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LA VIEILLE TAUPE

Organe de critique et d’orientation postmessianique

Bulletin réservé aux Amis de la Vieille Taupe.

Directeur de publication : Pierre Guillaume.

 

Confidentiel N° 20

22 décembre 2006

Janvier 2007

Février  2007  

Chers amis de la Vieille Taupe,

 

Les premières escarmouches de la dernière bataille n’ont pas été très brillantes pour la Vieille Taupe, mais tout confirme mot à mot mes deux bulletins précédents : le dénouement approche… l’implosion de la chambre théologale est presque inévitable. Mais la dernière bataille n’est pas gagnée d’avance.

Commençons par les contretemps et les déconvenues de la Vieille Taupe.

Le bulletin n°19 commençait sur l’arrestation inattendue de Vincent Reynouard, qui nous avait semblé être le symptôme d’une aggravation drastique de la répression et cela nous avait empêché d’aborder l’ensemble des questions prévues pour ce bulletin n°19. Renseignements pris auprès de Vincent, il s’agissait d’une vieille affaire en cours, où il avait lui-même envoyé paître le juge d’instruction en lui annonçant qu’il refusait de se rendre spontanément à ses convocations. Il n’y a donc pas lieu de faire semblant de s’étonner qu’il reste encore un semblant d’État et que Reynouard ait fait l’objet d’une contrainte par corps. Le contraire aurait été anormal.

Ce juge de Saverne semble regrouper une enquête d’ensemble sur les activités de Vincent et sur celles qui lui sont attribuées, et d’après Vincent, il fait correctement son travail. On a donc, sur ce front-là, tout le temps de voir venir. Et… C’est le plus important… Vincent me confirme que, nonobstant nos désaccords, il fait confiance à la Vieille Taupe et participera à ses Sonderaktion.

Après ce contretemps finalement léger, la déconvenue :

Le nombre de renouvellement des abonnements-adhésions-participations-souscriptions (je ne sais plus très bien) à la Vieille Taupe a été 1/3 de mes prévisions ! légèrement compensé par ceux d’entre-vous qui ont augmenté spontanément le montant de leur participation !

Mais l’enthousiasme de quelques lecteurs a permis de remonter le moral de la VT, suffisamment pour lui permettre d’accomplir ses tâches les plus importantes, même si elle a dû, hélas, en rabattre sur certains projets.

J’avais prévu un non-renouvellement des adhésions important, du fait de la teneur même du bulletin n°18. Mais pas à ce point ! Le plus pénible psychologiquement c’est de ne pas connaître les raisons et les motivations de chacun de ceux qui nous abandonnent, alors qu’ils nous avaient suivis jusqu’ici, et avaient donc traversé des tempêtes peu communes. Force m’est donc d’imaginer ces raisons et ces motivations à partir des remarques et interrogations de ceux qui, au contraire, ont répondu favorablement à la VT.

Première raison : Ce que d’aucuns jugent être mon islamophilie, parce que j’ai osé écrire que « nous, Européens, avons besoin de l’aide des Arabes pour rétablir en Europe la liberté de penser et la dignité de l’esprit ». (J’aurais dû écrire arabo-musulmans). Mais il n’y avait là aucune « philie » d’aucune sorte, mais simple constatation et anticipation de processus historiques et sociaux correctement analysés. Et est-ce un hasard si le livre d’Israël Adam Shamir, L’Autre Visage d’Israël, censuré après la capitulation sans gloire des éditions « européennes » Balland et Blanche, a été finalement réédité par les éditions arabo-musulmannes Al Qualam. Est-ce un hasard si c’est à Téhéran qu’a finalement eu lieu une conférence révisionniste internationale, après que celle de Beyrouth a été annulée sur pressions israélo-américano-européennes, et que la répression soit devenue complètement hystérique en Europe, et plus particulièrement en Allemagne.

Est-ce pour autant que la Vieille Taupe manquerait de lucidité à l’égard de l’Islam ? Et des menaces potentielles qu’il pourrait receler ?  Pas le moins du monde ! Mais, de grâce, chaque chose en son temps, et je ne peux pas traiter de chaque problème dans chaque circulaire.

