En finir avec Chomsky !(3)

Chroniques de la libre parole

 

Ce n’est pas encore fini ?

– Non ! Cela ne fait que commencer !

Le précédent texte (En finir… !(2)) se terminait par l’invitation à méditer sur deux courts passages extraits des déclarations de Chomsky à l’émission « Ce soir ou jamais » de Frédéric Taddei. Dont le premier :

« Il faut avoir la sincérité de voir le monde comme il est, y compris nos propres comportements. Dans ce livre, en fait, je n’ai pas parlé de ça parce que je me suis rendu compte que ce niveau de sincérité dépasse tellement ce que la culture occidentale peut accepter que ça ne valait pas la peine de le dire. Les gens n’accepteraient pas. »

Donc, il y a des vérités que « les gens » ne sont pas prêts à accepter !

Que faire avec ces vérités-là ?

La première difficulté tient en cela que, puisque les « gens » ne sont pas prêts d’accepter, il va devenir très facile de manipuler la foule des gens « qui ne sont pas prêts à accepter », contre ceux qui ont énoncé ces vérités. Les politiciens s’y entendent. C’est un processus humain universel (anthropologique pour les intellectuels) parfaitement étudié par René Girard : le mécanisme du « bouc émissaire ». C’est un processus social et politique sur lequel le n°1 de la revue La Vieille Taupe. Organe de critique et d’orientation postmessianique,  seul numéro diffusé par les MNPP dans les kiosques, avait déjà essayé d’attirer l’attention en 1995 par un article consacré à René Girard (p. 114 à 123). En pure perte, semble-t-il. Enfin presque.

Mieux…, dans la mesure où « les gens » ne sont pas prêts à accepter, pour toutes sortes de raisons sur lesquelles nous ne nous étendrons pas maintenant, non seulement il ne sert à rien de répéter ces vérités-là « en sautant sur place comme un cabri », mais ces répétitions, si elles ne sont pas accompagnées d’un travail en profondeur destiné à en faciliter l’acceptation par « les gens », ne servent à rien, qu’à conforter les objections ! Au pire elles peuvent même profiter aux censeurs et aux ennemis de ces idées !

Paradoxe ? Pas du tout ! Évidence vérifiable expérimentalement. Et vérifiée. Combien d’activistes propalestiniens ont été démolis socialement dans leur lutte par l’accusation d’être « révisionniste » alors qu’ils ne l’étaient pas, et se sont-ils de ce fait exaspérés contre les révisionnistes. Combien de Lepennistes  ont subi sans raison la même stigmatisation, et Le Pen lui-même, et son parti, alors que son parti ne l’était absolument pas, et que lui-même avait seulement refusé, avec dignité, de se joindre à la meute vociférante. Comme Chomchom, ni plus,…mais beaucoup moins cependant que Chomsky.

Mais rassurez-vous, Chomsky, ici, ne faisait pas allusion au révisionnisme.

D’une part, les gens ne l’accepteraient pas. Mais en plus et surtout, je ne sais même pas ce que pense Chomsky sur le fond des thèses révisionnistes. Je ne sais même pas ce qu’il pense de la chambre à gaz de Dachau, de la chambre à gaz de Mauthausen, de la chambre à gaz d’Oranienbourg-Sachsenhausen, de la chambre à gaz de Germaine Tillon, de celle[s] de Sobibor, de celle de Marie-Claude Vaillant Couturier, de celle[s] de Chelmö, de celle[s] de Treblinka, de celle[s] de Belzec, de celle de Gerstein, ni de celle de Yan Karski à Izbica-Lubelska[1], ni de celle de Martin Gray, ni celle de Philip Muller et de ses belles jeunes filles toute nues, ou de celles des nombreux Sonderkommando qui ont survécu par miracle2 (au carré) et grâce au témoignage desquels ont sait l’indicible vérité, annoncée en 1938 dans les Vêpres hitlériennes par Conrad Heiden (un antifasciste capable de prémonition), bien avant que Hitler n’ait pris la décision ! et avant que les « experts » boches n’aient inventé l’instrument spécifique, d’après Pressac et les derniers travaux des historiens salariés brevetés A.G.D.G !

Et cela pour la simple et bonne raison que dans ma courte conversation puis ma correspondance avec Chomsky, nous n’avions jamais abordé, ni la question des chambres à gaz, ni la question du génocide, puisque nous étions entièrement d’accord sur l’essentiel : À savoir : chambre à gaz ou pas, génocide ou pas, ce qui se discute, cela ne donne le droit à personne, et en particulier pas à l’État d’imposer sa version des faits. Et ça, il l’a dit et répété autant qu’il le pouvait. Donc exit la loi Gayssot, la LIC(R)A, et tout le saint Frusquin. Ce serait déjà pas mal. Non ?

Ce faisant il a considérablement gêné les censeurs, donc aidé leurs victimes, en empêchant que la tenaille qu’ils avaient préparée ne se referme sur les révisionnistes. Et il avait placé les censeurs eux-mêmes dans une situation inconfortable : le droit de dire ce que l’on pense est un droit fondamental de l’homme. Ça c’est l’enclume. Et les erreurs ou les mensonges doivent être réfutés, et non pas censurés. Ça c’est pour la plume. Ce qui conduisit certains à commencer à oser penser l’impensable : si on réprime tant les révisionnistes, c’est peut-être qu’on n’a pas d’arguments à leur opposer.

Cette idée simple ne casse pas trois pattes à un canard. Elle ne nécessite aucune faculté intellectuelle particulière, ni aucune culture. C’est une idée juste que beaucoup de gens simples avaient eue comme Chomsky, en réfléchissant à l’État et à la censure en général. Comme Karl Marx par exemple, dans ses « Remarques sur la récente réglementation de la censure prussienne », et beaucoup d’autres qui avaient eu aussi l’occasion de réfléchir à ces problèmes à l’occasion de la censure russienne qui régnait alors, à la suite de la révolution bolchevique, et s’était ensuite étendue considérablement sur une grande partie de l’Europe à la faveur de la victoire de la « démocratie » !!!  Eh oui, historique !

Seulement voilà, cette idée bébête mais juste, pour un ensemble de circonstances complexes tenant à l’histoire et à sa personnalité, Chomsky se trouvait en position de la rappeler, avec une certaine efficacité sociale pratique.

Alors que la même idée simple et bébête, n’aurait pas eu le même effet si elle avait été rappelée par… Vous avez vraiment besoin d’un dessin ?

Eh bien, par quelqu’un qu’il aurait été facile, ou simplement possible de taxer « d’antisémitisme ». À tort ou à raison, cela n’a aucune espèce d’importance ! Puisque ceux qui ont envie d’y croire y croiront, pour ne pas avoir à remettre en question leurs idées reçues, ni le formatage de leur propre cerveau. Attention ! Cela ne veut pas dire que le formatage acquis ait forcément une origine mauvaise ou arbitraire, mais…quand il conduit jusqu’à rejeter des idées simples, justes et évidentes en les passant à la moulinette de divers préjugés automatiques, cela montre au moins que le formatage acquis n’est plus adapté à l’analyse de la situation nouvelle.

