Bilan. Tel était le nom d’une revue, publiée à Bruxelles de 1933 à 1938 par « une fraction du P.C.I. en exil ». Cette revue était devenue mythique, à la fin des les années soixante, dans le petit (minuscule) milieu ultra-gauche qui tournait autour de la librairie « La Vieille Taupe » sise au 1 de la « rue des Fossés-Jacques », Paris V°. Puis nous avions fini par rencontrer, à Bruxelles, une militante, toujours active, qui avait participé à cette aventure et put nous procurer six numéros de la revue mythique, maintenant consultable par tous sur Internet !

Bilan (1933-1938). Il s’était agi, pour l’Ultra-gauche italienne – « Bordighiste » pour les initiés, d’essayer de tirer les leçons du désastre presque [par ce que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir] absolu qu’avait signifié pour le mouvement ouvrier la montée successive au pouvoir de Staline et de Hitler. Je dis bien la montée successive. La montée au pouvoir de Hitler succède à la prise du pouvoir par Staline, en Russie, puis sur l’ensemble des partis dits « communistes » européens. Elle en est la conséquence. De même qu’elle est la conséquence de l’écrasement du Prolétariat allemand par la social-démocratie allemande, sous Ebert, Noske et Scheidemann.

Bilan… Rien de tel aujourd’hui, puisqu’il ne s’agit ici que de faire le bilan de l’engagement corps et âme de la Vieille Taupe au côté du Professeur Faurisson dans sa lutte pour le révisionnisme historique.

Ces textes n’ont pas été écrits « au calme ». Bien au contraire, ils ont été écrits dans le cours et dans le feu de la dernière bataille, et les chapitres comme le plan, et même la conclusion, n’ont cessé de se modifier en fonction des « dernières nouvelles du front ». D’où un allongement, et cette division bizarre, la date de rédaction de chaque chapitre étant indiquée, que nous conservons dans cette édition. :

1°/ Bilan sans grande perspective.

2°/ Bilan…(2), Bilan…(3), Bilan…(4), Bilan…(5), Bilan…(5bis), Bilan…(5ter).

Bilan…(6), qui dans le projet initial devait clore le texte, en demeurera l’arlésienne.

Je le garde en réserve dans l’éventualité où je serais à nouveau attrait en justice pour « racisme » ou « antisémitisme », en particulier par le tribunal de Saverne, dont le Procureur a recueilli à mon encontre un dossier déjà très épais, comme j’ai pu le constater lors de mon dernier interrogatoire (parfaitement correct, mais un peu long à mon goût) par les gendarmes de Beaune-la-Rolande.

Un lecteur attentif pourra constater, d’un chapitre à l’autre, que plusieurs des pré-visions de la Vieille Taupe se sont réalisées, mais souvent avec un retard plus ou moins important sur ses pronostics ou ses désirs. La Vieille Taupe avait prévenu par la quatrième de couverture du n°1 de la revue. C’est donc le moment de vous procurer ce numéro, si vous ne l’avez pas fait quand il était diffusé dans les kiosques par les N.M.P.P. (12 Euros net 17, rue de la Bretonnière, 45340 Beaune-la-Rolande).

Cela dit, l’histoire s’accélère. On devrait le vérifier sous peu.

Autre différence entre les deux bilans : Le premier bilan évoqué ci-dessus était celui d’une catastrophe (shoah en hébreu) qui annonçait une autre catastrophe, la shoah pour toute l’humanité, donc y compris les Jjuifs,  que fut la deuxième guerre mondiale. Guerre d’autant plus catastrophique que les vainqueurs, incorrigibles, en mettant la totalité de la faute sur le dos du vaincu, placèrent, du fait même, leur propre part de responsabilité hors d’atteinte de la réflexion et de la critique, et créèrent ainsi les conditions de la domination mondiale du national-sionisme, à laquelle nous assistons.

Le deuxième bilan concerne au contraire une guerre principalement historico-judiciaire, qui, de ce fait, fit en définitive assez peu de morts% et se termina par une victoire du révisionnisme sur le dogmatisme, et de la science sur la fausse religion, même si les révisionnistes dans leur ensemble ne semblent pas encore en être complètement conscients et conservent des peurs qui les empêchent de participer pleinement aux Sonderaktion en cours. La question qui se pose donc maintenant est : que vont faire les révisionnistes de leur victoire ? Et peut-on espérer que cette victoire annonce enfin, à l’horizon, une victoire de l’humanité sur elle-même ?

En luttant pour le révisionnisme, la Vieille Taupe a fait ce qu’elle croyait juste et nécessaire. Pendant cette lutte, elle a été conduite à rendre un certain nombre de services à Robert Faurisson, à qui revient le mérite imprescriptible et inestimable d’avoir engagé socialement, donc réellement, la bataille.

Aujourd’huit, elle ne lui demande que de bien vouloir respecter l’orthographe.

Et de mettre enfin le « T », ci-dessus en trop, aux médiats.

L’obtiendra-t-elle ?

                                                                         Le 2 s 2009.                            9696

Bilan sans grandes perspectives…

 

Le n°23 du Bulletin La Vieille Taupe sera bien le dernier. N’en déplaise aux quelques correspondants qui m’ont écrit pour s’en étonner ou pour le déplorer, les conditions pour poursuivre cette expérience ne sont pas réunies. La décision de la cesser s’est imposée d’elle-même. Elle résulte de l’expérience même et des leçons de cette expérience.

Ou bien certains des espoirs caressés et suggérés dans les précédents numéros (18 à 23) auraient commencé à se réaliser, et la vieille taupe aurait pu et dû se manifester autrement… Ou bien ces espoirs n’auraient pas commencé à se matérialiser, et la Vieille Taupe en serait réduite à se manifester autrement. Dans tous les cas, un n°24 était donc inconcevable.

Ce n°23 et dernier prévoyait, et annonçait, la relaxe de Georges Theil par la cour de Bordeaux, après qu’il eut été lourdement condamné à de la prison ferme par le tribunal, puis la cour, de Limoges, et après que cet arrêt hystérique eut été cassé par la Cour de cassation, et l’affaire renvoyé à Bordeaux pour y être rejugée. Cet arrêt de relaxe, a donc été enfin obtenu à Bordeaux, le 6 mars 2008 à 13 heures 30. Il ne signifie en rien le ralentissement de la persécution des révisionnistes et ne donne pas lieu de pavoiser.

Il a été obtenu sur la base de considérations juridiques formelles concernant la prescription. Ce n’en était pas moins un succès. Et un soulagement… Car plus symptomatique et « terrorisant » encore que de la prison ferme, le fait qu’un tribunal et une cour aient successivement rendu des décisions manifestement illégales sous la pression de… l’air du temps.

La cour de Bordeaux avait finalement appliqué la loi. Alors que la répression du révisionnisme historique a une forte tendance à s’en émanciper, et à s’émanciper de toute considération juridique et même rationnelle. Il n’était donc pas déraisonnable de tenter d’exploiter au mieux ce succès, tout limité et relatif soit-il. Et cela d’autant plus que ce succès avait été correctement prévu et analysé.

En particulier, les ambiguïtés de l’attitude du procureur Weibel, qui ne m’avait pas semblé dupe de lui-même, et le comportement de la présidente, soucieuse de préparer psychologiquement les plaignants à l’atroce souffrance qu’allait représenter pour eux le fait de ne pouvoir envoyer Georges Theil en prison, me semblaient susceptibles de faire réfléchir ceux qui en sont encore capables. Mais c’est surtout l’extraordinaire conclusion de la plaidoirie de l’avocat limougeaud de la LIC(R)A, Maître Gaffet, qui me semblait à la fois dénoter une maturation à mon sens inéluctable des idées, et annoncer l’explosion à terme du camp des censeurs. Maître Gaffet n’avait-il pas réclamé que « le bombardement nucléaire de Hiroshima[1] et les exterminations massives de civils à Hambourg et à Dresde soient déclarés crimes contre l’humanité au même titre que les chambres à gaz d’Auschwitz » !

Il était donc prévu d’adresser un courriel, composé d’extraits du bulletin n°23 et dernier, d’abord aux avocats puis aux notables bordelais et limougeauds, précédés d’une courte analyse, au cas où notre pronostic serait vérifié. Ce dont nous ne doutions pas.