D’autres, sentant comme moi monter les risques de ce que certains osent appeler une « guerre de civilisations », ne supportent pas que je me déclare « globalement » dans le camp «arabo-musulman ». Eh bien, je confirme. Le comportement de l’Empire « démocratique » USraélien en Afghanistan, en Irak, au Liban et en Palestine, relève de la barbarie moderniste pure et simple et ne saurait trouver la moindre justification. En particulier, pas la justification de la sécurité d’Israël. Car si Israël, qui jouit d’une supériorité militaire écrasante, avait vraiment voulu la paix et avait offert des concessions réelles aux Palestiniens, Israël aurait obtenu la paix. Au lieu de cela, Israël a saboté cyniquement ses propres concessions apparentes en aggravant considérablement la situation matérielle des populations palestiniennes, provoquant ainsi, de façon perverse, la radicalisation des masses palestiniennes qu’on leur impute à crime maintenant ! et que l’on met en spectacle grâce au contrôle à peu près total des médiats occidentaux.

Ces jours-ci encore, à peine Israël a-t-il mis en scène la « concession » qui consiste à verser à l’Autorité ( ?) palestinienne une partie de l’argent qui lui appartient, qu’Israël annonce l’ouverture d’une nouvelle colonie de peuplement en territoire palestinien !

Israël n’est pas le rempart de l’Occident contre l’Islam, il est la cause de l’agressivité parfaitement justifiée de l’Islam contre l’Occident. Israël est responsable de « l’abandon de l’Occident par Dieu ». L’Islam ne constitue une «menace » que parce que l’Occident a perdu son âme. Il ne commencera à retrouver son âme que lorsqu’il commencera à imposer une solution en Palestine qui respecte les droits des Palestiniens. Cela suppose que l’Occident se libère lui-même de la domination spirituelle, médiatique et politique du sionisme, et plus généralement du judaïsme. Et donc du judaïsme sécularisé et laïcisé qu’est l’industrie de l’Holocauste.

Deuxième raison : D’aucuns auront mal perçu que je prenne un certain recul par rapport à la conférence  de Téhéran, qui leur semblait devoir être soutenue à tout prix.

Mais ils m’ont mal lu ! Et ils n’ont pas compris ce qui était écrit entre les lignes. Ou ils sont réellement en désaccord avec la stratégie de la VT et ils ont raison de ne pas contribuer à la financer… Revenons à cette affaire. Je n’ai été invité par personne, et lorsque j’ai téléphoné à l’ambassade d’Iran à Paris, j’ai eu l’impression d’être accueilli comme un chien dans un jeu de quille. Un courriel est resté sans réponse. Je suppose donc qu’une bonne partie de la bourgeoisie iranienne, comme une bonne partie de la représentation iranienne en France, porte comme un fardeau cette histoire de recherche  de la vérité historique dans laquelle l’embarque le président Ahmadinejad. Bien des Iraniens doivent se demander pourquoi ils devraient aggraver le risque de sanctions, y compris de frappes aériennes, pour d’obscures querelles de camérologie. Le risque de frappes aériennes, atomiques ou conventionnelles, n’est d’ailleurs toujours pas exclu (à ce sujet voir les excellentes analyses du Réseau Voltaire, qui mettent en évidence la profondeur du bellicisme sioniste).

Certes le géant américain semble trop embourbé en Irak pour en prendre le risque. Mais la mise en spectacle complètement fallacieuse (comme Chirac l’a bien fait comprendre à qui voulait comprendre) d’une menace atomique que représenterait l’Iran, à terme, continue. Elle pourrait bien constituer un élément de la mise en condition des opinions publiques, et la rhétorique de la bête immonde toujours renaissante fournir la justification. De toute façon, au cas où ce cran aurait été, ou viendrait à être, franchi, la répression « anti-terroriste » et antirévisionniste monterait aussi d’un cran. Et j’ai déjà assez de « charges » sur le dos. Mieux valait donc être prudent, puisque ça ne changerait de toute façon rien à rien.