C’est même ça le principal problème.

Il finit toujours par se produire des situations qui ne correspondent plus au formatage et aux logiciels dont on avait pourtant vérifié la pertinence et l’efficacité. Si bien que ce sont les meilleurs logiciels dont il est le plus difficile de se débarrasser quand la situation nouvelle l’exigerait pourtant ! Toujours est-il qu’aujourd’hui la crainte d’un « nouvel holocauste » justifie tout, absolument tout. Et en particulier le bombardement de l’Iran et l’abolition du plus élémentaire des droits, le droit de penser. En tout cas pour toute personne qui n’est pas protégée, vaccinée, contre « l’antisémitisme » ! C’est-à-dire pour commencer tous les gentils goyim ! Auxquels il faut ajouter les Juifs frappés d’une maladie très grave, « la haine de soi », contractée à la suite d’un accident vaccinal, semble-t-il !

Et maintenant que Chomsky a subi pendant trente ans les conséquences de son courage, pardon !, de sa lâcheté, il se voit reprocher, et reprocher méchamment, de ne pas prendre aujourd’hui position sur le fond historique de l’Affaire :

Les chambres à gaz ont-elles existées : OUI            NON            Cochez la bonne case.

Et je ne sache pas que Donatella[2] qui lui reproche de ne pas l’avoir fait, ait elle-même répondu à cette question, pourtant indispensable à l’obtention du permis de conduire dans leur société nouvelle !

Trente ans après l’affaire de la préface, Chomsky ne s’est pas présenté à l’épreuve du permis de conduire ! Ni lors de l’examen blanc, confidentiel, organisé par Faurisson (Études révisionnistes volume 7 p. 7-11, hors commerce), ni lors de la séance publique officielle d’examen organisée par les censeurs lors de son voyage médiatisé à Paris.

Ça y est ? Vous avez compris !

Le voyage « médiatique » dont la communication fut si bien organisée autour du Monde diplomatique, du Collège de France, et du CNRS, était destiné à obtenir de Chomsky qu’il coche enfin la première case. Comme Faurisson avait tenté d’obtenir qu’il coche enfin la deuxième case.

Chacun des camps entretenant probablement l’illusion que le ralliement de Chomsky modifierait radicalement la situation. Les uns espérant voir assurée la percée du révisionnisme. Les autres espérant être, sinon débarrassés du révisionnisme – c’est maintenant impossible, nous verrons pourquoi – du moins débarrassés de l’hypothèque qui pèse sur la loi Gayssot.

J’avais essayé de montrer combien cette idée elle-même était illusoire[3].

Elle dénote une incompréhension complète du mécanisme social et religieux du tabou.

En 1995, avec l’affaire Garaudy, nous en avons pourtant eu la vérification expérimentale. L’abbé Pierre avait une surface sociale et médiatique incomparablement supérieure à celle de Chomsky, qui ne touche qu’une très mince couche d’intellectuels, même si son influence internationale est indéniable. On a vu ce qui est arrivé à l’abbé dès qu’il a fait mine de soutenir « son ami Garaudy ». Tous les médiats comme un seul homme avaient alors proclamé que son soutien n’était dû qu’à l’amitié passée, sinon au gâtisme. Puis on éteignit les dernières flammèches de l’incendie en glosant sur la première déclaration, prudente, de l’abbé selon laquelle il n’avait que parcouru le livre. Enfin Les médiats respectueuses ont fait un silence absolu sur les déclarations ou écrits ultérieurs, où l’abbé manifestait clairement son approbation profonde du contenu même du livre[4], sans la moindre restriction. Ce qui n’a pas empêché les obsèques « nationales » de l’abbé Pierre, en présence du Président de la R. F. (et de plusieurs révisionnistes dans le chœur même de la cathédrale Notre Dame de Paris,  à quelques mètres de lui).

Pourquoi les médiats sont-ils parvenu à phagocyter si facilement, et Garaudy, et l’abbé Pierre ?

Le tintamarre a-t-il servi les idées de l’abbé ? Ou servi les médiats respectueuses ?

En dehors de la stupidité des révisionnistes qui ont préféré jouer perso plutôt que de se solidariser entièrement avec l’abbé sur ce point-là, et ont ainsi facilité le travail de récupération, la raison fondamentale en est que « les masses » pour parler comme les « stal. », mais beaucoup plus encore les « intellectuels » n’avaient aucune envie de remettre en cause leurs croyances. Sinon ce sont mille « détails » cousus de fil blanc qui leur auraient sauté aux yeux. Et leur sauteront aux yeux quand ils seront contraints de se remettre à penser par la pressente réalité présente. Inch’Allah !

Si les « intellectuels » avaient simplement laissé fonctionner leur cerveau, ils auraient instantanément compris qu’un « livre simplement parcouru » n’était qu’une évidente précaution de langage, et de défense élastique, face à la meute déchaînée.

J’avais aussi essayé d’aborder un problème « stratégique » plus complexe. Mais les temps n’étaient probablement pas venus. Ces idées pourtant simples dépassaient la comprenette de beaucoup de révisionnistes et de Chantal Beauchamp en particulier (elle avait été, en 1984, la préfiguratrice de Donatella – voir « Une mise au point », Droit et Histoire p. 152) toute agrégée d’histoire qu’elle était et ultra-gauche qu’elle se croyait. Mais tout n’est pas perdu.

J’ai assisté en effet à la conférence de Chomsky à la Mutualité en compagnie d’un seul Sonderkommando, grâce auquel[5] nous avons pu distribuer en toute simplicité 200 tracts de la Vieille Taupe (« Il n’est jamais trop tard pour bien faire – Droit de réponse » et « By way of deception »[6]) dans la file d’attente, et nous avons affiché diverses caricatures[7].sur le mur de la Mutualité. Ce Sonderkommando était aussi membre du Front National. C’est précisément sa réaction en tant que « nationaliste » qui nous importe maintenant. Voilà la discussion qui s’en est suivie (en substance) :

– « Ce qui me frappe d’abord c’est que Chomsky est un « traître », c’est le prototype du traître !

– ???!!!!???

– Je veux dire traître à son pays, l’Amérique ! Tout ce qu’il dit sur l’Irak ou l’Afghanistan, ou qu’il rappelle sur le Vietnam, tout est très vrai mais il dénonce et il lutte d’abord contre son pays ! Aux États Unis beaucoup n’aiment pas ça… et ils ont la gâchette facile là-bas ! Il est gonflé !

– Je reconnais bien là une pensée structurée par le nationalisme. Je pense comme vous qu’il faut être courageux et que cela lui entraîne beaucoup plus de difficultés, de haines, et de risques, que ne le supposent ceux qui ne veulent voir que les louanges médiatiques intéressées dont il vient d’être couvert en France, et n’en comprennent pas toute l’ambiguïté. Mais vous qui avez du respect et de l’estime pour Chomsky, il y a un aspect des choses qui vous échappe du fait du logiciel « national » qui fonctionne dans votre cerveau. Rassurez vous, non seulement vous n’êtes pas le seul, mais le même logiciel fonctionne souvent aussi chez ceux qui dénoncent le « nationalisme » mais sont pires encore… Mais ça nous entraînerait trop loin aujourd’hui…

– Mais il est aussi un traître pour les juifs : pour Israël et pour les sionistes ! Avec tout ça je comprends que sa situation soit très inconfortable ! Et même dangereuse s’il venait à perdre ses maigres soutiens, parmi lesquels beaucoup ne sont pas prêts à remettre en cause le …

– C’est déjà un bon début par rapport aux crétins de révisos qui semblent croire qu’il lui suffirait d’ouvrir la bouche pour changer le monde d’un coup de baguette magique. Ce qui vous reste à comprendre c’est qu’il n’est pas un traître ! Ni par rapport à l’Amérique, ni par rapport aux Juifs ! Au contraire !