Mais, pour préparer cet envoi par courriel, et le rendre efficace, la Vieille Taupe aurait souhaité, et avait prévu, qu’il soit précédé d’une diffusion dans Bordeaux, et par des forces bordelaises autonomes, d’une quantité significative des diverses cartes de la VT, et du tract intemporel et conçu pour l’être : « Affaire Papon, la contre-enquête » qui consiste pour l’essentiel en un texte remarquable de Jean-François Steiner, et quelques notes qui ouvrent des liens, et des perspectives inattendues pour ceux qui sont encore capables de réfléchir, et de percevoir certaines « vibrations »…

La situation bordelaise ne permit pas d’organiser cette diffusion préparatoire !

Au surplus, c’est à Bordeaux qu’au siècle dernier (mars 1996 !) avaient été cachés 500 exemplaires (500 autres en Suisse) de l’édition Samizdat des Mythes fondateurs… de Roger Garaudy, avant que personne ne connaisse l’existence de cette deuxième édition, et première édition publique, dont la VT, en fait, avait été le seul maître d’œuvre, pour le cas où le livre aurait été saisi ou interdit, comme n’ont pas manqué de le réclamer les démocrates sincères de la LIC(R)A[2], dès qu’ils eurent connaissance de son existence[3]. La VT avait donc imaginé que ces 500 exemplaires puissent servir à une relance publicitaire de ce livre (qui n’est pas interdit) à Bordeaux. C’est même dans cette perspective qu’avaient été conçues les pages 19 et 20, en recto-verso, du n°23 et dernier, qui, tirées à part, constituaient un tract parfait, et très difficile à digérer par les diverses variétés d’ennemis de la liberté d’expression et de la vieille taupe, que ce tract prendrait tous à contre-pied d’une façon ou de l’autre.

Justement ! La vitrine de la librairie que j’avais imaginé pouvoir collaborer à cette entreprise avait été, la veille ou l’avant-veille de mon arrivée à Bordeaux pour le jugement « Theil », fracassée pour la énième fois par  un pavé, probablement lancé par un démocrate sincère ou un « anarchiste » au service du conformisme dominant. Cette librairie était, à juste titre, réputée catholique traditionaliste. Cette agression lamentable n’était pas de nature à me décourager, bien au contraire. J’ai l’habitude. Même si cela lasse, fatigue et use. « Être attaqué est une bonne et non une mauvaise chose » à dit le Président Mao parmi beaucoup d’autres conneries.

Imaginez maintenant que cette librairie ait réagi à cette énième agression en annonçant qu’elle défendait dorénavant le principe de la liberté d’expression ! qui, évidemment, n’a aucun sens s’il n’est pas la défense de la liberté d’expression de tous, et d’abord de ceux qui n’en jouissent pas. Comme l’avaient en leur temps rappelé Rosa Luxembourg à Lénine, et plus récemment Noam Chomsky aux intellectuels p(h)arisiens©. Et imaginez qu’en conséquence, cette librairie annonce que le livre de Roger Garaudy (et peut-être quelques autres d’ailleurs) serait en vente  jusqu’à épuisement du stock !

Imaginez que cette annonce qui, faite habilement, se fût répandue comme une traînée de poudre, se trouve associée à la diffusion d’un tract composé des pages 19 et 20, qui associent la vérité sur l’abbé Pierre et la vérité sur Noam Chomsky ! Et, par-dessus le marché, de l’autre tract, que les amis de la VT connaissent, comportant une photo en pleine page de l’abbé, et qui révèle, au verso, la signification symbolique du nom « Emmaüs » comme lieu de naissance du « témoignage chrétien », et l’acharnement de l’armée juive à en détruire les traces, et l’engagement pro palestinien de l’abbé…

Les évêques conciliaires et l’Église de France cachent soigneusement cet engagement irréfragable de l’abbé, comme son amitié maintenue avec Roger Garaudy[4], tout en essayant de récupérer médiatiquement la figure de l’abbé charitable, et sa notoriété, à leur profit, mais en masquant sa vérité profonde.

C’était très simple, très facile à faire, et… néanmoins impossible !

Car, voyez-vous, les catholiques traditionalistes ont une dent contre l’abbé Pierre ! D’abord c’était un pécheur public, ensuite il était en faveur du mariage des prêtres. Et puis ils n’oublient pas que l’abbé Grouès avait été un « antifasciste » sectaire et vindicatif. C’est-à-dire qu’il avait conservé, comme son ami Garaudy d’ailleurs, une forte tendance à traiter de « fasciste » tous les adversaires qu’il n’aimait pas ou ne comprenait pas. On n’a pas oublié, dans ces milieux, qu’Henri Grouès avait été un épurateur féroce et, entre autres, qu’il avait voté contre la loi d’amnistie (8 février 1949) des mineurs (eh oui !), emprisonnés pour Kollaboration, dans les prisons de la « Libération » (sic), ni qu’il s’était opposé, plus tard, au rapatriement des corps des soldats français tombés en Indochine… ! Pas très charitable !

Tant et si bien que je n’ai même pas pu exposer sérieusement mon plan et mes perspectives… J’ai probablement dû faire beuh, beuh, beuh ! rien qu’en voyant la tête que faisaient mes interlocuteurs quand je leur montrais le tract « Abbé Pierre ».

Eh bien j’en ai marre de ces catholiques qui, traditionalistes ou pas, ne connaissent pas leur religion ! Qu’est ce que c’est que ces chrétiens qui ne savent pas que le Christ est réputé avoir dit : « Tu ne jugeras pas ! » et « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » ?

S’ils ont la foi, ils devraient savoir que l’abbé Pierre ayant maintenant rejoint son créateur, c’est là qu’il était en train d’avoir à s’expliquer et à rendre des comptes ! Cela devrait leur suffire ! Mais ici et maintenant, je croyais avoir compris que les « cathos-tradis » avaient au moins compris comment, et à quel point, l’Église conciliaire et plus encore l’Église de France, et ses évêques, avaient été profondément phagocytées, « marranisées et re-judaïsées » sur fond d’instrumentalisation et de culpabilisation shoahtique[5].

Sur le plan théologique, le christianisme est nécessairement une protestation contre l’idolâtrie « nationaliste » du lien communautaire tribal, une protestation contre l’ISRAËL UBER ALLES et les ambitions purement mondaines de domination religieuse monoethnique, symbolisés par le Grand Sanhédrin, qui condamna le Christ à mort et fit exécuter ce jugement religieux par les Romains, détenteurs du jus gladii selon les accords d’armistice de l’époque. Ce récit fondateur à un sens. Il a un sens et une signification anthropologique, même si l’on ne croit pas en l’existence matérielle de Dieu, et, à la limite, même si l’on ne croît pas à l’historicité du Christ[6].

Ce récit a un sens, tout comme les fables de La Fontaine ont un sens, même si l’on ne croit pas que les animaux parlent, ni en l’historicité des récits, et surtout si l’on veut persister à croire, envers et contre tous, (et tout ?), que le moucheron viendra à bout du lion ! (sans le tuer ! MAIS à condition de ne pas être paralysé par la crainte de l’araignée !).

En dehors de ce sens lumineux que les soi-disant « rénovateurs » de l’Église sont parvenus à obscurcir, le christianisme[7] n’a aucun sens et il est condamné à disparaître, ou à être transformé puis maintenu en survie artificielle, comme flan garde du judaïsme, bon pour les goyim.

Or, sur ces points cruciaux, les positions de l’abbé Pierre sont un obstacle à la manœuvre des sionistes, et tout « moderniste » ait-il été par ailleurs, il pourrait bien être le grain de sable qui détraque la belle mécanique mise au point par les judéo-crétins pour finir de détruire ce qui reste de l’Église. Les voies de Dieu sont impénétrables ! Mais il devrait sauter aux yeux que les apostats, les militants du néo-christianisme ont tout intérêt à cacher ces vérités d’évidence… !

Toujours est-il que ceux des projets de la VT qui dépendaient d’autres que d’elle-même ne se réalisèrent pas. Mais tout ce qui ne dépendait que de la VT se réalisa parfaitement.

