je n’ai donc même pas exposé l’intégralité de mon projet, ni tous les biscuits dont je disposais pour le voyage.

– « On ne publiera RIEN qui pourrait suggérer la moindre apparence de lien avec vous » !

Ce en quoi ils avaient entièrement raison, si l’on tient compte du conseil judicieux d’Albertano Brescia, écrivain italien du XIIIè s. [sic]. (Voir plus haut). Et ce d’autant plus qu’il n’y a pas le moindre lien entre les Éditions Tatamis et moi, en dehors de ceux que je crois découvrir librement, en lisant attentivement, comme Faurisson m’a appris à le faire. Il serait donc illogique et téméraire de suggérer aux censeurs, qui n’attendent que ça pour renforcer la censure, l’existence de liens qui, de fait, n’existent pas.

Il m’était quand même difficile de me résoudre à l’idée que le livre de Bernard Lazare, dont absolument personne n’ose contester publiquement qu’il s’agit d’un livre très important, sérieux et bien documenté,  soit à nouveau indisponible et qu’une nouvelle génération de lecteurs qui viendraient à s’intéresser au sujet soient à nouveau contraints de s’abreuver aux cucuteries convenues, antisémites ou judéolâtriques de niveau variable, qui fourmillent sur le sujet, mais ne le traitent à peu près jamais au fond, d’un point de vue qui soit méthodologiquement recevable, comme l’a fait Bernard Lazare, même si ce premier essai n’était pas parfait ( ?!?) et qu’à l’évidence, neuf ans après sa première publication, comme il l’indique dans son testament (que je suis le premier a avoir publié) « sur beaucoup de points mon opinion s’était modifiée ».

Je m’adressai donc à un autre éditeur, de tradition catholique cette fois, dont le catalogue est très honorable, et dont je savais le directeur, non seulement acquis aux thèses révisionnistes, mais au surplus convaincu de l’importance stratégique de leur diffusion pour la restauration de l’Église catholique, via en particulier la réhabilitation de Pie XII.

Même motif, même punition, même absence de dialogue, même conclusion !

– « On ne publiera RIEN qui pourrait suggérer la moindre apparence de lien avec vous » !

Il n’y a pas d’effet sans cause. Tout ce qui est réel est rationnel. Encore faut-il en pénétrer la rationalité quand elle a toutes les apparences de l’irrationalité !

Dans un monde réellement renversé, qui marche sur la tête : Que faire[58] ?

Pour répondre valablement à cette question cruciale, au-delà des ripostes qui s’imposent d’elles-mêmes, visant à renforcer des positions acquises et les territoires imprenables (jeu de Go), comme celles suggérées par nos sages, il faut continuer à analyser la situation pour en prendre la mesure exacte.

Le bulletin n°23 de La Vieille Taupe comportait, pour les membres de la VT exclusivement, et n’a pas été rendu public autrement, un cahier de 28 pages constitué par un échange de lettres entre Faurisson et moi entre le 17 mars 1993 et le 5 novembre 1993, date de notre première rupture[59].

Mes lecteurs savent que le lien rompu a été renoué, par moi, pour les nécessités de la lutte, à l’occasion d’un procès, où nous fûmes d’ailleurs photographiés[60], Faurisson et moi, au Palais, dans la salle des pas perdus, juste devant la 17ème et que cela ouvrit une nouvelle période de collaboration profonde et fructueuse, jusqu’à ce que survienne une nouvelle rupture, sur une histoire de lapins dont l’existence était contestée par Faurisson, ce qui dénotait la rupture irrémédiable des télécommunications entre nous, sanctionnée immédiatement par une deuxième rupture.  

Deux abonnés, donc membres de la VT, m’ont écrit, gentiment, pour suggérer que ce déballage des tensions internes n’était, peut-être, pas opportun. Si deux ont écrit, c’est que beaucoup plus l’ont pensé. Mais la critique la plus sévère, et à mon sens la plus injustifiée, est venue de la Sonderfürerin[61] des services photographiques de la VT.

J’aurais commis une faute en rendant public (erreur : seulement aux abonnés, et encore pas tous) ce « déballage », et notamment la lettre de Faufau du 11 juin 93. J’aurais donné des arguments aux ennemis ! Car cette lettre leur fournirait des arguments sur « l’antisémitisme » de Faurisson ».

Cela constitue une erreur complète. D’abord parce que nos ennemis n’ont besoin d’aucun argument pour néanmoins argumenter sur le prétendu « antisémitisme » de leur bête noire. Ils ne s’en sont pas privés jusqu’ici. Ensuite, vérification pratique : bien qu’il soit hautement probable que ce document soit parvenu en leurs mains, ils ne l’ont pas exploité jusqu’ici. Et pour l’excellente raison que cette lettre ne dénote aucun « antisémitisme » ! Au contraire. Certes Faufau dit son haut-le-cœur devant certains comportements précis de certains Juifs et des médiats respectueuses. Mais il ne le relie absolument pas à une essence juive des censeurs et des persécuteurs, même dans une correspondance privée. Cette lettre, au contraire, dévoile comment le comportement de certains Juifs abusifs serait susceptible de provoquer à l’égard « des Juifs » la simplification généralisante « antisémite » qui ne se manifeste pas dans la lettre de Faurisson.

Au contraire, l’ampleur des avanies qu’il subit, et des répercutions sur sa vie et ses proches, ne peut que rendre les lecteurs compatissants et compréhensifs. On lui pardonnerait même de devenir « antisémite » ! Un cornichon viendrait-il à utiliser cette lettre pour « documenter » une accusation dont Chomsky dit que personne jusqu’ici n’a pu la documenter, qu’il suffirait de publier cette lettre in extenso. En utilisant peut-être le blanc en bas de page pour rajouter une courte note. Et cela ferait un excellent tract recto verso.

Il serait donc beaucoup plus utile de remarquer que ce « déballage » n’est pas un déballage. Il dévoile des tensions réelles qui sont survenues en 1993, et se sont terminées par une rupture réelle. J’ai estimé nécessaire de revenir sur cette rupture motivée, pour les nécessités du combat révisionniste. Je communique à l’intention du noyau des combattants cet échange, en mars 2008 seulement. Pour les nécessités du combat ! J’ai naguère lutté jusqu’au delà de mes forces pour l’unité du mouvement révisionniste et pour l’unité derrière Faurisson. Tort ou raison ? C’est comme ça ! Et j’incline à croire que ça ne pouvait pas être autrement, mais peu importe.

En 2008, et pour la dernière bataille, la stratégie de la VT a changé. C’est ce que j’explique depuis le n°18. Et d’abord parce que la situation a changé. Il reste très peu de points d’appui qui résistent encore et très peu de combattants. Parmi ceux-ci, indiscutablement Vincent Reynouard et ses amis du Mouvement St-Michel. Il a choisi une orientation que ne peut pas accepter la VT. Il n’en a jamais discuté avec moi. Il n’a jamais répondu à d’innombrables tentatives de dialogue. Je n’ai jamais caché l’admiration que j’ai pour lui. Le fait de parvenir à éduquer convenablement cinq ou six enfants, je ne sais plus, dans les conditions où il se débat, suffirait pour que je lui tire mon chapeau. Ou le fait peu banal d’avoir, jeune professeur de collège, suscité la solidarité unanime de tous ses élèves quand il fut révoqué de l’Éducation nationale. À cette époque, la Vieille Taupe avait publié des cartes postales de soutien dont François Bayrou se souvient (et la VT a fait une piqûre de rappel dans son fief électoral lors des dernières élections législatives. Il s’en souvient aussi ! Il a été battu de peu. Comme Jack Lang de Blois naguère, et Catherine Trautman à Strasbourg !)

Mais ce n’est pas une raison pour suivre une orientation que je juge suicidaire et contre-productive. Il veut réhabiliter le nazisme et se proclame catholique intégral. Il justifie l’Inquisition et la censure, lorsqu’elle est animée de bonnes intentions, bien sûr. Ça se discute.

Mais la Vieille Taupe voudrait au contraire montrer qu’on peut ne pas croire en la vérité révélée et dogmatique des chambres, en déshabilitant la propagande des vainqueurs, sans réhabiliter la propagande des vaincus, dont l’idéologie, exagérément calomniée, j’en conviens, ne répond de toute façon pas aux questions actuelles. Le texte (24 p.) Ils réaniment indéfiniment un cadavre ! Ils re-tuent indéfiniment un cadavre… ! était, dans mon esprit destiné à clarifier la situation pour définir une plateforme commune.

Aucune réaction, ni de Reynouard, ni de Faurisson ! Une seule lettre d’un compagnon de Reynouard. Je ne la retrouve plus. Mais les thèmes peuvent être aisément reconstitués à partir de ma réponse. L’auteur revient également sur des thèmes soulevés dans ma Deuxième lettre ouverte à Lionel Jospin qui doit être le seul texte de moi ayant acquis une certaine notoriété et même une notoriété certaine.

L’incompréhension de mon correspondant est manifeste. Voici ma réponse, qui n’a pas reçu de réponse :

 

Pierre Guillaume

                                                           à          Monsieur Jérôme Decossas

Cher Monsieur,

            En relisant soigneusement mon propre texte [Ils réaniment indéfiniment…] je n’y ai pas trouvé les motifs des différentes interrogations que vous formulez, ou plus exactement, je trouve qu’il contient déjà les réponses.

            Premièrement, je ne soutiens pas le Front National. Je me borne à constater que ce parti et son chef ont fait et font l’objet d’une diabolisation injuste que je dénonce, et que je continuerai à dénoncer comme constitutive du mensonge sur lequel repose le système politique actuel. En réclamant que Le Pen puisse obtenir les signatures pour se présenter au suffrage universel, je ne soutiens pas le FN, je réclame à Jospin de respecter les principes dont il se réclame. Il y a, de plus, une petite perfidie de ma part. Les choses étant ce qu’elles sont, on peut penser que Jospin fera de toute façon le nécessaire pour que Le Pen puisse se présenter, dans le seul but d’affaiblir Chirac sur sa droite, mais il aura l’air de déférer à ma suggestion… !

            Peu importe l’avenir du FN en tant que mouvement politique. L’affaire de Carpentras, l’affaire du « détail », les condamnations judiciaires de Le Pen sont des infamies publiques qu’il m’appartient de relever, et qu’il n’est pas question d’oublier.

            De même, l’appel ironique à Jospin de payer mon amende. Mais ça va faire gamberger certains de mes ennemis. Je ne sais pas encore ce qui va se passer. Comment va m’être réclamée l’amende que je ne paierai pas et comment mon éventuelle incarcération me sera signifiée. Il est clair que, si nous parvenions à faire un peu de bruit, cette incarcération serait plutôt gênante pour Jospin, mais si elle est différée, il encourra le soupçon d’en porter la responsabilité, de la part de mes ennemis… Tout ça n’est que tactique subalterne, mais on fait ce qu’on peut avec le peu dont on dispose….

            Deuxièmement. Le révisionnisme de Rassinier, mais aussi de Harry Elmer Barnes aux USA, de la Vieille Taupe, et de bien d’autres, s’inscrit dans la continuité du révisionnisme pacifiste concernant la première guerre mondiale et dans la dénonciation radicale de la guerre. C’est un fait. C’est aussi la position de Faurisson. Cela dit il existe aussi un révisionnisme d’extrême droite que je cite sans la moindre réticence. Je prends d’ailleurs soin de dire mon estime pour Reynouard, ses travaux et son activité. Je critique par contre Guillaume Fabien, et mes critiques sont circonstanciées. Je critique ce qui me paraît pouvoir être, soit une tentative de récupération, soit même une manipulation, et je mets Vincent en garde, mais non seulement je n’interdis à personne de se réclamer ouvertement du révisionnisme mais je proclame ma volonté irrévocable de collaborer — dans l’étroite limite du service de la cause révisionniste — avec n’importe qui. Mon texte ne dit nulle part que j’ostracise qui que ce soit, et je n’exclus même pas de participer moi-même à de futures conférences de Fascismo et Libertà ! Je me borne à dire que, en l’état actuel des choses, il ne faudrait pas se laisser aller à une manoeuvre qui est susceptible dans l’immédiat d’entraver la diffusion en milieu arabo-musulman, et je rappelle qu’une hirondelle, fût-elle fasciste, ne fait pas le printemps.

            Troisièmement. Plus important. La question de la liberté d’expression. C’est pour moi une question de principe absolument centrale. Justement, je n’accepte pas qu’on l’invoque ponctuellement, pour soi-même, aujourd’hui, pour le contester ensuite à ses ennemis. Cela n’a rien à voir avec de l’indifférentisme, ni avec l’idée stupide que toutes les opinions se valent, et n’exclut évidemment pas une lutte intransigeante pour la vérité, mais j’irai jusqu’à dire que la vérité a besoin que l’erreur s’exprime pour pouvoir la vaincre…

            Mais surtout, pour être en puissance d’interdire l’erreur il faut disposer d’une autorité et d’un pouvoir, et donc, disposant de cette position avantageuse, on serait cependant incapable d’affronter et de réfuter l’erreur, au point d’en être réduit à en interdire l’expression ?

            L’interdiction me semble au contraire un aveu d’impuissance.

            Tout cela est une question importante que je voudrais développer. Ce sera pour une autre fois.

            Amicalement.

 

Aujourd’hui, après de lourdes et scandaleuses condamnations à de la prison ferme et à des amendes complètement dévastatrices de tout projet personnel et familial, Vincent Reynouard est en fuite. Ma solidarité avec lui contre la répression étatique est totale.

Il n’est pas moins impossible à la VT de collaborer au succès de son mouvement, qui n’a pas même pris une position ferme et définitive sur la liberté d’expression et contre la censure, principes qui étaient au fondement de l’existence même de la VT, avant que je ne découvre la question révisionniste. En gros, la VT a été fondée en 1964, avec comme objectif central de faire exploser la censure, dont la Russie et le P.C., mal déstalinisés étaient les paradigmes à cette époque. C’est dans cette perspective que fut publié en 1970, Remarques sur la récente réglementation de la censure [p]russienne de Karl Marx, avec 4 autres textes qui sont, pour la VT, fondateurs et programmatiques. (Karl Marx, Textes (1842 – 1847) Cahiers Spartacus, Avril-Mai 1970, n°33.

Le dernier paragraphe du texte de Marx sur la censure était :

« Pour guérir radicalement la censure, il faudrait la supprimer, car l’institution est mauvaise, et les institutions sont plus puissantes que les hommes. Notre opinion peut être vraie ou fausse. En tout cas, les écrivains prussiens gagnent, par la nouvelle instruction, ou bien en liberté réelle, ou bien en liberté idéale, en conscience de soi-même.

Rara temporum felicitas, ubi quae velis sentire et quae sentias dicere licet. »?

Ce dernier paragraphe est précédé de beaucoup d’autres paragraphes d’un grand intérêt.

Il est suivi, dans un cadre, d’une citation d’Engels d’une surprenante actualité.

C’est pourquoi, dès que possible, je mettrai ce Cahier Spartacus sur Internet. Mais ce qui serait formidable ce serait de pouvoir le rééditer en fac-simile, à l’identique. Ça me rappellerait ma jeunesse !

Mais pour cela il faudrait des sous ! Comme pour construire le Parti dirigeant de la classe !

Et des sous, nous n’en avons pas !

Revenons au sujet que nous n’avons pas quitté.

Si Vincent Reynouard et le mouvement qu’il anime ne reconnaissent pas la liberté d’expression comme un principe absolu, la VT peut collaborer avec Vincent sur tel ou tel point, mais ne peut pas collaborer avec son mouvement ni souhaiter son succès. En aucun cas. Ni le Socialisme national historique, ni l’Inquisition historique n’ont fait preuve d’un attachement indéfectible à la liberté d’expression, que je sache !

Vincent Reynouard et son mouvement existent. La VT existe de façon totalement autonome, avec des objectifs et des perspectives différents. Un point c’est tout. Que cent fleurs fleurissent et que ceux qui sont d’accord avec l’orientation et la stratégie de Vincent Reynouard rejoignent son mouvement et débarrassent la Vieille Taupe. Puis-je être plus clair ? Cela ne m’empêchera pas de recevoir Vincent, et de discuter avec lui, s’il y condescend.

D’ailleurs il est bon qu’il existe un pôle révisionniste d’extrême droite pure et dure ! Auquel tous les gauchistes, les « antifascistes », et assimilés auront aussi à faire des excuses. Ce calvaire horrifique est peut-être le préalable nécessaire à leur guérison, prévu dans le plan de Dieu. Qui sait ?

Ce détour par Vincent Reynouard servira d’introduction à mes explications sur le « déballage » avec Faurisson. Les 28 pages.

Je viens de les relire en entier, et j’y découvre toujours de nouvelles choses ! Mais ce qui saute aux yeux c’est l’incompréhension entre Faurisson et moi. Même si une grande partie du contexte et des allusions échappent encore à la plupart des lecteurs. En mars 93 je venais d’être contraint de liquider la librairie du 12, rue d’Ulm. Je ne disposais pas d’imprimante. Je n’avais pas encore touché les fonds de la vente du fonds de commerce, ni donc remboursé ceux qui m’avaient prêté de quoi le créer, c’est-à-dire ma famille, car je n’avais bénéficié d’aucune aide d’aucun révisionniste. Dans ces conditions les demandes de Faurisson à mon égard étaient légèrement exorbitantes, et l’allusion finale au congrès de l’Union des athées (lettre du 17 mars) une véritable impudence provocatrice, renouvelée au-delà du concevable dans la lettre du 25 mars. On comprendra pourquoi quand j’aurai l’occasion de raconter l’histoire de l’Affaire Faurisson à l’Union des athées. Mais allons à l’essentiel.

Dans ma lettre du 26 mars, comme dans ma longue lettre du 25 avril, un post-scriptum tente par quelques compliments mérités de manifester ma bonne volonté et mon désir de ne pas couper les ponts, ce qui eût été désastreux pour les nécessités de la lutte (j’étais très engagé au front et dépendant de la documentation de Faurisson pour mener efficacement le combat, comme cela est apparu plus tard au cours de l’affaire Garaudy-Abbé Pierre, qui n’auraient pas demandé mieux que de balancer des dossiers, bien ficelés en coulisse par Faurisson, si le Professeur avait accepté de rester quelque temps en coulisse. Chose horrible à envisager !). Ces post-scriptum, explicitement dans sa réponse du 11 juin, ne lui servent qu’à néantiser purement et simplement à peu près tous les points que je soulève dans mes lettres. arrêt de la pensée ! Arrêt du dialogue et de la communication en tout cas. Ce qui est bien embêtant. Quand les troupes perçoivent la zizanie à l’état-major, elles perdent le moral et leur combativité.