– Comment pouvez-vous expliquer qu’il soit à la fois le pire ennemi du Pouvoir juif, du Pouvoir américain, de l’Empire USraélien, et du N.O.M. et qu’il ne soit traître ni aux États-Unis ni à Israël ! En plus vous allez donner du grain à moudre à ceux qui prétendent que votre soutien à Chomsky démasque… je ne sais exactement  quoi d’ailleurs.

– Pour me démasquer il faudrait que j’aie d’abord porté un masque ! Mais laissons cela. Vous voyez que nous vivons une époque intéressante, surprenante. La question dont nous débattons ici, entourés de la crème de nos ennemis, qui ne savent plus quoi faire contre nous, c’est le cœur du cœur de la doctrine et de la stratégie révolutionnaire ! C’est le problème sur lequel planchent nos Sages en permanence. Le problème sur lequel Lénine s’est cassé le nez. Et j’en parle simplement avec un membre du Front National ! Alors qu’il m’est impossible d’en parler, en tout cas pour le moment, avec des anarchistes encartés ou des trotskistes encartés ! Parce qu’ils sont obnubilés par le « fascisme antisémite » du passé, au point de ne pas voir le fascisme-stalinisme juif du présent. Il y a à cela des raisons profondes dont nous parlerons une autre fois. Limitons nous au concept de traître.

Un traître, c’est quelqu’un qui abandonne son camp, son camp naturel ou le camp auquel il a fait allégeance, pour rejoindre le camp opposé. Pour quelque motif que ce soit. En général parce qu’il pense que la soupe sera meilleure. Il travaille dès lors à la victoire de l’autre camp. Il ne voit pas d’alternative possible à la victoire d’un camp sur l’autre.

À l’Ultragauche, et Chomsky relève de ce courant, nous correspondons absolument à la première partie de la définition. Nous sommes des insoumis et des déserteurs de notre camp. Nous l’avons mille fois proclamé et largement expliqué nos raisons.

Mais nous ne répondons pas à la deuxième condition pour être qualifié de « traître ». En aucun cas nous ne rejoignons le camp opposé. Nous saluons par contre avec joie ceux du camp opposé qui luttent sur les mêmes bases que nous, dans leur propre camp, pour l’émancipation universelle… Mais nous ne leur demandons pas de nous rejoindre ! Et cela parce que nous savons que la victoire d’un camp sur l’autre n’apporterait aucune vraie solution aux vrais problèmes. Comme la victoire du FLN n’a rien apporté de bon à l’Algérie, mais un simple remplacement des Français par une bande de rapaces qui n’ont pas fait mieux. En vrai nous travaillons à la défaite des deux camps ! Au dépassement des deux camps si vous préférez.

– Humm ! Vous allez encore vous faire des amis ! Je commence à comprendre pourquoi Faurisson dit que vos idées sont « fumeuses » !

– Certainement pas ! Faurisson ne connaît rigoureusement rien de mes idées. Mais ces idées ont été mises au point progressivement, à travers les expériences tragiques des guerres et de la révolution russe, de la révolution allemande, de la révolution hongroise, en 1956, qui est mon acte de naissance à la conscience politique historique. C’est là que je suis tombé dans la marmite. Ces réflexions ont précisé les principes tels que le « défaitisme révolutionnaire » et « l’internationalisme prolétarien ». Principes qui ont été mis à mal par la très longue révolution capitaliste que nous avons vécue…

– Tiens ! Vous dites révolution capitaliste !

–Oui, parce que pendant que les « révolutionnaires » ne révolutionnaient rien du tout, le capitalisme lui n’a cessé de révolutionner les conditions de production et de vie de l’humanité, jusqu’au jour où il devra détruire l’humanité elle-même, à moins que l’humanité ne le détruise ou « dépasse ». Nous y sommes.

 Mais cela suffit pour aujourd’hui. Retenez simplement que la Vieille Taupe, ou Chomsky, quand ils sont préoccupés par le sort des Palestiniens, sont aussi préoccupés par le sort des Israéliens. Mais ça suffit pour aujourd’hui vous dis-je.

J’ai rapporté cette conversation à bâton rompu pour montrer que des idées, déjà exposées dans « Une mise au point », qui n’ont eu presque aucun écho en 1985 sont « redécouvertes » 25 ans plus tard, non pas parce qu’on m’aurait lu, mais parce qu’elle sortent spontanément de la réalité historique. Mais elles ne sont toujours pas comprises par ceux qui ont un intérêt particulier à ne pas voir la réalité. Et la réalité, grosse comme le nez au milieu de la figure, que ne veulent voir ni la Dona, ni Soral par exemple, c’est que Chomsky est, par rapport aux médiats qui cherchent à l’utiliser pour émasculer sa critique, dans une position au minimum très ambiguë. Il suffit d’écouter attentivement ce qu’il dit pour constater que ce qu’il dit est un dévoilement impitoyable, tant du rôle des médiats que de l’Empire USraélien. Mais Chomsky n’est pas un traître. Son honneur c’est sa fidélité à ses principes. Et ses principes lui interdisent tout autant de rallier un camp opposé ; tant un camp ennemi « des Juifs » en général, qu’un camp ennemi  « des Américains » en général.

Car les vainqueurs sont incorrigibles ! D’autant plus qu’au moment de la victoire c’est toujours l’immense foule des arrivistes et des suivistes qui viennent s’agréger au camp des vainqueurs et le submergent. Le risque existe donc. Et il existe d’autant plus que n’aurait pas été affirmé clairement le principe de la liberté d’expression.

Il ne l’a pas été ! Ni par Faurisson qui scie consciencieusement la branche sur laquelle il est assis, et tire dans le dos de la Vieille Taupe. Ni par Vincent Reynouard qui, nonobstant des recherches historiques importantes, méritoires et intéressantes, fait confiance au retour d’une sainte Inquisition pour traquer l’erreur et le mensonge.  Ni par tel autre révisionniste qui fait confiance, lui, à…je ne sais quoi ! Mais à coup sûr pas à la Vieille Taupe, ni au principe de la liberté d’expression, puisqu’il n’a rien de plus pressé que de faire disparaître leurs rôles historiques de l’histoire du révisionnisme, et assimile la seule bouée de sauvetage qui flottait encore en 1981 à une lâcheté !