La principale raison de mon attitude était… celle que j’ai dite ! En cas de montée d’un cran dans l’affrontement, prétendument de civilisation, la Vieille Taupe devait avant tout préserver  sa possibilité d’être entendue, et de lutter contre la guerre absurde, ce qu’elle place au dessus de tout (c’est-à-dire au-dessus de la difficile question des chambres à gaz — car c’est ça la « camérologie », dérivé du latin camera,chambre).

Maintenant la conférence a eu lieu. Elle s’est parfaitement bien déroulée. Elle a été l’occasion de multiples contacts. Elle aura des suites. Un comité international de recherche sur l’Holocauste (CIRH) a été constitué, composé de :

- Dr Mohammad Ali Ramin (Iran)

- Dr Christian Lindtner (Danemark)

- Lady Michele Renouf (Grande-Bretagne)

- Bernhard Schaub (Allemagne/Suisse)

- Dr Serge Thion (France)

- Dr Fredrick Töben (Australie).

Ce comité élu aura entre autres pour tâche d’organiser une nouvelle conférence  en 2007.

D’après Serge Thion,, plus rien ne sera plus comme avant. Et je le crois volontiers.

Et, cerise sur le gâteau à laquelle n’aurait pas osé rêver la VT, six rabbins ont assisté à cette conférence. Il s’agit de rabbins antisionistes Naturei Karta, qui étaient déjà présents à Durban. L’important est que ces rabbins ont été parfaitement bien accueillis. Ils semblaient à peu près ne rien connaître du révisionnisme, et être plutôt hostiles, mais écoutaient sans appréhension. C’est un bon début.

D’autre part, la lecture de la Torah (la Bible) à laquelle se livrent les Naturei Karta constitue un défi pour la Vieille Taupe… Il y a donc du travail et de la confrontation en vue, mais avec des gens qui se sont acquis notre respect par la critique qu’ils font de l’État policier, raciste et fasciste d’Israël et par les mots justes qu’ils ont prononcés à l’égard du martyre des Palestiniens.

La VT ne comprend pas encore comment ces Naturei Karta font pour éliminer ou surmonter le contenu essentiellement raciste, inhumain et barbare de la Torah et du Talmud en prétendant lui rester fidèles. Ce sera donc une bonne occasion d’en discuter entre gens de bonne compagnie. Nous y reviendrons plus tard. Mais leur présence à Téhéran, comme l’intelligence de les y avoir invités, tout cela confirme que les temps sont venus…

Mais la guerre menace ! Avec toutes les aggravations de la répression qu’elle servira à justifier et auxquelles il faudra faire face… Donc, la VT était, est, et restera complètement indépendante des autorités de Téhéran. Ce qui ne m’empêche évidemment pas de remercier le Président Ahmadinejad de son initiative et de constater que, sur ce terrain, l’Iran, en donnant la parole aux révisionnistes persécutés, a suivi la voie ouverte, il y a 26 ans, par la Vieille Taupe, quand j’ai dû abandonner mon activité [très bien] salariée pour me lancer dans la publication de Rassinier et du Mémoire en défense de Faurisson, précédé de l’avis de Noam Chomsky.

À ceux qui ont été indisposés par mon attitude prudente  mais n’auraient de toute façon pas eu à faire face aux ennuis que j’encours seul, je ferais observer que le Président Ahmadinejad n’aurait peut-être jamais été conduit à prendre la décision d’enfourcher ce cheval de bataille, sans les échos qu’ont eus dans le monde musulman la publication du livre de Jurgen Graf en arabe avec la préface  évoquée dans le bulletin n°18, et surtout sans le retentissement mondial de l’affaire Garaudy.

En tout cas, mon petit doigt m’a dit que la brochure capitale de 1996, contemporaine (hasard ?) du lancement de l’affaire Garaudy, Sionisme, révisionnisme et démocratie  n’était pas passée inaperçue de responsables iraniens à l’époque, et avait bien pu cheminer jusqu’au sommet de l’État…

Dix ans pour que germent les graines que la VT avait semées…

Et maintenant, essayez de réfléchir à ce qu’aurait été l’impact global de la conférence de Téhéran si n’avaient pas été présents ces rabbins miraculeux ? Pour une écrasante majorité de la population médiatisée, une confirmation des préjugés, renforcés par l’hystérie guerrière et islamophobe antiterroriste. La chance de faire progresser un argument rationnel dans cette ambiance n’en aurait pas été améliorée d’un pouce.

