En finir avec Chomsky !(2)

Chroniques de la libre parole

Ce n’est pas encore fini ?

– Non ! Cela ne fait que commencer !

L’article de Donella Maï publié par Rivarol (n° 2956 – 16/06/2010) consacré à la visite à Paris de Noam Chomsky est loin d’avoir révélé toutes ses richesses insoupçonnées. En particulier le dernier paragraphe, intitulé finement : « COURAGE FUYONS… ».

Mais avant de terminer l’étude de ce paragraphe si révélateur, une petite digression pédagogique :

J’ai relevé récemment, sur un site ami, une protestation énergique contre la censure et la répression dont était victime, en Hongrie, un groupe de jeunes étudiants de la part du Pouvoir actuel dans ce pays de l’ancien glacis soviétique, maintenant intégré au glacis euraméricain ou OTANO-européen. Ces jeunes gens revendiquaient hautement la liberté d’expression que le Pouvoir, semble-t-il leur refusait. En tout cas le gouvernement faisait mine de commencer à leur refuser, puisque dans l’ensemble la liberté d’expression avait à peu près réellement existé pendant quelques années après la chute de l’Empire soviétique.

La propagande de ce groupe portait sur la question sociale. Sur la situation déplorable des classes laborieuses, sur la crise et les conséquences désastreuses du « libéralisme ». Il critiquait les « privatisations », le « capitalisme privé ». Il réclamait l’intervention de l’État. Plus d’État ! On reconnaît donc des thèmes chers, plutôt à gauche, que l’effondrement sans gloire du système précédent, et les succès consuméristes passagers du nouveau (à l’Est) semblaient avoir relégué aux oubliettes.

Mais la crise de la version occidentale du capitalisme, ses dérives mafieuses et ses conséquences désastreuses, quelques années à peine après l’effondrement du capitalisme bureaucratique dans sa version orientale, redonnaient au moins une opportunité aux concurrents du nouveau Pouvoir. Confronté aux difficultés de la croissance, le gouvernement doit faire face à la croissance des difficultés. Il a donc tendance, pour commencer, à vouloir réduire au silence les critiques en provenance de ses concurrents.

Le groupe en question revendique à cor et à cri la liberté d’expression, ce droit-de-l’homme inaliénable (le droit, pas l’homme). D’ailleurs ce groupe d’« intellectuels », ragaillardi par les difficultés nouvelles que rencontre le nouveau Pouvoir, ne cache nullement ses liens organiques avec l’ancien système capitaliste bureaucratique, qui d’ailleurs n’était pas sans avantages pour beaucoup de monde, sinon il n’aurait pas duré si longtemps.

Nous voilà donc maintenant avec de jeunes cons, affiliés à une organisation officiellement et organiquement lié à un régime qui avait fait régner la plus impitoyable dictature sur le Prolétariat, et sur tous ses opposants, qui se réclament, sans rire, du même principe que…Chomsky !!!

Je parie que vous ne vous attendiez pas à celle-là !

C’est d’ailleurs le même principe qui est correctement énoncé par le premier amendement de la Constitution américaine. Et probablement dans pas mal d’autres déclarations de principe. Par exemple la Déclaration internationale des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU à Paris, le 10 décembre 1948. Article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».

Ainsi, avec un peu d’habileté, cela peut permettre à n’importe quel écrit vain un peu habile, de démontrer successivement et conjointement 1°/ Que Chomsky n’a rien inventé. Moins que rien. J’en rapporte la preuve ; 2°/ Que Chomsky est un jeune con ! Ou du moins est-il l’allié objectif des jeunes cons. J’en rapporte la preuve ; 3°/ Que la Vieille Taupe, anti-léniniste dès sa création avec l’appui de Guy Debord (en 1965), n’est qu’un plagiaire du premier amendement de la Constitution américaine. J’en rapporte la preuve ; 4°/ Que les droits de Faurisson ont toujours été garantis. J’en rapporte la preuve 5°/ la Vieille Taupe est un sous-marin de l’O.N.U. J’en rapporte la preuve. 6°/ C’est de Paris, ville lumière, ville des Lumières, que la liberté d’expression a été proclamée à toute la planète, plus de trente ans avant que Chomsky ne ramène sa fraise, et ne vienne calomnier les admirables intellectuels parisiens, que le monde entier nous envie… ; 7° / Puisque la liberté d’expression est mondialement garantie par l’O.N.U., le cinéma de Chomsky et de la VT ne sont que de l’agitation stérile, au service de la mondialisation capitaliste.

Bon, j’arrête là. Mais ce n’est qu’un petit échantillon de la combinatoire des conneries qu’un « intellectuel » est capable d’inventer et d’argumenter. Et « le papier se laisse écrire », aimait dire ma mère.

Revenons au dernier chapitre, où nous avions laissé la Dona en pleur, de honte, en train de compter ses shekels. Citons : « Au pire, ses déclarations en faveur de la liberté de parole de Faurisson n’ont jamais eu, pour lui, comme seul léger désavantage, que de ralentir de quelques années la progression de sa théorie du langage en France »

Il y a là un élément de vérité ! La « préface » avait attaché en France au nom de Chomsky une réputation sulfureuse qui a indiscutablement retardé la diffusion de ses théories linguistiques. On préférait l’oublier. Ne pas susciter d’association d’idées impies, d’interrogations sacrilèges, ni être suspecté de vouloir les encourager ! On aurait aimé pouvoir oublier complètement l’incident déplorable.

On peut juger ce désavantage « léger ». Mais ce n’est pas à Donatella d’en juger, ni d’organiser la carrière universitaire de Chomsky. Qu’elle s’occupe de la sienne. J’ai quelques raisons de penser que Chomsky juge lui-même ce désavantage « léger ». Par contre j’ai aussi quelques raisons de penser que le vibrant reproche qui sous-tend la philippique de la Dona, c’est précisément d’avoir retardé du même coup et du même nombre d’années la propre carrière de ma Dona, en ne prononçant pas les paroles qu’elle, ou son mentor, avaient décidé que Chomsky se devait de prononcer !

Là, je pense que la dona se trompe pour les raisons que j’avais commencé à expliquer dans « Une mise au point » (Droit et Histoire p. 152 à 172). Vous pouvez, si cela vous intéresse, vous y reporter. D’autant plus qu’en dehors de ce chapitre concernant Chomsky, le livre aborde beaucoup d’autres sujets tout aussi passionnants, et qu’il ne coûte pas cher[1]. Sur le chapitre Chomsky, vous vérifierez que la situation actuelle (2010) avait été plutôt [très] bien prévue. Sauf qu’il faudrait attendre si longtemps !