Comme promis (n° 23 p. 6) la Vieille Taupe lors de l’audience n’est pas passée inaperçue puisqu’une partie de son intervention inattendue a suscité la colère de l’avocat général Jacques Weibel et de la présidente Marie. Ce qui a été relevée par le journal local (Sud Ouest, 1-11, vendredi 7 mars 2008).

La VT en a profité pour diffuser quelques centaines de cartons « Raymond Barre » dans le palais de justice, le parking et les alentours. Puis elle s’est rendue en l’église St Éloi, tout en distribuant ses cartons, pour y rendre grâce du fait que Marie ait correctement dit le droit ce jour, en la bonne ville de Bordeaux.

L’église St Éloi est cette belle église désaffectée dont le Maire, Alain Juppé, avait autorisé l’utilisation par les catholiques traditionalistes. L’évêque de Bordeaux avait porté plainte devant le tribunal administratif contre cette décision municipale ! qui avait été annulée ! J’avais appris, peu de temps auparavant, par un courriel d’Olivia Zémor (transmis par un agent double, car Olivia ne veut à aucun prix avoir la moindre relation avec un « antisémite », comme je suis supposé l’être) que les services municipaux de Bordeaux avaient placé des drapeaux Palestiniens dans la décoration des arbres de Noël, en décembre 2007. J’ai donc  entonné, à la surprise de quelques fidèles présents dans l’église, dont je ne connais pas le statut actuel, plusieurs couplets du « Bon roi Dagobert », à qui, comme chacun le sait, le Grand Saint Éloi avait fait remettre sa culotte à l’endroit…

Et pour y contribuer un peu, les Sonderkommando de la Vieille Taupe ont procédé à la distribution de plusieurs centaines de cartons supplémentaires aux alentours, faits quelques rencontres et repéré toutes sortes d’endroits où toutes sortes de choses mériteraient d’être tentées. Inch’ Allah !

Le succès total de tout ce qui dépendait exclusivement de la Vieille Taupe rendait d’autant plus enrageant l’échec non moins total de tous ses espoirs placés en des révisionnistes qui ne dépendaient pas d’elle ! Car ce succès rendait palpable, vérifiable, et même vérifié, que tout aurait pu parfaitement marcher, pour peu qu’on le veuille vraiment ! Mais le veut-on vraiment ?

Mais ce n’est pas tout.

Je m’étais donc rendu à Bordeaux à partir de Royan. J’avais pensé pouvoir emmener avec moi un jeune homme, chômeur, naguère passionné de photographie, et particulièrement de « reportage », au point de posséder plusieurs appareils, tous plus performants les uns que les autres. Je lui avais déjà demandé de m’accompagner pour l’audience du procès. Et j’avais regretté son absence, car j’aurais bien voulu avoir la photo de l’imposant Christ en croix qui surplombait Madame la Présidente [ste] Marie, mais aussi la photo de Maître Gaffet, au pied des escaliers du Palais, lorsque je l’ai félicité pour la conclusion de sa plaidoirie, réclamant la promotion de Hiroshima, Dresde et Hambourg au rang de crime contre l’humanité, et bien d’autres photos encore… Hélas ! Il était convoqué juste ce jour-là  à l’ANPE ou à une visite médicale, je ne sais plus. Cela devait être vrai puisque c’est ce qu’il m’a dit.

Un mois plus tard, pour le rendu du jugement, je comptais encore sur lui. Je devais rencontrer Georges Theil, quelques lecteurs et relations de la VT, et un nouveau Sonderkommando que je ne connaissais qu’au travers de riches conversations téléphoniques, et les documents et livres importants qu’il m’envoyait régulièrement. Il s’est heureusement révélé, en plus, parfaitement opérationnel. Mais avant de le savoir, la présence d’un accompagnateur, en Sonderaktion, est pratiquement indispensable, pour porter divers documents nécessaires selon les rencontres, ou les munitions d’une diffusion pendant que l’on étudie le terrain, ou pour faire la liaison avec le stock dans la voiture, ou pour surveiller ou garer la voiture quand une rencontre nécessite que l’on soit disponible, etc… Et à plus forte raison si l’on souhaite prendre des photos, car le port d’un appareil par moi-même est absolument incompatible avec les situations qui peuvent survenir. Au surplus, outre le Christ en croix de la 3° chambre, nommée « Quatrième » sur le péristyle, j’avais l’idée d’un « reportage » sur certaines des Sonderaktion que j’avais prévu de réaliser, et sur certains lieux et monuments, symboliques et éventuellement susceptibles d’être détournés. J’étais encore dans l’idée le projet de l’exploitation positive et intelligente de la situation. Avant d’avoir découvert qu’il n’y avait pas grand-chose à attendre de la situation bordelaise actuelle, bien des choses pouvaient encore être envisagées. Un reportage « situationniste » pouvait potentialiser la situation sur Internet, pour peu que soient effectivement réalisées des actions mémorables, ou susceptibles de le devenir.

Le propre d’un « reportage situationniste » c’est d’être réalisé au futur antérieur ! C’est-à-dire que certains éléments, les principaux, ne prendront leur sens que dans le futur, en fonction d’événements qui se produiront dans le futur[8]. Et dans ce cas, le document photographique, s’il existe, n’est là que pour établir que le futur avait été correctement anticipé, et surtout pour entraver autant que faire se peut le travail des récupérateurs et des charognards, tels ceux qu’on voit à l’œuvre sur la mémoire ( !) de Mai 68[9]. Passons. Je m’égare. Toujours est-il qu’à ce moment-là, plusieurs éventualités étaient encore envisageables, comme le lancer d’une centaine de tracts « Papon » d’un endroit bien choisi, les tours de la cathédrale par exemple, ou un test in vivo de l’arme de destruction massive que la Vieille Taupe avait mise au point dans l’espoir de l’utiliser en grand, quand les temps seraient venus…et vraisemblablement dès le printemps 2008, pensait-elle encore.

Mais, manque de chance, mon chômeur était occupé ! Une visite médicale ou l’ANPE, je ne sais plus. Et puis, à quelle heure serait-on de retour ? Des obligations mondaines sans doute. Or le B.A…bah ! d’une Sonderaktion c’est d’être aléatoire ! Et n’aurait-il pas fallu prendre une assurance en cas d’effondrement du pont de Pierre ?

Mais ce n’est pas tout.

Le lendemain, de retour à Royan, et pour suppléer au « reportage » manquant, j’eus l’idée d’un reportage sur un lendemain de Sonderaktion. Le vidage de la voiture de fonction de la VT, un break 206 Peugeot, avec son abominable contenu explosif, et la constitution d’une nouvelle cache d’armes prohibées par le lobby qui n’existe pas[10]. J’avais disposé sur une corde à linge, pour être prises dans le champ, quelques uns des accessoires, potentiellement signifiants et plus ou moins sibyllins, que j’utilise au cours de Sonderaktion, et que j’avais extraits d’un grand sac en plastique très commode qui se trouve en permanence dans la voiture de fonction : Le blouson noir et rouge avec les grandes lettres blanches PG=W, un sweat-shirt avec un dessin, par Franquin, de Gaston Lagaffe dans son hamac qui proclame « J’aime pas qu’on me presse », un keffieh, qui ressemble à un keffieh palestinien, mais qui est en fait un keffieh de Saddam Hussein[11], un kata tibétain, parce que Maurice Papon s’est référé plusieurs fois avant de mourir au bouddhisme, et enfin un T-shirt représentant un personnage bâillonné par trois bandes de sparadrap, et furibard, avec au-dessus ; «Et la liberté d’expression ? ». Le sweat et le T-shirts m’avaient été offerts quelques années plus tôt par ce même jeune chômeur, que je remercie, et avec qui, en plus, j’aurais eu bien envie de parler pendant les 250 kilomètres aller et retour de Royan à Bordeaux. Mais, ce lendemain donc, les piles de son super appareil photo numérique étaient déchargées !

Mais ce n’est pas tout.

Devant tant de fatalité, j’eus l’idée de recourir à une autre connaissance royannaise, qui se trouve être photographe professionnel, et accessoirement photographe reporter, pour pouvoir disposer de quelques photographies d’une séquence ordinaire de ma vie ordinaire, qui n’a pas moins d’intérêt que d’autres, pour moi en tout cas. Il était à l’île d’Oléron ! Mais, miracle du téléphone portable, sa femme pouvait le joindre, et il ferait l’effort d’être là en fin d’après-midi. Qu’avait-il à faire ? Il me demanderait 45 Euros. En Sonderaktion la VT ne mégotte pas. Pas de problème. Simplement un reportage très court sur le déchargement d’une voiture, qui serait éventuellement mis sur Internet !