Non pas que la présence des six rabbins change tout. Ils vont être instantanément inclus dans le procès de diabolisation… Mais ils introduisent un élément nouveau… une vibration… Pour la Vieille Taupe c’est plus important que tout ce qu’on pu dire les congressistes, puisque ce qu’ils ont dit, en dépit de sa qualité, ne parvient pas à l’oreille des sourds volontaires… C’est donc bien là qu’est le problème…

D’un côté les rabbins, d’un autre coté Vanunu et Israël Adam Shamir dont je reçois à l’instant par courriel un texte intitulé : « Téhéran, le point de rencontre »… !

Le processus de conversion des Juifs, et la solution finale de la question juive, que la VT avait programmés pour 2007 commenceraient-ils avec quelques jours d’avance ?

Troisième raison : Mes allusions à mon internement psychiatrique… Il ne manquait plus que cela !… alors que je fais montre par ailleurs d’un optimisme délirant…et que j’affiche des opinions apparemment contradictoires. Eh bien, je l’ai fait exprès, et soigneusement calculé et pesé. Mais dans la guerre que nous menons, si je suis tenu de ne pas mentir, je ne suis pas tenu de révéler dès l’abord tous mes calculs. Donc, patience… Je confirme que la santé physique et mentale (c’est souvent la même chose) est redevenue bonne, en dépit des déceptions cruelles que m’infligent les trop nombreux déserteurs de la VT.

Mais j’ai découvert beaucoup de choses sur moi, sur le fonctionnement du cerveau, sur l’articulation de la foi, de l’espérance et de la charité, et je me sens libéré. J’ai fait une expérience instructive, enrichissante, quasi-mystique ! même si je ne souhaite à personne d’en passer par là.

Mon prétendu « optimisme » n’est pas délirant. Il est réaliste. La dernière bataille est engagée, et les contradictions apparentes de certaines de mes affirmations résultent des contradictions de la situation que je développerai ci-dessous (repoussé au bulletin n°21).

Cela dit, rassurez-vous, je n’ai pas été fou furieux. J’ai été interné à ma demande, à la suite de crises d’angoisse irrépressible, qui ont cédé immédiatement. Et j’ai été pris par ailleurs d’accès d’hyperactivité plus ou moins décousue, résultant de tentatives de forcer le destin en 2004 et 2005. C’est finalement peu de chose en 28 ans de crise permanente qu’a été  l’Affaire.

Laissons cela de côté pour la moment.

Quatrième raison : J’ai « égratigné » Faurisson !

Plusieurs d’entre vous me font remarquer que j’aurais pu m’en dispenser. Cela a donc pu dissuader d’autres, qui ne veulent pas comprendre ce que je veux dire par « cesser le combat » révisionniste. Ils interprétaient cela comme une manifestation de rivalité, comme il en existe dans les groupes politiques. Eh bien, j’ai dit avec beaucoup de modération et de retenue ce que j’avais à dire, et qui était indispensable à la reprise par la VT de son autonomie et de son activité. Je ne veux à aucun prix m’engager dans la dernière bataille dans les conditions totalement invraisemblables dans lesquelles il a fallu faire face en novembre 1978. Et mes lecteurs auraient dû remarquer que contrairement à ce qui est commun dans les conflits politiques, je ne souhaite que du bien à Faurisson et à « Bocage ». Que tous ceux qui le peuvent aillent travailler avec eux.

Le seul problème est qu’ils me rendent fou !

Dans l’interview, finalement censuré, du professeur Faurisson par Valérie Igounet, à Vichy le 9 avril 1996, déjà cité dans le bulletin n°18, Valérie interroge Faurisson sur les rapports qu’il entretient avec différents révisionnistes. Vient mon tour :

— Pierre Guillaume ?