Mais c’est compter aussi pour négligeable, au point de n’en même pas parler, le fait pourtant indiscutable[2] qu’en dehors d’un retard d’une vingtaine d’année de la diffusion en France de ses travaux linguistiques, Chomsky a subi aussi un retard considérable en ce qui concerne la diffusion en France de ses œuvres politiques (faute d’un meilleur mot).

La diffusion (en 1981) de Économie politique des droits de l’homme T.1 : La “Washington Connection” et le fascisme dans le Tiers monde a été  complètement sabotée ! Et le stock a été finalement détruit par l’éditeur à qui ON avait forcé la main ! Le T.2 : L’Indochine d’après guerre et la reconstruction de l’idéologie impériale, qui devait suivre, n’est jamais paru !

 Or, d’une part ces deux livres auraient été très importants pour aider à comprendre le monde dans lequel nous survivons, et, s’ils avaient connu l’audience qu’ils méritaient, la Dona n’aurait pas pu écrire sans ridicule les absurdités qu’elle a écrites sur les idées qu’elle prête à Chomsky. En particulier n’aurait-elle pas pu lui imputer à charge de répéter, « assortie de toutes les précautions d’usage » ( ?!?, sic, sic, et resic !)[3] les termes du premier amendement de la Constitution…et faire impunément un tel contresens pour parvenir à guillemeter sa pensée politique. Plusieurs œuvres politiques importantes de Chomsky ont été éditées depuis quelques années en France par plusieurs petits éditeurs et ont atteint une diffusion très honorable, et rentable pour ces éditeurs. Je m’en réjouis, pour eux et pour Chomsky, mais d’abord pour les idées que je partage. La diffusion est cependant loin d’atteindre celle qu’on aurait pu espérer si ce livre important avait connu un sort normal.

Il aurait suffi pour cela qu’il consentit, en 1981, à confirmer que la fameuse préface avait été publiée « sans l’accord de l’auteur », qu’il regrettait cette publication ; et qu’il reconnaissait que cette initiative intempestive avait un « effet de sens » déplorable ; et qu’il avait donc eu tort d’encourager ainsi l’entreprise des… faussaires !

À ce prix, sa gloire était assurée en France, où toute l’Intelligentsia aurait célébré son courage, sa fermeté sur les principes, et son ralliement à la voie française vers la liberté d’expression, incarnée par Saint Pierre Vidal-Naquet. Hosannah in excelcis Deo ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux !

Mis à part le déroulement de la carrière de Chomsky, qui, nous l’avons vu, ne préoccupe pas beaucoup ma Dona, ni sur le plan linguistique, ni sur le plan « politique » (faute d’un meilleur mot), puisqu’elle fait l’impasse totale sur ce détail de l’histoire. Trou de mémoire. Or la diffusion de l’œuvre politique me préoccupait. C’est même, de l’œuvre de Chomsky, ce qui me préoccupait le plus.

Elle me préoccupait même tellement que j’avais d’abord cherché, mais en vain, à préserver la diffusion de cette œuvre de l’influence délétère de la réputation exécrable qui m’était faite. Pas pour des raisons de carrière. Ni de celle de Chomsky, ni de celle de ma Dona, ni de la mienne. Elle me préoccupait parce que les idées développées par Chomsky me semblaient potentiellement indispensables à la compréhension de notre monde. Et au-delà de la compréhension (Thèses sur Feuerbach), indispensable à la naissance et à l’organisation d’un mouvement anti-impérialiste et anti-guerre efficace. Cela semble bien constituer pour ma Dona, un péché irrémissible, puisque, nous allons le voir, la carrière de Faurisson, et probablement celle de la Dona, devraient primer sur toute autre considération.

Mais avant d’étudier scrupuleusement ce dernier point, suivons la digression de la Dona dans la comparaison victimaire et dans la martyrologie où elle excelle. Par opposition à Chomsky qui n’aurait subi que des inconvénients légers (d’autant plus légers que sont néantisés par l’opération du Saint Esprit les inconvénients principaux) « le professeur français, lui, beurré des deux cotés de sa biscotte, se voyait privé d’amphi à vie et ostracisé par 100% de ses confrères ! »

Concédons, in limine litis, qu’il est vrai que les principaux désagréments qui furent réservés à Faurisson ont été indiscutablement évités à Chomsky. Faut-il s’en plaindre ou s’en réjouir ?

C’est une bonne question. Pour ma part je me réjouis sans aucune restriction que ces désagréments aient été épargnés à Donatella Maï. Bien que je ne la connaisse pas, je peux justement supposer que si de tels désagréments lui étaient arrivés, je la connaîtrais. Mais si l’on entre dans cette discipline particulière qu’est la martyrologie, pourquoi ne pas évoquer aussi le sort de Serge Thion, également universitaire, Docteur de troisième cycle, plus sévèrement sanctionné dans sa carrière au CNRS, et sa retraite, que Faurisson, qui n’a été que placardisé par Lionel Jospin dans une sinécure à l’enseignement par correspondance pendant les dernières années de sa carrière universitaire. Ce qui lui a permis de se consacrer à plein temps aux chambres à coucher dehors. Il est vrai que Thion a aussi su plus habilement éviter la persécution judiciaire inutile, persuadé qu’il était, lui, que « ce n’était pas là [devant les tribunaux] que ça se passait. Trou de mémoire ? La Dona aurait-elle une dent contre lui ?

Et pourquoi ne pas évoquer les sanctions administrativement plus sévères et existentiellement beaucoup plus dévastatrices infligées à Vincent Reynouard, Michel Adam, Jean-Louis Berger où Bernard Notin, qui lui, a vu sa carrière brisée pour moins que rien. Et sur le plan judiciaire George Theil.

Et mon propre cas ? Comme « éditeur », j’ai eu à subir les principaux procès de Faurisson en tant qu’inculpé principal, Faurisson n’étant que complice ! J’ai subi les mêmes poursuites judiciaires, et un nombre certain d’autres, toujours en tant qu’éditeur, de Pierre Marais, de Roger Garaudy par exemple. Plus des procès de corneculs particulièrement éprouvants, en tant qu’éditeur de Bernard Lazare. Mais qui m’ont permis de réaffirmer des principes. Plus des procès particulièrement tordus en tant qu’éditeur des Annales d’Histoire Révisionniste, plus je ne sais plus combien de tracts et de brochures, puisque je n’ai jamais refusé ma signature et mon adresse ! Même quand j’avais plusieurs sursis de six mois en suspens. D’ailleurs j’ai un palmarès judiciaire plus étoffé que celui du Professeur ! y compris 120 jours amende, ce qui correspond, avec les remises de peine automatiques, à soixante jours de prison ferme ! Que je n’ai toujours pas accompli !