— (?!?!?!?!?!)

Mais voilà, est-ce bien raisonnable ?  Telle est la question.

Et puis, cette idée de se mettre soi-même en scène ! Est-ce bien prudent ?

Et visible sur Internet ! En plus !!!

Bon ! Maintenant je vais essayer de résumer, concentrer et synthétiser.

Mes deux expéditions bordelaises avaient inquiété mon épouse. Un peu. Et on la comprend puisque c’est elle principalement qui a supporté les conséquences de précédents dérapages de ma part. Mais sans plus. Une légère inquiétude contrôlée. —« Pourvu que ça se passe bien !». Et il ne faut pas oublier que c’est grâce à elle que j’ai pu faire ce que j’ai fait, et finalement tenir le coup tout au long de trente années mouvementées.

— « De toute façon, tu feras ce que tu veux ! ».

— « Sans aucun doute, si je le peux ! Là est l’autre question. »

Mais si les voies de Dieu sont insondables. Celles du téléphone, même quand il n’est pas arabe, ne le sont pas moins. Royan n’avait pas ignoré l’inquiétude initiale et raisonnable de mon épouse. En retour, Royan, où j’avais eu l’idée saugrenue de distribuer quelques centaines de cartons Raymond Barre sous les pare-brise des parkings des principaux centres commerciaux, et à quelques autres endroits intelligemment choisis, s’était inquiété sur la solidité de ma santé mentale.

— « Tu n’en a pas mis chez lez voisins, au moins ? »

La montée de cette inquiétude ne pouvait pas ne pas rejaillir et conforter les craintes de mon épouse qui ne pouvait pas ne pas finir par être avertie des craintes royannaises autonomes…Et mes filles ne pouvaient pas manquer d’être à leur tour informées de l’éventualité  d’un risque de montée des périls…

Mais ce n’est pas tout.

À mon retour de Bordeaux donc, j’eus, ce jour-là, l’occasion fortuite de déjeuner avec un ami de mon enfance royannaise, à qui de nombreux et riches souvenirs me reliaient. C’est avec lui que je jouais quand j’ai eu, à 12 ans, un accident qui a bien failli débarrasser définitivement l’humanité de ma présence, et a provoqué un traumatisme et une fracture du crâne dont les séquelles expliquent probablement pourquoi je ne parviens pas à être convaincu par les ineffables témoignages des Sonderkommando, qui se multiplient pourtant, sur les usines à gaz d’Auschwitz. C’est aussi à sa famille qu’appartenait l’immeuble, rue du Pré-aux-Clercs, juste en face de la rue Saint Guillaume, Paris VII, dans la cave duquel les situationnistes avaient organisé une exposition, qu’il m’avait fait visiter, et qui avait joué un certain rôle dans l’approfondissement de mes relations naissantes avec Guy Debord et Michèle Bernstein (La VT n°1, p. 64). Et sa sœur, Claude, légèrement plus âgée que nous, était cette rencontre surprenante ( ?) à laquelle j’avais fait une allusion sibylline en rendant compte d’une Sonderaktion rue Mouffetard (VT n°22, p. 2). Il y avait probablement quarante ans que je ne l’avais plus rencontrée ! Elle défendait à l’époque des positions sartro-staliniennes d’« intellectuelle de gauche », amie de la classe ouvrière et surtout de son Parti, alors que j’étais en train de larguer les études et Sciences-Po après avoir découvert Socialisme ou Barbarie. Et ce jour-là, elle diffusait sur le marché Mouffetard des tracts ATTAC contre la constitution européenne, qui suscitaient beaucoup moins d’intérêt des passants que les cartons de la VT. Cette rencontre, après quarante ans, avait quelque chose de surréaliste. Passons. Revenons à son frère, mon copain d’enfance. Il venait de prendre sa retraite. Il est donc Magistrat honoraire. Juge d’instruction qu’il avait été ! La dernière fois que je l’avais rencontré c’était au remariage d’un ami commun, le 20 avril 1996. L’affaire Garaudy-abbé Pierre battait son plein. Il était, par principe plutôt hostile à la censure. De plus l’ami au mariage duquel nous avions été conviés était agrégé d’histoire en retraite, et le magistrat alors en activité lui avait demandé ce qu’il pensait du crédit qu’il fallait accorder à mes idées au sujet du « révisionnisme ». Il avait été impressionné de s’entendre répondre que non seulement j’avais entièrement raison, mais que, n’était l’hystérie, la répression et la censure, beaucoup conviendraient que nous (les révisos sérieux) ne disions que d’évidentes banalités de base ! Je lui avais probablement, au cours de ces années, fait suivre quelques documents. Mais je ne m’en souviens pas et ne suis sûr de rien. À mon avis, il devait croire aux chambres à gaz. Ne rien connaître au dossier dans un sens ou dans l’autre, et y croire, comme ma grand-mère, la sainte femme, croyait en Dieu, parce qu’Il était nécessaire à sa conception du monde. Néanmoins il lui est arrivé, à ma grand-mère, probablement de commettre des péchés, même des gros, alors qu’elle n’a jamais mis ses doigts dans une prise de courant, parce que là, elle ne croit pas, elle sait, qu’elle prendra une décharge électrique ! Quant à lui, ses opinions idéologiques et politiques me semblaient relever de l’intellectualo-bobo-sartro-gaucho-stalinisme, qu’en général une dose d’antifascisme contribue à faire tenir debout. Mais cela ne l’empêchait pas d’être, par ailleurs, quelqu’un d’estimable. Et, en 96, il avait été sérieusement troublé. Le temps avait passé. Et le soufflé médiatique de l’affaire Garaudy était retombé. J’étais donc impatient de parler avec lui des dernières péripéties de la répression judiciaire du révisionnisme, du répit de Bordeaux, et de connaître ses réflexions en tant qu’honorable magistrat, sur le plan juridique avant tout. Point trop n’en faut.

Eh bien, refus à peu près total de parler ! Et à la fin du repas, refus de prendre le n° 23 que j’étais allé chercher pour lui ! Refus poli. Et même refus, refus, refus de prendre le tiré à part du n° 21 : « Un coup d’État judiciaire ! »

La série des déconvenues s’allongeait.

Et ce n’est pas tout.

Je découvrais aussi, comme cela avait déjà été le cas à Bordeaux, qu’un révisionniste convaincu et solide, solidement informé, qui avait même subi, au siècle dernier, très courageusement, de sérieux ennuis, avait épuré sa bibliothèque des livres révisionnistes qui y figuraient, parfois depuis trente ans, de crainte d’être à nouveau identifié par de jeunes épurateurs. Je pourrais multiplier les exemples similaires (le cas bordelais s’était contenté de retourner les livres dans sa bibliothèque, pour que seule la tranche soit visible !),.

Comment conserver, en pareilles adversités, l’énergie et le courage d’accomplir les tâches que l’on s’était données librement dans l’enthousiasme et la sérénité ?

Mais ce n’est pas tout.

Lorsque j’ai retrouvé, en fin d’après-midi, mon reporter-photographe pour immortaliser (quelle prétention !) le déchargement de ma voiture et de quelques centaines du livre de Garaudy, au lieu d’un appareil numérique, dont les photos peuvent instantanément être mises sur Internet, il était muni d’un appareil argentique !

Qu’à cela ne tienne. Quand j’aurai les photos développées, je les numériserai. Temps et argent perdus, mais, comme à la Légion, marche ou crève ! la mission passe avant tout ! Une fois rentré au PC opérationnel de la VT, j’ai finalement reçu les photos de mon reporter, qui avait pourtant été prévenu de leur usage éventuel, mais c’étaient des diapositives (!!!) inutilisables en l’état.