La Vieille Taupe ne s’était-elle pas lâchement accroché au premier amendement de la constitution américaine !? Je n’y avais pas encore pensé ! Et nous revoilà devant le cas des jeunes cons hongrois évoqués dans la digression pédagogique placée au début de la deuxième partie de ce texte. Que faire avec des gens qui réclament la liberté d’expression mais ne la reconnaissent pas aux autres ?

– Les envoyer se faire foutre ! Évidemment ! Puisqu’ils sont contre la liberté d’expression, qu’ils commencent par se taire !

– Mais non ! Vous croyez que leurs critiques sont injustifiées ? Moi pas ! Je pense qu’elles sont insuffisantes ! Mais si elles existent c’est qu’elles sont nécessaires.

– Ils veulent parler parce qu’ils ont la vérité !

– Évidemment. Comme tout le monde ! Relisez Descartes, Le Discours de la méthode.  

Cependant il va y avoir nécessairement une phase où cette vérité sera discutée. Au minimum !

Par conséquent il est complètement idiot de soumettre le droit d’exposer une idée, le droit de la soumettre au débat, au résultat éventuel de ce débat sur sa validité. C’est la raison pour laquelle la liberté d’expression ne doit, ni ne peut être limitée. C’est la raison pour laquelle ceux qui ne veulent pas reconnaître l’évidence de ce principe cachent quelque chose ou se cachent quelque chose à eux-mêmes ! Prétendre détenir la vérité est d’une grande banalité. Faire admettre la vérité que l’on détient est processus un peu plus compliqué. Comme le disait Rudyard Kipling, il n’y a que deux méthodes : casser les têtes ou compter les têtes. Il y faut nécessairement du temps. Plus cette vérité sera surprenante et novatrice plus la société aura besoin d’un sas de décompression pour passer d’un état de pression à l’autre. C’est comme ça, qu’on le veuille ou non. La liberté d’expression ne peut pas, à peine d’absurdité, être soumise à un débat préalable sur la véracité des idées exprimées. Sinon c’est la certitude que ce sont les censeurs qui emporteront le morceau. C’est simple, bête et méchant !

Mais voilà trente ans que le Professeur Faurisson se refuse énergiquement à reconnaître la valeur du principe et brocarde le téméraire qui ose prononcer ces deux mots (trois en comptant le « d’ ») devant lui ! Le paradoxe est que je ne doute pas une seconde que lui-même respecterait spontanément ce principe. Il n’a pas une mentalité de censeur, mais de pédagogue. Il n’en va pas nécessairement de même de ses disciples ! Mais surtout il n’en ira pas de même de ses innombrables futurs disciples, le jour où les marrons seront sortis du feu. Et dans d’éventuelles conjonctures sociales et historiques différentes.

Même si on pense que cette crainte n’est pas fondée, elle peut exister. D’ailleurs elle existe. Il est stupide de faire comme si elle n’existait pas. Par conséquent il est au minimum dangereux et irresponsable de ne pas rassurer ceux que cette crainte paralyse : et de ne pas mettre en place, quand il est encore temps, ce léger garde-fou qui contribuerait à les rassurer sur la nature du « révisionnisme ».

Noam Chomsky était fondé cette fois à envoyer paître le professeur pleurnichard.

Il est fondé de ne pas lire, ou d’affecter de n’avoir pas lu, quelqu’un qui rejette un principe fondamental au nom duquel il lui avait tendu la main il y a trente ans.

Et…qui n’est même pas fidèle à Jeanne, ni à Paul Rassinier, pour qui la liberté d’expression, étaient un principe absolu[8].

Conclusion provisoire

L’article de Rivarol est un pavé lancé contre Chomsky. C’est clair. C’est un pavé lancé contre la stratégie de la Vieille Taupe. C’est aussi très clair. C’est un pavé de l’ours pour Faurisson (rappelons que dans la fable de La Fontaine l’ours lance le pavé pour débarrasser son Maître d’une mouche qui s’était posée sur son nez). Il se voit en effet, probablement malgré lui, amalgamé dans une entreprise de falsification grossière de l’histoire du révisionnisme. Mais c’est tout le courrant révisionniste qui s’en trouve gravement atteint et sa reconnaissance retardée d’autant.

Quand on se donne des objectifs au-delà du possible on sabote ce qui était possible !

Ce qui était, et reste, possible, c’est d’en finir avec la répression démentielle que nous avons connue en France. C’est d’en finir  avec la censure. La loi Gayssot est anticonstitutionnelle[9].. Tout le monde le sait maintenant. Dès avant son abrogation éventuelle à la faveur d’une Question Préalable de Constitutionnalité dans un procès, elle devient inopérante parce dangereuse à manier pour les censeurs. L’un des projets de la Vieille Taupe était justement de tester Anastasie en republiant Le Mythe d’Auschwitz de Wilhelm Stäglich. J’avais pris langue avec Maître Bastardi-Daumont pour étudier la faisabilité et mesurer exactement les risques juridiques. Il ne m’a pas donné suite. Je me demande pourquoi. Mais c’est fait. L’excellent livre de Wilhelm Stäglich est maintenant disponible. Et sans que la Vieille Taupe s’en mêle ! Vous voyez qu’il y a bien quelque chose de nouveau sous le soleil.

La non censure d’un livre quelconque n’implique évidemment pas de la part de l’État l’approbation de son contenu. Ni son acceptation sociale générale. De même, en des temps plus civilisés que le notre, une thèse universitaire, fut-elle acceptée avec mention très bien par le jury, n’implique aucune approbation ou improbation de la thèse soutenue. Il y avait même une formule rituelle pour le rappeler sur la première page des thèses. On frémit d’avoir à rappeler de pareilles évidences.

La situation présente devrait permettre d’en finir avec la censure abusive des livres d’histoire révisionniste (c’est à dire d’histoire) par la conjonction de plusieurs facteurs : 1°/ Parmi les censeurs certains ont compris que, de toute façon ça ne marchait plus. Mieux valait négocier le virage en douceur 2°/ Parmi nos ennemis les plus acharnés certains commencent à mesurer l’effet dévastateur de l’argument : si on censure c’est peut-être qu’on ne peut pas leur répondre. Effet si dévastateur qu’il conduisit certains initiateurs de la censure à s’élever spectaculairement contre la loi Gayssot pour prétendre que les « historiens » n’en avaient nul besoin pour maintenir l’orthodoxie. Vidal-Naquet étant le prototype de ces Tartuffes. 3°/ Le tabou constitué autour d’Israël, ébréché depuis les agissements de Tsahal dans la bande de Gaza, est fêlé par l’assaut de la flottille. La parole a commencé à se libérer dans le peuple 4°/ Une grande proportion des intellectuels n’a pas d’idée très ferme ni de conviction assurée. Il veulent bien se rallier au principe de la liberté d’expression mais à la condition de pouvoir croire, ou de pouvoir feindre de croire, que le révisionnisme sortira laminé de la confrontation libre.

Il résulte de cette situation qu’un affrontement portant sur la liberté d’expression pourrait aboutir, à la condition expresse que ce rétablissement n’apparaisse pas trop évidemment comme une étape vers le triomphe des thèses révisionnistes. Par contre un affrontement portant sur l’existence de Dieu, dans le rapport des forces actuel, ne peut aboutir qu’à la défaite des révisionnistes et à l’aggravation de la répression qu’ils subissent. On comprend que les révisionnistes clandestins qui ne la subissent pas, cette répression, soient peu sensibles à cet aspect des choses !