Or notre échange n’est pas un déballage anodin. Dans ses lettres du 26 octobre et du 4 novembre, Faurisson porte contre moi des accusations extrêmement graves. Elles sont vraies ou elles sont fausses. Si elles sont vraies, il faut mettre tous les révisionnistes en garde contre moi. Me retirer tout pouvoir et toute autorité, pour éviter autant que possible que je ne conduise toute l’affaire au fiasco. Si ces accusations sont fausses, il faut s’interroger sur les mécanismes psychologiques qui poussent Faurisson, dont aucun révisionniste ne peut douter qu’il soit un homme de grande qualité, à imaginer des choses qui ne sont pas, pour ne pas voir des choses qui sont, et en particulier pour ne pas voir qu’il y a entre nous une divergence d’orientation, de stratégie. L’impossibilité de prendre conscience et d’en discuter est la première cause de ce pataquès. C’est uniquement quand la redécouverte de ce dossier ancien, et très largement oublié, de notre première rupture m’a fait découvrir que les éléments du problème permanent se trouvaient déjà présents dans notre conflit de 93 qu’il m’a paru utile, voire indispensable, de l’exploiter enfin.

Le n°18 manifestait ma guérison parce qu’il matérialisait dans les faits ma capacité à reprendre, avec la VT, une autonomie totale que je n’avais pas été capable de maintenir et que j’avais laissé grignoter. Les temps sont donc venus pour la VT de proposer une nouvelle orientation, dans une autonomie totale par rapport à Faurisson. Suis-je digne de proposer cette orientation aux révisionnistes qui voudront me suivre et de les envoyer au turbin ?

Chacun serait en droit de se poser la question et de me poser des questions sur les « insuffisances » répétées dont j’aurais fait preuve. Je répondrai donc en détail à tous ceux qui envisageraient sérieusement de travailler dorénavant avec moi, sur tous les points qu’ils voudront soulever. Je vais me borner à analyser ici ce qui me paraît être l’attaque la plus grave lancée contre moi comme révélatrice de ma personnalité. Puis je reviendrai sur le fameux interview de Faurisson par Ivan Levaï, parce qu’il y a des analogies de situation, et cela m’aidera à me faire comprendre. Enfin j’exposerai un conflit d’orientation plus récent, et ce que je propose pour l’avenir.

D’abord l’attaque portée contre moi.

« En décembre 87, à la Sorbonne, nous avons tous été consternés par votre peur (souligné deux fois par l’auteur) devant le comportement adopté par certains d’entre nous et, en particulier, par Henri Roques et par sa femme sur le trottoir de la rue des Écoles et vers le Balzar. Une fois de plus vous ne vouliez rien faire. »

Cela tombe très bien. Je me rappelle parfaitement la scène et tout le contexte.

Il s’agit du colloque de 1987, à ne pas confondre avec celui de 1982, où je vous avais rendu de signalés services cette fois-là aussi.

« tous consternés » ? Le « tous » est, me semble-t-il constitué de Faurisson tout seul !

Nous n’étions, comme d’habitude pas très nombreux ce jour-là, et ni Henri Roques, ni sa femme, n’ont le souvenir d’avoir été consternés par mon comportement, ni d’avoir décelé de « peur » chez moi. Je vois très bien l’endroit où nous étions. Rue des Écoles. À peu près au débouché de la rue Champollion, et de l’endroit où j’étais allé, tout seul, distribuer un tract mémorable (Droit et histoire p. 17-18) à la sortie du film Shoah, de Claude Lanzman, quand ce film était encore un navet, boudé par les spectateurs, et avant qu’il fût devenu un chef d’œuvre imposé par les médiats.

Étienne Mandel, un révisionniste[62] qui avait dû quitter l’emploi qu’il occupait dans une société d’informatique, où tous ses collègues étaient Juifs comme lui, mais qui n’en faisait pas un plat car sa qualification lui avait permis de retrouver du travail sans peine, avait traversé la rue des Écoles en provenance de l’angle du jardin, en face de la Sorbonne, où se trouve la statue de Montaigne. Il invectivait en gesticulant le groupe de révisos que nous formions, et à une dizaine de mètres vous avait invectivé, ou hélé. Je m’étais avancé vers lui en m’interposant, et je lui ai fermement fait comprendre que ce n’était pas le moment. Il s’est calmé et a disparu. Bien qu’il fût révisionniste et admirât votre œuvre, il avait ce jour-là envie d’avoir une explication avec vous. Je ne sais pas pourquoi ni sur quoi précisément. J’ai perdu contact avec lui et mes souvenirs deviennent très confus. De même que je ne me souviens plus clairement des conditions dans lesquelles j’ai reçu la justification alambiquée de sa rupture avec la VT par les prétendues positions pro-Serbes qu’elle aurait adoptées, ni ne peut la dater. Mais comme son oncle, dentiste rue Gay-Lussac, me soignait les dents, j’ai pu savoir qu’il n’hésitait absolument pas à parler du révisionnisme sans la moindre culpabilité. J’ai regretté sa rupture, comme celle de Lewkowicz, sans méconnaître pour autant le côté caractériel que l’un et l’autre trimbalaient avec eux. Mais ils ne sont pas les seuls, n’est-ce pas ?

C’est donc après cet [embryon d’] incident, que vous aviez remarqué, que s’est posé à notre très petit groupe l’éternelle question : Que faire ? Et que vous[63] avez décidé de retourner à la Sorbonne.

Mais, au fait, qu’est-ce qu’on foutait là ? Je vous le demande ?

Le colloque sorbonnard de 1987 avait été organisé par la fine fleur de la pensée française et historienne pour célébrer l’enterrement des révisionnistes, en grande pompe. Dès qu’il fut annoncé, toutes dispositions furent prises pour qu’aucun révisionniste ne vienne ternir la scientificité des débats. Toutes les demandes d’invitation émanant d’individus suspects étaient rejetées sous des prétextes divers et variables. Et quand vous fûtes parvenu à soudoyer un universitaire disposant de tous les titres universitaires souhaitables pour être invité, sauf son certificat d’orthodoxie camérale, il n’y avait justement plus de place[64] ! Désolé ! Pourtant plusieurs révisionnistes non identifiés parvinrent à se glisser, pas pour se manifester, mais pour nous informer.

Mais quelques jours avant l’ouverture de la cérémonie, par une intervention ferme du Père Riquet, que j’étais allé voir à la maison de retraite des Pères jésuites, rue de Vaugirard, à deux pas de la rue Saint Guillaume ! j’avais réussi à obtenir que quelques révisionnistes soient invités, et Faurisson in personam.

Sinon, le Père Riquet, grand résistant devant l’éternel, membre du bureau de la LICRA, s’étonnerait publiquement de cette violation de principes élémentaires !

Et c’est ainsi que quelques révisionnistes furent admis, dont vous et moi, je ne me souviens plus des détails. Seulement voilà ! Quand nous fûmes installés dans le grand amphi de la Sorbonne (qui n’était pas plein) entourés de nombreux anges gardiens discrets, le Maître de cérémonie expliqua que, dans ce colloque universitaire, les exposés ne seraient pas suivis d’un débat avec la salle, comme il est coutumier. Nécessités de l’organisation : trop d’orateurs. Cependant, nécessités de la science et de la démocratie : il y aurait un exposé de synthèse, par je ne sais plus qui, à la suite duquel les assistants pourraient poser leurs questions ! Mais par écrit, sur de petits papiers que les appariteurs remettraient au conférencier pour lui permettre de les trier et de les synthétiser ! Pas folle la guêpe !

Cette cérémonie a été honorée de la présence de Monsieur Ovadia Sofer, ambassadeur d’Israël, Madame Simone, la merveille éthique, et de Monseigneur Lustiger, et, passagèrement, de Madame Mitterrand. Tout fut insipide, consternant et souverainement ennuyeux.

Si bien que, quand nous nous sommes retrouvés, après cette grand’messe, à la sortie de la Sorbonne avec les quelques révisionnistes non identifiés qui étaient entrés, nous étions tous un peu énervés.

Mais si vous vous trouviez là, et un peu plus tôt dans l’amphi de la Sorbonne, ce jour-là, c’était grâce à moi ! et à mon intervention auprès du Père Riquet ! La télévision nous avait d’ailleurs filmés dans l’amphi, et fait un plan fixe sur « les révisionnistes », dont la présence silencieuse attestait sans doute l’objectivité des débats.

Eh bien, les jours suivants, j’ai pu mesurer un effet curieux et inattendu de notre médiatisation muette. Dans le quartier, plusieurs personnes m’ont dit : – « Tiens, hier soir, on vous a vu à la télé. » Fiers sans doute de connaître quelqu’un qui passait à la télé, car le plus drôle c’est que parmi les quelques-uns qui m’interpellèrent jovialement, il y en eut qui auraient préféré changer de trottoir lors de précédentes campagnes de diabolisation. Mais là, on passait à la télé, donc on existait, comme des hérétiques, peut-être, mais des hérétiques existants puisque passant à la télé. Passons…

Nous voilà donc sur le trottoir de la rue des Écoles. Vous décidez de retourner par la rue de la Sorbonne dans la cour, dont l’accès nous avait été interdit depuis l’intérieur de la Sorbonne. Plusieurs révisionnistes décident que ça ne sert à rien, et de ne pas vous suivre, dont Monsieur et Madame Roques. Nous sommes quatre ou cinq à pénétrer dans la cour de la Sorbonne, dont « le Belge » dont le nom m’échappe – ça me revient : Storer – Sergent et moi. Si cinquième il y avait, je ne l’identifie pas. Peut-être l’Aigle noir, mais je le situe plutôt parmi ceux qui n’avaient pas voulu venir. Il n’y a quasiment personne dans la cour de la Sorbonne. Alors que vous venez d’entrer dans le hall de la bibliothèque, un groupe de Juifs nous attaque. J’ai à la main un paquet des tracts (réalisés par qui ?) que nous diffusions, et je riposte par un « coup de boule » qui atteint un agresseur au menton, et je crie : « Bloquez-les, bloquez-les ! ». Vous-même, alerté, ressortez dans la cour. Il y a plusieurs vigiles dans le hall d’entrée, les agresseurs comprennent que leur situation est périlleuse et tentent de s’enfuir. Ils sont effectivement bloqués par les vigiles. Cependant deux personnes qui suivaient de près les agresseurs s’approchent de nous en s’informant des motifs de tout ça. Ce sont les « témoins ». Et tout le monde se retrouve dans le bureau des vigiles, dans la conciergerie. Et là ça se corse et on y passe une heure ! Vous êtes très remonté. On le serait à moins. Et vous voulez faire constater…, et vous voulez dénoncer le scandale…

Très bien ! mais les vigiles téléphonent aux autorités. Cela remonte la chaîne et… Madame Ahrweiler, autorité sorbonnarde ou rectorale ou je ne sais quoi, donne l’instruction aux vigiles de relâcher, sans relever les identités, malgré vos énergiques protestations, ces braves étudiants juifs qui avaient peut-être exprimé avec vivacité leur émotion compréhensible…

Vous tempêtez. Et moi je suis partisan qu’on arrête les frais parce que je pense qu’on perd notre temps et que tout ce qu’on pourrait faire ne sert plus à rien. D’ailleurs, après de longues conversations téléphoniques, l’attitude des vigiles change, et c’est nous qui sommes maintenant comme en garde-à-vue ! Ce que vous n’aviez pas compris, c’est que les deux « témoins », qui suivaient les agresseurs à dix mètres et avaient tout vu, refusaient de témoigner que nous avions été agressés ! Interrogés par le vigile qui avait Madame Ahrweiler au bout du fil : « Vous avez assisté à l’agression ? » le « témoin » avait répondu « Ah non, pas du tout ! c’était une rixe ! ». Vous n’aviez pas compris que les « témoins » qui nous avaient gentiment accompagnés, en nous plaignant, dans le bureau des vigiles, faisaient partie du commando ! Ils étaient là pour témoigner qu’un groupe de révisionnistes avaient cherché querelle à de gentils étudiants juifs ![65]

Et vous vouliez porter plainte contre les agresseurs (dont on n’avait pas l’identité), puis contre la Sorbonne et Madame Ahrweiler. Vous vouliez remuer ciel et terre, et moi je voulais qu’on sorte de là au plus vite dans une affaire qui ne pourrait plus qu’être foireuse. Sergent et moi pensions la même chose. Nous étions les seuls à avoir pris les premiers coups, évidemment, et Sergent était tombé en contre-attaquant mais s’était relevé sans rien. Et nous les avions mis en fuite quand ils ont compris le risque, non pas d’être surclassés physiquement, mais d’être bloqués dans la cour de la Sorbonne. Vous-même n’avez rien vu. Et vous vouliez tout diriger. Mais, réfléchissez ! Nos agresseurs étaient des pros qui pouvaient nous mettre au tapis d’entrée de jeu par des coups bien portés alors que nous étions sans méfiance. Ce n’était pas leur but. Je ne me souviens pas d’avoir eu même un bleu ! Leur but était seulement de déclencher une rixe, en amenant avec eux les témoins qui certifieraient que nous avions commencé. Ils ont raté leur coup. Bof ! Passons à autre chose.

J’attachais si peu d’importance à cet incident mineur qui ne pouvait que détourner l’attention de problèmes plus sérieux que je ne l’ai même pas évoqué dans le n°4 des Annales d’histoire révisionniste qui a suivi ces événements ! Et Bocage, avec qui je travaillais en symbiose totale à l’époque, n’a pas pensé à me le rappeler. Mais je frémis au temps perdu et aux heures éprouvantes pour enregistrer les dépositions devant des policiers, des juges d’instruction… Les avocats, les faux témoins, les rebondissements. Puis des juges, en pure perte. Et pourquoi pas l’appel et la cassation, et la cour européenne des droits de l’homme ! Les avocats, les témoins…, les journalistes… Mais nom de Dieu ! pour obtenir quoi dans le meilleur des cas ? J’en frémis rien que d’y penser !

Nous ne préconisions pas la même orientation dans cette situation.

Vous analyser cela comme un « lâchage général ». Tiens ! je n’étais donc pas seul à vous lâcher ?

Effectivement, tous les protagonistes révisos étaient d’avis, après que notre séjour dans la conciergerie commençait à ressembler à une garde-à-vue, qu’il n’y avait plus rien à tirer de cette situation stérile. Et « le chef flic vous a mis à la porte de la Sorbonne comme un malpropre. » Bon ! Je reconnais que c’est très regrettable pour votre ego, mais je pense que c’est ce qui pouvait nous arriver de mieux, les choses étant ce qu’elles étaient, car si vous aviez été suivi dans votre orientation, vous ne seriez parvenu, au mieux, qu’à nous coller un procès de plus sur le dos. Où cette fois, certes, nous eussions été plaignants, mais où le risque d’y perdre des plumes, et de toute façon, des sous, du temps, du stress et de la tension…était plus grand que le risque d’en gagner (des plumes), dans plusieurs années.

Le libraire roumain, Monsieur Piscosi, s’est fait, lui, agresser dans sa boutique, par le même genre de commando. Demandez-lui ce qu’il a obtenu !

Et le diffuseur des Éditions de la Différence, Le Labyrinthe, 22 rue Rambuteau, Paris III, dont les droits littéraires sont gérés par la société Le Sphinx, même adresse. Il avait été attaqué par le même genre de commando, et des milliers de livres de la VT détruits ! Et là un hasard extraordinaire avait permis d’identifier le chef du commando : Élie Kagan soi-même. Viviane Hami qui, à l’époque, travaillait aux Éditions de la Différence pour apprendre le métier, l’avait même identifié sur une photo ! Que croyez-vous qu’il arriva ?

– Mais dites donc, Guillaume, les éditions de La Différence, Le Sphinx, Le Labyrinthe. Ne me dites pas que c’était fait exprès tout ça ?!

– Je ne dis rien. C’est vous qui le dites !

Revenons à nos moutons. Dans cette affaire, de la destruction de milliers de livres de la VT , 22 rue Rambuteau (juste en face de chez […]) par un commando « Anne Frank », il s’est même trouvé un certain Grégoire pour avoir justement été à l’autre bout de Paris, avec Élie Kagan, au moment même où s’était produite l’attaque du Labyrinthe ! Il en témoignait devant notaire !

Et l’employé bousculé lors de l’agression, qui le premier avait identifié Élie, était moins sûr de lui ! Et Viviane ne reconnaissait plus personne ! Et pour finir il s’est trouvé un officier de police judiciaire du 3ème arrondissement pour… Mais ça nous mènerait trop loin.

Revenons à la Sorbonne. Étaient-ce la peur et la lâcheté qui dictaient mon comportement ?

Rien ne peut, semble-t-il, vous empêcher de le penser. Parce que, si vous ne parveniez pas à le penser, vous pourriez être conduit à remettre en cause la pertinence de certains de vos comportements. Ce que vous ne voulez à aucun prix. Donc je suis un lâche ! CQFD.

Tout cela n’avait d’ailleurs que peu d’importance quand les temps n’étaient pas venus d’imposer une autre orientation que la votre.

Votre lettre du 4 novembre 93 est très instructive, jusque dans les détails. Elle comporte des éléments de perspicacité. Ainsi il est vrai que je sois timide. Toutes les femmes qui m’ont bien connu le savent, et celles qui regrettent que je ne les ai pas connues aussi. Elles savent aussi qu’il est des situations où ma timidité ne m’arrête pas, et même où rien ne m’arrête. C’est pourquoi en rajoutant dans votre lettre « effroyablement [timide]» et au surplus en soulignant « effroyablement » vous soulignez vous-même que là, c’est vous qui déconnez.

Quelques lignes plus bas, vous écrivez : « Vous êtes abonné aux fiascos ». Ce n’est pas très gentil. C’est même tellement exorbitant que ça cache forcément quelque chose. Et vous faites suivre, en soulignant deux fois les trois premiers mots : « Tout le monde se détourne de vous. Ce n’est pas sans raison. Vous décevez. »

C’est entièrement faux !