Entre temps j’avais renoncé à la Sonderaktion informatique programmée de longue date, car j’en étais arrivé à la conclusion que si le bon Dieu laisse le méchant Satan s’opposer avec une telle constance aux projets de la VT, c’est tout simplement qu’il veut faire comprendre que les temps ne sont pas encore venus, et qu’il ne s’agissait donc que d’une répétition générale… Pour aguerrir et tester les troupes. Envoyer dans ces conditions le courriel prévu à des milliers d’avocats ne servirait à rien. On ne peut faire boire un âne qui n’a pas soif. Mais rien n’empêchait de déclencher une opération de diversion prévue de longue date. Pas rancunier, rentré au PC opérationnel, je téléphonai donc à mon « chômeur » pour lui demander s’il possédait toujours et s’il tenait à conserver, « la guitare de Maurice[12] » que je lui avais offerte, au siècle dernier, parce qu’il avait des talents musicaux, et artistiques, et que ce pourrait être une occasion… Dans le cas contraire, et uniquement dans le cas contraire, je lui conseillais d’offrir aux enchères, sur E-bay ou ailleurs, qu’il étudie comment tout ça marche, la « Guitare de Maurice ». Mais surtout pas à moins de 1500 Euros ! La « guitare de Maurice » est une guitare traditionnelle, de bonne facture. Elle a été le seul « luxe » que Maurice se soit jamais offert, en plus du luxe, que peu peuvent s’offrir, d’être resté toute sa vie intraitable ! Mais 1500 Euros, c’est très au-dessus du prix d’une guitare identique et démodée qui ne serait pas « de Maurice ». Je disposais des moyens directs et indirects de faire connaître l’existence de cette offre insolite, dès lors qu’elle serait effective, et j’avais la certitude, non seulement que cette mise à prix serait relevée, mais je n’excluais pas qu’il puisse être enchéri au-delà et …(voir les épisodes à venir).

— « Mais elle vaut pas 1500 Euros ! ».

Décidément, Pierre n’est vraiment pas bien en ce moment ! Refus. Refus.Refus.

Il est un état, un peu particulier, quand on a soi-même surmonté la peur et que l’on est prêt à accueillir l’avenir et à s’y adapter, et à le saisir quelque qu’il soit : cet état que j’avais défini comme « aléatoire ». État qui permet d’être imprévisible (pour être invincible, il faut être imprévisible, et pour être imprévisible il faut être aléatoire) même pour soi-même ! Cet état permet de saisir et d’exploiter les opportunités. C’est notamment cet état particulier qu’avaient commencé à explorer les situationnistes dans l’expérience des « dérives ». Dans cet état, qui est la liberté, la vraie liberté, sur lequel nous avions commencé à réfléchir avec Debord, en des temps préhistoriques, on provoque chez les autres, chez ceux qui ne jouissent pas réellement de cette liberté, de curieuses réactions qui dévoilent les aliénations dont souffrent précisément ceux qui voudraient se les cacher à eux-mêmes. C’est un état qui permet d’entendre l’autre, d’entendre vraiment, c’est-à-dire d’entendre à la fois ce que l’autre veut dire et ce qu’il ne voudrait pas dire ! C’est un état qui met les autres mal à l’aise. Mais c’est à double tranchant et tout cela est un très vaste territoire qui reste largement inexploré.

J’ai pu le vérifier maintes fois. Par le seul fait d’être là, et d’être vraiment libre, on provoque de curieuses réactions, et l’on suscite d’incroyables hostilités pour le seul fait d’avoir révélé à quelqu’un qui aurait préféré l’ignorer, à quel point il n’était pas libre. Ainsi l’homme libre est un détonateur et possède une force spécifique, potentiellement contagieuse du seul fait de sa liberté. Vient alors inéluctablement la tentation de bousculer quelque peu les craintes et les lâchetés au fur et à mesure qu’elles viennent au jour. « Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes » (Rosa Luxembourg). Mais si on parvient à les faire bouger, ne commenceront-ils pas à les sentir… ?

D’où la tentation, qui me semble avoir été celle de l’Internationale Situationniste en mai 68, et qui m’était apparue insuffisante, de concevoir le mouvement de libération de l’humanité comme un processus de libération contagieux qu’il s’agirait d’initier et de provoquer[13] :

—« Ah tu sortiras biquette, biquette, ah tu sortiras de ce chou-là ! »

« On s’en va chercher le chien, pour qu’l’chien morde biquette »

Le chien, le loup, le bâton, le feu, l’eau, le veau, le boucher, qui tous renâclent à faire leur devoir d’état. Jusqu’à ce que le diable accepte d’emporter le boucher, et que le boucher, de lui-même, accepte…

Et c’est ainsi que biquette finit par sortir du chou !

Seulement voilà. Réciproquement l’homme libre suscite inéluctablement l’inquiétude et la coalition de ceux qui ont un intérêt à défendre, différent du mouvement réel de l’histoire.

Car ce ne fut pas tout, même s’il faut que j’abrège.

J’étais donc rentré au PC opérationnel, en passant par chez l’une de mes filles.

Mes filles avaient bien sûr été averties que leur père était un peu agité ces temps-ci. Et donc en risque de rechute. Comment ne pas craindre le pire ? Un nouveau déclenchement de cette fameuse phase maniaque, de ma fameuse psychose bipolaire !

Évidemment toutes les tentatives conscientes ou inconscientes pour entraver ma liberté ne faisaient que décupler mon énergie, et me conduisait à innover pour franchir les obstacles abusifs qui surgissaient sur mon chemin. C’est ainsi que je me suis livré, au cours de mon retour à Beaune-la-Rolande, à toute une série de Sonderaktion plus ou moins mémorables, et plus ou moins spectaculaires, agrémentées d’initiatives inédites destinées dans certains cas à ce qu’elles ne restent pas sans conséquences, et plus particulièrement à Royan, à la base aérienne de Rochefort, dans la ville de Rochefort et l’église, au cimetière des « Deutscher Soldaten » de Berneuil, près de Saintes, à Cognac, et à sa base aérienne, puis le lendemain, en divers endroits, notamment sur l’autoroute. Je passe les détails. Il suffirait qu’une seule de ces initiatives ait la suite escomptée pour changer le cours de [censuré]. Et tout ça en quarante-huit heures !

Mais au fait, l’agitation ( ?) de Pierre ne serait-elle pas un symptôme maniaque ? Un symptôme de sa fameuse psychose maniaco-dépressive, dite maintenant « bipolaire ».

En fait d’agitation, il ne s’agissait encore que d’activités bien contrôlées et parfaitement efficaces.

Mais quand on ne trouve pas dans la réalité les satisfactions qu’on serait en droit d’en attendre, on a tendance à y suppléer par des satisfactions artificielles[14] et à prendre ses désirs pour la réalité. Qu’est-ce qui pouvait mieux me fournir l’énergie nécessaire à l’accomplissement des tâches que je m’étais données et me fournir de bonnes raison de bousculer un peu mon entourage jugé trop timoré, sinon l’illusion que le schmilblick faisait de « grands » progrès ?

Et qu’est-ce qui pouvait décupler mon activité et ma volonté de franchir les obstacles sinon la conscience du caractère injustifié, injuste et abusif, des barrières et limitations que l’on prétendait m’imposer.

Dès lors la dialectique du délire était en place.

La dialectique peut-elle casser les briques ?

La capacité de voir des signes prémonitoires et de construire des significations subtiles là où le vulgaire n’y voit que du feu, est plutôt un signe d’intelligence. Encore faut-il que gardent le contrôle, les instances du cerveau qui sont chargées (inconsciemment) de passer au crible du réalisme et de la raison les hypothèses qu’élabore cette autre partie du cerveau, chargée en permanence d’effectuer librement toutes les associations d’idées possibles et imaginables (inconsciemment) qu’offre la situation.

J’avais pensé pouvoir compter, le moment venu, sur l’aide de plusieurs révisionnistes de mon entourage pour participer à la diffusion massive des cartons « Raymond Barre », qui ne sont d’ailleurs absolument pas « révisionnistes », et pour lesquels on ne court aucun danger. Au lieu de quoi je ne rencontrais que réticences et oppositions !