C’est ainsi. Les choses étant ce qu’elles sont et le monde ce que nous savons, il faut qu’une partie des forces qui sont mûres pour engager un combat contre la censure puissent penser, ou affecter de penser, qu’elles contribuent ainsi à retirer leur meilleur argument rhétorique aux révisionnistes !

C’est peut-être du billard à deux bandes, mais c’est comme ça. Et c’est comme ça depuis toujours, C’est l’histoire qui l’enseigne. L’histoire du remplacement d’une orthodoxie par une autre[10]. C’était la stratégie qu’avait en vue René Rémond avec son appel retentissant de décembre 2005 « Liberté pour l’histoire » en faveur de l’abolition de toutes les lois dites « mémorielles », dont la loi Gayssot, avant qu’il ne se fasse phagocyter par plus manœuvrier que lui.

Ainsi, ridiculiser la revendication et la lutte pour la seule liberté d’expression revient à retarder, voire à rendre impossible, l’abolition à bref délai de la censure et de la répression ! Capito ? Au profit de qui ? Bonne question.

Mais il y a aussi une autre raison plus générale qui aboutit au même résultat, c’est-à-dire figer le statu quo en faveur de nos ennemis, et paralyser l’activité d’une bonne partie de ceux qui sont convaincus que « Faurisson a raison ». Autant parmi ceux qui souhaiteraient qu’on puisse le dire et en parler librement et simplement, beaucoup souhaiteraient que la pénétration progressive inéluctable de cette idée permette un redémarrage de la pensée historique et politique dans toutes sortes de domaines, autant ne veulent-ils pas du retour des « vérités tranchantes » et des « trancheurs » qui les accompagnent en général. En tout cas ils ne souhaitent pas le retour des débats idéologiques biaisés du XX° siècle, ni des affrontements politiques stériles, ni la guerre à laquelle ces affrontements conduisent nécessairement quand le capitalisme a besoin d’une bonne saignée pour se refaire une santé. Capito ?

Dans le camp même des révisionnistes, y compris d’ailleurs parmi des anciens du front de l’Est, de la L.V.F. ou de la Charlemagne, qui ont leur place à la Vieille Taupe, comme les anciens de Normandie-Niemen, ou des Débarquements, beaucoup ne veulent pas du retour des fantômes du siècle dernier[11].

Tous ces points convergent vers cette évidence. En mettant une charrue en fer blanc devant des bœufs en carton Donatella a saboté les progrès très réels qui étaient à portée de main et dont la première condition serait l’affirmation claire et ferme du principe de la liberté d’expression.

 Pour que cette revendication ne soit pas l’habituelle foutaise des intellectuels et des idéologues, il suffit de préciser : la liberté d’expression, même pour les ennemis. Dont on remarquera qu’ils en bénéficient déjà totalement et sans la moindre restriction et que cela n’empêche pas nos progrès. Il s’agit donc d’un engagement pour l’avenir. Ce qui aurait l’avantage de montrer que le succès auquel aspire le mouvement révisionniste actuel est d’une autre nature que celui auquel aspirent les vainqueurs incorrigibles… et les révolutionnaires qui ne révolutionnent rien, mais sont persuadés que la « classe ouvrière » a absolument besoin de leur direction, et qu’il est nécessaire qu’ils prennent le Pouvoir, pour arriver à ce brillant résultat !

Cette orientation claire présenterait un autre avantage pour Wilhelm Stein[12]. Les Juifs ont peur. Ils ont peur que les gentils goyim ne deviennent soudain, un jour ou l’autre, très très méchants. C’est quasiment une constante, une structure de leur identité (http://www.ejpress.org/article/44836). Ils ont même tellement peur qu’ils ne voient qu’une solution pour prévenir une telle catastrophe (shoah), c’est que les Juifs exercent un contrôle total sur les pensées des goyim et une domination politique non moins totale. Cette peur est potentiellement autoréalisatrice parce que les gentils goyim, quand ils découvriront qu’ils sont complètement tombés sous la domination des Juifs, se mettront très en colère et… deviendront soudain très très méchants[13]

Réciproquement les antisémites ont peur des Juifs. Peur qu’ils ne déclenchent une nouvelle guerre, et servent de détonateur à la troisième guerre mondiale. Là ils ont raison d’avoir peur. Ensuite ils ont peur parce qu’ils voient que « les Juifs » contrôlent et « noyautent » beaucoup de choses, qu’ils sont intolérants et n’admettent pas la moindre critique. Ça ce n’est pas faux. Une perspective les terrorise particulièrement, ce serait qu’en plus de tout, les Juifs n’en viennent à contrôler et manipuler le mouvement révisionniste ! Il ne manquerait plus que ça !

Or le mécanisme de la colonisation est simple et il est déjà observable in situ !!!

Une propagande permanente a constitué « l’antisémitisme » en véritable crime contre la pensée. Si bien que seul un Juif reconnu par les Juifs peut, à la rigueur, se permettre d’émettre une critique ou des idées qui demeurent interdites (streng verboten) à un non Juif. Si ces idées correspondent à quelque chose de réel et d’authentique, les Juifs qui les exprimeront prendront le leadership… Les exemples de ce mécanisme abondent. Finkielkraut ou Zemmour peuvent se permettre de dire les choses qui auraient valu des poursuites pour racisme ou islamophobie de la part de la LIC(R)A envers le téméraire qui n’aurait pas bénéficié du bouclier communautaire. Et ils ne manquent pas les cornichons (de droite et de gauche) pour saluer leur courage et ignorer que la Vieille Taupe avait tout prévu (1996) dans le tract Brigitte Bardot traînée devant les tribunaux ! Les Français culpabilisés et humiliés. L’Islam manipulé et instrumentalisé par le lobby sioniste ! (http://aaargh.codoh.com/fran/archVT/vt97/tBB.html)

 Ainsi Jean Robin, parce qu’il était juif, et sioniste, a pu dire quelques-unes des choses que la VT s’époumonait à répéter depuis 30 ans. Il est même parvenu à lancer et puis à banaliser l’emploi du mot « judéomanie » créé par […[14]], ce qui, convenons-en, est un exploit. Il a aussi réussi à dé-tabouiser l’emploi de la dénomination « lobby juif » ou « lobby israélien » pour désigner le…lobby juif[15]. Si vous ne mesurer pas le progrès c’est que vous n’avez jamais eu à perdre une heure, au cours de procès, à répondre aux arguties dilatoires d’avocats licrasseux, pour qui le simple emploi de ces deux mots constituait la preuve du crime contre la pensée. S’il avait tenu compte de cet acquis, Paul-Éric Blanrue aurait pu économiser le premier chapitre devenu inutile de son livre Sarkozy, Israël et les Juifs consacré à l’exposé des raisons de ne pas employer les mots « lobby juif ». Ce livre est une excellente synthèse de tout ce qu’il faut savoir sur le sujet défini par son titre[16]. Ce premier chapitre superfétatoire aurait pu être remplacé par un récit de cette réconfortante victoire de la raison sur l’obscurantisme judaïque. La capacité de nommer a été reconquise, hors de l’insupportable contrôle licrasseux

Cette crainte d’une nouvelle « ruse des Juifs » habitait certainement certains révisionnistes. Soit qu’ils fussent réellement antisémites rabiques – ça existe, j’en ai rencontré – soit qu’ils ne comprennent pas toutes les subtilités de la situation actuelle, et les raisons pour Chomsky de ne pas modifier l’accord passé avec la Vieille Taupe, au moins avant que le Pape du révisionnisme français ne se soit lui-même prononcé en toute clarté sur le principe de la liberté d’expression, à laquelle il doit bien ça.