L’écrasante majorité de ceux qui se sont détournés de moi, se sont détournés à cause de mes positions révisionnistes. Ce ne sont donc pas ceux-là que vous visez. Mais un grand nombre de révisionnistes se sont aussi détournés de moi parce qu’ils me reprochaient de manquer d’autonomie par rapport à vous, et d’avoir mis la VT à votre service ! Rappelez-vous que la VT était révisionniste avant de connaître votre existence. Vous n’y aviez pas pensé à ça ! Je pense aussi qu’ils finiront par comprendre qu’ils avaient tort et que la situation réelle dans son extrême complexité ne permettait pas d’agir autrement que je ne l’ai fait, car votre caractère était aussi un élément de la situation qu’il fallait affronter. Mais peu importe. Les hasards et l’humanité n’ayant produit personne pour agir mieux que moi à une place que j’aurais volontiers cédée, j’ai fait ce que j’ai pu. Tout ce monde, que vous soulignez deux fois, s’il ne se réduit pas à vous seul, doit probablement résulter de deux ou trois conversations téléphoniques, où mes oreilles ont dû siffler, avec des révisionnistes qui ont sur moi des opinions cycliques et sont en plus des êtres humains. Ils ont donc, comme tous les êtres humains, besoin de trouver une explication, un responsable, un coupable, un bouc émissaire pour survivre dans une situation désespérante[66]. Soit. Mais ces quelques interlocuteurs, que vous assimilez à tout le monde, manifestent ainsi qu’ils n’ont pas compris les principes de base de la VT.

S’il en était ainsi, et si j’avais bien tous les défauts que, dans une passe difficile, ils ont besoin de m’attribuer, cela ne changerait rien à l’affaire ! Il faudrait de toute façon me prendre comme je suis ! Cela ne sert absolument à rien de récriminer contre qui que ce soit. Ils feraient beaucoup mieux de faire à ma place ce qu’ils trouvent que je ne fais pas, ou que je fais mal. Ça, ce serait utile !

Et maintenant, la fameuse interview de Faurisson par Ivan Levaï, le 17 décembre 1980. La première, et la seule en France, percée médiatique du Professeur, où il ait eu la possibilité de s’exprimer (un peu) sur le fond du sujet, ses recherches historiques et ses convictions.

Ivan Levaï a été très critiqué, voire attaqué, pour avoir commis le crime impardonnable en démocratie médiatique de donner la parole à l’accusé. Il s’en mord encore les doigts. Il l’a dit et répété. Alors que c’était tout à son honneur.

Eh bien, c’est moi qui avais convaincu Ivan Levaï, que j’étais allé voir à Europe1, d’inviter Faurisson. Il s’en souvient encore (Ivan, pas Robert). Et quand il m’a dit « D’accord, après-demain matin » J’ai dit « d’accord, je fais le nécessaire ! ». Je n’ai pas dit que Faurisson avait quitté Paris et qu’il était dans le train pour Vichy. Je n’ai pas dit que je n’avais pas l’accord de Faurisson. Je n’ai pas demandé si ça ne pourrait pas être le jour suivant. Ou que cette ultime question pourrait être réglée au téléphone avec Faurisson. Il aurait posé des questions, posé des conditions, demandé des gardes du corps, indisposé son interlocuteur et réciproquement, et c’était assurément foutu. J’ai dit : « d’accord, je fais le nécessaire ! ». D’autant plus que, dans le contexte de l’époque, même si cela s’était bien passé entre Ivan et Robert et que la prestation soit raisonnablement repoussée de quelques jours, c’est pour le coup qu’il aurait fallu des gardes du corps et que des risques pour l’ordre public auraient justifié une annulation par le Préfet de Police par exemple. C’est à une autre situation que nous aurions eu à faire face. Et nous aurions fait face. Mais pour le moment le rendez-vous radiophonique tenait.

Joint au téléphone à votre arrivée à Vichy, vous n’étiez pas très chaud. Mais c’était l’époque bénie de notre collaboration encore confiante.

– « Mais la sécurité ? »

– « Ne vous occupez pas de ça. Je m’en occupe. Je fais le nécessaire, tout ira bien » (J’ai effectivement fait tout ce qu’il fallait, c’est-à-dire absolument rien. C’est la rapidité d’exécution qui a assuré la sécurité ce jour-là).

Et vous reprîtes le train dans l’autre sens pour Paris et nous fûmes à l’heure dite devant les studios, une demi-heure avant le début de l’émission. Ivan vous accueillit de façon professionnelle et tout à fait correcte. Il nous montra le studio dans lequel nous entrerions, avec de grandes baies vitrées totalement insonorisées. Il expliqua en deux mots comment se passerait l’interview. Il vous poserait d’entrée de jeu deux questions. Et il vous proposa un bureau où vous asseoir pour préparer vos réponses. Je ne me souviens plus des questions, mais elles étaient correctes et portaient sur vos travaux. Notre étonnement était grand et notre contentement était total. C’est complètement rasséréné que vous vous mîtes au travail pour rédiger un simple pense-bête. Vous étiez parfaitement à votre affaire quand nous sommes entrés tous trois dans le studio.

Micro. Ivan Levaï a pris la parole. Et… fait de vous une présentation diabolisatrice et moralisante et… il pose une toute autre question que celle qu’il avait annoncée !

Dès les premiers mots d’Ivan, nous avions tous les deux compris. Je vous ai vu blêmir, accrocher vos mains à la table, et… en peu de temps reprendre vos esprits. J’en étais malade. Vous vous en êtes sorti très brillamment, magnifiquement même, quand on songe à la difficulté de l’exercice. Ivan Levaï croyait pouvoir vous rouler dans la farine. Et c’est bien pourquoi, étant témoin et participant des circonstances, je ne vous ai jamais fait le moindre reproche d’avoir ce jour-là prononcé votre fameuse phrase de soixante mots. Vous aviez dû faire un rétablissement acrobatique en situation périlleuse et donc mobiliser vos forces personnelles. Bravo !

Mais cette fameuse phrase de soixante mots, vous m’aviez promis de ne pas la prononcer en public avant que nous ne l’ayons améliorée, et je vous l’avais rappelé la veille même. – « Surtout, pas la phrase de soixante mots ! » La question n’était pas de savoir si cette phrase énonçait ou non des vérités vérifiables, la question était que je savais que cette phrase allait déclencher exactement les interprétations et les épanchements rhétoriques qu’elle a déclenchés. Mais, je le répète, au moment où vous l’avez prononcée, j’étais avec vous, et heureux que vous retrouviez toutes vos capacités combatives. Et je suis convaincu que sans le piège tendu par Ivan Levaï, vous vous en seriez tenu à votre promesse. Mais peu importe, puisque l’essentiel était que vous étiez parvenu, ce jour-là, à passer la rampe. Et vous le deviez en premier lieu à l’existence de la préface de Chomsky, que personne n’avait encore lue mais qui les travaillait beaucoup, et à ma démarche auprès d’Ivan Levaï.

Et le 18 décembre, dans l’après-midi cette fois, Anne Sinclair, l’épouse d’Ivan Levaï, bouleversait son émission à la télévision, L’invité du Jeudi pour recevoir impromptu Jean-Pierre Faye. Il annonçait, un aérogramme de Chomsky à la main, que Chomsky retirait sa préface au Mémoire en défense…

Et l’épouse réussissait ainsi ce qu’Ivan avait raté la veille : faire complètement foirer le lancement du Mémoire… et désamorcer la bombe conçue par Chomsky.

– « Mais non Guillaume, par vous ! C’est bien une idée de vous de mettre le texte de Chomsky en tête du mémoire ! »

– « Certes, bien que ce soit aussi une idée de Chomsky. Il m’a dit d’en faire le meilleur usage possible après que je lui avais fait part de mon intention. Mais ce n’est pas de cette bombe-là dont je parle. Je parle de l’idée de Chomsky de profiter de cette occasion pour placer sa bombe à lui. Mais pour comprendre quelle est cette sous munition, il faut lire la préface attentivement, dans sa totalité, et pas seulement le passage qui vous intéresse, au moment où il vous intéresse.

– ?!?!?! J’ai bien compris que Daniel Mermet et tutti quanti après d’innombrables prédécesseurs ne voulaient voir dans la préface que ce qui les intéressait et ne voyaient pas (arrêt de la pensée) les implications des critiques précises et circonstanciées de P. V.-N. et des intellectuels p(h)arisiens. Tous ont prétendu qu’il s’agissait d’une défense en général de la liberté d’expression en-soi, qui doit fonctionner même si les idées exprimées sont « répugnantes »[67], et que Chomsky n’avait rien lu de Faurisson, alors même que Chomsky écrit le contraire : il se refuse certes à entrer dans la controverse dont il ne connaîtrait pas bien les éléments, mais il écrit qu’il n’a trouvé dans ceux des écrits de Faurisson qu’il a lus, ni dans les écrits des ennemis de Faurisson à lui adressés, rien qui permettrait d’établir que Faurisson serait antisémite. Ce qui prouve bien que les ennemis de Faurisson, en particulier Jean-Pierre Faye et Pierre Vidal-Naquet soi-même, n’avaient pas encore été foutus capables de lui envoyer des citations exactes de Faurisson qui documenteraient l’accusation d’antisémitisme. Et il stigmatise ces Grands Inquisiteurs. D’accord ! Mais vous voudriez dire qu’il y a une autre bombe ! Là je ne comprends plus ! »

– « Patience ! Tout vient à point à qui sait attendre ».

D’ailleurs, il y a plusieurs sous-munitions dans cette préface. Wilhelm Stein est tout content d’avoir compris la plus grosse d’entre elles, qui devrait nous aider à mettre à mal les certitudes de Daniel Mermet. L’exégèse attentive révèle qu’outre la défense intransigeante de la liberté d’expression de Faurisson, le texte comporte un exposé fondamental et des fondements et des exigences pratiques de ce principe absolu.

Tout le reste est consacré à une démolition en règle des adversaires de Faurisson, de leurs pseudo-arguments, de leurs comportements de censeurs et de Grands Inquisiteurs. Vidal est explicitement nommé deux fois, et allusivement, par référence à « une correspondance privée qu’il ne serait pas convenable de citer en détail ici[68] » Il en ressort complètement et intentionnellement démoli. Et pas un seul mot contre Faurisson en particulier ! Si bien que les Inquisiteurs (et Daniel Mermet jusqu’au comique) sont obligés d’aller chercher, pour se rassurer, les exemples que donne Chomsky des cas où il a défendu la liberté pour des opinions qu’il ne partage pas, ou même qu’il juge horribles, pour en déduire que tel serait le cas dans l’Affaire Faurisson. Alors même que, non seulement Chomsky se garde bien de le dire, et d’énoncer la moindre critique à l’égard de Faurisson, mais qu’il prend soin de verrouiller la possibilité de cette interprétation captieuse, par le dernier paragraphe de son texte.

Attention ! Cela ne signifie nullement qu’a contrario j’insinuerais qu’il les partagerait ou ne les jugerait pas horribles. Je n’insinue pas, j’affirme que Chomsky a écrit noir sur blanc dans sa préface au Mémoire en défense… que rien ni personne n’était parvenu à le convaincre que Faurisson et ses idées fussent « répugnants ». En tout cas à l’époque où il a écrit cette préface… Mais a-t-il été convaincu après ? C’est bien possible. Et c’est ce que nous étudierons en détail en examinant scrupuleusement le chapitre V (ou 5 ?) du DVD de Daniel Mermet et des putains de mutins. Cela fera l’objet d’un texte spécifique. Chaque chose en son temps.

Cette exégèse, grosse comme le nez au milieu de la figure, personne ne l’a faite en son temps !

Ou ceux qui l’auraient faite in petto n’ont jamais pu la communiquer. Ils avaient franchi la ligne. Ils étaient ipso facto exclus du dialogue social. Cette exégèse se trouve plus qu’en germe, mais non-dite, dans le texte de Droit et histoire où j’explique le déroulement et la nature de mes relations avec Chomsky (« le plus grand intellectuel vivant » nous dit sérieusement Mermet, alors que le concept est absurde dans l’univers intellectuel de Chomsky - arrêt de la pensée de Mermet).

Mais les temps n’étaient pas venu d’appuyer sur la chanterelle. Les perspectives de la vieille taupe sont mondiales (pas mondialistes). Autant que faire se peut et dans la mesure où elle les décrypte, la Vieille Taupe s’y soumet. Elle est là pour ça. Je suis moi-même soumis à la Vieille Taupe.

Comme je l’avais expliqué à l’époque, les nécessités du front européen et celles du front américain étaient largement contradictoires. Une meute de chacals américains n’attendaient que l’occasion de faire exploser en vol Chomsky et le rôle crucial qu’il jouait dans la lutte contre l’impérialisme USraélien et dans la préservation de la petite lumière de l’Esprit aux États-Unis, et dans le monde. Le soupçon de manquer de fermeté envers le révisionnisme était le missile idéal qu’ils voulaient utiliser et qui a d’ailleurs été tiré. Il ne fallait pas renforcer inconsidérément la puissance explosive du missile. Mais pour cela je disposais d’un avantage. Très peu me lisent. Parmi ceux qui me lisent, beaucoup ne me croient pas, et la plupart de ceux qui me croient ne peuvent plus le dire à leur entourage. Cela me permettait de dire, dans Droit et histoire beaucoup de vérités très dangereuses, et à Chomsky de me couvrir par sa lettre du 27 octobre[69] 1984, sans augmenter dangereusement la puissance explosive du missile pointé sur lui.

Bien sûr, cela retardait d’autant l’explosion du missile fabriqué par Chomsky pour faire exploser en vol les chacals (intellectuels) p[h]arisiens. Mais ça, ce sont justement les problèmes spécifiques qui relèvent de l’état-major. Nous sommes en guerre ! pour éviter le déclenchement de la guerre de Troie, et de trois. La menace s’est considérablement précisée depuis 1985, date de publication de Droit et histoire par la VT. De plus l’unification des meutes de chacals américains et européens a fait des progrès notables et profonds, dont l’élection démocratique du Président Sarközy est le résultat et le symbole. Il ne faut plus hésiter à tirer dans le tas.

– « Mais Guillaume, je comprends que vous, vous ayez fait ces calculs, … »[interruption brutale]

– « Vous n’avez rien compris ! Ce ne sont pas des calculs. Si c’était des calculs les ordinateurs du Mossad et de la CIA n’y suffiraient pas. Ce sont des principes ! Un point c’est tout ! Des principes ! L’application bête et méchante de principes simples, de principes moraux…, d’internationalisme et d’honneur ! Un point c’est tout, compris ! »

– « Ne vous fâchez pas ! Je vous en prie, continuez ! »

– « Hum … ! Et quand je dis de ne pas hésiter à tirer dans le tas, je parle de missiles intellectuels et spirituels. Quant à Sarközy, attendez le chapitre que je vais lui consacrer pour connaître le Sonderbehandlung (traitement spécial) que la Vieille Taupe préconise pour lui.

Au sujet de l’unification des meutes de Chacals bellicistes, je vous signale, dans la préface de Chomsky, une exactitude de traduction qui est une erreur de traduction. ( ?!???) Oui, p. XII dans l’édition originale du Mémoire en défense… 4ème p. de la préface : « la grande influence du léninisme et de ses avatars, l’aspect quasi délirant de la nouvelle droite intellectuelle, etc. ». En France, la Nouvelle droite évoque Alain de Benoist et ses réseaux. Nous avons traduit mot à mot, parfaitement conscient que ce mot à mot pouvait conduire à une mésinterprétation, en nous disant que cette mésinterprétation contribuerait à mettre un peu de baume au cœur de nos ennemis, que nous faisions déjà beaucoup, et suffisamment, souffrir. Mais ceux que visait Chomsky, c’était bien, comme nous l’avions subodoré, ceux qu’on a nommés « les nouveaux philosophes », qui sont bien une « nouvelle droite intellectuelle », les B.H.L., les Gluksman et tutti quanti. Il est d’autant plus nécessaire de corriger aujourd’hui cette mésinterprétation possible qu’on peut espérer qu’avec 38 années de retard, la préface de Chomsky va commencer à être lue. Or, si Alain de Benoist et la nouvelle droite représentent bien un courrant de la pensée de droite, il n’y a rien là qui soit délirant. Alors que les Gluko-BHL ont dépassé même ce que l’on prévoyait d’eux. Non contents d’être des cinglés incohérents, leur bellicisme outrancier en fait des « criminels de guerre » si l’on s’en tient à la définition retenue par le tribunal de Nuremberg des « Crimes contre la paix ». »

– « Il y a quelque chose qui m’échappe, Guillaume. Vous dites que personne n’avait fait cette exégèse complète comme vous venez de la livrer. Vous voulez dire même parmi les révisionnistes ! Vous voulez dire… même… Même Faurisson ?!

– « Même Faurisson ! Ou en tout cas, s’il l’a faite, il me l’a bien caché ! »

Même pendant les meilleurs moments de notre collaboration maximale, et il y en eut d’excellents, je ne suis pas parvenu à avoir une seule conversation avec Faurisson sur la préface de Chomsky ! Soyons clair. Il était extraordinairement reconnaissant à Chomsky et il mesurait (enfin, peut-être pas tout à fait) le caractère chevaleresque du geste. Il savait qu’il lui devait peut-être la vie. Mais sur le fond, il était à peu de chose près d’accord avec ce qui a toujours été la thèse unique et obligée de nos ennemis et qui est la thèse encore soutenue par Daniel Mermet : Chomsky défendait uniquement le principe de la liberté d’expression. Donc sur le fond, sur l’existence de Dieu la magique chambre à coucher dehors, il bottait en touche. Faurisson ne reprochait d’ailleurs absolument pas à Chomsky d’avoir botté en touche (enfin… peut-être un peu). Il était payé pour savoir ce qu’il en coûtait. Mais pour lui, et par principe, la défense de la liberté d’expression, c’était une échappatoire, c’était la défense du droit de raconter des conneries pour permettre aux connards d’échapper aux sanctions. Faurisson entendait défendre son droit de dire la vérité ! Ce qui est infiniment plus dangereux ! Il restait pourtant conscient que ce serait déjà une bonne chose, et un progrès, si le respect du principe bâtard permettait aussi d’éviter la répression aussi à ceux qui disent la vérité. Mais dans une certaine mesure j’extrapole ce que je suppose être sa pensée, car je le répète, en trente ans, pas une discussion. Dès qu’on faisait mine d’aborder le sujet, les ailes de son nez s’animent [im]perceptiblement, comme s’il humait l’air, il se met [intérieurement] en position de combat, il toise le prétentieux, il écoute très très très soigneusement ce qu’on lui dit, pour identifier les fallaces et… il ne comprend plus rien. arrêt de la pensée. Et même arrêt de la perception des nez au milieu de la figure. Je ne sais même pas s’il avait remarqué que, dans la fameuse préface, lorsque Chomsky évoque sa défense intransigeante des droits civiques, même de ceux qu’il méprise ou qu’il juge horribles, il n’hésite pas, parallèlement, à expliciter clairement ses désaccords avec ceux dont il défend néanmoins les droits.