J’étais pour ma part convaincu que la prétendue question juive résultait d’une dialectique perverse, et complexe, dont la solution supposait que l’on commence par poser clairement, et fermement, non pas la « difficile » question des chambres sacrales[15], mais les questions simples que pose Raymond Barre, et Jean Robin, quant à la judéomanie qui domine et écrase nos sociétés. En d’autres mots, quand bien même les juifs auraient-ils été exterminés exactement dans les conditions où ils le disent, est-ce une raison suffisante pour que l’humanité soit dorénavant divisée en Juifs, survivants et rescapés par nature et essence, jouissant tous du droit imprescriptible et absolument unique, de dire l’histoire sans contredits, et de diaboliser ipso facto les contradicteurs, sans avoir a prouver leurs accusations !

Dans cet état d’esprit, la seule chose qui pouvait me « faire du bien », m’éviter de sombrer dans le « délire », c’était de me donner un coup de main : —« Donne-m’en un paquet et je vais te les distribuer tes trucs ! » Mais c’est exactement le contraire qui se produisait !

—« Et surtout prend bien ton Zyprexa ! »

Lors de ma dernière visite au psychiatre, que j’effectue scrupuleusement[16], j’avais obtenu, au vu de l’amélioration manifeste et durable de mon état, d’espacer les visites et de supprimer, pour commencer, le Zyprexa dont je prenais déjà la dose « minimale thérapeutique », en commençant pendant un mois par diminuer de moitié. Donc, 1 le matin, puis 1 tous les deux jours. — « Mais faites quand même bien attention et soyez attentif à l’avis de votre entourage, surtout que vous avez la chance de pouvoir avoir confiance », m’avait dit le bon docteur Kramkimel, que je surnomme (amicalement) le Docteur Pilulos, par opposition à l’autre psy, Madame de Bortoli, que je ne surnomme pas.

Averti par mon entourage de la manifestation de symptômes inquiétants d’hyperactivité maniaque, le bon docteur prescrivait la reprise immédiate du Zyprexa, un le matin, un le soir, en attendant la très prochaine visite. Or, à ce moment-là, mon seul symptôme, c’était encore la diffusion des divers cartons VT ! Rétrospectivement, je reconnais non pas une « activité délirante », mais l’existence de symptômes caractéristiques d’une dérive « délirante »  à partir de mon retour de Royan. Mon cerveau avait commencé à m’offrir les satisfactions que j’attends depuis trente ans, et que la réalité ne m’offre pas et la partie de mon cerveau chargée de contrôler les associations d’idées de l’autre partie, toujours très productive (heureusement) avait commencé à laisser filer. Ce qui justifiait amplement les craintes de mon entourage, qui se trouvait conforté dans le comportement… qui ne pouvait que décupler ma résistance et finalement alimenter mon délire ! Puisque c’est ce délire qui m’aidait  à faire face correctement à la situation !

Résumons la situation : La diffusion des diverses cartes VT et de quelques autres documents VT est une bonne chose. Personne ne m’a encore démontré valablement le contraire. Deuxièmement mon entourage (et pas seulement ma famille – nous y viendrons) au lieu de me donner le coup de main que j’attendais, craint que cette activité n’aboutisse qu’à provoquer la chute du ciel sur ma tête, et sur leur tête, car ils ont déjà beaucoup donné.

Résultat : Je dois bouffer du Zyprexa dont je n’ai nullement besoin, et je suis progressivement l’objet d’une surveillance, d’une suspicion intolérables. Quand l’inquiétude s’installe, pour votre bien sans doute, elle pourrit tout. Comment même partir l’esprit libre pour quelque Sonderaktion que ce soit, ou pour quelque rendez-vous, tant que vous savez votre épouse et votre entourage le plus proche rongés d’angoisse. Et puis un mot, un regard suffisent à vous descendre en flammes et à vous rendre incapable d’écrire, ou de faire les tâches prévues, ou de faire quoi que ce soit, comme s’occuper du robinet de la chasse d’eau qui fuit…

Résultat : Là où la répression étatique, la persécution judiciaire légale et illégale, la police, la gendarmerie, et la persécution extrajudiciaire, ont échoué, « l’entourage qui vous veut du bien » constitue une prison infiniment plus efficace ! Puisqu’il en viendrait à parvenir à vous dissuader de distribuer jusqu’aux inoffensifs cartons de la Vieille Taupe !

Je décidais donc de cesser immédiatement et complètement de prendre du Zyprexa. Puis, par principe, de ne tenir aucun compte de prescriptions médicales « médiatisées », c’est-à-dire qui résulteraient de l’information du médecin par quelqu’un d’autre que moi, et me seraient transmises par un tiers, aussi bien intentionné soit-il.

Dans un premier temps, j’utilisais la ruse, c’est-à-dire que je faisais semblant de prendre mes pilules. Puis la volonté de contrôler s’étant manifestée, je fis tourner en bourrique mon entourage jusqu’à ce qu’il prenne conscience qu’il était impossible de me contrôler.

Dès lors qu’en désespoir de cause on voulut bien l’admettre, sans que cependant mon comportement justifie que l’on réclame l’aide de la force, publique ou psychiatrique, la situation se détendit immédiatement, et plus personne ne se soucia plus de me faire avaler quoi que ce soit contre mon grès.

Non sans hésitation, le bon docteur Kramkimel entérina ma décision à la visite suivante. Tout en me mettant en garde, à bon escient, et avec des arguments raisonnables et discutables (pouvant être discutés). L’amélioration fut spectaculaire. Mais il faut bien comprendre que si je parle d’amélioration, c’est bien qu’il y avait quelque chose à améliorer, car pour parvenir à « tenir le coup », envers et contre tous (et le récit est outrageusement simplifié, mais rigoureusement exact en substance), j’avais dû, pour entretenir mon énergie et ma combativité, me « raconter des histoires » diverses, que je garde pour moi…et commis dans la foulée quelques « bavures » inquiétantes, et de nature à porter atteinte à ma réputation.

« Pendant les travaux, la vente continue ! ». Car pendant tout ce temps, ce ne sont pas les tâches diverses et les sollicitations qui ont manqué. Mais les plans de la Vieille Taupe ne se sont pas réalisés, le sentier lumineux était, cette fois encore, une illusion de la foi, car on ne peut pas être au four et au moulin, selon la sagesse des nations.

Car ce n’est pas tout, c’est même loin d’être tout !

Avant d’évoquer certains événements du contexte, qui ont pu aggraver considérablement la situation à laquelle il fallait faire face, revenons à l’essentiel pour essayer de comprendre, structurellement, ce qui s’est passé pendant cette période dangereuse, où j’ai réellement déliré dans mon interprétation de la situation, pour, selon mon interprétation, pouvoir faire face à cette situation ! Sans capituler indûment. Mais d’abord comment en suis-je sorti ?

J’ai indiqué plus haut combien avait été positif l’abandon de la tentative de vouloir me faire renoncer à quoi que ce soit et de vouloir me « guérir » malgré moi[17]. Certes ! Mais cela n’aurait pas suffi. Autant toutes les tentatives dans lesquelles je décelais une trace de tentative inconsciente de se cacher à soi-même la réalité de la « trouille verte » que j’ai déjà évoquée, devant la situation qui prévaut actuellement, ne faisaient qu’alimenter ma fureur (contrôlée), autant, au pire de mon délire, je suis resté capable d’entendre des arguments, s’ils étaient sérieux. C’est ainsi que ce sont de très rares conversations qui, dans le même temps, ont fait plus que toutes les pilules que je ne prenais plus ! Conversations avec quelques très rares personnes dont les arguments, qu’ils soient dans un sens ou dans l’autre, ne s’autodétruisaient pas par la présence détectable de motivations non assumées.

— « Tu ne mesures pas à quel point la situation est catastrophique ! »[18]

— « Ton entourage a de bonne raison de craindre le pire ! »[19]

— « Que tu aies tort ou raison, à ce rythme tu ne tiendras pas la longueur »[20]

Cette fois, la conclusion s’impose : Pause. Pour reconstituer les forces, recharger les soutes à munitions et fortifier et sécuriser les bases de départ. En 24 heures, tous les délires que j’avais échafaudés s’évanouissaient comme un rêve dont les traces diurnes s’estompent rapidement. Mais, et là c’est bien le comble, il subsiste de certaines des constructions délirantes les plus folles, des traces matérielles incontestables ! qui prouvent que ces constructions « délirantes » n’étaient pas délirantes en totalité, et que sur tel ou tel point « complètement invraisemblable », « symptôme évident de délire », c’est moi qui avait vu juste !