En tout cas, rappelle Wilhelm Stein, tout ce qui alimente les peurs exagérées et irrationnelles, dans un camp ou dans l’autre, alimente la dialectique infernale et ne contribue pas à la solution des problèmes réels. On peut lui accorder cela en première approximation. Et conclure que la tonalité de l’article de la Dona, en ce qu’il n’articule pas des critiques réelles objectivables semble bien relever de préjugés, ou au moins d’agacements antisémites. En cela il ne peut que contribuer à ranimer des PEURS. En cela il est au minimum une connerie qui retarde d’autant la chute du grand tabou parmi les Juifs eux-mêmes. Ce qui, convenons-en, serait un grand progrès. Car, à moins, évidemment, de les exterminer, tant que la quasi-unanimité des Juifs croiront eux-mêmes au génocide-holocauste-shoah-extermination, et conserveront des moyens sociaux de faire partager leurs croyances, il sera difficile de changer la situation, et de toute façon impossible d’obtenir plus que la liberté de ne pas croire.

Vouloir obtenir plus c’est la certitude du maintien du statu quo répressif pendant un certain temps, même si la chaleur et la sincérité de la foi connaissaient de grandes fluctuations.

Au contraire si des Juifs commençaient eux-mêmes à s’interroger sur la matérialité des chambres, qui en sont le symbole, il deviendrait possible de commencer à étudier ce qui s’est effectivement passé, selon des méthodes cartésiennes. Étant entendu que nous ne nions pas la « shoah » – ce qui s’est passé, la répression, la persécution, des massacres – car nous reconnaissons aux Juifs le droit de nommer ce qui s’est passé comme ils l’entendent, dès lors qu’ils nous reconnaissent aussi le droit de nommer ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux.

Et aujourd’hui le nombre de Juifs qui s’interrogent – ils étaient déjà beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit – augmente considérablement. Surtout, il faut le dire, parce qu’ils voient l’usage abusif qui est fait par les sionistes de l’holocausetoujours pour couvrir les critiques.

 

En finir avec Chomsky !

 

Pour en finir, il faut commencer par reconnaître ses dettes. Rien n’indique que Chomsky soit révisionniste. Rien n’indiquera qu’il ne croit pas à la matérialité de la chambre à gaz de destruction massive dans certains des camps de concentration de l’Allemagne socialiste-nationale, tant qu’il ne l’aura pas dit lui-même. La Vieille Taupe défend pour tout un chacun, donc aussi pour Chomsky, le droit de ne pas être révisionniste, le droit de croire aux chambres, et même le droit de feindre d’y croire. À la condition de ne pas obliger tout le monde à partager cette croyance ou cette prudence.

Par son comportement Chomsky a proclamé de manière définitive que la « Mémoire juive », dont les « chambres » sont partie constitutive, n’était pas sacrée. L’histoire appartient à tous et à toutes, et donc la « mémoire » juive n’est pas opposable aux tiers. Il a dit que « seul un fanatique religieux pourrait s’opposer à ce que l’on enquêtât sur une question de faits ».

Il a dit aussi que, chambre ou pas, la vie continuait. Et qu’elle ne devait pas être suspendue à la solution de ce point d’histoire. Par exemple il s’est acharné à poursuivre son œuvre de critique de l’impérialisme, des médiats, de la guerre menaçante et de critique du capitalisme, en laissant en suspend (et en suspens) la question camérale.

Les révisionnistes qui pensent qu’il a eu tort sont généralement ceux qui sont en désaccord avec cet aspect-là de son activité ! Cependant que les défenseurs de l’impérialisme, les défenseurs des médiats et les bellicistes qui souhaitent une intervention contre l’Iran, le traitent de « négationniste » !

Dans les deux cas le débat, ou l’affrontement, est biaisé puisque l’hostilité et l’agressivité se transfèrent subrepticement d’un sujet sur l’autre.

Pour sa part la Vieille Taupe lui est tout au contraire reconnaissante d’avoir entretenu la petite flamme si vitale pour l’avenir, même avec l’aide d’ennemis déclarés de la Vieille Taupe, et sans attendre que le problème des chambres puisse être abordé de façon cartésienne, en France et dans le monde. Cela nous suffit amplement.

Ceux qui veulent faire de l’inexistence des chambres à gaz un point de la nouvelle profession de foi d’une nouvelle religion sont des ennemis de la Vieille Taupe.

Mais Chomsky a proclamé bien d’autres choses encore pour ceux qui veulent bien le lire attentivement, en commençant par lire la fameuse « préface ». dont Serge Thion vient de me rappeler l’histoire de sa naissance. La mémoire est trompeuse en effet. De même que Chomsky confond au cours de l’émission « Taddéi » l’origine de la pétition et l’origine de l’« avis », j’avais moi-même oublié des « détails » que Serge m’a rappelé : en fait Chomsky avait reçu plusieurs lettres alarmistes de Vidal-Naquet. Il avait répondu une lettre courroucée et sévère au grand homme, et adressé une copie de cette réponse à Serge Thion, calomnié par le Saint homme. Nous avions aussitôt demandé à Chomsky l’autorisation de rendre publique cette réponse. Il avait estimé que cela ne serait pas correct. Car il s’y référait à des lettres privées de Vidal. Il a donc proposé de réécrire à peu près la même chose, mais en se référant uniquement à des textes publics de Vidal, pour en faire le « meilleur usage ».

Le procès intenté par la LIC(R)A et 9 autres associations battait son plein. Chomsky acquiesça sans hésitation à ce que le texte soit déposé au tribunal, et j’ai immédiatement évoqué l’éventualité que ce texte constitue la préface au Mémoire en défense…  dont la publication était prévue. Serge Thion, plus réaliste, craignait… ce qui s’est effectivement produit. C’est à dire que personne ne fasse attention au contenu, inattaquable, mais que le travail anti-impérialiste auquel Thion était particulièrement attaché, n’en subisse durement le contrecoup[17]. La décision de publier sous cette forme tonitruante fut finalement prise d’un commun accord. La suite est connue. Trente ans après, retour à la case départ !

Le cartésianisme n’a pas progressé parmi les intellectuels français. Ni les Lumières !

Reste à examiner si, dans le cas de Chomsky, comme nous  en avons envisagé l’éventualité, son comportement était facilité par le fait qu’il fût Juif. Les antisémites bien sûr en sont persuadés. Mais d’autres personnes peuvent aussi le penser. Comme ma réputation de « gauchiste » bien ancrée, aurait facilité, pensent-ils, ma prise de position en faveur des thèses de Faurisson.