Mais ma fierté tient surtout au fait qu’aucun de mes procès n’ait été provoqué inutilement et inconsidérément, pour la gloriole ou pour d’obscures pulsions…

Sur le plan de la sacro-sainte carrière, c’est à vingt ans que j’avais décidé d’y renoncer définitivement ! Donc pas de problème. Mais l’histoire se doit quand même d’enregistrer qu’après la démission volontaire de mon emploi pour pouvoir faire face à la situation, et voler au secours de Faurisson, j’ai été chassé de la fonction de directeur de collection aux éditions de la Différence, et aux éditions Albin-Michel, puis que j’ai été contraint de liquider la deuxième librairie La Vieille Taupe, que j’avais fondée au 12, rue d’Ulm, Paris 5°. Et actuellement j’ai à peu près 600,00 Euros de retraite mensuelle et je ne perds pas mon temps à compter les shekels. Ni les miens ni ceux des autres…

Dieu, aux petits oiseaux apporte la pâture.

Une fois pour toutes, je ne me plains pas. J’ai fait ce que j’avais à faire parce que j’avais envie de le faire, sinon je ne l’aurais pas fait ! Je n’ai jamais eu le choix. Il est très facile d’éviter les emmerdes… En ne faisant rien ! Mais moi je ne peux pas ne pas faire ce qu’il faut faire ! Si je n’avais pas fait ce que j’ai fait, je serais probablement mort, d’un cancer, d’un ulcère, d’une grave dépression, d’un accident quelconque, ou que sais-je encore.

Ceci pour en finir une fois pour toutes avec le dolorisme et l’évocation des souffrances comme argument dans une controverse ! Ce sont deux ordres de chose différents ! Mais ce qui est puant c’est d’insinuer par un artifice rhétorique que Chomsky en serait d’une quelconque manière responsable.

Je viens, au moment où j’écrivais, d’apprendre que le professeur Dariusz Ratajczak avait été retrouvé mort dans des conditions particulièrement horribles et émouvantes. Cela devrait-il être rajouté à la colonne débit du compte Chomsky dans le grand livre que tient Donatella Maï ? Je préfère faire confiance à Dieu pour tenir le grand livre des comptes ! Il est moins vindicatif, d’après son propre fils.

 « Une époque a les penseurs qu’elle mérite ! La nôtre est dans les choux, piteuse, larmoyante, déglinguée. Pour en sortir, il serait bienvenu que nous commencions par nous débarrasser, une fois pour toutes, de ces philosophes en caramel mou, qui se réfugient lâchement derrière la liberté d’expression pour éviter de parler de la tranchante vérité historique – celle qui, justement, nous rendra libre !

Chomsky ? Non merci ! Bon retour à Boston – et rideau ! »

Relisez, s’il vous plait !

La citation comporte trois phrases. La première phrase : soit. La deuxième phrase : soit.

Encore que l’on puisse tirer de ces apophtegmes des conclusions inattendues auxquelles n’avait probablement pas pensé la Dona.

Mais il arrive aussi que la pensée d’un auteur se perde, s’oublie, et qu’elle ne soit comprise que beaucoup plus tard. Dans ce cas, l’époque a bien eu un penseur qu’elle ne méritait pas ! Elle ne l’a pas reconnu (Rassinier par exemple, ou même Platon, République 415 c6-d5. cité dans BTVT n°23 p.25). Mais elle a reconnu les penseurs qu’elle méritait (Sartre, B.-H. L., Finkielkraut, par exemple).

C’est probablement ce qu’a voulu dire la Dona. Et nous voulons bien la suivre. Quant à notre époque, « elle est dans les choux, piteuse, larmoyante, déglinguée ». C’est bien vrai. On devine la suite du raisonnement. Chomsky est un penseur reconnu par l’époque, la preuve : il est médiatisé. Par conséquent Chomsky est dans les choux, piteux, larmoyant, déglingué. C.Q.F.D.

La démonstration est parfaite.

D’ailleurs en plus, le siècle est Juif. C’est ce que démontre Yuri Sletzkine dans un livre qui vient de paraître aux éditions de La Découverte[4], c’est dire si c’est sérieux. C’est aussi ce qu’avaient voulu montrer Jacques Derogy et Hesi Carmel, mais avec moins d’ampleur, dans leur livre Le Siècle d’Israël. Librairie Arthème Fayard, Paris 1994. Et Chomsky est Juif.

Donc on peut dire maintenant, puisque le livre Le Siècle juif est paru chez un éditeur de gauche au-dessus de tout soupçon, ce que tout le monde sait et peut constater en ouvrant les yeux :

« L’époque juive est dans les choux, piteuse, larmoyante, déglinguée. »

Ce qui était naguère encore indicible sans déclencher les foudres de la LIC(R)A est maintenant dicible. Vous pouvez, si c’est justement ce que vous pensez, faire des affichettes, avec cette phrase, et vous pouvez signer « La Vieille Taupe ». Rajouter mon adresse si vous avez peur de mettre la vôtre. Mais ce n’est pas nécessaire. La LIC(R)A, la Gendarmerie et la Police la connaissent. Et j’aSSumerai.

Et retenez la conclusion, elle mérite d’être encadrée :

 

L’époque juive est dans les choux, piteuse, larmoyante, déglinguée

 

Mais qu’en est-il de Chomsky, qui est juif. Et peux-t-on dire qu’il est dans les choux… et que sa pensée est piteuse, larmoyante, déglinguée ?

Avançons progressivement.

Et venons en à la troisième phrase. Chomsky est évidemment ce « philosophe en caramel mou » dont il suffirait de se débarrasser pour entrer dans le Royaume… sinon de Shambala, du moins dans celui de ma Dona, qui ne serait pas celui de la liberté d’expression !

Seulement voilà : Chomsky n’est pas un philosophe !

D’ailleurs la Dona l’a constaté à la fin de son premier chapitre pour le mettre à son débit : « Curieusement tenue pour fulminante par d’aucuns, elle [sa pensée] ne lui permet pas, de toute évidence, de monter sur un ring en compagnie de Platon ou de Heidegger »

Certes . Il n’y a pas de philosophie dans l’œuvre de Chomsky ! Et sa pensée (du moins ce que j’en connais) n’est pas « fulminante ». Elle se tient toujours au ras des pâquerettes. C’est sa force. C’est ce qui m’avait impressionné quand j’avais décidé de publier Économie politique des droits de l’homme, en 1979-1981. Il analyse les faits. Et il oppose les faits aux illusions, aux justifications, aux idéologies, aux leurres de toutes sortes. Il lui arrive à cet égard d’utiliser les mêmes formules que Faurisson ! C’est une constante de sa part d’opposer la vérité matérielle des faits aux élucubrations bâties autour des faits par les idéologues et les philosophes, qu’il juge « fumeux ». Il croit en l’objectivité. Comme Faurisson !