Mais c’est là une autre histoire, pour plus tard. Par principe et par hygiène mentale, ce que je ne comprends pas, ce qui est inexplicable, je le laisse dormir dans un coin de mon cerveau, en attendant que se trouve, ou ne se trouve pas, une explication. Il ne faudrait pas que l’incompréhensible vienne perturber l’accomplissement des tâches nécessaires et urgentes.

Pour mémoire, il y a d’ailleurs eu, depuis trente ans que dure l’affaire Faurisson, toute une série d’événements qui demeurent complètement incompréhensibles et dont la liste pourrait intéresser les amateurs de mystères et les adeptes de la culture de l’étrange. Il y a bien sûr des gros malins qui connaissent l’explication avant de connaître le problème. Ces gros malins m’emmerdent. Mais je ne suis absolument pas un adepte du mystère et de l’étrange, et je n’ai jamais eu, bis repetita, la moindre hallucination auditive ou visuelle. Au contraire. Pendant cette période où j’ai « déliré », hypersensibilité au réel, perception affûtée de détails, au point que dans mes promenades dans la campagne je levais beaucoup plus de lièvres, de lapins et de perdreaux, et même un chevreuil que je parvins à pister et à lever plusieurs fois ! Délire d’interprétation à fond la caisse ! Indiscutablement ! (Mais après en avoir discuté librement). Et aussi hypersensibilité au refus commun de percevoir toutes sortes de détails, de traces, d’indices de toutes sortes de choses. Hypersensibilité à la censure de la curiosité, dans tous les domaines et pas seulement dans le domaine concernant mes « délires délirants ».

Encore que certains de ces délires délirants pourraient avoir véhiculé des idées potentiellement récupérables. Par exemple, j’avais notamment bâti toute une symphonie délirante sur le fait que l’anagramme d’Albert Einstein peut être : « Rien n’est établi[21] ». Ça pourrait resservir ! Et j’avais bâti un opéra sur le fait que « NIER » est l’anagramme de « RIEN ». Or, tous les communicants le savent, dans « communiquer », il y a « commu », n’est-ce pas ?

Et dans « communier », n’y aurait-il rien ?

Toujours est-il que le jour de Pâques, le dimanche 23 mars 2008, j’ai fait des rencontres tout à fait fortuites, absolument ébouriffantes, sur la place de l’église, et sur la place du marché de Beaune-la-Rolande, qui pouvaient entrer dans mon délire ! Au-delà de ce que j’avais imaginé, et qui suffiraient à compenser l’avortement de presque tous mes projets et le dévoilement du caractère illusoire, à 99%, de mes délires, puisque la réalisation, la matérialisation de ce 1%, inattendu, mais réel, suffisaient à me requinquer. Elles manifestaient que mon « délire » pourrait bien n’avoir été que l’expression de la protestation contre la misère réelle. La « bouffée délirante » n’est alors que le soupir de la créature opprimée, le cœur d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’un monde sans esprit. Le dépassement de la bouffée délirante en tant que bonheur illusoire du sujet est l’exigence de son bonheur réel. L’exigence de renoncer aux illusions de son état est l’exigence de renoncer à un état qui a besoin des illusions. La critique et l’élucidation du « délire » est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion shoahtique est l’auréole. La religion shoahtique est l’opium du peuple.

La critique a effeuillé les fleurs imaginaires qui couvraient la chaîne non pas pour que l’homme porte la chaîne prosaïque et désolante, mais pour qu’il rejette la chaîne et cueille la fleur vivante. La critique de la religion shoahtique ôte ses illusions à l’homme pour qu’il pense, qu’il agisse, forme sa réalité comme un homme privé d’illusions, parvenu à la raison ; afin qu’il tourne autour de lui-même, son véritable soleil. Le « délire » n’est que le soleil illusoire qui tourne autour du sujet aliéné, tant que celui-ci ne tourne pas autour de lui-même.

C’est donc la tâche de l’histoire, une fois dissipé l’au-delà de la vérité, d’établir la vérité de l’ici-bas. C’est avant tout la tâche de la philosophie[22] qui est au service de l’histoire, après avoir arraché le masque de l’image sainte à l’auto-extranéisation (Selbstentfremdung) humaine, d’ôter le masque à l’auto-extranéisation dans ses formes profanes[23].

J’utilise ces mots et cette traduction pour rendre hommage à ceux qui m’ont aidé à commencer à comprendre ce que je voudrais faire comprendre aujourd’hui, et que je ne suis pas sûr d’avoir moi-même bien compris. Mais rassurez-vous, il n’est pas nécessaire de tout comprendre, ni de tout savoir des prochaines étapes, pour participer utilement à la bataille en cours, où il suffit de comprendre que le meilleur moyen de faire avancer le schmilblick, et en tout cas de désespérer les censeurs, consiste à distribuer les divers cartons de la Vieille Taupe…

En première approximation, l’auto-extranéisation semblerait bien avoir un rapport avec ce phénomène humain qui consiste à projeter hors de soi, dans un au-delà mystérieux, ses propres facultés humaines. Et, dans ses forme profanes, cela pourrait bien avoir un rapport avec l’existence de toutes les richesses produites par l’humanité, qui existent donc maintenant en dehors d’elle-même, sous forme de Capital, qui n’obéit plus qu’à ses propres lois, comme si l’humanité elle-même (auto), avait projeté hors  d’elle même (extranéisé, rendu étranger), le produit de sa propre activité.  (À suivre.)

 

Pierre Guillaume.

Nihil obstat

Wilhelm Stein.

 

Bilan 2        Retour accueil



% Tous tués par les dogmatiques. Certains connus, comme Duprat, assassiné le 18 mars. Mais il y en a un certain nombre d’autres, que je révélerai, si nécessaire, quand les temps seront venus…

[1] Il a omis Nagasaki. C’est dommage. Car Nagasaki était la principale, sinon la seule, ville catholique du Japon, où étaient concentrées toutes les institutions catholiques, dont l’institut fondé par le Père Kolbe. Il n’avait pas échappé à l’époque, à ceux qui restaient capables de voir plus loin que le bout de leur nez, que le bombardement atomique après que le Japon eut fait des offres de capitulation était aussi  un avertissement discret lancé en direction de l’Union Soviétique, et les prémices de la guerre froide. Mais fort peu ont voulu voir que ce bombardement était aussi un avertissement discret (si l’on peut dire) lancé au Vatican. Mais c’est là une autre histoire.

[2] En fait, il fit l’objet de très lourdes amendes, mais il n’a jamais été interdit : aucune base légale à une interdiction !

[3] Alors qu’ils étaient parvenus à circonscrire l’imprimeur de la VT, et que l’espionnage vétilleux auquel je suis soumis, et la connaissance qu’ils avaient de ma situation désespérée ne leur avait pas permis de déceler la réalisation clandestine de cette deuxième édition publique. Relisez bien cette note. Elle signifie tout simplement qu’en 1996, la VT a été contrainte de se cacher d’un lobby qui n’existe pas pour parvenir à réaliser matériellement une édition publique parfaitement légale ! Capito ?

© Noam Chomsky, Réponses inédites à mes détracteurs parisiens, Cahier Spartacus, avril 1984. Cette brochure de 96 pages comporte une préface signée P.G. et constitue la preuve matérielle que la thèse « obligée » selon laquelle j’aurai abusé de la confiance de Chomsky pour obtenir son « avis » en préface au Mémoire… de Faurisson est un mensonge médiatique auquel ont collaboré plus particulièrement Jean-Pierre Faye, Anne Sinclair, Le Monde, Le Monde Diplomatique, parmi d’autres.

(Les notes non numérotées ont été ajoutées après la première publication du texte sur l’AAARGH.

[4] Amitié réaffirmée lors d’une dernière visite à son ami, quelque temps avant sa mort qu’il sentait venir (n°23 p. 11) et dont il avait prévenu Monseigneur Vingt-trois, lorsqu’il avait évoqué avec lui l’organisation de ses obsèques.

[5] Voir le tract « Profanation »

[6] Moi, j’y croix, mais je n’en détiens pas de preuves indiscutables.