C’est très important, car cela indique qu’on peut parfaitement, et qu’il faut, lutter par d’autres moyens contre ces idées qu’on juge horribles. C’est fondamental. La Vieille Taupe, qui refuse de faire la guerre au fascisme, appelle à la désertion et au défaitisme révolutionnaire, ne renonce absolument pas à se payer le fascisme par d’autres moyens ! D’ailleurs, ce n’est ni la guerre chaude menée par Hitler, ni la guerre froide, menée par les États-Unis, qui ont provoqué l’effondrement sans gloire du capitalisme bureaucratique. Quant à la guerre chaude qui dut mobiliser contre Hitler l’Empire français, l’Empire britannique, l’Empire russe, et l’Empire américain, pour parvenir à l’abattre, ce fut au prix de la commission d’atrocités que l’on serait en droit de dire pires que toutes celles commises par l’Allemagne, n’était l’extermination de six millions de Juifs, principalement dans des chambres à gaz de destruction massive !©  

Rien ne s’opposait donc qu’il fasse de même avec Faurisson ! Il eût suffi pour cela que les adversaires et les censeurs de Faurisson montrassent à Chomsky, et établissent une seule opinion horrible ou une seule erreur constitutive d’une malhonnêteté intellectuelle pour que Chomsky la dénonçât sans la moindre gêne.

Ils en ont été incapables. Chomsky le dit implicitement. « Entre les lignes » pourrait-on dire. Mais c’est une manière de parler pour dire que c’est écrit noir sur blanc pour ceux qui veulent bien comprendre ce qui est écrit, mais que cela reste caché à ceux qui ne veulent pas comprendre. Ça y est ! Eureka ! Nous sommes entrés dans le laboratoire « public-secret » ou s’élabore le « ketmân », la « pensée captive », celle qui ne demande qu’à s’envoler. Ouvrons… ouvrons… la cage aux oiseaux !

Mais il faut encore un peu de temps pour comprendre comment ça marche ! mais cette fois nous sommes enfin dedans. Observons ce qui s’y passe.

Donc, Faurisson, qui a très certainement lu extrêmement attentivement la préface de Chomsky, la plume à la main – on le connaît – a lu, en gros, la même chose que ses ennemis, une défense « banale » de la liberté d’expression !

Même s’il a parfaitement compris ce qu’il y avait de peu banal de l’en faire bénéficier, lui, dans la situation peu banale de blasphémateur suprême où il s’était mis, il n’a pas lu, et n’a donc pas vu, pas pu voir, tout ce qui y était écrit et allait au-delà d’une défense du droit de dire des conneries. Ce serait donc les ennemis de Chomsky, les plus acharnés et fanatiques d’entre eux, qui auraient, eux, bien lu et compris, mais ils étaient ipso facto neutralisés, par le fait même de leur bonne compréhension ! Et P. V.-N, que je n’ai jamais cru très intelligent, mais qui n’était quand même pas un imbécile, me semble bien avoir fait partie de cette catégorie-là ! Mais il ne pouvait pas révéler tout ce qu’il avait compris sans offrir un formidable renfort à Faurisson. Il était donc condamné à faire semblant de ne pas avoir compris, et de ne pas avoir compris l’essence même du principe de la liberté d’expression si clairement exposé par Chomsky dans sa préface, où il prend un soin extrême à verrouiller les portes de sortie et boucher les échappatoires.

– « Mais, Guillaume, vous voudriez dire que Chomsky était révisionniste, était convaincu de l’inexistence des chambres à gaz, et que Vidal-Naquet l’aurait compris »

– « Mais pas du tout ! relisez la préface, nom de Dieu ! C’est pire que ça ! Réfléchissez ! Si Vidal avait été convaincu que Chomsky était Faurissonien, d’abord ça l’aurait terrifié, puis il serait allé au charbon bille en tête. En Europe, le révisionnisme aurait fait des progrès considérables, dans quelques têtes, mais la génération « spontanée » des révisionnistes capables de défendre le dossier au fond, qui n’est justement pas spontanée, et la pression de toutes sortes d’hurluberlus croyant venir au secours de la victoire, aurait créé beaucoup plus tôt les conditions qui ont rendu nécessaire pour certains, et possible, la loi Gayssot, qui serait tombée quelques années plus tôt, eût été pire, impossible à tourner, et il y aurait eu des morts, dont Faurisson, Delcroix, Thion et moi assez probablement, et beaucoup d’autres. Le bénéfice eût été mince.

Mais aux États-Unis la vague qui a secoué Chomsky et la lamentable cabale avortée contre lui, se seraient transformées en ouragan. Le Premier amendement n’aurait pas fait long feu (il est aisé de répertorier dans la presse américaine, depuis 20 ans environ, de multiples critiques de ce Premier amendement de la part du lobby Juif américain, en vue de le supprimer ou de le modifier, c’est-à-dire de le neutraliser en ce qui concerne « l’antisémitisme »). Et il y aurait maintenant une loi Gayssot, en pire, aux États-Unis. Bénéfice pour la vérité historique et l’émancipation de l’humanité (donc des Juifs) du judaïsme ?

– « Mais dites donc, Guillaume, si Faurisson avait lu la préface, il n’aurait pas hésité une seconde a balancer son interprétation urbi et orbi ? C’est-à-dire que le soutien de Chomsky allait en fait beaucoup plus loin que la défense du droit de dire des conneries »

– « Sans penser à mal d’ailleurs ! Car les gens agissent, presque tous, presque toujours, avec les meilleurs intentions du monde. Il aurait simplement « oublié » de penser aux conséquences possiblement catastrophiques, susceptibles de l’empêcher de faire ce qu’il avait envie de faire. Et c’est bien pourquoi, plusieurs fois pendant ces années, j’ai dû avoir recours, contrairement à Lavoisier, à l’hypothèse d’un Dieu qui m’aiderait à sortir de ce merdier, mais ce n’était pas le même genre de problème que Lavoisier avait à résoudre. 1, 2, 3. Action, réaction, résultat. 123 mètres les bras de la Croix de Dozulé, qui agit bien qu’elle n’existe pas encore !

Ce qu’il faut bien comprendre, et c’est ce dont je n’ai jamais pu parler à Faurisson, c’est que je ne sais absolument pas si Chomsky croit ou ne croit pas qu’il y ait eu des chambres à gaz en Allemagne dans les camps de concentration où ont été déportés une partie des Juifs européens. Je ne lui ai jamais posé la question, ni lors de nos brèves rencontres, ni dans notre correspondance, qui est volumineuse[70].

Il est certain que pendant de longues années, il y a cru, dur comme fer, comme Faurisson d’ailleurs et presque tout le monde (Juifs ou Gentils) et qu’il a dit, il y a déjà très longtemps, en substance, que c’était la pire explosion d’atrocité et d’insanité qu’ait jamais connue l’humanité. Il n’a jamais dit qu’il avait changé d’avis. Mais il a préfacé Faurisson et réaffirmé le principe absolu de la liberté d’expression. Dans cette préface, il dit une chose inouïe (stricto sensu) que je n’ai pas encore soulignée : « je n’ai pas de lumières particulières [sur les sujets dont traitent Faurisson et ses critiques] » Rendez-vous compte ! Un Juif, et un Juif qui ne compte pas pour du beurre, qui ose proclamer qu’en tant que Juif, il n’aurait pas de lumières particulières sur ce sujet ! Alors que c’est justement la prétention permanente affirmée avec constance que le seul fait d’être Juif donnerait des lumières si particulières qu’il autoriserait à lui seul de faire taire tout contradicteur. Chomsky a livré aussi, en dehors de sa préface, une clef fondamentale pour comprendre sa position : « Seul un fanatique religieux pourrait vouloir interdire qu’on enquête sur une question de fait ». Tout le reste découle. Puis les circonstances l’ont conduit à lire un petit peu de Faurisson (un peu plus quand même que ne le laissent entendre les défenseurs de la censure), et beaucoup plus des critiques de Faurisson, et là, il a été consterné, et il a identifié dans cette guerre idéologique entre Faurisson et ses critiques, tous les éléments caractéristiques d’une guerre de religion, surtout chez les critiques de Faurisson. A partir de là, et c’est un vieux principe que Chomsky partage avec la Vieille Taupe, principe internationaliste tiré de l’expérience accumulée du mouvement ouvrier prolétarien : Quand il y a guerre, à plus forte raison de religion, on déserte ! On fait tout son possible pour ne pas alimenter l’hystérie guerrière de son propre camp. C’est ce qu’il a fait, autant qu’il le pouvait. Et d’autant plus que d’après Martin Broszat, un grand spécialiste qui croyait[71] aux chambres à gaz, « la question est compliquée » mais le fait qu’elles servent (réelles ou imaginaires) à alimenter l’hystérie belliciste n’est pas douteux.

De quel camp est Noam Chomsky ? Du camp judéo-américain. C’est l’évidence même. Quel est son devoir, guidé par les principes de l’internationalisme prolétarien. 1°/ Déserter le combat mené par son propre camp, y compris par lui-même, en des temps révolus, comme il sera amené à le rappeler. 2°/ Pratiquer le défaitisme révolutionnaire dans son propre camp, devenu porteur de guerre, et non de paix. 3°/ Ne pas se mêler de ce qui se passe dans le camp d’en face. Ne pas le critiquer, ce qui ne ferait qu’alimenter la propagande de guerre de son propre camp. Surtout, ne pas l’aider, ce qui ferait de vous un traître qui a changé de camp, au risque d’obérer l’avenir. Mais soutenir, dans l’autre camp, ceux qui pratiquent aussi le défaitisme dans leur propre camp, c’est-à-dire ne veulent pas de la victoire de leur propre camp, et l’extermination du vaincu, mais la victoire de la paix, sans vainqueur ni vaincu. Et, par analogie, dans la guerre très chaude, mais encore idéologique, avec assez peu de morts, qui nous intéresse aujourd’hui : Non pas la victoire d’un camp sur l’autre, mais la victoire de la vérité.

– « Mais Guillaume, vous, vous la connaissez la vérité ! Et vous pensez que Chomsky, qui n’est pas un con, la connaît aussi »

– « Mais non, non, non ! Et peu importe ! Oui, je crois connaître la vérité ! Mais pour connaître la vérité il faut avoir travaillé un dossier considérable, avec des difficultés considérables, et toutes sortes de pièges. Parvenir à une intime conviction[72] ne suffit pas, il faut, en plus, être capable d’opposer des arguments à des tiers hystériques. Cela, Chomsky l’a tout de suite compris. S’il entrait sur le ring, d’un coté ou de l’autre, il devrait y passer sa vie. C’est un choix. Mais contrairement à moi, qui gagnait très largement ma vie comme ingénieur commercial et directeur de l’agence de Melun de la société Nashua, il avait autre chose à faire. Des choses historiquement intéressantes, qu’il continue à faire à la perfection. Je reste plutôt convaincu qu’il ne s’est pas plongé dans le dossier. C’eût été surhumain avec toutes ses autres activités. Il a fait exactement ce qu’il a dit. Je me répète : Il a lu un peu Faurisson, un peu plus quand même. Il a lu ses critiques, beaucoup plus quand même. Et il s’est dit : si je mets le petit doigt dans ce merdier je serai avalé de la tête au pieds. Mais principes d’abord ! Liberté d’expression pour « l’emmerdeur ». Que les censeurs se démerdent tout seuls. Dans un affrontement loyal, raisonnable, selon la raison raisonnante. Ils ont tout ce qui leur faut. Ils ne sont pas à plaindre ! Mais si vraiment ils ont besoin de la censure pour s’en tirer, cela ne plaide pas en faveur des thèses qu’ils défendent.

Dieu reconnaîtra les siens !

Enfin, mon cher Wilhelm Stein, je vous rappelle que toutes ces questions doivent être traitées et développées dans leurs implications et conséquences dans un texte spécifique consacré au chapitre V du DVD Chomsky & compagnie, dont j’ai l’édition SS (Spécial SMG) puisque j’ai l’honneur de faire partie des « Souscripteurs Modestes et Géniaux ». Patientez un peu, et ne m’interrompez pas trop. Mais puisque vous m’avez lancé je vais rajouter une dernière louche, sur Chomsky et Faurisson.

Vous connaissez le film « Manufacturing Consent » lui aussi consacré à Chomsky. Il a aussi fait l’objet d’un DVD. Sa diffusion mondiale a été considérable. Elle continue. Dans ce film, Serge Thion et moi apparaissons, bizarrement filmés en contre-champ devant le Panthéon. Déjà les auteurs, admirateurs de Chomsky, souhaitaient atténuer les effets de La Préface qui, d’après eux, ternissait la gloire de leur idole. Mais Chomsky a pu placer une déclaration extrêmement nette, selon laquelle il ne regrettait rien ! sinon l’instant d’hésitation tactique qu’il avait eu, dont il nous avait fait part, à Serge Thion et à moi, et sur lequel il était instantanément revenu après avoir été éclairé sur la situation réelle qui régnait en France, comme je le raconte dans Droit et histoire. On voit que la phrase dans laquelle Chomsky fait cette déclaration est amputée de sa suite, probablement explicative, au montage. Le plan s’arrête alors qu’il a encore les lèvres ouvertes. C’est très rapide. Si bien que je connais des groupies (mâles et femelles) de Chomsky qui entendent qu’il regrette… son implication dans l’Affaire ! Alors que cette interprétation est rigoureusement impossible ! Très intéressant. Une foi, encore ! Et une fois encore arrêt de la pensée et arrêt de la communication. Les groupies n’entendent pas ce qui est dit, et n’entendent pas ce qui ne peut pas entrer dans leur cerveau, structuré comme il l’est, avec des logiciels qu’elles ne veulent modifier à aucun prix. Ce n’est pas ça le point.

Dans ce film dont le sujet est le bourrage des crânes, Chomsky s’en donne à cœur joie. Évidemment il en profite pour en mettre plutôt trois louches qu’une sur la liberté d’expression dont il explique le principe à des interlocuteurs qui font semblant de bien comprendre, et comprennent que la liberté d’expression est un principe tellement admirable (forcément, l’admirable Chomsky se sacrifie pour elle) qu’elle ne doit pas être galvaudée à l’usage de pervers qui la détournent pour dire des menteries.

Puis vient le moment où l’on donne la parole à Faurisson. Difficile de faire autrement après les répétitions lancinantes de Chomsky. Faurisson va avoir l’une des très rares occasions de s’adresser à un public, et un public nombreux et international. Qui plus est, un public massivement de « gauche », et qui comporte beaucoup de Juifs, le public de Chomsky, qui a pris sa défense « au nom de la liberté d’expression » et « seulement au nom de la défense de la liberté de dire des conneries » serinent continuellement les persécuteurs et les faux amis de Chomsky.

Ce serait peut-être pour une fois bien « là que ça se passe » ou que ça pourrait se passer.

Le public de Chomsky n’est pas précisément le public que Faurisson connaît. Bien que ça ne se passe pas devant la 17ème, ni la cour d’appel, ni la Cour de cassation, ce pourrait être une occasion rêvée de faire pénétrer dans des têtes a priori totalement et viscéralement hostiles, convaincues pour la plupart qu’il est le responsable de toutes les difficultés et les souffrances de leur idole.

Et tous ces admirateurs de Chomsky sont, on peut le supposer, travaillés dans leurs tripes par le principe absolu énoncé par Chomsky constamment : Le respect de la liberté d’expression, même des ennemis ! Surtout des ennemis !

On aurait pu penser que Faurisson demanderait conseil, soit à Thion, soit à moi : « Vous qui connaissez bien Chomsky et son public, comment pensez-vous que je devrais les prendre et que je pourrais exploiter la tenaille mise au point par Chomsky ? » Cela paraîtrait probable et logique ? Non ?

Eh bien, Faurisson a été interviewé par l’équipe dans un café, sur la terrasse juste devant le Palais de justice de Paris. Il est manifestement en pleine forme. Je n’ai jamais vu l’ensemble de l’enregistrement, et n’ai jamais bénéficié d’un récit. Je ne connais que ce que les auteurs du film ont sélectionné pour le rendre public. C’est bref. J’ai eu trois fois l’occasion de le voir, deux fois au cinéma, une fois sur DVD. Mais je n’en ai pas de copie que je puisse revisionner au moment où j’écris, mais en substance, j’ai retenu ceci : « La liberté d’expression ? Je n’en ai rien à secouer. Ce que je veux c’est gagner ! Un point c’est tout ! » Au moins cela avait l’avantage d’être clair, et même très clair. Mais, sur le plan stratégique (horribile dictu) cela présentait l’inconvénient majeur de casser une des branches de la tenaille mise au point, à grande difficulté par Chomchom, et d’ouvrir la cage aux oiseaux, non pas par la sortie prévue, mais par la porte d’entrée du piège spirituel qui serait à refaire.

La majorité du public était soulagée ! et pensait aussitôt : « Mais si lui-même n’a rien à foutre du principe même de la liberté d’expression, pourquoi diable notre Chomsky s’emmerde-t-il encore avec ce con[73] là ! On va enfin retrouver le Chomsky tel qu’on l’aime ! ». Mais au surplus, au moins 90%, sinon 99%, des fans de Chomsky sont absolument terrorisés à la simple idée que Faurisson pourrait « gagner ». Ils en font des cauchemars, des crises de foi, et de foie, ont des nausées, la colique, et voient des magiques chambres de destruction massive, à gaz, rouvrir à travers le monde pour terminer le travail, et recruter par petites annonces les nouveaux indispensables Sonderkommando.[74]

La menace de cette perspective, habilement entretenue et manipulée, pouvait parfaitement conduire une partie notable des fans de Chomsky, ceux qui l’auraient suivi dans la lutte pour la préservation du Premier amendement (au moins « pour éviter que les révisionnistes ne puissent dire qu’ils étaient persécutés[75] »…) à rejoindre les partisans de son abolition !

Eh bien, cela n’a jamais empêché Faurisson d’être content de lui et plus particulièrement de cette prestation-là ! N’avait-il pas mouché tout le monde ? Et remis le débat là où il devait être. N’est-il pas vrai ? Et le pire c’est qu’il est rigoureusement impossible d’en parler avec lui. En tout cas moi, je n’y suis pas parvenu. Mais vous y parviendrez peut-être.