R.F. : Pierre Guillaume m’a rendu les plus grands services. Au moment où j’ai été perdu, au moment où j’ai cru que j’allais même mourir à une époque, il m’a soutenu à bout de bras. Il a été bien. Mais, au moment où j’ai repris mes forces, il n’a plus été pour moi un bâton pour m’aider, si vous voulez, mais un fardeau parce que c’est un homme qui me prêchait la modération et ce que, lui, appelait la « tactique » et la « stratégie ». Je n’ai jamais compris ce que cela voulait dire. Pour moi, c’est plus un velléitaire qu’un volontaire. Il trouvait que j’allais la tête dans le mur, qu’il fallait arrondir les angles, dire la moitié de ce qu’on pense, essayer de se concilier les gens, ne pas tout expliquer tout de suite mais peu à peu, et ce n’est pas mon style. Alors, cela m’a un peu agacé et il va son chemin et, moi, je vais le mien. Voilà.

— Vous préservez tout de même des contacts ?

R.F. : Non, je n’ai plus aucun contact avec Pierre Guillaume. C’est lui qui m’a signifié, le 13 juin 1995, qu’il ne voulait plus avoir de contacts avec moi.

— Et La Vieille Taupe, qui paraît depuis quelques temps ?

R.F. :Je ne m’en occupe pas du tout. […]

Je n’ai pas de souvenir très clairs des conditions dans lesquelles j’ai renoué des relations avec Faurisson, ni de la date. Mais peu importe pour le moment, où nous n’en sommes pas encore à écrire l’histoire de ces relations. Je cite ce passage parce qu’il permet de comprendre pourquoi Faurisson me rend fou.

La première phrase est un compliment qui suffirait à justifier une vie. Soit. Mais je serais devenu un fardeau ! En quoi grand Dieu ! Il est rigoureusement impossible que j’aie jamais prêché une modération dont je n’ai jamais fait preuve moi-même ! Il y a donc quelque chose que Faurisson interprète mal ! Mais oui, j’aurais voulu pouvoir discuter de tactique et de stratégie.En 28 ans je me suis heurté à un mur. La remarque « plus velléitaire que volontaire » dénote le fait qu’il était fâché à l’époque et voulait probablement me vexer, ou voulait ne pas prendre conscience des causes de notre conflit sans causes. En tout cas, c’est avec des velléitaires comme moi qu’on déplace les montagnes.

Non seulement je ne trouvais pas que Faurisson allait la tête dans le mur, mais dès notre première rencontre en novembre 1978, alors qu’il m’abreuvait de jérémiades, je lui ai dit que je considérais, moi, qu’il avait gagné !

Ai-je dit moi-même la moitié de ce que je pensais, dans mes publications, mes tracts, mes autocollants, que j’ai été parfois seul à diffuser publiquement. J’ai certes déployé des efforts considérables de toutes natures pour me concilier des gens, mais précisément pas en arrondissant les angles ! Et j’ai obtenu des résultats considérables, parfois spectaculaires, dont l’érosion du temps est venue à bout, mais qui pourraient bien ressurgir un jour ou l’autre. Et le moins qu’on puisse dire est que Faurisson ne m’a pas facilité la tâche. Bien qu’il en ait été le principal bénéficiaire. J’ai tout particulièrement fait des efforts considérables pour faire venir au révisionnisme des juifs et des Juifs. Le fait que j’y sois en partie parvenu n’a pas été étranger aux développements du révisionnisme. Même si un certain nombre d’entre eux ont fini par lâcher la rampe parce que c’était trop difficile de tenir le coup, cela a été extrêmement utile. Mais cela n’a jamais été en arrondissant les angles ! Mais en traçant une perspective… Ce qui n’est pas la même chose.

Il y a donc un mystère dans cette incompréhension entre la Vieille Taupe et Faurisson ou, plus exactement, cette incompréhension de la Vieille Taupe par Faurisson.

D’autant plus qu’après que des relations se furent renouées, sur mon initiative (j’y reviendrai) le même problème n’a pas tardé à ressurgir. En témoigne une lettre de janvier 2003 que j’adressais à Faurisson en réponse à un billet moqueur que je reproduisais en tête de ma lettre :

L’apostrophe à « Dieu » était une allusion ironique à mes prétentions Don Quichottesques « dont je n’ai pas les moyens ».

 

À Dieu qui, avec son sens de la "stratégie",

 ne proférerait, bien entendu,

 jamais de telles insanités.