[7] C’est bien engagé avec le christianisme dans la version protestante avec le développement des prétendus « christianisme évangélique » et « sionisme chrétien », qui reposent sur une falsification pure et simple de l’Évangile et du message christique. Cela constitue même un cas révélateur de schizophrénie au Pouvoir. Le comble c’est que ces « chrétiens » militent pour le retour des Juifs à Sion, selon la « Promesse ». Mais… par le moyen des armes USraéliennes et l’épuration ethnique des Palestiniens (qui ont beaucoup plus de probabilité de descendre de la semence d’Abraham par Isaac et Jacob, et des anciens hébreux, que toute la nomenklatura sioniste !) tout comme les sionistes fanatiques, qui se gaussent d’eux en les utilisant. Ils en attendent la conversion finale des Juifs (!), qui reconnaîtraient enfin la messianité et la nature divine du Christ. Ce qui provoquerait la parousie : le retour prophétisé du Christ à la fin des temps. Bon ! Une prophétie en vaut une autre tant qu’elle ne s’est pas réalisée. L’adhésion à une prophétie, plutôt qu’à une autre, révèle d’abord les désirs sous-jacents, comme les réponses au test de Rorschach renseignent plus sur la psyché du testé que sur les taches du test. Que tout cela ne révèle probablement d’abord qu’un banal ralliement aux maîtres du monde… Soit. Mais ce qui est moins banal, et donc révélateur, c’est que la structure même de cette espérance est contradictoire et schizophrénique. Le Christ n’est rien sans les Évangiles. Il est moins que rien sans le Golgotha et la crucifixion sur condamnation du Grand Sanhédrin pour avoir osé dire le blasphème intolérable pour les Juifs parce qu’il ruinaient leurs espérances messianiques mondaines : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Il est bien évident que la réussite matérielle du projet sioniste ne peut que conforter les Juifs dans l’idée que le Christ était un faux messie, un looser et un blasphémateur. Donc le jugement du Sanhédrin ne doit pas plus être révisé que le jugement de Nuremberg ! CQFD. L’Église catholique n’en est pas encore là, mais elle en prend le chemin, et elle en viendra là, inéluctablement, si elle ne se soumet pas à Dieu, et ne retrouve pas sa théologie traditionnelle, celle des Pères de l’Église, celle des Juifs vraiment convertis, qui espèrent et travaillent à la conversion des Juifs. Comme la Vieille Taupe fait de leur conversion au révisionnisme, sans la moindre contrainte, son espoir, et de pouvoir les contraindre à respecter la liberté d’expression des autres, son objectif.

[8] Inch’Allah

[9] À cet égard, la récupération et le mensonge n’ont pas de limites. Ce sont tous ceux contre qui, ou au moins en dehors de qui, le mouvement s’est déclenché et développé qui ont toujours parlé en son nom et ont tenté de le contrôler et de l’utiliser, puis de le penser dans l’étroitesse de leur idéologie. Cela a été vrai dès le premier jour, et à l’intérieur du mouvement lui-même. Mai 68 a été « liquidé » par les soixante-huitards eux-mêmes, et notamment par Dany le Rouge/vert schizophrène. Il est parfaitement imbécile de parler de « Révolution » en mai 68, qui n’a absolument rien révolutionné du tout, parce que le Mouvement de Mai, en ce qu’il avait de radical et de prometteur, a été submergé par la racaille politicienne, idéologique et groupusculaire, qui, parvenue aux manettes, pétait de trouille que ça ne recommence. Mai 68 a finalement été vaincu naturellement par le gaullisme qui n’a eu qu’à siffler la fin de la récréation, inéluctable après que la racaille sociale-démocrate, stalinienne, léniniste, trotskiste, maoïste, fut parvenue à circonscrire et circoncire le mouvement, et à lui brûler les ailes. Ce qui s’est consommé à Charléty... 

[10] Mais néanmoins légales dans le cadre des lois de la République, ou de ce qui en reste.

[11] Acheté dans un souk de Riyad et offert à la Vieille Taupe pendant la première guerre du Golfe par une femme de la droite la plus extrême, encore plus à droite que ça !

[12] Voir les épisodes précédents

[13] En oubliant un peu les structures de classe, mais c’est une autre histoire, et encore une fois je m’égare hors du sujet.

[14] Hors de l’usage de drogues, que je condamne sans appel. Les ressources naturelles du cerveau sont amplement suffisantes sans drogues.

[15] Par la médiation desquelles la souffrance juive et les juifs par récurrence  acquièrent un statut métaphysique à nul autre comparable, qui fonde leur identité religieuse postmoderne. Cette question historique a l’inconvénient de rendre tout le monde, en particulier les historiens, hystérique.

[16] Depuis que le tribunal d’Orléans a fait preuve d’indulgence en tenant compte de ma bonne volonté et du certificat du psychiatre, dans une affaire de « détention d’arme de première et quatrième catégorie » qui aurait pu tourner vinaigre.

[17] Donc, tenter de guérir les Juifs malgré eux conduit à l’impasse nécessairement.

[18] Mais si !

[19] Je sais.

[20]  Enfin un argument qui mérite considération.

[21] Sauf tout ce qui concerne le sort exact des Juifs pendant la seconde guerre mondiale, et l’interprétation qui en est définitivement établie, dont le vocabulaire même (Génocide, Holocauste, Shoah, Extermination, Six millions, Chambres à Gaz) est fixé par la liturgie, pour l’éternité, tant qu’elle dure. Tout comme tout ce qui concernait le sort des pauvres Juifs en Égypte, l’Exode, la traversée de la mer Rouge, et tout ce qui s’en suivit, était indiscutable, pendant des siècles…N’est-ce pas ? 

[22] En un mot : vous ne pourrez supprimer la philosophie qu’en la réalisant. […] Son défaut principal [au parti politique théorique] peut se résumer ainsi : il croyait pouvoir réaliser la philosophie sans la supprimer. Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel. (Cahiers Spartacus n°33).

[23]  Là, je commence à devenir confus, comme dirait Faurisson. Et puis je viens d’apprendre la mort de Robert Quivaux. Il avait adhéré à Socialisme ou Barbarie (en 1963 si mes souvenirs sont exacts) puis suivi la « minorité » à Pouvoir Ouvrier. Puis il avait tout naturellement soutenu les activités de la Vieille Taupe, rue des Fossés-Jacques, Paris V. En mai 68, avec la Vieille Taupe, il avait participé aux Comités d’Action Travailleurs – Étudiants, dans lesquels il y avait si peu d’étudiants mais beaucoup d’ouvriers, bien que les comités s’étaient regroupés au centre universitaire Censier. Il avait plus particulièrement participé au « comité Citroën », qui avait joué un rôle non négligeable dans le déclanchement et le déroulement de la grève, sur des positions radicalement anti-syndicales, avec le groupe Lutte de classe, et Fredy Perlman, à Citroën. Il avait bien évidemment participé à l’aventure « révisionniste ». Après la fermeture de la librairie de la rue d’Ulm, il maintenait des relations suivies avec la Vieille Taupe, et certains de ses ennemis (« Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »). Il avait hébergé Maurice Di Scuillo et avait bataillé avec la direction du Monde pour faire publier en faire-part de décès dont il était coauteur : le « poème » : Maurice Di Scuillo est mort, qui ne passa pas inaperçu, puisqu’il fut lu à l’émission Nulle part ailleurs sur Canal+ (voir bulletin VT n°11). Géographe à l’origine, il était très préoccupé  par ce qu’il est convenu de nommer « la question écologique ». Lors de l’une de nos dernières rencontres, à l’hôpital, il venait d’être opéré, il nous avait dit : « Oui, mais tu comprends, le véritable problème c’est qu’à ce train, il va finir par transformer toute la planète en chambre à gaz ». Notez bien : « Il va » et non pas « ils vont ». Le « il » renvoyait au Capital. Cette puissance impersonnelle qui a acquis cette capacité quasi-miraculeuse de développer indéfiniment les forces productives, en extrayant de la plus-value grâce à l’augmentation de la  productivité du travail humain, et de domestiquer l’humanité en se retournant contre elle. Il considérait que « les Juifs » n’étaient que les instruments (en général très consentants) d’un procès qu’ils croyaient (certains d’entre eux, du moins) dominer, parce que beaucoup savaient en profiter. Séparée de cette problématique, la prétendue « question juive » ne l’intéressait pas. C’est la réponse humaine à la question qui le préoccupait.