C’est encore une illusion d’optique. Certes un homme de droite prenant la même position aurait vu se déchaîner contre lui le tir des armes à clichés automatiques des médiats. Mais je n’ai été relativement épargné pendant un certain temps que par ceux dont cela gênait la rhétorique automatique de dire à leur public qui j’étais et d’où je venais. La machine idéologique a vite produits les argumentaires nécessaires. En plus, j’ai eu à subir la rupture progressive à peu près complète avec toutes mes relations et connaissances ! C’est une situation très instructive certes, sur le fonctionnement social. Cela permet de découvrir la profondeur anthropologique du récit évangélique de la persécution du Christ et de la liturgie catholique qui va des Rameaux à Pâques, alors que je croyais que cette histoire dont on m’avait rebattu les oreilles dans mon enfance ne signifiait plus rien pour moi. Cela dit, comme précisément ce précédent le donne à méditer, ce n’est ni facile ni particulièrement agréable.

Et cela peut mal se terminer quand on n’est pas le fils de Dieu. Même si, jusqu’à ce jour, l’internement psychiatrique a remplacé la crucifixion…En ce qui me concerne.

Tout est donc bien qui finit bien ! Et n’ayant pas été mis à mort, il ne sera même pas nécessaire de me ressusciter pour que tout cela se termine bien ! En plus j’ai été sauvé du pire par un Juif, le Docteur Kramkimel, qui m’a promptement libéré, en constatant que, même si j’avais des idées dissidentes qui lui semblaient « insoutenables »,  il devait constater que je n’entretenais pas avec ces idées un rapport pathologique.

Qu’en est-il dans le cas de Chomsky ?. Il a certes fait une carrière universitaire qui le met à l’abri du besoin. Mais en Occident il est un dissident en butte aux critiques et aux censures des « commissaires politiques » de l’Occident. Puis en 1969  il a commencé à traiter de la politique israélienne de façon critique « ce qui, parmi les intellectuels américains, est comparable à critiquer l’Union soviétique parmi les staliniens »[18] . Il est donc faux que Chomsky soit un intellectuel médiatique. Et ce n’est pas parce que le Monde diplomatique et quelques médiats de gauche ont chanté ses louanges dans le cadre d’une opération spécifique qu’il le serait devenu. En particulier les louanges hyperboliques que lui-même a toujours jugées ridicules ne signifient rien. Il avait acquis une forte visibilité dans le cadre du mouvement de protestation contre la guerre (du Vietnam) qui s’était développé spontanément au grand désarroi des commissaires politiques. Il s’est livré à une critique impitoyable des médiats. Une fois la guerre terminée cela ne coûtait pas cher de faire l’éloge de Chomsky pour étaler et mettre en scène l’ouverture d’esprit…des médiats ! Mais les idées de Chomsky ?

Ce que craignent par-dessus tout les commissaires politiques ce sont les initiatives de la base, les mouvements qui s’autonomisent et que les commissaires de droite ou de gauche ne contrôlent plus. Quelques louanges médiatiques ne coûtent rien et ne signifient rien. Pas plus que les dithyrambes à la mort de l’abbé Pierre ne dénotaient le moindre respect à l’égard de ses idées ni de son engagement en faveur des Palestiniens (qu’il a suffi d’occulter).

Les médiats soutiennent Chomsky comme la corde soutient le pendu. Le Monde peut bien publier des articles à la gloire des « fusillés pour l’exemple » de 1917 et Jospin demander la réhabilitation de ces icônes devenues inoffensives. Mais Le Monde ne parlera pas des déserteurs de la troisième guerre mondiale. Et Jospin, sous Mitterrand, a approuvé l’envoi des troupes françaises en Irak, comme Mitterrand avait d’ailleurs approuvé l’envoi du contingent en Algérie… Tout se tient.

Quel rapport avec Chomsky ? Dans le monde du mensonge généralisé les médiats respectueuses sont prêtes à louanger à l’occasion le principal critique des médiats pour laisser entendre au public télévisionnaire qu’elles tiennent compte de ses critiques, qu’elles se « modernisent », qu’elles sont accessibles aux opposants…et même à la contestation radicale, afin que le peuple ne finissent pas par se rendre compte qu’elles ne servent qu’au Pouvoir et à entretenir la passivité. Le peuple n’en a aucun besoin pour …agir. Mais il faudrait pour cela cesser d’aspirer à « passer à la télé » et cesser d’avoir confiance en tous ceux qui aspirent à « passer à la télé », d’où ils pourraient, enfin, redresser les opinions fausses. Ceux qui voudraient remplacer les Juifs à la télé, en quelque sorte !

Mais sur le plan qui nous intéresse, si par impossible Chomsky s’était penché sur le fond de la question historique et s’il était devenu révisionniste ?

Il aurait été, d’une part imprudent, mais surtout inutile, de faire part de ses convictions nouvelles, car le rapport de force étant ce qu’il est, c’était donner des verges pour se faire abattre, par un ennemi qui n’attendait que ce prétexte idéal. Et des verges pour faire abattre d’une façon ou de l’autre, le premier amendement, qui, pour constituer un protection insuffisante n’en est pas moins préférable à rien du tout (demandez à Butz).

Du fait de l’Affaire Rassinier qui avait été presque digérée, du fait de l’Affaire Faurisson, qui n’a pas été digérée du tout, c’est en France que le mythe des chambres à gaz semble bien approcher du point d’implosion. Mais il a encore de beaux restes et de quoi faire illusion. À l’échelle de la planète les choses sont moins avancées. L’appel à la « tranchante vérité historique » risque fort, par la conjonction des peurs et des intérêts de n’aboutir qu’au renforcement de la censure. Mais je me répète.

Alors il est grand temps d’en finir avec Chomsky.

Que nous importe son opinion sur l’existence ou l’inexistence des chambres à gaz ?

… Dès lors qu’il a clairement affirmé que, chambre ou pas, extermination ou pas, en aucun cas cela ne devait donner le droit de limiter la liberté de penser de quiconque.

D’ailleurs quel sens cela a-t-il de demander, d’exiger, que Chomsky se prononce ?

Nul n’aurait le droit de vivre tranquille, qu’il se prononce ou qu’il ne se prononce pas. !!!

De cela successivement la LIC(R)A en 1979, et Donatella MaÏ en 2010 en ont apporté la preuve.

(à suivre)

              Pierre Guillaume         11 juillet 2010            Nihil obstat. Wilhelm Stein

 

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[1] C’est nouveau, ça vient de sortir. Il faut être historien spécialisé en camérologie  pour comprendre… et encore ! Tous ne sont pas au courant, s’ils ont négligé de suivre l’actualité littéraire, ce qui dans ce domaine est impardonnable (voir « La béatification de Yann Karski » ):

http://www.aaargh.codoh.info/fran/archVT/vt09/vt090929.pdf

[2] Au moment où j’écrivais j’ai reçu une photocopie d’un article d’Alain Soral dans « Flash n°42 » du 17 juin 2010, qui se joint à la flibuste de la Dona. Il ne perd rien pour attendre.