Bien humblement.

R. Faurisson

24 janvier 2003

 

Cette note était jointe aux deux [excellents] communiqués des mercredi 22 et jeudi 23 janvier, signés Faurisson, concernant la révocation du sursis de Jean Plantin.

Comment faut-il interpréter cette note ?

Vous moquez toute prétention à définir une stratégie.

Soit.

Mais ce faisant vous empêchez une fois de plus d'en définir une qui ne serait pas simplement et exactement celle de vos humeurs, auxquelles il faudra se soumettre.

Ne vous étonnez donc pas trop de la solitude dans laquelle vous êtes et interrogez-vous sur votre part de responsabilité dans cette situation.

25 ans d'expérience m'ont fait constater qu'il est absolument impossible de définir, ni même de discuter, d'une action collective et concertée avec vous. Il est impossible de projeter sans se heurter à la moquerie et au scepticisme systématique, jusqu'au moment imprévisible où vous lancez : "Qui m'aime me suive !" et "Moi je… Moi je…". Soit.

En 25 ans, j'ai appris à vivre avec et à faire avec.

Vous adressez vos deux communiqués à «Dieu». Fort bien.

Mais, que diable !, qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que Dieu «avec son sens de la stratégie» ne proférerait jamais de «telles insanités», puisque vous n'avez jamais, bien entendu, accepté de simplement entendre l'énonciation de ce qui pourrait ressembler à l'élaboration d'une stratégie ?

À cela vous avez une bonne excuse : L'immense cohorte des enfoirés qui inventent des justifications tactiques ou stratégiques à la décision qu'ils ont prise de s'écraser parce qu'ils ont la trouille, ou simplement pour ne pas compromettre l'équilibre dans lequel ils ont fait leur niche.

Je pose donc la question : Mettez-vous la Vieille Taupe dans le même panier ?

En tout cas, par cette note, vous introduisez dans vos relations avec «Dieu» un élément de rivalité, sinon de défi, en mettant en valeur le fait que vous oseriez proférer des «insanités» auxquelles Dieu se refuserait… par… stratégie.

Autrement dit, bien humblement, vous êtes plus courageux que «Dieu» !

Ça tombe bien, parce qu'il va en falloir, du courage. Mais ça ne suffira pas.

En tout cas, sachez que la Vieille Taupe a pour principe stratégique de ne relever jamais aucun défi, et s'il arrive qu'un défi lui soit jeté, elle part immédiatement ailleurs creuser d'autres galeries.

Mais un dernier point m'intrigue.

Aucun de vos deux communiqués ne contient quoi que ce soit qui serait novateur par rapport à tout ce que la Vieille Taupe a pu proclamer et revendiquer publiquement. Votre défi ironique est donc dénué de contenu et de justification, même de votre propre point de vue (relisez les multiples publications, tracts, autocollants de la VT, y compris ceux diffusés récemment à des milliers d'exemplaires).

Je vous suggère de vous interroger sur les motifs de cette rivalité sans cause, ou sur les causes de cette rivalité sans motif.

Moralité : Il ne faut pas tenter Dieu.

Théologiquement votre.

                         Pierre Guillaume

 

Je n’ai pas obtenu de réponse. Ce qui n’aurait pas été grave si Faurisson avait impulsé une activité collective dans laquelle je ne demandais qu’à me fondre. Mais il n’impulsait rien. Cela pendant des années. Raison pour laquelle j’ai créé successivement, les Annales d’histoire révisionniste, qui furent un coup de canon mémorable, puis la librairie La Vieille Taupe, au 12 de la rue d’Ulm  Paris V°, qui a tenu le coup quelques années sans grand appui de Faurisson, puis la revue LA VIEILLE TAUPE, dans l’indifférence sinon son hostilité. Or cette revue, cette librairie puis cette nouvelle revue ont joué un rôle considérable dans la diffusion du révisionnisme, et de l’œuvre de Faurisson, dans des milieux totalement nouveaux, qui lui étaient a priori complètement hostiles. Mais il a toujours été impossible de capitaliser, non seulement la notoriété, mais le respect, que nous avions acquis, même de la part de nos ennemis acharnés[1]