Pour réfuter Chomsky il faut et il suffit de prendre ses énoncés et de montrer qu’ils sont faux. Tout comme pour Faurisson d’ailleurs. Je ne lui connais pas d’énoncé philosophique, ou politique, ou idéologique d’ordre systématique ou métaphysique. Il se contente de dire et de prouver : là le Pouvoir ment, et de montrer pourquoi et comment les intellectuels s’y prennent pour lui servir la soupe en échange de la leur.

Il est donc absurde de le qualifier de « philosophe »  à la fin du texte, après l’avoir moqué de ne pas l’être au début. Et si c’est à son débit de ne pas l’être, pourquoi Faurisson aurait-il, lui, le droit de ne pas l’être ! La prestation de Donatella a cette particularité vraiment remarquable de ne réfuter aucun énoncé de Chomsky ! Mais c’est justement parce que la LIC(R)A, et consorts, n’étaient parvenus à réfuter aucun énoncé faurissonien que la Vieille Taupe avait acquis la conviction qu’on n’était pas prêt d’en finir avec Faurisson.

Même motif, même punition : on n’est pas prêt d’en finir avec Chomsky !

On a vu ce qu’il était en caramel mou. Exit le caramel avec le philosophe !

Continuons. Puisque Chomsky a été le seul à se réfugier derrière la liberté d’expression, c’est donc qu’il a été  lâche ! Il a même été le seul lâche puisque personne d’autre que lui n’a eu cette lâcheté-là ! Soit. C’est un raisonnement d’intellectuel probablement. De gauche ou de droite ? On ne s’y reconnaît plus.

Pourtant parmi les légers désagréments rencontrés par le lâche à la suite de son acte de lâcheté, en dehors de sa carrière en France, il y a aussi les campagnes que le lâche a subi aux États-Unis. Nouveau trou de mémoire. En plus de ce qui peut-être documenté par les traces dans les médiats, et c’est déjà beaucoup, Chomsky a été en butte à la vindicte de différents lobbies. Celui des reconstructeurs de l’idéologie impériale américaine. Ce lobby est puissant et fait synergie avec les autres que Donatella n’est pas suspectée de minimiser : le lobby sioniste et le lobby juif shoahtique non sioniste, et le lobby shoahtique non juif. Ça fait du monde ! Au surplus, pendant trente ans, il n’a pu aller nulle part – nulle part – ni faire quoi que se soit, sans que d’une façon ou de l’autre la question Faurisson ne lui soit posée ! Ou ne lui soit pas posée, ce qui était une autre manière d’être présente. Et ses proches, ses très proches ? – Aussi !

C’est ça le propre d’un Tabou ! Si c’était pas ça, ça s’rait pas un Tabou !

Il fallait donc accepter toute affaire cessante de faurissonner du soir au matin et du matin au soir, ou…

Ou essayer de s’en tenir à tout prix à une ligne Maginot imprenable[5]

…Qui se trouvait être celle qui avait été définie, puis convenue dès le départ, avec la Vieille Taupe.

Comme par hasard, probablement !

Faurisson pour sa part n’a jamais voulu s’intéresser en quoi que ce soit à ce curieux animal. Il avait bien fait un effort, tout au début de notre rencontre, en acceptant de lire les Mémoires de Victor Serge, Mais en refusant d’en parler plus avant… Puis en rencontrant Dominique Blanc et quelques autres de la Guerre Sociale, qui tenaient réunion dans les locaux de la Libre Pensée, au 12, rue des Fossés St Jacques, précisément un jour où Faurisson était passé au 16 de la même rue. La greffe n’avait pas pris. Ce qui n’avait pas empêché la Vieille Taupe et la Guerre Sociale de continuer à se défoncer sans compter pour Faurisson. Toujours est-il que Faurisson n’était pas et n’a jamais été partie prenante à l’accord passé entre Chomsky et la Vieille Taupe.

Ce n’était d’ailleurs pas à proprement parler un accord, qui s’établit après que chaque partie a négocié le bout de gras. Cela aurait été impossible. Il faut bien le dire, en cette affaire, selon les critères du monde où nous vivons, Chomsky donnait tout, et la Vieille Taupe RIEN, que des emmerdes…

C’était donc, non pas un accord du type de ceux qui se négocient en ce bas monde, c’était la simple constatation que nous partagions les mêmes principes. Mais c’était aussi la réaffirmation inattendue d’un principe qui semble dépasser la comprenette des intellectuels p(h)arisiens : les principes sont faits pour être appliqués ! Sinon ils ne servent à RIEN !

– « Mais non Guillaume ! Vous déconnez !

Tient ! C’est Wilhelm Stein qui la ramène. Écoutons-le :

– « Dans la vie, rien ne sert jamais à rien. Les principes servent à quelque chose ! Surtout quand ils ne sont pas appliqués. Ils servent alors à tromper et à manipuler le peuple ! C’est en cela qu’ils sont bien nécessaires au Pouvoir. Ils sont nécessaires, indispensables, à la « fabrique du consentement ». C’est justement le titre d’un livre de Noam Chomsky et d’Edward Herman, que vous n’avez même pas lu. Vous vous contentez de vos souvenirs parce que vous avez lu, plutôt trois fois qu’une, les deux tomes que vous deviez éditer. Et aujourd’hui vous vous contentez des DVD que vous avez vus récemment à la Main d’or, grâce à Daniel Mermet ! C’est décidément Vienet qui avait raison, vous êtes « le libraire le plus inculte de Paris ». Sauf que vous n’êtes plus libraire, mais vous restez inculte ! C’est encore une fois Faurisson qui a Raison : Vous êtes paresseux ! Que faites-vous toute la sainte journée ? Même votre femme dit que vous n’avez pas tondu la pelouse, ni arrosé les tomates, ni désherbé l’allée, ni cueilli les cerises du bon coté, ni cueilli les groseilles, ni…nini, ni Véronique ! ni Maria »

– « Principalement ? Je me promène ! »

Mais Faurisson donc, tout en mesurant le cadeau sans contrepartie que lui faisait Chomsky, par l’intermédiaire de la Vieille Taupe, persistait à penser que, même si elle était humainement compréhensible, l’invocation du principe de la liberté d’expression n’était en définitive qu’une échappatoire « pour éviter de parler de la tranchante vérité historique – celle qui justement, nous rendra libres ! » Ces 15 derniers mots (5+1=6) ici entre guillemets terminent, juste avant la « formule de politesse », l’article de Donatella. Je pense que ces 15 mots expriment ce qu’était la pensée du Professeur Faurisson. Et ce, telle qu’en elle-même, elle est demeurée.