Une bonne armée ne se gargarise pas de ses victoires (ça c’est la propagande de guerre qui s’en charge) mais elle étudie soigneusement ses échecs. Entre parenthèses, une armée qui a besoin que le chef de l’État aille la réconforter à l’autre bout du monde, pour mieux vendre la guerre, à la suite d’une embuscade malheureuse (18 août), devrait s’interroger sur la pertinence de son engagement sur ce théâtre d’opération-là. Et elle semble bien ne pas s’être beaucoup interrogée sur l’incident de Carcassonne, ses tenants et ses aboutissants. L’Armée française n’est plus ce qu’elle était. On peut même se demander si elle est encore française. Pourtant, il serait bon qu’elle le redevînt, car, dans la nouvelle d’Edgar Allan Poe, c’est l’intervention finale de l’Armée française, qui sauve la victime de l’Inquisition, et arrête le pendule. Mais c’est là une autre histoire. Revenons au sujet que nous n’avons pas quitté.

En trente ans, je ne suis pas parvenu même à simplement exposer à Faurisson ce qui est un principe de base pour la Vieille Taupe, acquis bien avant notre fructueuse rencontre : « Ce n’est pas là [dans le spectacle, fût-il judiciaire et médiatique] que ça se passe ». Et j’ajoute que bien des petits succès, ou des moindres échecs, dont il s’attribue le mérite, sont peut-être bien dus à des batailles inaperçues, menée ailleurs, sur d’autres fronts, dont il n’a même pas idée ! C’est cela qu’il faut avoir en tête pour relire attentivement la lettre du 4 novembre qui a entraîné ma réponse du 5 novembre 2008. Loin d’être un déballage inutile, ce sont les conditions nécessaires pour aller de l’avant, et apprendre à mener le bon combat là où il faut. Mes contempteurs inquiets feraient mieux d’observer un fait nouveau, un fait fondateur, un fait qui indique que nous sommes entrés dans une ère nouvelle qui rompt avec les mœurs de la révolution bourgeoise et de la révolution bolchevique. La VT, confrontée à une divergence d’orientation, ne charge pas ses opposants de tous les péchés [d’Israël], ne monte pas de cabale, ne réclame pas leur tête. Elle n’impute pas à la malignité de ses opposants sa propre incapacité à définir suffisamment clairement la « ligne juste » pour pouvoir l’imposer.

Au contraire, Faurisson est comme il est. Il a le droit d’être comme il est, et nous invitons tous ceux qui sont capables de travailler avec lui, comme il est, de continuer à le faire.

Tous ses succès nous rempliront de joie et nous aideront considérablement.

Mais moi personnellement je ne suis plus capable de travailler avec Faurisson et sous sa houlette.

Dans le même temps, la VT réclamait justement à cor et cri de retrouver une autonomie totale pour mener à bien la dernière bataille, qui est engagée. C’est ce qui est fait depuis le n°18, et a signifié ma guérison.

Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si Faurisson se comportait avec la VT comme la VT se comporte avec lui, et ne venait pas par des critiques injustifiées saboter la campagne de recrutement de la VT, en démolissant l’autorité chèrement acquise de Wilhelm Stein et de Pierre Guillaume, et pas seulement dans des lettres privées.

Revenons donc à la lettre du 4 novembre. D’abord le rajout marginal, en tête, de travers. Pas anodin. Bien sûr que je le savais. Mais comme il n’est pas content de mon indiscipline, c’est un rappel des souffrances de nos martyrs, dont le respect devrait imposer l’unité et m’engager à la discipline [derrière lui]. Finissons-en avec les rajouts marginaux : Latéral gauche, cela signifie : Moi je travaille à des choses sérieuses, ce n’est pas comme vous. Recentrez-vous sur la seule chose qui importe.

D’ailleurs : « Vous êtes paresseux. ». Mais ça ce n’est pas une découverte. Et je revendique le Droit à la paresse. C’est d’ailleurs un excellent texte de Paul Lafargue, le gendre de Marx. Encore que je sois un paresseux qui abat beaucoup de travail dans des secteurs où vous n’excellez pas, et où je pourrais vous traiter de paresseux. Et la paresse est souvent un symptôme par où se manifeste le refus plus ou moins conscient, par l’ouvrier, du travail qu’on qu’ON lui fait faire. Le même pouvant être capable d’abattre un travail de Titan, dès lors qu’il en a décidé lui-même, ou qu’il comprend le sens de son effort, qui s’impose.

Le lecteur pourra sans peine décrypter les significations importantes du reste de la lettre, mais il y en a une qui lui échappera peut-être. Le début : « Vous m’écrivez : Je vous prie de bien vouloir me renvoyer la cassette Pressac. Que penseriez-vous d’une lettre où je vous dirais :  « je vous prie de bien vouloir me retourner l’argent que je vous ai versé. » ?

Je demandais de me retourner la cassette Pressac, parce que j’en avais besoin pour finir la rédaction de mon propre texte, qui fit un certain bruit, et qui mériterait d’en faire encore plus dans sa future réédition (fin 2009) complétée de notes roboratives : De la misère intellectuelle en milieu universitaire, et notamment dans la corporation des historiens. Véridique rapport sur un exemple consternant d’aveuglement collectif et de cuistrerie prétentieuse, impliquant en leur fonction d’État des personnalités représentatives susceptibles en l’absence de réaction d’attirer le discrédit et la déconsidération sur l’ensemble de la classe intellectuelle. Cette brochure au titre et sous-titre très étudiés, n’a pas été sans provoquer des ébranlements profonds en divers endroits, dont l’Union des Athées, la Libre Pensée, le Cercle Renan, et d’autres. Ce texte a connu plusieurs éditions, et une traduction italienne éditée par Cesare Saletta aux éditions Graphos. Il est aussi connu sous le titre A-t-on lu Pressac ? Ou Pressac, mode d’emploi. Il est entièrement consacré à la démolition, pierre par pierre du grand œuvre de Pressac, publié par le CNRS : Les crématoires d’Auschwitz, qui permit, dans un concert médiatique de louanges unanimes, à la presse écrite, radiophonique, télévisuelle, confortée par plusieurs colloques académiques, d’annoncer que les révisionnistes étaient anéantis, et Faurisson battu à plate couture sur son propre terrain, matérialiste et scientifique.

Sur le plan politico-médiatico-social, c’était parfaitement vrai. Nous avons tous senti le vent du boulet, et les révisionnistes n’eurent plus qu’à raser les murs !

Mon propre texte, qui sur le plan de l’étude matérialiste devait presque tout aux recherches de Faurisson, allait jusqu’à insinuer que le livre de Pressac pourrait bien un jour se retourner contre ses thuriféraires, qu’il contenait peut-être bien des sous-munitions qui finiraient bien par exploser, et qu’il présentait le double avantage de faire accepter le terrain matérialiste et scientifique et rationnel à nos ennemis, parce qu’il prétendait apporter la victoire (la preuve matérialiste de l’existence de Dieu) sur ce terrain là…, et l’avantage de présenter, sur ce terrain-là, toutes les faiblesses souhaitables pour que les révisionnistes le démolisse le moment venu. Il aurait donc, en fait été le vecteur qui introduit chez l’ennemi, nolens volens, les sous-munitions qui finiront par exploser un jour ou l’autre !

Toujours est-il que Pressac ne m’a pas tenu rigueur de mon texte. Loin de là ! Cela c’est un fait vérifiable. Mais là n’est pas le point aujourd’hui. Je traiterai le cas Pressac dans la future réédition de mon texte à laquelle j’ai fait allusion plus haut. Pour le moment, j’en suis à la cassette Pressac, dont j’avais besoin dans le cadre d’une activité révisionniste, mais dans une perspective stratégique que ne parvenait pas à pénétrer le cerveau formaté de Faufau (arrêt de la pensée). D’où cette tentative étonnamment lourde de la part de quelqu’un qui généralement ne l’est pas, de bâtir une analogie bancale avec « Donner c’est donner, reprendre c’est voler ». Tentative d’analogie qui, en fait, aggrave son cas. La cassette, en tant que support physique, était à moi. La conversation enregistrée sur ce support physique était la conversation entre Pressac et moi, enregistrée par moi. Cette conversation n’avait pas correspondu à ce que Faurisson eût souhaité que cette conversation fût. Néanmoins je l’avais mise à sa disposition pour qu’il en fasse ce qu’il jugerait bon.

Je ne suis pas quelqu’un qui puisse être généralement considéré comme faisant preuve d’un attachement excessif à la propriété privée des œuvres de l’Esprit. Ma cassette, ta cassette, ma, ta, sa, mon, ton, son, notre,votre leur ! Peu m’importe. Mes documents les plus précieux, et j’en ai, appartiennent à tous et à toutes. Il suffit de me les demander. Il y a donc manifestement incompréhension entre Faurisson et la Vieille Taupe sur ce point ! Même quand les messages sont sémantiquement clairs ! (arrêt de la pensée) Enfin, endossant la figure du Père noble, Faufau m’annonce qu’il me retourne ma cassette ! Et :

« Soyez assez aimable pour m’en envoyer une copie. » ! Ce que j’ai fait, évidemment. Pour lui permettre de documenter dans l’avenir le réquisitoire qu’il ne manquera pas de dresser contre moi sur l’un de mes « fiascos » : celui de n’avoir pas « coincé Pressac » comme il l’aurait souhaité !

Mais cette copie réclamée, que ne l’a-t-il pas faite lui-même ?

N’avais-je pas successivement démissionné de mon grade de [bon] lieutenant puis de ma fonction de factotum bénévole, et réitéré ces démissions très explicitement ?

Faurisson n’avait pas compris ! (arrêt de la pensée). Si bien que c’est avec une parfaite bonne foi et une totale inconscience qu’il fait montre à mon égard d’une shutzpah peu vraisemblable, qu’il croit être une caractéristique juive spécifique ! Et une shutzpah encore plus carabinée dans son cas si on prend le soin de relire mot à mot les lettres qu’il m’a écrites, et les conseils [injonctions] qu’il m’a prodigué[e]s :

« Quand je pense combien vous suez sang et eau pour m’écrire ce type de lettres, parfois interminables, je me dis que vous avez du temps à perdre ! Et c’est presque féminin !

J’ose espérer que vous relancerez Pressac. » (lettre du 26 octobre, in fine)

Or, si je n’ai pas « relancé » Pressac, pour le « coincer » comme l’aurait voulu Faurisson, je ne suis pas resté les deux pieds dans le même sabot, comme le déduisait Faurisson, avec sa logique, fondée sur une longue expérience des hommes et de leur lâcheté, mais qui l’envoie droit dans le décor dès lors qu’il a affaire à un homme légèrement différent des hommes qu’il avait rencontrés jusqu’alors.

Nous avons écrit tous les deux, chacun un, séparément, un texte contre Pressac.

Celui de Faurisson s’intitule Réponse à Jean-Claude Pressac. Inutile de dire qu’il est excellent. Mais le mien adopte un angle d’analyse légèrement différent. Sans aller jusqu’à suggérer que certaines contradictions grossières auraient bien pu être laissées intentionnellement par Pressac (ce qui n’est pas le cas, mais je développerai mon explication du mystère Pressac dans la réédition prévue de mon texte) je faisais plus que suggérer que la diffusion du livre de Pressac était une bonne chose pour le révisionnisme ! Et qu’il fallait voir Pressac, et ses contradictions comme un moment nécessaire de la maturation d’une « pensée captive », et de la pratique du ketmânn[76], fut-elle inconsciente dans le cas de Pressac !

Je me demande si Faurisson a jamais lu mon propre texte. Ce que je sais c’est qu’il ne m’en a jamais parlé, jamais ! Il comportait au moins quelques phrases qui auraient mérité d’être discutées. Je ne sache pas qu’il en ait jamais diffusé un seul exemplaire ! ni qu’il ait conseillé cette lecture à qui que ce soit ! Il est vrai qu’il comporte une version des rapports de Pressac avec lui-même légèrement différente de la sienne. C’est suffisant pour déclancher la guerre totale. Mais il ne le sait pas s’il ne l’a pas lu ! Il a tout simplement pu se renseigner, peut-être même directement auprès de moi : – « Y a t’il du neuf en ce qui concerne [ce que je considère être] la question de fond ? ». Et j’ai bien pu répondre : « absolument rien ! [en ce qui concerne ce que vous considérez être la question de fond] car je tiens compte, moi, dans la mesure du possible, des logiciels qui formatent le cerveau de mes interlocuteurs. Et cela pourrait bien avoir été une raison suffisante pour qu’il ne prenne pas la peine de me lire, moi et mes idées « fumeuses ».

Cela n’a pas empêché mes idées « fumeuses » d’être maintenant universellement admises dans les faits, même si elles ne font que commencer à cheminer dans très peu de consciences.

Universellement admises dans les faits !…(et même si elle ne font que commencer à… ?!?!?!).

Pressac m’avait remis l’énorme « revue de presse » de tout ce qui était paru à la sortie de son livre. Après avoir lu soigneusement mon texte, je précise. Près de 150 pages ! Il m’avait aussi remis l’étude qu’il avait rédigée sur le massacre d’Oradour-sur-Glane, qu’il jugeait explosive. Et d’autant plus explosive qu’écrite par lui, avec la notoriété nouvelle dont il jouissait. – « Vous en faites ce que vous voulez, Guillaume, mais quand je serai mort, Guillaume, pas avant ! ». C’était dans sa bouche pure plaisanterie pour souligner qu’il pensait que ces documents étaient explosifs, et pour dire une fois de plus ce qu’il avait bien des fois répété : il ne voulait absolument rien faire qui puisse lui valoir des ennuis de son vivant.

Nous sommes à peu près du même âge. Rien n’indiquait que je dusse lui survivre, ni qu’il dût mourir à brève échéance.

Il est mort le 23 juillet 2003[77].

Sa mort n’a été signalée par aucun médiat. aucun ! zero ! pas un !

Cent cinquante pages de revue de presse pour la sortie de son livre. La radio, la télé, les séminaires et les colloques…Pour sa mort : Rien, rien, RIEN, moins que rien : énorme !.

Que s’était-il passé ?

La totalité des médiats, sans la moindre exception avait, dans les faits, par leur silence même, manifesté qu’elle avait compris et adopté ma thèse ( !) selon laquelle le livre de Pressac pourrait bien avoir été un moment et un instrument[78] du traitement nécessaire dans l’effondrement planifié par Dieu de l’idole concurrente : le veau d’or. (démarrage de la pensée. prudence !)

Il devenait du fait même extrêmement dangereux à manier.

Tout le monde du spectacle l’a compris. Pressac, diffusé par le CNRS, accompagné de son mode d’emploi, diffusé par la VT, c’est la bombe à dépression idéologique !

Du vivant de Jean-Claude Pressac, certaines critiques, de plus en plus acerbes à son égard, s’étaient manifestées dans des milieux juifs fermés[79], à leur usage, pour mettre vigoureusement en garde contre Pressac. Motif : « Peut-être bien avait-il réfuté Faurisson, mais il avait répondu à Faurisson, sur le terrain choisi par Faurisson, celui du matérialisme vulgaire. Ce qui était sans doute nécessaire et même indispensable pour la spiritualité atrophiée des gentils goyim. Mais il reste un profanateur, un blasphémateur, peut-être même un révisionniste dans l’âme, que sa science matérialiste a conduit à réfuter Faurisson, (Dieu soit loué !) en entrant dans des considérations, desquelles notre spiritualité supérieure nous dispensent. Il n’a rien compris à l’essence sacrée de la Shoah, qu’il faut préserver uber alles. D’ailleurs, c’est un goy. Ce n’est pas un homme achevé. Il n’a reçu du créateur qu’une âme, le souffle  de la vie. Il n’a pas reçu l’âme supplémentaire que Dieu réserve aux descendants d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob ».

Mais, dans le monde académique et pour le monde académique, sur le plan purement scientifique, cela reste un dogme scientifique, le point de départ obligé…

Après que l’admirable P. V.-N eut rédigé l’article 1 : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement, puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur le sujet. Il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz », voici l’article 2 de la connaissance historique : « Le débat sur l’existence des chambres à gaz a eu lieu, en toute liberté, et il a été clôt par Pressac qui a anéanti les arguments de Faurisson ! » tel est le point de départ obligé de toute enquête historique, et de toute carrière académique dans l’Éducation nationale, à commencer par les institutrices à l’école maternelle.

Cet article 2 n’a pas été aboli.

Il eût donc été logique que la mort de Pressac soit l’occasion de rappeler ses immenses mérites, tout en laissant libre cours à toutes les critiques qu’il encours du fait de son imperfection spirituelle et éthique, ou à toutes sortes de réflexions, multiples et divergentes, telles que celles que suscite habituellement tout travail normal de recherche. Et puis n’avait-il pas été en butte à la vindicte des horribles révisionnistes, qui ne cessaient de l’injurier ! Ne s’était-il surmené pour réfuter Faurisson ! Il était mort à la tâche !

Mais le silence, total, absolu, sans faye[80], sans la moindre faye.

Certes Faurisson avait cogné sur Pressac et ses arguments. Mais les choses étant ce qu’elles étaient, cela aurait dû plutôt provoquer un concert de louanges et de condoléances.

Seulement voilà, la Vieille Taupe s’était livrée pendant l’année 1995 à une série de Sonderaktionen, avant que le mot lui-même n’ait été détourné par la VT pour nommer les actions spéciales menées par elle pour restaurer la liberté. Ces Sonderaktion, dans l’indifférence totale sinon l’hostilité de Faurisson, avaient consisté à faire connaître très largement, par le truchement de centaines d’avocats et de centaines d’éditeurs, le texte A t’on lu Pressac ? dont nous avons toutes raisons de croire qu’il fût lu par François Mitterrand, sans cependant en détenir une preuve opposable aux tiers, et par la fine fleur des dirigeants juifs. La VT a fait tout le nécessaire[81].

Dans les faits, qui déterminent les comportements, c’est l’analyse que j’avais faite de Pressac qui s’est imposé dans la réalité. Il est devenu donc lui-même tabou et le dernier des imbéciles a compris que celui qui romprait le tabou serait dans le collimateur. D’où l’unanimité dans le silence !