[3] « Une mise au point », dans Droit et histoire, La Vieille Taupe, Paris 1986.

[4] Les Mythes fondateurs de la politique israélienne. La Vieille Taupe, Paris 1996.

[5] J’ai décidé, avec l’approbation du Conseil, d’annuler toute Sonderaktion pour laquelle je ne recruterais pas au moins un autre fou aussi fou que moi. Nous aurions pu ce jour-là en distribuer des milliers. Si…

[6] Ces tracts sont consultables à : http://aaargh.codoh.com/fran/archVT/vt10/vt100511.html

[7] http://aaargh.codoh.com/fran/chomsky/paris2010/nc100420.html

[8] Comme en témoignent les exergues de Paul-Louis Courrier et La Mettrie en tête du Mensonge d’Ulysse : « Laissez dire ; laissez-vous blâmer, condamner, emprisonner ; laissez-vous pendre, mais publiez votre pensée. Ce n’est pas un droit, c’est un devoir. La vérité est toute à tous… Parler est bien, écrire est mieux ; imprimer est excellente choseSi votre pensée est bonne, on en profite ; mauvaise, on la corrige et l’on en profite encore. Mais l’abus ?… Sottise que ce mot ; ceux qui l’on inventé, ce sont eux vraiment qui abusent de la presse, en imprimant ce qu’ils veulent, trompant, calomniant et empêchant de répondre… »  Paul-Louis Courrier

[9] Eh oui ! Mais il aurait fallu 60 députés pour saisir le Conseil constitutionnel ! Et 60 députés, courageux et suicidaires, c’est improbable. Mais la réforme constitutionnelle de 2008 apporte du neuf. Déjà en ce qu’elle nous donne l’occasion de révéler que, sous le règne de François III, le projet avait été formé et discuté et très largement approuvé à gauche, de donner à tous les justiciables la possibilité de soulever in limine litis la question préjudicielle de la constitutionalité d’une loi. C’était bien parti. La Gauche étant toujours avide de lois symboliques, inutiles et qui ne mangent pas de pain. Jusqu’au jour où quelqu’un s’avisa que si les lois anticonstitutionnelles ne couraient pas les rues, une, en tout cas, l’était indiscutablement : la loi Fabius-Gayssot ! Le bon François y avait-il songé ? C’est là une vaste question juive qui se discute. Mais ce qui ne fait pas l’ombre d’un doute, c’est qu’il ne pouvait plus courir le risque d’en encourir le soupçon dès lors qu’on lui eut signalé que Faurisson et la Vieille Taupe seraient les premiers bénéficiaires de cette innovation, qui fut promptement supprimée du projet sans explications publiques. Mais maintenant la Vieille Taupe détient la preuve que Robert Badinter sait parfaitement que cette loi est anticonstitutionnelle. Nous pouvions déjà le supposer, car il est intelligent. N’avait-il pas, au début (1979) conseillé à la LICA de renoncer à attraire Faurisson en justice, puis, la décision contraire ayant prévalu, revendiqué l’honneur (de son point de vue, qui n’est pas le notre. Il s’agissait en effet d’endosser l’honneur communautariste de tenter d’obtenir d’un tribunal républicain la condamnation pour« falsification de l’histoire » d’un professeur hérétique, alors qu’il savait que la loi républicaine ne le permettait pas ! Du moins avant le 13 juillet 1990, date de la publication au J.O. de la République de la loi anticonstitutionnelle qui proclame l’infaillibilité du tribunal de Nuremberg) de plaider la cause. Il fut brillant et habile. C’est-à-dire émouvant, et creux juridiquement. Mais il n’avait pas le choix. Il a donné au mythe trente ans de sursis. Au cours du dernier procès, Robert/Robert grâce à la maîtrise duquel il a cru pouvoir terminer le travail et obtenir un nouveau sursis d’un siècle au moins pour le mythe, il a en fait livré la clef, même s’il n’y a encore personne pour oser la tourner. La serrure est rouillée. Y a-t-il encore des hommes capables de tourner la clef ? Là est toute la question. Mais la réponse, aléatoire, est pour bientôt !

Cette note reprise sans aucun changement de Bilan montre que la VT a de la suite dans les idées.

[10] L’Affaire Galilée est le paradigme de ce processus. Elle est de ce fait devenue elle même un mythe particulièrement instructif à étudier. Cela a été l’objet de la première partie de Les vérités indésirables : Faut-il réhabiliter Galilée ? du docteur Philippe Decourt. La deuxième partie étant Le cas Pasteu : Comment on falsifie l’histoire.  La Vieille Taupe à cédé son stock de ce livre à l’association A.L.I.S., particulièrement intéressée par le cas Pasteur, et l’origine de la propagande et de la mystification vaccinale. (20,00 Euros à A.L.I.S. 19, rue de l’Argentière 63000 RIOM)

[11] Voir la brochure « Ils réaniment indéfiniment un cadavre ! Il re-tuent indéfiniment un cadavre… ! ». C’est un texte programmatique de la VT, qui s’est révélé prophétique. Tous ces « anciens » bénéficient de l’amnistie complète et absolue décrétée par nos Sages. Il leur suffit de s’affirmer déserteurs de la 3e.

[12] Célèbre judéothérapeute. Révisothérapeute à ses heures. C’est-à-dire en fait anthropothérapeute qui s’est spécialisé dans le domaine le plus urgent.

[13] Et voilà ! Vous vous êtes fait avoir. En fait les gentils goyim ne se révoltent pas, parce qu’étant devenus aussi juifs que les Juifs, la domination des Juifs ne les gène pas plus que ça. Ils réclament une petite place dans le monde juif : le capitalisme. La petite minorité qui renaude ne sert qu’à entretenir le spectacle de la menace dont le Pouvoir juif a besoin pour contrôler… les Juifs, pour commencer !

[14] Le temps de la révélation n’est pas encore venu, mais ce n’est pas Jean Robin.

[15] Article paru dans Actualité Juive, le jeudi 10 avril 2008 (http://judeomanie.blogspot.com/)

[16] Certains lui reprochent d’avoir été fait avec des ciseaux et de la colle, disait-on naguère, ou en copier/coller dirait-on aujourd’hui. C’est peut-être vrai. Mais pourquoi faire la fine bouche. Il est très utile que cette synthèse existe et qu’elle soit cette fois diffusée en dehors du milieu de ceux qui savaient.

[17] Tous ces « détails » ont leur importance. 1°/ C’est donc Pierre Vidal-Naquet, par les excès de ses calomnies, qui est à l’origine de l’existence du texte de l’avis, devenu préface. 2°/ À l’époque (novembre1980) P. V.-N., renseigné et documenté par les avocats de la LIC(R)A, avec Jean-Pierre Faye (le fayot failli) et quelques autres, bombardaient le cher Noam de leurs assiduités. Ils n’étaient pas parvenu à communiquer la moindre preuve crédible et recevable que Faurisson ait été un faussaire, ni qu’il ait été « antisémite ». Alors que le procès durait depuis février 1979 !

[18] Lettre du 27 octobre 1984, « Une mise au point », Droit et Histoire p. 170.