Par contre jamais Faurisson n’aurait eu la balourdise qui semble appartenir en propre à sa Dona, de qualifier de « lâcheté » ce qui demeure pour lui une échappatoire. Nous allons maintenant discuter en eux-mêmes ces quinze mots, qui doivent bien exprimer la pensée de 96% des révisionnistes. Mais pour pouvoir étudier ces 15 mots honnêtement, et dire notre désaccord, nous allons préalablement liquider l’économie politique de ces quinze mots dans le cadre de l’article de Donatella Maï publié par Rivarol. En voulant bien considérer comme au moins probable que ces mots n’expriment pas la pensée du Professeur Faurisson, du moins dans le contexte de l’article donatellien publié par Rivarol. Car dans ce cadre-là ils n’ont aucun sens. Ils s’autodétruisent.

En effet. La tranchante vérité historique nous rendra libre ! Tel est le vœux de la Dona. Cette vérité « tranchante », c’est, n’en doutons pas, celle pour laquelle la Vieille Taupe se dévoue corps et âme depuis trente ans : le caractère imaginaire de la magique chambre à gaz. Je pense que Faufau accepterait cette formulation, même s’il préférerait sans doute tout simplement « l’inexistence des chambres… » ou peut-être même « le mensonge des chambres… ».

Ces chambres dans les camps allemands, dont on devrait pouvoir discuter de l’existence, ou non, pendant la guerre, pour arriver si possible à une certitude commune universelle, servent en tout cas depuis la fin de la guerre à opprimer, à culpabiliser, et même, chose incroyable à dire, à supprimer la liberté d’opinion, la liberté d’expression, donc la liberté de penser ! La loi Gayssot est la trace et la preuve indélébiles de cette disgrâce. On est obligé d’y croire. Pas par la persuasion mais par la loi !

La « tranchante » vérité historique ferait cesser cette situation, telle est la conviction commune de Donatella et de Faurisson (bis repetita) qui sont persuadés d’avoir « prouvé ». Nous partageons cette deuxième conviction. Pas la précédente.

Mais de toute façon le texte de Donatella apporte, lui, la preuve qu’il n’en résulterait aucun avantage, même pour la pauvre vérité historique ! Mis à part l’inexistence des chambres, qui fonctionneraient alors comme un nouveau dogme autour duquel s’organiserait de nouvelles structures de pouvoir et les habituelles palinodies de la comédie humaine.

Certes Israël qui perdrait sa principale arme de propagande, et le sionisme, aurait du souci à se faire…, du moins juste le temps qu’il faudrait pour trouver autre chose. Et cet autre chose pourrait être la nécessité de la guerre contre le « fanatisme musulman ». C’est d’ailleurs quelque chose que peu soupçonnent encore, mais… Il existe en Israël ceux pour qui l’avenir et la survie d’Israël reposent plus sur la disposition de l’arme atomique, des F15… enfin sur la force, le  « droit de conquête », et les valeurs « viriles ». Pour eux l’idéologie droit-de-l’hommiste issue de la shoahmania est devenue plus gênante qu’autre chose. Ils veulent bien s’en débarrasser !!! Oui, c’est comme ça ! Il y a des sionistes révisionnistes ! Pas des sionistes révisionnistes au sens Jabotinsky ou autre. Vous avez bien lu ! (Ça c’est facile) Et même compris. (C’est plus rare !) Il y a des sionistes, « révisionnistes » au sens moderne. Des sionistes qui savent la nature imaginaire des chambres !

Mais en ce qui concerne plus généralement le respect de la vérité historique, de règles élémentaires de documentation, de vérification, de confrontation des différents points de vue, dont j’avais pensé qu’il constituerait un avantage collatéral de la percée du révisionnisme… Rideau !

Je n’avais pas imaginé cela dans mes cauchemars. Il est vrai que je ne fais pas de cauchemar et que je dors très bien. Mais je ne l’avais pas imaginé non plus dans mes rêves éveillés. Qu’un révisionniste puisse avoir l’impudence, la schutzpah, la youtrecuidance, non seulement de traiter de lâche le seul qui ne l’ait pas été, mais de falsifier point par point toute l’histoire du révisionnisme dans ses moments cruciaux ! J’en suis resté pantois ! Abasourdi ! Je n’aurai pas cru la chose possible venant de notre camp et de Rivarol ! Et pourtant…

Mais ce qui m’épate le plus c’est que la falsification de la vérité, indépendamment des interprétations, qui sont libres, ait atteint un niveau tel qu’elle me semble avoir un but stratégique : démolir Chomsky et…la Vieille Taupe, et… l’orientation constante (vérifiable) qu’elle a toujours imprimé à son activité. En deux mots faire passer Chomsky et la Vieille Taupe dans le trou de mémoire . Et c’est justement ce qui présenterait le plus grand intérêt pour… Mais pour qui ! Bonne question.

Pourtant quelque chose ne colle pas ; quelque chose m’échappe.

C’est comme pour le 9/11. Autant il faut bien constater qu’il n’y a pas eu d’avion sur le Pentagone et, de fil en aiguille, que la version officielle du 9/11 de tient pas debout, autant il est très difficile d’imaginer ce qui a bien pu se passer… Et faut-il se méfier de certaines « explications » complotistes naïves qui ne sont que l’occasion données par les circonstances pour faire sortir du puits les « logiciels » qui formataient le cerveau des uns ou des autres « analystes » déjà avant la survenue du 9/11/2001. Sur cette question du 9/11, là aussi j’ai découvert à l’audition de « l’émission Taddei » que la position de Chomchom était peut-être plus nuancée que je ne l’avais craint d’après ce que l’on m’avait dit. Mais laissons cela pour le moment pour nous limiter à la question suivante : Donatella analyse le refus de Chomsky d’adhérer à la thèse qu’exprime le courant « Re-Open 9/11 » (Rouvrir [l’enquête sur] le 11 septembre) comme la manifestation d’une compromission judaïque envers l’Empire USraélien et le condamne pour cela. Or… le Professeur Faurisson s’est lui-même toujours opposé, mais beaucoup plus méchamment, à ces thèses-là, au point d’inhiber dans son entourage toute tentative de réflexion sur ce sujet, alors que la Vieille Taupe soutenait, elle, que la chute [de la version officielle] du 9/11 précéderait de peu la chute des camera.