L’assourdissant silence qui a entouré la mort de Pressac prouve plusieurs choses :

1°/ On sait que l’argumentation et la [prétendue] documentation de Pressac ne tient pas la route ;

2°/ On sait que l’analyse de la VT pourrait se révéler avoir été prémonitoire ;

3°/ Tout marche déjà comme si on le savait, mais on ne l’avoue pas ! (arrêt de la communication). On ne le peut pas ;

4°/ Faurisson ne comprend pas (arrêt de la pensée) que si l’échafaudage de sophisme de Pressac ne tient pas par sa solidité intrinsèque, c’est qu’il tient tout seul, grâce au désir de croire… Donc, plus on l’attaque,  plus on le renforce ! Parce que l’on renforce la crainte panique que suscite chez les croyants l’idée même de son effondrement ! On renforce l’hystérie à l’aide de laquelle se justifiera la nécessité de la répression et de la censure !

Comment remettre la pensée en fonctionnement ? Il n’y a pas de recette-miracle. Il n’y a que des moyens de créer des conditions qui n’entravent pas trop cette remise en marche.

Elle ne peut être que spontanée, libre, volontaire !

Je crois que c’est Rudyard Kipling qui a dit quelque part : « Il n’y a que deux manières de gouverner les hommes, compter les têtes ou casser les têtes ». Pour gouverner, peut-être, mais pour accéder à la vérité, certainement pas ! Mettre la vérité aux voix, quelle absurdité et quelle horreur ! Casser les têtes qui refusent la vérité, quelle horreur et quelle absurdité !

Notre époque aura fait la synthèse : compter les têtes après les avoir cassées, pour gouverner en imposant la vérité ! C’est la démocratie moderne et le Nouvel Ordre Mondial dont l’holocausticon est le fumet spirituel.

Mais si la vieille taupe était parvenue, grâce à un coudray[82] dont elle a le secret, à faire pénétrer jusque dans l’inconscient de beaucoup de têtes, et même dans les têtes de dirigeants importants, des idées qui travailleraient en secret ?

« Souvent, il semble que l’Esprit s’oublie, se perde, mais à l’intérieur, il est toujours en opposition avec lui-même, il est progrès intérieur – comme Hamlet dit de l’esprit de son père : « Bien travaillé, vieille taupe ! »

Enfin, on peut toujours rêver ! Et continuer à répandre dans la nature toutes les prémisses des syllogismes que la pensée bloquée s’obstine à ne pas mener à leur accomplissement. Surtout que, autant la conclusion syllogistique est interdite par la loi, autant la mise en circulation des prémisses du syllogisme est libre, du moins pour le moment… 

Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

La Vieille Taupe devrait recruter sans peine, à plus forte raison parmi les révisionnistes convaincus, qui lui doivent bien ça, tous les Sonderkommando dont elle a besoin.

C’est ce qu’elle avait cru (arrêt de la pensée). Mais Norton n’a pas cru (arrêt de la pensée). Et personne n’y a cru (crise de foi). Et l’opération finale a foiré. À la grande surprise de notre conseil des sages. Il a donc étudié la nouvelle situation créée par cet échec à son assemblée générale ordinaire du 15 août.

 

Leurs conclusions : Excès de confiance de P.G. et W.S.. C’était trop beau ! Ils ont négligé d’envisager l’hypothèse selon laquelle les enchaînements du plan qu’ils avaient conçu puisse fonctionner dans l’autre sens.

 

IN GIRUM IMUS NOCTE ET CONSUMIMUR IGNI

 

Ainsi, les cartons Raymond Barre, le poème de Wilhelm Stein, les taupinettes de Chard, tellement bien reçues par le grand public, au lieu de contribuer à rompre le tabou autour de la Vieille Taupe, n’ont fait, dans les faits, que le renforcer ! Ce sont justement les partiellement initiés, qui comprenaient au quart de tour cette fois, que là, la Vieille Taupe, avec l’air de ne pas y toucher, n’allait plus chercher midi à quatorze heures. Comme disent les Vietnamiens : elle mettait son doigt dans le cul du tigre !

Il paraît que les tigres n’aiment pas ça !

Résultat, au lieu de contribuer à lever le tabou, la simple vue d’une taupe à l’horizon suffit à faire imaginer les réactions du tigre ! Je vous dis pas la panique !

Dans ces conditions, les réactions de l’entourage de Guillaume sont parfaitement compréhensibles. C’est Guillaume qui ne comprend pas (arrêt de la pensée). C’est son entourage qui a bien mesuré avant lui, que l’ostracisme à son égard ne diminuait pas. Tout prouve au contraire qu’il se renforce. NORMAL. Fini la rigolade

Maintenant que Guillaume a compris (adlp pas incurable) et que son entourage a commencé à comprendre ce que, pour sa part, il n’avait pas compris : tout va bien puisque le dit entourage a déjà admis que, de toute façon il était incontrôlable, et pas méchant. Mieux valait lui lâcher la grappe.

En dépit de l’échec de cette opération, qui ne sera donc pas finale, le Conseil de nos sages a confirmé faute de mieux, P.G. et W.S. dans leurs rôles et fonctions, d’autant plus que le Conseil lui-même n’avait pas prévu cet échec et qu’il avait avalisé les plans tels que présentés par P.G.. Échec tout relatif d’ailleurs en ce qu’il a augmenté l’expérience et aguerri les troupes.

Ce que la Vieille Taupe à perdu en liberté réelle, elle l’a gagné en liberté idéale, en conscience d’elle-même.

Ce pourquoi les onze membres du Conseil, à l’unanimité, ont renouvelé leur confiance à P.G..

W.S. fera la liaison en permanence et pourra solliciter des Assemblées exceptionnelles du Conseil des sages, si la situation l’exige.

Le Conseil approuve la divulgation limitée de la correspondance Guillaume/Faurisson relative à leur première rupture (1993). Elle ne peut nuire au Professeur au profit des censeurs. Loin d’être un « déballage », elle permet de comprendre en profondeur la situation du mouvement révisionniste, certaines causes de certaines de ses limitations, ce qui est le préalable pour y remédier dans l’avenir.

Le Conseil souhaite que P.G. expose son point de vue sur la deuxième rupture qui est intervenue avec le Professeur. Il souhaiterait aussi connaître le point de vue du Professeur. De même souhaiterait-il que soit explicité dans une suite au présent rapport les divergences d’orientation et de pratiques  qui se sont manifestées récemment et notamment à l’occasion du procès Robert/Robert. Loin de voir là une manifestation de faiblesse, le Conseil salue comme une manifestation de maturité et un gage d’avenir la capacité d’assumer et de dépasser les divergences, sans que celles-ci ne dégénèrent en lutte pour le Pouvoir.

Un point parait particulièrement mériter un approfondissement, le point à peine esquissé selon lequel la shutzpah, qu’on pourrait traduire par « youtrecuidance » ne résulterait pas d’une « spécificité » de l’un des protagonistes, mais de la spécificité d’un rapport social et des « logiciels » par lesquels sont formatés les perceptions réciproques. Or, un rapport, cela se construit à deux !.

Il est clair que Faurisson n’a jamais perçu « l’outrecuidance » de ses comportements envers Guillaume, et qu’il doit probablement trouver Guillaume outrecuidant, compte tenu de ses « formatages », et que ça peut durer aussi longtemps que la structure de leur relation ne sera pas modifiée. Et probablement disparaître aussi vite. Ce n’est pas sans analogie avec le problème du « formatage » de la perception des classes sociales les unes par les autres, et réciproquement, et sur le moyen d’y remédier.

L’échec de la tactique de la Vieille Taupe tient au fait qu’elle a sous-estimé l’ampleur et l’efficacité du totalitarisme holocaustique, et l’effet dévastateur des condamnations en chaînes qui se sont multipliées. Trop confiant aux analyses de Léo Strauss, persuadé que les révisionnistes conservaient la possibilité de l’espace de la communication privée en dépit du contrôle total par les censeurs de la communication sociale, la VT n’avait pas compris que cette voie là aussi était verrouillée par le tabou, dont elle a donc sous évalué l’emprise. Ses tentatives étaient vouées à l’échec tant que le Pouvoir n’aurait pas subi lui-même un échec qui saperait son efficacité terroriste sur les comportements.

Mais nous sommes à une époque bénie où l’histoire repasse les plats !

Nos sages souhaiteraient aussi que P.G. précise les idées qu’il semble avoir sur « l’incident » de Carcassonne.

L’embuscade du 18/08/08 pourrait bien avoir été la goutte de sang qui fait déborder la mer de sang dont l’humanité à la nausée. Elle dévoile brutalement l’inanité du pouvoir et son incapacité à faire face réellement à la situation réelle. Il se pourrait que soit atteint le point d’implosion de l’idéologie. Ce n’est pas encore certain, certes, mais d’autres ébranlements vont survenir.

Les recettes qui ont foiré jusqu’ici pourraient rencontrer les situations dont elles ont besoin pour réussir !

 

(A suivre)

 

Romainville, le 4 septembre 2008.                          L’an prochain à Aelia Capitolina

 

Pierre Guillaume                                  Nihil obstat. Wilhelm Stein

 


Annexe n°1

 

Dialogue entre Wilhelm Stein et Pierre Guillaume

à propos du DVD « Chomsky et compagnie »

produit par « Les Mutins de Pangée »

(d’après une série de reportages de Daniel Mermet)

 

 

 

 

 

++:private:tmp:501:TemporaryItems:msotw9_temp0.jpg

 

 

 

 

W.S. : – « Commencez par prendre en main la pochette du DVD. Intéressant non ?

D’abord le dessin. Souvenez-vous. C’est un classique de la « réclame » que vous aviez remarqué quand vous étiez gosse, en feuilletant des vieux magazines dans le grenier de votre grand-père. Et vous l’aviez recherché, ce dessin, dans les années 80 – 90. Vous vous étiez adressé à un libraire, près de la place Monge, spécialisé dans la publicité. Mais quand il a su qui vous étiez, puisque vous ne vous cachiez jamais, il a immédiatement compris l’usage que vous pourriez faire de ce dessin. Il a prétendu qu’il n’avait pas de magazines de cette époque ! Ce qui était bien sûr, rigoureusement impossible. Alors vous l’avez remercié et vous lui avez redonné votre nom, votre adresse et votre numéro de téléphone, et vous lui avez demandé de vous appeler s’il trouvait ce dessin. Au lieu de cela, il a prévenu ses nombreux amis publicitaires, je veux dire ceux de ses amis publicitaires qui étaient aussi de sa tribu.

Et il vous a pris pour un con. En tout cas, vous l’avez maintenant ce dessin que vous cherchiez. Vous pouvez être content !

Et pourquoi le libraire vous avait-il refusé ce dessin, en son temps ? Parce qu’à notre époque, le coin, le V qu’on veut vous enfoncer dans le crâne à coup de marteau, c’est bien la Vérité à laquelle ce libraire a pensé que vous pensiez. Et à laquelle penseront nécessairement beaucoup de ceux qui verront ce dessin, quelques que soient les intentions de ceux qui ont fait la maquette de cette pochette. Premier bon point !

Ensuite le sous-titre : « Pour en finir avec la fabrique de l’impuissance ». Deuxième bon point ! C’est pas le problème qu’ont à résoudre nos sages, ça ? Puis la phrase en exergue, de Noam Chomsky : « Le pouvoir ne souhaite pas que les gens comprennent qu’ils peuvent provoquer des changements ». N’est-ce pas exactement votre problème, ça, Guillaume, jusqu’avec vos amis, et même vos Sonderkommando, dont celui qui a puissamment contribué à vous recadrer en vous disant franchement le fond de sa pensée ! Et même votre conseiller secret ! N’est-ce pas ? J’accélère.

Et je passe au film lui-même. Vous avez dû bondir en plusieurs occasions, n’est-ce pas ? Mais vous avez aussi dû remarquer qu’à un moment, Chomsky déclare nettement que « le léninisme est le pire ennemi du socialisme et de la classe ouvrière ». Sion observe attentivement, on peut voir que ce qui devait être des explications ou des développements a été coupé au montage. Mais peu importe. C’est bien une de vos obsessions à vous ça, Guillaume.

Car, maintenant que le déclin et la chute du capitalisme libéral sont bien engagés, à peine 20 ans après le déclin et la chute du capitalisme bureaucratique, le danger pour la classe ouvrière, ce n’est évidemment pas le libéralisme, que les capitalistes eux-mêmes piétinent déjà dans la pratique (les gigantesques mesures de relance keynésiennes pratiquées pour sauver les banques des faillites auxquelles la doctrine libérale les aurait acculées) c’est bien un retour en force des illusions bureaucratiques et léninistes, malgré la faillite « soviétique » récente. D’ailleurs Chomsky rappelle que ce sont les bolcheviks qui ont détruit les soviets, c’est-à-dire les conseils ouvriers.

Au moment où le développement même du capitalisme libéral mondialisé va recréer la nécessité d’un réveil prolétarien à titre humain, que la classe ouvrière et le rapport des forces n’ont hélas pas été capables de produire de son propre mouvement, la critique du léninisme à laquelle la Vieille Taupe, à la suite de Socialisme ou Barbarie, s’était consacrée dès sa création, théoriquement et pratiquement, est beaucoup plus importante que des histoires de chambres à coucher dehors.

Sur ce plan au moins, sur ce terrain-là, vous restez sur la même longueur d’onde que Chomsky, et sans que la moindre communication matérielle soit nécessaire entre vous. Troisième bon point !

Ce serait déjà bien suffisant pour contribuer à la diffusion de ce DVD, qui contient tout un tas de choses vraies que beaucoup de gens ignorent, dites par Jean Bricmont et par Normand Baillargeon,  en particulier sur la nécessaire autodéfense intellectuelle. Et vous aurez certainement noté la citation qui vous plaît tant, de La Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ».

Mais il y a encore beaucoup d’autres choses, si l’on prend la peine de regarder attentivement.

Et d’abord les premières minutes du film. Une seconde avant le film, dans un vortex, la statue de la Liberté. Banal ! Puis des phrases en exergue, en surimpression. Ne croirait-on pas qu’elles ont été rédigées pour vous, ces phrases ! N’êtes-vous pas un malgré-tout ? Vous qui vous obstinez à croire, malgré tous à la perspective de l’abolition de l’économie spectaculaire marchande et à une société sans classes. On retrouve dans chacune de ces phrases les obsessions qui sont les vôtres !

P.G. : – « Ah non ! Des obsessions que je partage, la preuve ! Mais ce n’est évidemment pas moi qui ai écrit ni suggéré ces exergues »

– « Soit ! Vous pinaillez, mais vous avez compris ce que je veux dire. Laissez-moi continuer ».

– « Mais laissez-moi d’abord préciser que, si je crois, ou plutôt je vois sous mes yeux, le déclin et la chute de l’économie spectaculaire marchande, et si je croix en la possibilité d’une société sans classes, je ne crois pas et je ne veux pas, d’une société sans hiérarchie naturelle et sans autorité, à condition que hiérarchie et autorité soient légitimes et fongibles. Mais les temps ne sont pas venus d’entrer dans des détails d’organisation de quelque chose qui n’existe pas encore ».

– « Vous êtes vraiment un obsédé, Guillaume, même si vos obsessions ne sont pas celles que l’on croit généralement. C’est Jacques Baynac qui vous avait le premier et le mieux percé à jour, votre obsession et votre caractère ».

– « Mais ! Comment savez-vous ça ? Complètement impossible ! Je pense que c’est vrai, mais je n’en ai jamais parlé à personne, et il a fait un si mauvais usage de ce qu’il avait compris ! Savez-vous qu’il est aussi le premier à avoir entrevu la cohérence de mes idées sur le mécanisme économique libéral d’abolition progressive (mais rapide) de l’économie, que d’ailleurs je ne faisais que reprendre de Marx »

– « Nos sages savent beaucoup de choses, Guillaume. Faites-leur confiance ! Abandonnez-vous à leur sagesse, d’autant plus qu’ils vous aiment bien, et qu’ils ont confiance en vous, mais qu’ils se méfient de vous ».

En tout cas les mots « malgré tout » ne peuvent pas ne pas évoquer pour certains les Malgré-nous. Ces Alsaciens engagés de force dans l’Armée allemande. Ils ont été engagés sur le front de l’Est. Ils ont connu l’enfer, et parmi le peu qui en sont revenus, se serait fait cataloguer « nazi » celui qui aurait osé dire ce qu’ils pensaient : À savoir que l’Armée allemande n’était pas très différente de l’Armée française, pour ceux qui avaient connu les deux, et que les soldats allemands étaient des hommes, avec des défauts humains, capables en certaines circonstances de commettre des monstruosités humaines et que c’était bien suffisant comme ça. Et aussi que les atrocités commises contre les soldats et les civils allemands n’étaient pas moins humaines… C’est pourquoi ils se sont tus. Ils ne voulaient à aucun prix être catalogués « Nazi »… D’autant plus qu’ils ne l’étaient pas.

Mais ils auraient pu dire qu’ils n’avaient pas soupçonné le génocide-holocauste-extermination-shoah ni les chambres ! Encore que là, il faut introduire une nuance chronologique, toujours importante en histoire.

Dans les premières années de l’après-guerre (avant la prochaine) il était plus sage de se faire oublier et de ne pas rappeler qu’on avait été dans l’Armée vaincue. Trou de mémoire. Mais il était parfaitement possible de dire que les Allemands, la Wehrmacht, et même les Waffen-SS, avaient complètement ignoré le G.-H.-E.-S. avec C. à G ., à la condition expresse de reconnaître que le G.-H.-E.-S. avec C. à G. avait bien existé et tel qu’il se racontait dans la version la plus horrible. Sinon cela prouvait que vous étiez bel et bien un nazi non repenti, et vous passiez à la casserole. Mais en dehors de ce cas abominable, c’est une chose qu’on pouvait encore dire.

Parfaitement. C’était même la doctrine officielle du tribunal de Nuremberg ! Et cela permettait d’établir la monstruosité absolue de Hitler, et du petit nombre de ses complices dans cette entreprise vraiment inhumaine cette fois. Et cela soulevait le cœur d’indignation de tous les humains, contre ces monstres heureusement peu nombreux (trop cependant). Jusqu’aux Waffen-SS, qui se sentaient trahis et salis dans leur honneur de soldat par Hitler, en qui ils avaient cru, et tous ceux qui avaient participé à cette abomination : Himmler, leur chef, la SS des camps (distincte de la Waffen-SS, qui était la SS combattante), les concepteurs et réalisateurs des C. à G., et tous ceux qui les avaient fait fonctionner et en avaient été témoins. Ce n’est que beaucoup pl…

Achtung Minen ! Strangverboten ! Vorsicht Gas !

Recalé au diplôme de camérologie élémentaire.