Il ne faudrait pas déduire de tout cela que mes relations avec Faurisson, aient été toujours tendues ou conflictuelles. Au contraire. Elles furent souvent exceptionnelles. Nous partageons au moins cette expérience d’être des révisionnistes publics. Cette situation entraîne des conséquences indescriptibles et incommunicables pour quiconque ne la partage pas. Mais… il n’a jamais été possible de discuter du moindre projet avec Faurisson (ni les Annales, ni la librairie, ni LA VIEILLE TAUPE, ni aucun autre) et dès que la moindre tension se manifeste, il a une explication toute prête : « Il est trahi !». Et j’ai dû supporter la chronique démoralisante de toutes les avanies que lui avaient fait subir successivement tous les révisionnistes sans exception et l’état de ses querelles avec chacun des révisionnistes connus, dans lesquelles il voulait m’entraîner. J’ai longtemps cru être moi-même à l’abri de ces reproches  et plaintes amères dont j’étais confident. Mais c’était une erreur…

Il y a donc un mystère dans l’incapacité de Faurisson à entendre ce que je veux lui dire, ou dans mon incapacité à me faire  comprendre. Toujours est-il que cela m’a conduit à lancer des opérations téméraires et à avoir des activités décousues, parce qu’elles ne pouvaient pas aboutir, simplement dans la tentative de faire comprendre à Faurisson que, si je voulais débattre des actions qui m’engageaient et éviter les querelles stériles, ce n’était ni par lâcheté ni par refus du combat.

Et si aujourd’hui, depuis le 27 janvier 2005, je refuse même le combat, c’est parce que c’est le meilleur moyen de le gagner !

Une fois seulement, Faurisson est parvenu à me blesser. Je vais la raconter parce qu’elle est instructive. Lors de l’un des innombrables procès subalternes de l’Affaire, je l’accompagnais avec une maigre troupe de fidèles dans les couloirs du Palais de justice. Il n’y avait ce jour-là pas de problème majeur de sécurité, ni de médiats et je ne me rappelle plus de quel procès il s’agissait. Il manifestait une tension et une excitation contrôlée, à mon sens exagérée. Même si elle était compréhensible. Comme un acteur qui va entrer en scène. Et je me suis permis de lui dire : « Mais ce n’est pas là que ça se passe ! ». Faurisson m’a foudroyé du regard, et m’a dit en substance : « Guillaume, vous me faites penser à ces combattants qui, arrivés au milieu de la colline, vous disent “ce n’est pas là que ça se passe” et vous abandonnent en pleine bataille ».

Ce n’était pas très gentil, mais en plus absurde, puisque précisément j’étais là, un jour où nous n’étions plus que six ou sept, dont au moins deux, en plus de moi, directement recrutés par moi ! Et au café du Palais où nous nous retrouvions après l’audience, alors que Faurisson manifestait (légèrement) son agacement à mon égard, un ancien du « front de l’Est » me disait, je ne sais plus pour quoi précisément : « Quel courage vous avez ! Je n’aurais pas votre courage ! ». Venant d’un ancien Waffen SS qui avait combattu dans le saillant de Koursk, à un pacifiste radical, déserteur de la première, de la deuxième et de la troisième guerre mondiale, le compliment ne manquait pas de sel !

Mais il demeure complètement impossible de discuter avec Faurisson si c’est bien « là que cela se passe », c’est-à -dire dans une prestation, fùt-elle mirobolante, devant un tribunal ligoté et sans public.

Il faut bien dire que la défense judiciaire par le couple Faurisson-Delcroix a été étincelante, époustouflante. Le grand procès civil, pour « falsification de l’histoire », sur plainte de la LICRA, dans lequel s’est illustré Badinter en première instance, aura été le Verdun du révisionnisme et c’est Faurisson qui en a l’essentiel du mérite. Dans ce procès qui, entre la première instance et la phase d’appel, aura duré quatre ans, il a abattu un travail de critique des textes et documents de l’accusation que personne d’autre au monde n’aurait été capable de faire dans les conditions où il a fallu le faire.