Pourquoi ce qui est imputé à crime à Chomsky, et preuve de sa collusion USraélienne, ne le serait-il pas à Faurisson ? Au surplus mon petit doigt me dit que dans son livre sur le 9/11, dont j’ai découvert l’existence à la vue différée (je n’ai pas la télé) de la susdite émission chez Frédéric Taddei, que Chomsky doit probablement dans son livre distiller sur l’Empire USraélien et le N.O.M., suffisamment d’informations pour démentir l’interprétation donatellienne. Et alors même que, pour en rajouter une deuxième louche, on ne voit pas bien ce qu’aurait à reprocher à la démocratie américaine le prof., demeurerait-elle tout aussi impérialiste et dominatrice, simplement si elle adoptait le dogme de l’inexistence…Je me souviens lorsque Faurisson s’était rendu la première fois  à une conférence de l’I.H.R. à Los Angeles. Il en avait profité pour faire aux États-Unis des recherches dans différentes Universités, pénitenciers et autres lieux. Il était revenu enthousiaste de la démocratie américaine, de l’organisation, de l’accessibilité des documents, de l’accessibilité des autorités. Enfin, il fondait de grands espoirs (il a déchanté). Il ne parvenait pas à cacher, à son retour, que plus personne ne lui paraissait à la hauteur. Dont la VT. Au point que sa sœur, qui s’était dévouée corps et âme avec la VT pour la cause du Professeur quand il avait fallu aller au charbon, m’avait dit à l’époque (verbatim) : « Mais alors on est quoi, nous, dans tout ça ? »

Donc, quel est le « nous » que la « tranchante » vérité historique rendra libre ? Pas la VT, elle ferait même mieux de numéroter ses abattis si elle veut pouvoir reconstituer quelque chose d’elle-même, ayant un rapport avec la vérité historique, après être passée par la moulinette du trou de mémoire donatellien. On ne lui cherchera certes plus de noises sur les chambres, mais pour tout le reste, elle peut s’attendre à déguster !

Ce n’est pas nom plus la pauvre humanité, ce « nous » !

La Vieille Taupe avait toujours soutenu bec et ongle que, parmi les victime de ce mythe (le Professeur préférerait : mensonge) historique, il fallait compter les juifs eux-mêmes ! Certes la VT n’était pas née de la dernière pluie. Quand elle soutenait cette position, ce n’était pas sans savoir combien le lobby en profitait, à la grande satisfaction de la plupart des Juifs. D’ailleurs, même si il y a mis le temps (voir Droit et Histoire1, qui n’a pas augmenté, non plus que Une Échappatoire), au procès Zündel à Toronto, Faurisson avait solennellement prononcé une version modifiée de la fameuse phrase de 60 mots, qui incluait cette fois les jeunes générations juives parmi les victimes non principales[6].

Donc ce « nous » que la vérité historique rendra libre, exclut la Vieille Taupe et les Juifs !

Il n’est pas nécessaire d’être très malin pour supposer que dans ce cas la motivation de la Vieille Taupe et la motivation des Juifs pour hâter la venue de cette tranchante vérité pourrait en être diminuée ! Par conséquent, chaque fois que l’on adopte dans les faits, dans la pratique, une orientation antiVT, 1°/ on démotive la VT, et la partie la plus dynamique du révisionnisme ; 2°/ on facilite la propagande judaïque et ses poncifs les mieux rodés, donc on facilite le travail des censeurs ; 3°/ on ne facilite pas, c’est un euphémisme, le ralliement à la défense de la vérité la petite minorité des Juifs qui en seraient susceptibles, et pourraient donner l’exemple. Pourtant leur rôle est stratégiquement décisif pour casser ainsi le principal ressort de la justification des censeurs : la menace de « l’antisémitisme » ; 4°/ on dissuade tous ceux qui, sans avoir d’opinion bien ferme sur le sujet caméral comprennent néanmoins les avantages sociétaux de la liberté d’expression ; 5°/ on décourage enfin ceux qui espèrent que la percée du révisionnisme conduise à autre chose qu’au remplacement d’une bande d’arrivistes par une autre bande d’arrivistes, tout aussi falsificateurs que ceux qu’ils remplacent ! (qui avaient pourtant placé haut la barre de Raymond).

Au lieu que les juifs risquent d’être sensibles au sirènes du lobby, qui n’ont de cesse de leur vuvuzéler que les goyim ont l’extermination des Juifs dans le sang et que ça les reprendra tôt ou tard…, aux Juifs de se faire exterminer, et aux goyim de vouloir les exterminer. Et bien sûr qu’il n’y a pas d’autre protection possible que de soutenir le vaillant petit État créé pour pouvoir faire face à toutes les  éventualités. Et qui a, justement en ce moment, fort besoin de reconstituer ce mythe fondateur et cette « prévision » potentiellement autoréalisatrice.

Autrement dit, selon la cohérence de ses activités et des « signes » qu’il lance, le mouvement réviso recrute plus ou moins. Plus ou moins de disciples, plus ou moins d’activistes, et des disciples et des activistes de différentes natures et qualités. Compris Madame Michu ? D’où l’importance décisive, cruciale, de la tactique et de la stratégie. L’article de Donatella en fournit la preuve, par l’absurde.

L’article est clairement la répudiation de l’orientation de la Vieille Taupe, qui avait obtenu notamment la préface de Chomsky. Et beaucoup d’autres ralliements aussi. Il retarde le dénouement !

La Vieille Taupe ! Combien de divisions ?

L’article « révisionniste » de Donatella, publié par Rivarol en 2010 ne pourrait tout simplement pas exister si Faurisson avait compté sur Rivarol plutôt que sur la Vieille Taupe en 1978. Il annonce une nouvelle stratégie de certains adeptes du révisionnisme restreint, irréductiblement opposés au révisionnisme généralisé.

Je nomme « révisionnisme restreint » la négation de la chambre. Elle est de toute façon usée jusqu’à la corde, coûte de plus en plus cher à faire fonctionner et risque de rendre l’âme d’un jour à l’autre.  La conscience universelle, qui n’existe pas non plus, a fini par se lasser de l’usage abusif qui en était fait, et trouve la ficelle un peu grosse. Comme l’avait annoncé la VT, les chambres ont en commun avec les piles « Wonder » de ne s’user que si l’on s’en sert.

Il est vrai qu’elles se sont usées beaucoup plus parce qu’on s’en est trop servi, que grâce au Professeur Faurisson et à l’excellence de ses travaux historiques. Cela c’est la réalité. C’est comme cela que ça fonctionne. Toute la question réside donc dans l’articulation de la critique pratique et de la critique théorique. C’est le principal problème auquel nos Sages consacrent leur réflexion.

Je nomme « révisionnisme généralisé » l’application universelle des règles de la critique à tous les sujets possibles et imaginables,…et même aux autres ! Le premier pas, et le plus difficile, consiste à accepter de s’appliquer à soi-même, et à ses propres croyances, les méthodes et les principes de la critique révisionniste. Or les méthodes et les principes de la critique révisionniste n’existent pas en tant que tels. Ce sont tout simplement les principes et les méthodes de la critique.

Mais , je le répète, le plus difficile c’est de se les appliquer à soi-même, à ses propres croyances, à ses propres modes de raisonnement, au formatage de son propre cerveau, à la reconnaissance de ses propres pulsions. Notez bien que tout le monde sait tout ça depuis toujours[7]. La Fontaine en a fait une fable. Donc en attendant une application pratique, le préalable consiste à accepter sans restriction que s’expriment les critiques que les autres formulent à notre égard !