Ceux qui ont fait marcher ces abattoirs humains industriels (mais « bricolés » dans l’inprovisation selon Pressac) étaient des Malgré-nous. Ils faisaient ce qu’ils faisaient pour survivre pour pouvoir témoigner. Tel est le point de départ obligé de la camérologie historique, que doit assimiler tout historien, et tout professeur des lycées et collèges, s’il veut survivre [comme professeur], pour [pouvoir continuer à] témoigner de la Shoah devant les nouvelles générations [qui montent, qui montent,… comme la petite bête].

– « Exact. Je reprends quand même le fil de mon idée ».

Ce n’est que beaucoup plus tard que se dévoila peu à peu l’entièreté du dispositif culpabilisateur universel qui était en germe dans le concept même de chambre à coucher dehors. Comme vous ne vous en êtes aperçu vraiment que très progressivement, et, comme tout le monde, quand ce concept, et l’utilisation qui en était faite, ont commencé à vous toucher personnellement. C’est-à-dire le jour où vous avez compris que la chambre servait aussi à criminaliser la lutte contre la guerre et le défaitisme révolutionnaire, accusés de tolérance sinon de complicité, envers le nazisme !

C’est d’ailleurs très exactement ce que fait cette quintessence d’enflure d’Arnö Klarsfeld dans un extrait repiqué d’un de ses passages médiatiques, où il tient des propos bellicistes démentiels avec une allure de dément ! C’est vraiment une très bonne idée d’avoir incorporé ce morceau de bravoure de cet Israëlo-français thuriféraire de Tsahal, l’armée sainte. Bon, il a, il est vrai, des circonstances atténuantes avec sa lourde hérédité. Mais ceux qui se laissent tromper par cette andouille, n’en ont aucune. C’était donc une très bonne idée d’inclure ce passage nauséabond dans le DVD à la gloire de Chomsky. Vous qui n’avez pas la télé, maintenant vous avez le document. Ce Khazar bâtard d’Aryen est l’antithèse de Chomsky.

Mais je m’égare. Revenons au début du DVD.

L’ascension du Canigou, en France. 2784 mètres ! Si on va la 27ème minute, 84ème seconde du film, de quoi est-il question ? : Des illusions nécessaires ! Un concept très important pour comprendre le monde dans lequel nous vivons et les mécanismes de l’arrêt de la pensée chez les intellectuels néanmoins plutôt intelligents, dont ce film est une parfaite illustration.

Mais revenons au début : La montagne. Ad augusta per angusta, puis une Croix !

Je serais bien curieux de savoir comment et par qui a été conçu le film. Et qui a eu cette idée-là ?

Une Croix ? Nos sages se sont interrogés, mais ils ne savent pas tout !

Puis un énergumène qui utilise cette croix comme une échelle ! C’est un blasphème. Sauf que cet énergumène se transforme en symbole de la statue de la liberté, le symbole de l’Amérique qui détourne l’idée de liberté ! Ça devrait vous plaire, Guillaume ? Non ? L’Amérique de Bush n’utilise-t-elle pas abusivement le soi disant christianisme, soi-disant évangélique comme échelle ? L’énergumène fait un bras d’honneur et l’Amérique s’effondre. Reste la croix au sommet du Canigou ! Et puis, 3ème minute 33ème seconde, deux pages de magazine qui semblent venir là comme un cheveu sur la soupe ! Je vous laisse découvrir et apprécier. Il ne manque que la chanson de Brassens. Si ce ne sont pas des signifiants destinés à une communication subliminale élaborée, alors c’est que je ne comprends rien à rien.  Passons.

Daniel Mermet et son équipe rencontrent Noam Chomsky dans son bureau du M.I.T.[83].

L’actualité lui ayant fourni l’occasion d’évoquer un massacre dans une université américaine, Chomsky n’embraye pas dans l’émotion. Mais il en profite pour faire remarquer, dans son décor intime, la présence d’évocations « artistiques » de plusieurs massacres historiques d’ouvriers, oubliés généralement, l’assassinat d’un évêque, lié aux mouvements populaires au Salvador, et d’un massacre de gens du peuple à l’occasion de son enterrement. La mémoire de Chomsky ne donne pas dans le macabre, mais elle fait beaucoup de place aux prolétaires et aux massacres oubliés, refoulés, commis par son propre camp, dont l’évocation n’est pas susceptible d’alimenter une propagande de guerre contre un « ennemi » qu’il faudrait écraser. Encore un bon point. Rien qui évoque la Shoah dans son univers professionnel intime quotidien, ni la judaïté ! Ni sa judéité ! que ce petit-fils de Rabin ne renie évidemment pas, mais qu’il accomplit, en la dépassant, pour devenir humain. Un bon point de plus. À partir de cinq bons points, c’est le tableau d’honneur !

C’est évidemment le chapitre 5 (V, comme le coin que la propagande enfonce à coup de marteau) le gros morceau. Entièrement consacré à l’Affaire Faurisson par le truchement de la fameuse préface au Mémoire… de Robert Faurisson. Mais là, cela nécessite une analyse spéciale… (Sonderanalyse) que je vous livrerai la prochaine fois, après que vous aurez entièrement re-visionné le DVD en méditant sur ce que je viens de vous dire de la part des onze sages.

Ah ! Méditez aussi sur les dernières images du film ! Très important. Cela suffirait à justifier bien de vos efforts restés trop souvent incompris… Hoc signo vinces !

 

Bilan 3          Retour accueil

 



[1] Tout à fait certain de l’anecdote, mais pas entièrement confiant en ma mémoire du nom de cet infiltré célèbre, je tapais dans Google « Manouilski ». Ce qui contribua à me rappeler qu’un certain Dimitri Manouilski, stalinien notoire, avait résumé en une phrase toute la subtilité stratégique et tactique de « l’antifascisme » avec lequel la canaille politicienne nous enfume : « Accusez vos adversaires de fascisme, le temps qu’ils se justifient vous aurez tout loisir de leur porter de nouvelles attaques ».

Mais Manouilski n’était pas le nom que je cherchais. J’eus l’idée de taper Okhrana. Et je tombais, dans Wikipédia, sur un article si excellent que je le reproduis en annexe. Wikipédia est cette « Encyclopédie libre » généralement très « politiquement correcte » dont nous aurons à reparler, mais ici l’information  est exacte. Le nom que je cherchais est Malinovski. Dans la foulée, j’eus l’idée de taper « Mossad ». Wikipédia n’est pas mal non plus. Elle reproduit pour l’essentiel le site quasi officiel, que je reproduis aussi en annexe. Contentez vous de lire soigneusement ces deux articles, parfaitement autorisés, reproduits en annexe (2 & 3) à la fin du présent texte, et interrogez-vous une seconde si la thèse officielle concernant le 9/11 (le bombardement non conventionnel du World Trade Center le 11 septembre 2001) a la moindre chance d’être véridique.

[2] Grâce à Jacques Baynac, du temps où il participait aux activités de la VT.

[3] Désir que je confirme et réitère ici. La confrontation amicale de nos points de vue serait passionnante.

[4] Ce qui n’empêche nullement de réussir des opérations ponctuelles, comme la seconde édition, publique, des Mythes fondateurs… de Roger Garaudy, réalisée très vite, bien que le lobby qui n’existe pas ait circonvenu mon imprimeur. Et quelques autres textes qui ne doivent leur publication et leur diffusion qu’à la VT.

[5] La seule précaution vraiment efficace consiste à ne rien faire.

[6] En dehors de pseudonymes parfaitement transparents destinés à me montrer et non pas à me cacher, comme Pierre Nashua, et Wilhelm Stein. Sur cette question, je partageais l’analyse de Guy Debord, qui n’a jamais non plus utilisé de pseudonyme. Je profite de l’occasion pour signaler que le titre du texte Perspective sur les conseils, la gestion ouvrière, et la gauche allemande et l’auteur, Pierre Nashua, avaient été donnés par l’éditeur à un exposé (enregistré au magnétophone) fait au cours d’une discussion entre moi et des camarades mexicains, chiliens et colombiens, en 1974. Je n’en ai eu communication qu’une fois que ce fut fait, et n’ai pas objecté. Ayant fermé la librairie du 1, rue des Fossés-Jacques, en 1972, je gagnais très bien ma vie à la société Nashua, dont j’ai démissionné au printemps 1979, pour plonger corps et biens dans le chaudron révisionniste. Nashua signifie, en amerindien, « confluent de deux rivières ». Nom prédestiné, non ?

[7] On sait que Lionel Jospin avait fait le choix inverse, et qu’il a fait une belle carrière, le pôvre. (voir les lettres à Lionel Jospin).

[8] Sinon tout est foutu, et je ne perdrais pas mon temps à écrire.

[9] Le P majuscule souligne intentionnellement qu’il s’agit là d’un concept métaphysique.

[10] Lieu historique, pour ceux qui savent.

[11] Il ne faut pas en déduire que la VT était devenue à l’époque le confessionnal des militants de VO, mais trois militants ont clairement manifesté ces symptômes, dont l’un très transitoirement, qui s’en est parfaitement remis. Je n’ai pas eu de nouvelles durablement des deux autres.

[12] Ou à votre entourage.

[13] J’ai personnellement « bénéficié » de très peu de visites à domiciles certaines. Celle où a disparu une photo  compromettante avec Lionel Jospin, celle où a disparu un revolver qui avait une histoire, quelques unes seulement probables, mais indémontrables à un tiers, et une récente, certaine, où a disparu un dossier relativement important mais contenant une pièce précise pouvant constituer une preuve…(à suivre)

[14] Au sens commun, d’hostilité raciste envers les Juifs.

[15] Si tel était bien le cas, ils ne seraient, là encore, que semblables à tous les autres hommes !

[16] Alors pourquoi s’intéresser aux chambres à gaz en particulier, n’est-ce pas ? Il était lui beaucoup plus radical que les « révisionnistes », n’est-ce pas ?

[17] Au point qu’il ne pouvait même pas payer la minime cotisation à la Vieille Taupe.

[18] C’est d’ailleurs exactement ce qui m’est arrivé. Mais je ne sais toujours pas ce qui est dû au MOSSAD, et ce qui est dû à la nature des choses.

[19] Je connaissais même des exemples où, l’espèce étant en voie de disparitions, des « organes » avaient contribué à les maintenir en vie, pour, ensuite, les dénoncer et les mettre en spectacle dans le cadre du tapage permanent sur la « menace fasciste » et la renaissance de la « bête immonde ».

[20] Puisqu’un révisionniste ne peut-être qu’un antisémite, et l’antisémitisme ne peut que résulter d’un trouble paranoïaque, sans lequel il ne saurait s’expliquer. Puisque les Juifs sont aimables, ils n’ont que de bonnes intentions et que leurs souffrances ineffables les prédestinent à exercer sur l’humanité un magistère, seul susceptible de finir d’humaniser l’humanité. C’est du moins ce que l’on enseigne en latin, à la Sorbo, oh oh ohnne, à la suite des Lévinasneries notamment.

[21] Anglicisme. Le J.O. propose, à juste raison : retour en arrière.

[22] À les en croire, il faudrait bientôt ouvrir des camps de rééducation démocratique pour tous les automobilistes du Cher, où serait enseignée la Vérité vraie. Ne pas confondre avec le faux faux.

[23] Là, il y a du syncrétisme. Voir bulletin n°11.

[24] Ce n’est pas de moi. C’est de Gripari, qui était le cothurne de Lyotard à Louis le Grand.

[25] Contrairement aux chambres à gaz dont les Sonderkommando sont là pour témoigner.

[26] Ce qui est mal, sauf si c’est en faveur d’Israël (Conf. d’innombrables passages de la Bible et du Talmud). Vous voyez comme il est toujours possible de revenir au sujet.

[27] N’y aurait-il pas un rapport ?

[28] C’est pourquoi il faut éviter de faire des actions qui provoquent des réactions beaucoup plus fortes que l’action initiale. L’action véritablement stratégique est celle qui intègre 2 dans ses plans et prévoit 3. Tout ça est expliqué dans Tintin et Milou. Mais ça ne marche pas à tous les coups. Le sicaire qui rate régulièrement sa cible trop à droite, vise d’autant à gauche, mais rate encore sa cible. Car pour une fois il atteint le point visé.

[29] D’où le courriel intempestif que j’ai envoyé un peu au hasard à un certain nombre de correspondants : « Guillaume est plus malade que toi ! Il a dans l’Aisne quelque chose qui le gêne… ». Ce qui a déclenché bien des interrogations. Mais ce sont tout simplement les paroles d’une sorte de comptine patriotique que l’on chantait en 1918, après que les armées allemandes (Guillaume II) eurent connu un revers dans l’Aisne (02), et avec laquelle les enfants à l’école poursuivaient mon père, comme 27 ans plus tard (1945), j’étais fréquemment chahuté, parfois sévèrement, parce que ma blouse portait P.G. à l’initiative de ma grand-mère qui n’en soupçonnait pas les conséquences, c’est-à-dire Prisonnier de Guerre.

[30] Extrêmement légères, mais je me contente de peu.

[31] Sauf la fois où l’on ne se trompe pas ! Là est le problème.

[32] Mais vérifiez vous-mêmes si cela vous intéresse. Je pourrai vous livrer toutes sortes de détails si vous voulez enquêter.

[33] Mis à part bien sûr le délire qui consiste à ne pas croire aux chambres sacrales.

[34] Là c’est un message subliminal réservé à l’entourage immédiat.

[35] À vous de la trouver, si ça vous intéresse vraiment.

[36] Ils les cachent bien. J’en conviens.

[37] Le détail des moyens par lesquels, dans chaque cas, on s’est fait comprendre ne manque pas d’intérêt. Mais c’est une autre histoire, pour plus tard.

[38] Que la Wehrmacht ne parvint pas à prendre. Ce qui permit au Maréchal Pétain de négocier des conditions d’armistice inespérées après la défaite de l’Armée Française. Et parmi celles-ci : que les soldats Juifs de l’Armée Française prisonniers en Allemagne ne soient pas séparés de leurs camarades. Cette clause fut respectée par les Allemands.

[39] Lors de l’invasion de la France par l’Armée allemande, à qui la France avait déclaré la guerre, les éditeurs français établirent spontanément une liste d’ouvrages « anti-allemands » qu’ils s’engageaient à retirer de la vente et à mettre au pilon. (Ce qui fut le sort de L’Apocalypse de notre temps, de Henri Rollin, réédité par les Éditions Allia sur suggestion indirecte de la VT, et grâce à son exemplaire, ayant miraculeusement survécu à l’extermination). Les éditeurs français allaient ainsi au-devant des exigences que n’aurait pas manqué de formuler la censure allemande, en s’épargnant bien des ennuis. Et en épargnant à l’occupant bien des ennuis. Ils cédaient donc spontanément à la contrainte prévisible, n’est-t-il pas vrai ? C’est pourquoi les « Résistants » accusent ces éditeurs d’avoir été des « Kollaborateurs », n’est-ce pas ? En fait ces éditeurs Kollaboraient sous la contrainte, n’est-ce pas ! Ils étaient donc dans la même situation que les Sonderkommando qui ont fait fonctionner les usines à gaz d’extermination massive, sans la Kollaboration desquels la Mémoire ne serait pas ce qu’elle est. Ce qu’à Dieu ne plaise !

[40] Ce qui permit aux habituels crétins de prétendre que Thion prenait la défense de Pol Pot, alors qu’il informait. Ce livre a été commandé en nombre par le ministère des Affaires étrangères à l’intention de ses agents du Sud-est asiatique, comme étant le mieux informé (à l’époque).

[41] Livre fondamental, également épuisé, que les Éditions de la Différence ne retirèrent pas, en dépit de la demande du marché.

[42] La situation s’était tellement dégradée en quelques mois que Joaquim Vital avait exigé que je retire (tiens ! retirer à deux sens différents) la contribution prévue de Faurisson à ce livre collectif. En conséquence, j’avais demandé à Jean-Gabriel de retirer de son article les attaques les plus virulentes qu’il contenait contre Faurisson, dès lors que celui-ci ne pourrait pas y répondre. Cohn-Bendit m’en a gardé rigueur et a, semble-t-il, oublié qu’il avait donné son accord écrit à ces coupures, comme Joaquim Vital l’avait exigé avant publication.

[43] Eh oui ! Mais il aurait fallu 60 députés pour saisir le Conseil constitutionnel ! Et 60 députés, courageux et suicidaires, c’est improbable. Mais la réforme constitutionnelle de 2008 apporte du neuf. Déjà en ce qu’elle nous donne l’occasion de révéler que, sous le règne de François III, le projet avait été formé et discuté et très largement approuvé à gauche, de donner à tous les justiciables la possibilité de soulever in limine litis la question préjudicielle de la constitutionalité d’une loi. C’était bien parti. La Gauche étant toujours avide de lois symboliques, inutiles et qui ne mangent pas de pain. Jusqu’au jour où quelqu’un s’avisa que si les lois anticonstitutionnelles ne couraient pas les rues, une en tout cas l’était indiscutablement : la loi Fabius-Gayssot ! Le bon François y avait-il songé ? C’est là une vaste question juive qui se discute. Mais ce qui ne fait pas l’ombre d’un doute, c’est qu’il ne pouvait plus courir le risque d’en encourir le soupçon dès lors qu’on lui eut signalé que Faurisson et la Vieille Taupe seraient les premiers bénéficiaires de cette innovation, qui fut promptement supprimée du projet sans explications publiques. Mais maintenant la Vieille Taupe détient la preuve que Robert Badinter sait parfaitement que cette loi est anticonstitutionnelle. Nous pouvions déjà le supposer, car il est intelligent. N’avait-il pas, au début (1979) conseillé à la LICA de renoncer à attraire Faurisson en justice, puis, la décision contraire ayant prévalu, revendiqué l’honneur (de son point de vue, qui n’est pas le notre. Il s’agissait en effet d’endosser l’honneur communautariste de tenter d’obtenir d’un tribunal républicain la condamnation pour « falsification de l’histoire » d’un professeur hérétique, alors qu’il savait que la loi républicaine ne le permettait pas ! Du moins avant le 13 juillet 1990, date de la publication au J.O. de la République de la loi anticonstitutionnelle qui proclame l’infaillibilité du tribunal de Nuremberg) de plaider la cause. Il fut brillant et habile. C’est-à-dire émouvant, et creux juridiquement. Mais il n’avait pas le choix. Il a donné au mythe trente ans de sursis. Au cours du dernier procès, Robert/Robert grâce à la maîtrise duquel il a cru pouvoir terminer le travail et obtenir un nouveau sursis d’un siècle au moins pour le mythe, il a en fait livré la clef, même s’il n’y a encore personne pour oser la tourner. La serrure est rouillée. Y a-t-il encore des hommes capables de tourner la clef ? Là est toute la question. Mais la réponse, aléatoire, est pour bientôt !

[44] C’est la devise de Saint-Cyr. Il ne s’agit, en ce qui concerne la VT sous la ferme direction de Wilhelm Stein, pas de vaincre les Juifs. Il s’agit au contraire d’éradiquer l’idée même de victoire, car les vainqueurs sont incorrigibles, n’est-il pas vrai ? Il s’agit d’aider les Juifs à vaincre le judaïsme, à s’en débarrasser, y compris dans ses versions profanes abâtardies, car le judaïsme est, en première approximation, une métaphysique tribale de la terre (d’Israël) et du sang (d’Abraham et de Jacob), dépassée, inadaptée et devenue dangereuse. Cela sera l’objet de la troisième et dernière partie de ce bilan sans grandes perspectives. Il ne s’agit pas de vaincre, il s’agit de convaincre.

[45] Vous en connaissez un autre ? Vraiment ! Alors faites-le nous connaître et nous nous engageons à rectifier publiquement notre erreur.

[46] D’après une série de reportages de Daniel Mermet et Giv Anquetil pour La-bas si j’y suis (France-Inter) :  « Chomsky & compagnie. (Pour en finir avec la fabrique de l’impuissance). Édition limitée. Spéciale SMG (Souscripteurs Modestes et Géniaux), avec en exergue une phrase de Chomsky qui continue à inspirer les activités de la VT : « Le pouvoir ne souhaite pas que les gens comprennent qu’ils peuvent provoquer des changements ». Une production « Les Mutins de Pangée », juillet 2008.

Adresse : B.P. 60104, 75862 Paris cedex 18

[47] Ô Marie, conçue sans péché, faites que je pêche sans concevoir.

[48] Donc il ne les partage pas ! Puisque le contraire est inconcevable. CQFD.

[49] (…) ? Dieu ? L’Humanité ? L’humanité ? La Raison ? L’avenir ? L’histoire ? La science ? Les gentils ? Les Juifs ? Le Prolétariat ? La classe ouvrière ? Le Sonderführer des Sonderkommando ? La foi en soi, tout simplement ! Ou perdu confiance en Chomsky ?

 – « Hum… ! Là Guillaume, vous commencer à poussez loin le bouchon ! », vous outrepassez votre mandat et votre accord avec Chomsky !

 – « Mais pas du tout ! Relisez la préface de Chomsky. Elle porte sur quoi ? Essentiellement sur le principe de la liberté d’expression. Sur le principe défendu depuis toujours comme fondateur de la résistance au léninisme, et au Pouvoir en général, par la VT. Bien avant l’éclatement de l’Affaire. Principe irréfragable, mais sur lequel je ne suis pas parvenu, en trente ans, à avoir une seule discussion approfondie avec le Professeur (ni à peu près aucun révisionniste) ! Il ne veut y voir qu’une échappatoire, parce que ça sert effectivement d’échappatoire aux intellectuels frappés d’arrêt de la pensée. Or, c’est bien d’abord et avant tout sur le principe de la liberté d’expression que porte la préface de Chomsky, n’est-ce pas ? Et c’est bien cette question qui revient maintenant sur le tapis. Mais à ce sujet, j’ai une anecdote !

            Fin 1980. Le nécessaire avait été fait pour que la nouvelle de l’existence du Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire. La question des chambres à gaz de Robert Faurisson, édité par la Vieille Taupe, et précédé d’un avis de Noam Chomsky, se répande. C’était une formidable bombe. Dont l’explosion a partiellement foiré grâce au contre-feu médiatique monté par Anne Sinclair et Jean-Pierre Faye, nous l’avons vu. Néanmoins c’était la stupeur. Je n’exagère pas.

Je reçois à mon domicile un appel du Monde. Si mes souvenirs sont exacts, J.-M. Théolleyre, et Colombani se sont succédés au combiné pour obtenir des informations sur un livre qu’ils n’étaient pas parvenus à se procurer ! Quand une réelle conversation se fut instaurée, du moins le croyais-je, et que j’eu expliqué en substance le contenu de la préface dans ses différentes composantes, ils me demandèrent de leur citer exactement des passages de la préface de Chomsky. Sur le plan tactique, vu la situation d’alors, ce qu’il me paraissait le plus opportun de divulguer, c’était le dernier paragraphe du texte de Chomsky, l’autre composante, toujours cachée. C’était évidemment ce que j’aurais dû citer, et rien d’autre. Le Monde n’aurait probablement rien cité entre guillemets. Mais comme mon deuxième interlocuteur avait été fort correct dans la conversation, et que je pensais l’avoir convaincu (sur le contenu de la préface), je pensai citer deux passages, l’un pour donner à penser et monter la pression, l’autre pour ouvrir une échappatoire transitoire. J’ai commencé par lire le passage suivant que j’avais surligné :  « D’abord, je ne traite ici qu’un sujet précis et particulier, à savoir le droit à la liberté d’expression des idées, des conclusions et des croyances. Je ne dirai rien ici des travaux de Robert Faurisson ou de ses critiques, sur lesquels je ne sais pas grand-chose, ou des sujets qu’ils traitent sur lesquels je n’ai pas de lumières particulières ».

 – Clac ! Ils avaient raccroché !

L’article sur un livre et une préface qu’ils n’avaient pas lus était probablement déjà écrit ! Et dans l’intention obligée d’atténuer la déflagration. Et peut-être même écrit par un autre qu’eux ! Quand je réfléchis à la conversation, l’appel n’était destiné qu’à pouvoir citer une phrase exacte entre guillemets, pour faire croire que Le Monde était dans le secret des dieux et avait eu le livre entre les mains ! Ils étaient très pressés, sur le marbre, alors qu’on n’attendait plus, pour cet article, qu’une phrase guillemetées, pour rouler ! Mais même les phrases que j’avais lues n’ont pas été citées en entier ! Vérifiez !

Si vous avez recommencé à penser, vous devez trouver tout seul ce qui devait être censuré !

Mais je reviendrai sur cet « avis » de Chomsky, qui dit, en fait, beaucoup plus de choses qu’il n’en a l’air à première vue. Des choses qui provoquent généralement un arrêt de la pensée, et la crainte qu’il n’ait pas le même effet sur le voisin ! Et tout particulièrement le dernier paragraphe, qui, à ma connaissance, n’a jamais été cité par personne, ni mot à mot, ni en substance, car il anéantit la pertinence de la seule accusation qui ait jamais réellement fonctionné contre Faurisson. Et il fait plus qu’égratigner la statue du Grand Inquisiteur, et Grand Diffamateur, P. V.-N. en personne, qui demeure l’icône sainte de Daniel Mermet… qui, non content d’avoir censuré les critiques très sévères, précises et documentées de Chomsky à son égard, exhibe explicitement comme parole d’Évangile le livre salvateur du penseur de Fayence, dans le DVD (très intéressant, et qui pourrait bien contenir des signifiants subliminaux) consacré à Chomsky, mais consacré aussi à finir de désamorcer la bombe à dépression idéologique qu’avait conçue Chomsky en 1979. Mais tout viendra à point à qui sait attendre, si Dieu me prête vie ! (Suite en annexe n° 1)

[50] Ça c’est pour donner du grain à moudre à ceux qui ont besoin de croire que je délire.

[51] Si vous craignez en lisant cela d’être la victime d’un « poncif antisémite », lisez la Torah. Si vous êtes paresseux, contentez-vous de Genèse 34. Je n’ai pour ma part découvert que tardivement le lien de cette morale avec l’Ancien Testament. Mais j’avais découvert et expérimenté les effets de cette morale, à l’œuvre dans les groupes trotskistes. Tout est permis, dans le but [sublime, j’en conviens] de l’émancipation de la classe ouvrière. Ce qui nécessite la prise du Pouvoir par un parti tout entier tendu vers ce seul but [logique]. Et pour construire ce parti [de la classe ouvrière], il faut des sous ! [ c’est toujours logique]. Eh bien, j’ai connu une Vestale du parti de la classe ouvrière en construction, qui avait connu un jeune étudiant bourgeois, comme Léa avait connu Sichem, mais, pour financer le parti ! Elle s’était déclarée enceinte, et en nécessité, pour y remédier, de trouver une somme plutôt importante pour le faire dans de bonnes conditions, grâce à un médecin sérieux mais hélas exigeant. Quand j’ai compris, par une allusion très ténue d’ailleurs, j’ai été choqué. Par principe, car je précise que je n’étais pas le pigeon. Mais je suis un peu « coincé », n’est-il pas vrai ? Le dévouement de cette jeune fille à la libération de la classe ouvrière était absolu. Je me demande même si elle aurait jamais osé connaître un goy si elle n’avait pas trouvé cette excuse. J’en viens à penser aujourd’hui qu’elle aurait mieux fait, pour la classe ouvrière, de songer à se libérer elle-même. Le cas n’a pas été unique à V.O., où cette jeune fille n’avait pas agi hors de la supervision de son directeur de conscience marxiste-léniniste !

[52] Encore que, s’ils avaient lu les Giraud de Coursac, ils dussent savoir que Louis XVI avait bien engagé le processus.

[53] Mais je me trompe peut-être, et j’invite quiconque aurait connaissance d’une telle déclaration, publique ou privée, à me le faire savoir.

[54] Le cercle de craie caucasien ?

[55] Plus de 400 pages dans l’édition (1990) des Éditions 1900, préfacée par Jean-Denis ! Cette édition-là n’était au surplus qu’un contre-feu destiné à ce que ne puisse pas être dit que la VT était devenue le seul éditeur, de ce fait incontournable, du livre culte, et au surplus le seul éditeur du testament de Bernard Lazare, soigneusement caché par certains, avant sa publication dans Contre l’antisémitisme… après en avoir obtenu communication par miracle… alors que j’avais été interdit d’accès au fond Bernard Lazare, détenu par la bibliothèque de l’Alliance Israélite Universelle !

[56] En ce qu’elle néglige tout ce qui tendrait à démontrer le contraire.

[57] Allusion qui révèle l’antisémitisme ordurier qui m’anime bien que je voudrais le cacher.

[58] La question a évidemment été mise à l’ordre du jour de l’assemblée secrète annuelle ordinaire de nos sages, le 15 août 2008, au cours de laquelle un onzième membre a été coopté. En ce qui concerne le front de l’édition et du journalisme, où règne une situation lamentable, comme nous venons de le constater, nos sages ont conclu qu’il n’y avait pas grand’chose à faire dans l’immédiat. Le premier éditeur « reconnu » qui laisserait pointer le bout de l’oreille, serait, soit nettoyé au karcher, soit passerait lui-même la ligne au delà de laquelle on sort ipso facto du débat public. Il deviendrait « infréquentable ». Comme l’ont montré les expériences des Éditions Balland et des Éditions Blanche, la capitulation de Gallimard dans l’affaire Heidegger, ou auparavant, l’exemple de Libération faisant mettre au pilon sa publication du 28 mai 1987, et plus récemment, interdisant à son journaliste Christophe Boltanski de rendre compte de la 2° audience du procès Robert contre Robert pour avoir été presque honnête dans son compte-rendu de la première audience (bulletin n°21 p. 13 note 11) et avoir insuffisamment diabolisé Faurisson. Bénéfice nul. Tout ce qu’on pourrait faire n’aboutirait qu’à faire sacquer nos amis et à finir d’épurer la presse des journalistes les moins malhonnêtes.

            Mais comme il y a toujours quelque chose à faire, nos sages ont suggéré de tenir prête une telle édition parfaitement rigoureuse, comparative de toutes les éditions de L’Antisémitisme… et de Contre l’antisémitisme en France, depuis l’édition originale jusqu’à nos jours. Puis de proposer ce projet à tous les éditeurs de Paris et de province, et des pays francophones, inscrits au registre du commerce et disposant d’un contrat de distribution avec un distributeur honorablement connu. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon !

– « Eh bien, ils ne se précipiteront pas ! Bien que le succès commercial soit assuré ! Et puis… un jour viendra où… un éditeur franchira la ligne dans l’autre sens… Et le cauchemar sera terminé ! et d’autres éditeurs vous proposeront de rééditer et d’éditer, vous verrez… ! Mais il faut espérer que ce jour viendra avant le déclenchement de la troisième guerre mondiale.

En ce qui concerne le DVD des « Putains de Mngée », il faut lui faire un maximum de publicité positive et contribuer au mieux à sa diffusion.

– « !?!?!, Mais nos Sages au cours de leurs débats ont bien établi que ce DVD à la gloire de Chomsky n’était, en fait, destiné qu’à finir d’étouffer les conséquences explosives de La Préface.

– « Vous savez Guillaume que vous posez un problème, même à nos sages ! Vous êtes intellectuellement un marxien qui a bien lu Marx, à la différence des marxistes, et un antimilitariste qui a bien compris les vertus et les grandeurs de la discipline militaire. Mais caractériellement vous restez dans le fond un foutu anarchiste, et vous n’obéissez vraiment que quand vous avez compris. Comment voulez-vous que nos sages exécutent une manœuvre un peu élaborée s’il faut tout vous expliquer. Enfin ! on vous passe vos défauts parce qu’on n’a personne d’autre sous la main et j’ai été autorisé à commencer à vous expliquer, confidentiellement, pour vous permettre d’être efficace.

[59] Dans son interview par Valérie Igounet, censuré par l’éditeur, stupé au Seuil du courage, et finalement publié confidentiellement par Vincent Reynouard, dont je cite un passage (n°20 p. 3) Faurisson date cette rupture que je lui aurais signifiée le 13 juin 95. Je ne sais pas sur quoi il se fonde.

[60] La photo est sur le site diabolique.

[61] Que je remercie chaleureusement d’avoir été franche. Preuve qu’elle avait compris le premier principe organisationnel de la VT.

? Ô temps trois fois heureux, où l’on peut penser ce que l’on veut et dire ce que l’on pense (Pline le Jeune).

[62] Qui a quitté la barque au moment de la crise yougoslave, en prenant prétexte de positions pro-Serbes qu’aurait prises la VT, qui n’étaient pas du tout celles de la VT. Peu importe.

[63] Dans le feu de l’écriture et la nostalgie de cette époque, je m’adresse à nouveau directement à Faufau, mais tout le monde suit.

[64] Je suppose que Faurisson a un dossier là-dessus. Moi, ici, je me fie à ma mémoire, toujours sujette à caution.

[65] Il se trouve qu’à l’époque les révisos intéressaient beaucoup de monde, et que par conséquent un certain nombre d’ « anges gardiens » étaient attachés à nos basques. Ceux-ci, ressortissants de services chargés d’informer le pouvoir, n’en étaient pas pour autant tous des monstres, ni les services qui les employaient nécessairement monstrueux. Ayant rencontré fortuitement l’un de ceux qui étaient assis a coté de nous dans l’amphi de la Sorbonne, je lui fit part de mon interprétation. Il me répondit simplement : « Ben oui, c’est classique ! ». Chargé de nous surveiller, il faisait son rapport au téléphone au moment où Faurisson avait eu l’impulsion (excellente – la preuve) de retourner à la Sorbonne. C’est pourquoi il n’était plus là au moment du déroulement des faits.

[66] C’est peut-être ça le péché originel !? Ou ça lui est lié ? Il faudra que je voie quelle est la doctrine de la Sainte Église catholique sur cette question.

[67] C’est Daniel Mermet qui emploie goulûment ce mot, pas Chomsky.

[68] Incorrection dont P. V.-N. ne s’est pas privé.

[69] Anniversaire de ma première rencontre avec Guy Debord.

© D’où l’importance et le tabou des six millions.

[70] Et m’a peut-être sauvé la vie par sa seule présence, ouverte, sur la table de ma salle à manger, au moment où un justicier, dissimulant un revolver dans la poche de son blouson, était venu me demander des comptes sur la publication « abusive » de la préface, dans les jours suivant l’émission d’Anne Sinclair et de son fayot...

[71] L’imparfait tient au fait qu’il est mort. Il ne cherche pas à insinuer qu’il n’y croit plus

[72] Qui est libre en ce qui concerne la totalité de l’histoire humaine, sauf…

[73] Ce sont les ennemis de Faurisson qui pensent cela, et les faux amis de Chomsky, et quelques amis de la VT (pas moi, car il n’est pas permis de juger quand on n’a pas été soi-même en situation).

[74] J’exagère à peine, et si vous ne me croyez pas, c’est que vous ne connaissez pas l’état psychologique où se trouvent certains jeune juifs bien holocaustiqués. Acceptez de prendre conscience qu’être Juif, c’est croire qu’Hitler, les Allemands vous ont exterminé, et ne rêvaient que de ça, et de tout temps, mais aussi les Alliés, au fond, tous les Gentils, qui peuvent se révéler exterminateurs potentiels, pour un oui ou pour un nom, à la seule exception, peut-être, de quelques justes à géométrie variable.

[75] Car, bien sûr, c’est un pur fantasme révisionniste.

[76] Dans ce texte j’avais adopté la graphie avec 2 n, ketmann. Maintenant qu’un fidèle de la VT m’a envoyé la définition tirée d’un dictionnaire français du 19ème siècle, l’orthographe correcte normalisée par la VT devient : ketmân. A partir d’aujourd’hui, la graphie avec deux haines nous servira à différencier  le mauvais ketmann, celui qui sert à capituler en laissant croire que l’on résiste, du bon ketmân, celui qui sert à lutter en laissant croire qu’on capitule.

[77] Je croyais établi qu’il était mort des suites d’une infection nosocomiale [contractée à l’hôpital] à l’occasion d’une opération bénigne. Michel Sergent, qui a rencontré à l’époque sa première et sa deuxième épouses, n’exclut pas que le motif de son opération fût grave, probablement cardiaque. Mais ce qu’il sait c’est que le disque dur de l’ordinateur de Pressac a fait l’objet de grandes convoitises et de conflits. Ce sont les services « allemands » qui l’ont emporté.

[78] Ils comprenaient du même coup qui avait tenu le clystère.

[79] Excusez le pléonasme !

[80] Vous m’avez compris.

[81] Les détails de ces Sonderaktion de 1995 seront révélés dans la future édition.

[82] Le contraire d’un coup tordu. Nom d’un lieu-dit, le long d’un virage sur le chemin, que l’on dit cependant « suivre tout droit », en dépit du virage (le coude-droit). Origine du dernier pseudonyme choisi par Cornélius Castoriadis : Coudray

[83] Masashusetts Institute of Technology