Justifiées ces critiques ? Notre Pouvoir, s’il existe, risque d’en pâtir, mais la collectivité en profitera.

Injustifiées ces critiques ? Il sera plus facile de les réfuter. Mieux vaut qu’elles s’expriment plutôt qu’elles ne restent ignorées puisqu’elles expriment alors des conflits sous-jacents… Dans tous les cas : refus de la censure qui est la manière spécifique au Pouvoir d’exercer sa critique et d’empêcher la réciproque. Pour être bref : refus de transformer quelque vérité que ce soit en Dogme. Refus d’imposer, même « démontrée », la vérité par la violence, ou simplement la pression.

On voit donc le rapport qu’entretient le principe si mal compris de la liberté d’expression, avec le révisionnisme généralisé. Et en quoi le révisionnisme restreint s’oppose au révisionnisme généralisé. C’est tout l’intérêt du texte de Donatella d’en apporter la démonstration par l’absurde puisqu’elle appelle de ses vœux la « tranchante vérité historique » au terme d’un article qui n’applique aucune des méthodes et aucun des principes appliqués dans la mêlée, par Faurisson, et d’autres révisionnistes, dans le  cours de leur lutte. Au surplus cet article falsifie outrageusement l’histoire réelle du révisionnisme historique.

La « tranchante vérité historique » n’a donc rien tranché du tout !

 

Reste à revenir sur la « digression pédagogique » placée au début de ce texte. Ce n’était pas par hasard. Le principe même de la liberté d’expression est une escroquerie. Il est même, de façon caricaturale, symbolique de ce « retournement » où « les choses semblent marcher sur la tête », puisque les pires ennemis de la liberté d’expression ne se gênent même pas pour la réclamer à cors et à cris…

… Jusqu’au moment où ils auront les moyens d’en priver leurs adversaires.

Faurisson avait sans doute bien compris ça.

Mais il n’avait voulu comprendre que ça, semble-t-il. Même quand il y aurait eu beaucoup d’autres choses à comprendre. En particulier que ce n’est pas parce que le principe est généralement une tartufferie pour les tartuffes que le principe est mauvais. Et par quel principe le remplacer ? On vient de voir ce que donne la « tranchante vérité historique » chez Donatella !

Mais non ! Ce n’est pas tout ! Loin de là !

C’est l’idée même que la vérité historique pourrait être « tranchante » qui mérite d’être interrogée. Réfléchissez ! Cette idée, à elle seule, suppose tout simplement que ce soit le passé, que les historiens se chargent d’exhumer, qui continuerait à déterminer l’avenir, et… désignerait les têtes qui méritent d’être tranchées ! On conçoit dans ces conditions que la recherche historique devienne un enjeu politique majeur et qu’il soit parfaitement vain de demander aux Pouvoirs de laisser libres les chercheurs. Ensuite cette idée réintroduit par la fenêtre le fameux « sens de l’histoire » avec lequel les « marxistes » nous avaient bassinés au siècle dernier. Ce sens de l’histoire, auquel tient tant Élie Barnavi (Voir La Vieille Taupe n °12 p. 144) n’est que le recyclage de conceptions de théologie judaïques traditionnelles.

Et si au contraire on laissait les morts enterrer les morts ! Si on laissait les chercheurs chercher, et si parallèlement on proclamait le droit de savoir et le droit de ne pas savoir ; le droit de croire et de ne pas croire ; le droit au travail et le droit à la paresse (dès lors qu’on assure, et qu’on ne profite pas du travail des autres). Et si les relations politiques, sociales, économiques, n’étaient pas dominées par le passé… mais par l’avenir ! Si au lieu de penser à des réparations on pensait à des projets !

Mais je sors ici du sujet d’aujourd’hui.

On en était à la « tranchante vérité ». J’ai fait un rapprochement au paragraphe précédent peut-être un peu abusif en évoquant des têtes « tranchées ». Abusif ou pas ? Je suis bien sûr que Donatella protesterait qu’elle n’avait l’intention de trancher aucune tête. Je sais aussi que c’est ce qu’elle dirait, que cela soit vrai ou pas ! D’ailleurs ça ne dépend pas d’elle. Ni de Faurisson !

Les « philosophes » inspirateurs de la révolution française, ne réclamaient-ils pas l’abolition de la peine de mort ! Or la charge contre Chomsky qui néantise la Vieille Taupe et ceux grâce auxquels ont été franchies les étapes précédentes au nom d’un radicalisme révisionniste affirmé, ressemble beaucoup au processus « révolutionnaire » de radicalisation à l’œuvre dans la révolution française. Non pas que la Dona s’inspire de Robespierre, mais… Ce sont les hommes qui font l’histoire, mais ils ne savent généralement pas l’histoire qu’ils font. Les bolcheviks russes aussi réclamaient l’abolition de la peine de mort. Plus près de nous la Résistance, arrivée au Pouvoir, bien incapable de réaliser les espoirs que certains avaient placés en elle, substitua à ses promesses un programme plus facile à réaliser : l’épuration !

Autrement dit, quand un Pouvoir est confronté à la croissance des difficultés qu’il rencontre, et qu’il ne sait pas les résoudre, sa première réaction est de trouver un bouc émissaire, intérieur ou extérieur, selon les circonstances. Et il trouvera des historiens pour fabriquer l’histoire dont il a besoin.

Aucune déclaration de principe n’est capable à elle seule d’empêcher la dégénérescence et l’involution d’un mouvement, fût-il généreux au départ. Mais puisque le risque existe, dans tout mouvement, d’être dépassé par une logique et des forces qui excèdent les intentions ou les désirs des initiateurs, et même parviennent à le transformer en son contraire, la question de la censure et l’affirmation du principe absolu de la liberté d’expression prend alors toute son importance stratégique.

Il faut commencer par ne pas faciliter le travail des héritiers abusifs.

Non pas qu’une affirmation de principe suffise à garantir l’avenir. On vient de le voir.

De toute façon jamais une déclaration de principe n’a garanti quoi que ce soit.

Mais le rejet liminaire du principe lui-même a de quoi susciter toutes les craintes, et n’annonce rien de bon, particulièrement dans notre Affaire. Un exemple concret : si Faurisson avait, fût-ce du bout des lèvres, officiellement adhéré à ce principe défendu par la VT et à l’application duquel il doit… beaucoup, la Dona inconnue,  dont nous venons de voir qu’elle va bien au-delà des positions de Faurisson, n’aurait déjà pas pu écrire ce qu’elle a écrit ni lancer ce pavé de l’ours à Faurisson et, du fait même au révisionnisme tout entier. Ce comportement retarde d’autant la reconnaissance du fait que le révisionnisme a déjà irrémédiablement gagné la partie (voir BCVT.n° 18).

L’hypothèque de l’ours étant levée, il nous reste à étudier en elle-même la position de Faurisson. Nous avons vu ci-dessus qu’elle me semble correctement et valablement exprimée en 15 mots, précédés d’un mot en caractère gras, qui se trouve être, par pur hasard, le titre du pénultième livre de la collection « Le Puits et le Pendule », dont l’ultime est l’homélie révisionniste prononcée par Benoît XVI en la Basilique Saint Pierre de Rome, pour la Pentecôte 2009. Quel est l’antépénultième ?

 

 

La liberté d’expression :

   

Une Échappatoire « pour éviter de parler de la tranchante vérité historique – celle qui justement, nous rendra libres ! »

Telle serait donc la thèse de Faurisson.

 

Thèse de la Vieille Taupe :

1°/ Aucune vérité historique ne libérera personne si elle n’est associée au respect intransigeant de la liberté d’expression de tous.

2°/ En se départant de cette orientation, qui était celle de Paul Rassinier, Faurisson a retardé d’autant le redémarrage de la pensée progressif qui aurait permis que l’évidence sorte enfin du puits, et aurait permis de proclamer partout : « Faurisson a raison ». Chose impossible tant qu’il n’aura pas (mis un T au médiats)  et reconnu que la vérité est en marche sur ses deux jambes.

3°/ C’est justement la reconnaissance de la valeur des travaux de Rassinier et de Faurisson qui devrait être l’occasion d’assurer à l’humanité le bénéfice collatéral de la reconnaissance de la nécessité de la liberté d’expression.

 

(à suivre)

 

Pour préparer la suite de ma démonstration et des réflexions et révélations à l’occasion de la visite de Noam Chomsky à Paris, je demande à mes lecteurs de mettre à profit cette interruption pour méditer sur deux courts passages de ses déclarations à l’émission « Ce soir ou jamais » de Frédéric Taddei :

Premier passage :

« Il faut avoir la sincérité de voir le monde comme il est, y compris nos propres comportements. Dans ce livre, en fait, je n’ai pas parlé de ça parce que je me suis rendu compte que ce niveau de sincérité dépasse tellement ce que la culture occidentale peut accepter que ça ne valait pas la peine de le dire. Les gens n’accepteraient pas.

Deuxième passage :

« Souvent on signe la liberté d’expression pour des gens qui sont peu ragoûtants, des gens qui nient la liberté d’expression. Ce sont des gens qui sont intolérants et intolérables. Évidemment on ne va pas signer de pétition pour ces gens-là ».

 

                          Les 28-29-30 juin 2010

 

En la St Irénée selon les deux calendriers affichés en la salle du Conseil.

En la Sts Pierre et Paul selon les deux calendriers

En la Communion de St Paul selon le calendrier du Bon Conseil, et la St Martial selon les deux calendriers

Ultimes révisions le 1er juillet 2010, jour du précieux sang de N.S.J.C. selon le calendrier du Bon Conseil et la St Thierry selon celui des pompiers (18) de Beaune la Rolande.

 

Pierre Guillaume                                                        Nihil obstat. Wilhelm Stein

 

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[1] 15,00 Euros franco de port à l’ordre de Pierre Guillaume ou de La Vieille Taupe, 17, rue de la Bretonnière, 45340 Beaune-la-Rolande. Et en rajoutant 20,00 Euros vous pouvez obtenir le dernier livre de la Vieille Taupe , de Léon Arnoux, Une échappatoire à quelques rêves périlleux, dédicacé par l’éditeur. Ce livre, qui contient quelques révélations sibyllines, et une partie du plan de la dernière bataille, constituera aussi une trace de votre participation à son financement. Par ailleurs, la Vieille Taupe, qui a de grands besoins, accepte l’argent, d’où qu’il vienne, à la seule condition qu’il ne soit assorti d’aucune condition.

[2] Au sens où il peut parfaitement être discuté…et apporter la preuve qu’il est véridique.

[3] Si vous ne comprenez pas pourquoi je m’énerve c’est parce que vous avez là un exemple clinique d’inversion totale de la pensée. Vous ne voyez pas ? Eh bien répéter « l’antienne » en tête du Mémoire… c’était justement ne plus prendre aucune précaution, ni de langage, ni autre.

[4] À qui il reste à découvrir que Marx l’avait annoncé comme étant inscrit dans la logique interne du capitalisme, ce judaïsme pratique, il y a pas mal de temps déjà. Il avait aussi annoncé la suite du programme : l’émancipation de la société du judaïsme. Mais il n’avait pas du tout prévu, ni qu’il faudrait attendre si longtemps, ni que des « marxistes » falsifieraient son œuvre à ce point.

[5] Elle n’a d’ailleurs pas été prise, ce qui permit au Maréchal Pétain d’obtenir du vainqueur des conditions d’armistice plus favorables (car l’Armée française n’a pas capitulé). Ce pourquoi les officiers de la ligne Maginot, qui ne se sont rendus au vainqueur que sur ordre du gouvernement légitime de la nation, ont été autorisés à conserver leur arme de service (pas les munitions évidemment) dans les camps de prisonniers, où tous les prisonniers ont été « correctement » traités selon les conventions internationales en vigueur à l’époque, y compris les PG juifs, dont Pétain a obtenu qu’ils ne soient pas séparés de leurs camarades. Remarque : L’URSS avait refusé de signer les conventions de Genève.

[6] « que la religion de l’Holocauste enferme de plus en plus dans un ghetto psychologique et moral ». Cette formulation est discutable. Mais elle comporte une part de vérité. Qu’il est impossible de méconnaître si on a connu réellement certains milieux juifs. Même si être Juif c’est précisément savoir utiliser, profiter de cette situation pour berlurer les goyim. Au point qu’un Juif qui ne sait pas faire ça cesse d’être Juif, y compris pour les Juifs (qui le méprisent). C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les Juifs ont besoin des Antisémites pour parfaire l’éducation juive de chaque nouvelle génération. Certaines sphères du judaïsme en sont tellement conscientes qu’elles entretiennent et provoquent consciemment « l’antisémitisme » chaque fois qu’il menace de disparaître !

[7] Parabole de la paille et de la poutre. Évangile de Luc, 6, 41 : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère. » (Traduction Louis Segond). En l’occurrence ce n’était pas une paille, mais bien une grosse poutre qu’il y avait dans l’œil de « mon frère ». Et pendant des années j’ai cru que les révisionnistes n’avaient, eux, qu’une paille dans l’œil, sur laquelle j’avais essayé d’attirer leur attention (« Le cave se rebiffe » BCVT n° 19). L’article de Donatella Maï montre que la paille est beaucoup plus grosse encore que prévu. C’est une botte de paille.