Mais la Vieille Taupe, qui n’avait rien demandé, a été pas mal non plus. L’intervention volontaire au procès de Serge Thion, Maurice Di Scuillo, Gàbor Tamàs Rittersporn, Jean-Luc Redlinski, Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Jacob Assous, et Pierre Guillaume, a quelque peu entravé la curée à laquelle s’apprêtaient les ligues de vertu. Mais surtout l’avis de Chomsky au tribunal, qui est devenu la préface du Mémoire en défense… et toutes sortes d’interventions de la Vieille Taupe qu’il appartiendra aux historiens de reconstituer, et qui se jouaient ailleurs ! mais n’étaient pas sans influence sur le déroulement et la signification historique de l’Affaire.

Ce sont pourtant ces activités intenses et multiformes qui sont parvenues à gripper la mécanique pourtant bien rodée de l’appel à l’antiracisme et à l’antifascisme.de la part des ligues de vertu.

Certes, pendant quinze ans, les mâchoires inexorables ont semblé se refermer sur les téméraires et la plupart des combattants ont été acculés à déserter le camp révisionniste. Mais, et c’est ce que l’on va bientôt voir, la bataille héroïque des années 80 a permis de sauver l’essentiel. Et elle a constitué une victoire décisive pour le révisionnisme, c’est-à-dire l’histoire non mythologique, tout simplement et la liberté.

Cette période a aussi été celle de la collaboration la plus intense entre Faurisson et la Vieille Taupe. Celle aussi où j’ai tout sacrifié aux nécessités du combat.

C’est ainsi que lorsqu’il s’est agi de publier le Mémoire en Défense… où, rappelons-le, la VT apportait sur un plateau la préface de Chomsky, et ne s’était faite éditeur en publiant Rassinier et Thion que pour assurer la défense de Faurisson, j’objectais uniquement à une note concernant Poliakov. Faurisson dans cette note (page 119 du Mémoire…) le traitait de « manipulateur et même un fabricateur de textes ». Cette note ne me paraissait rien apporter de décisif à l’argumentation globale du Mémoire…Elle me semblait de plus inutilement agressive dans un livre qui était déjà en lui-même suffisamment provocateur. Au surplus, Poliakov me paraissait bien être un cornichon névrosé qui allait dans le sens du vent dominant dans sa communauté, mais il ne me paraissait pas être quelqu’un qui aurait fabriqué consciemment un faux texte. En résumé, la note me paraissait inutile, inopportune, et le mot « fabricateur » dénoter une agressivité que l’ensemble du livre ne dénotait pas. Faurisson m’affirmait être en mesure de prouver cette accusation. Nous avons passé des heures sur cette note. J’acceptais de la maintenir, mais je voulais au moins supprimer le mot « fabricateur ». Faurisson a été jusqu’à me menacer de ne pas publier le Mémoire…si je n’acceptais pas cette note incendiaire !

Ce n’est pas cela qui m’a fait capituler, bien qu’on n’ose pas imaginer ce qui serait advenu du révisionnisme si ce livre, avec la préface de Chomsky, n’avait pas été publié très rapidement à l’époque. Ce qui m’a fait céder, c’est qu’il était si malheureux, si pitoyable si persécuté.  L’enfant du malheur. J’ai eu droit au grand jeu !

Ma faiblesse aura été une catastrophe (shoah), parce que pour cette misérable note, j’ai eu droit en tant qu’éditeur, à un procès pénal en diffamation, où Faurisson a parfaitement montré comment Poliakov était un manipulateur de texte, mais où Poliakov a présenté au tribunal, pour les passages que Faurisson croyait « fabriqués », une source tirée par les cheveux, mais que Faurisson ignorait ! Cette affaire n’a complètement été tirée au clair que par la thèse de Roques, sur le document Gerstein et ses différentes versions. Mais le résultat a été que cette affaire de diffamation, au sujet du document Gerstein, claire comme de l’encre de chine, a permis tout un écran de fumée, et une condamnation de Faurisson et de son éditeur au pénal, et toute l’exploitation médiatique, avant le grand procès civil en « falsification de l’histoire » intenté par la LICRA, qui portait, lui, sur le fond de l’affaire. Cette petite note a permis un brouillage intense des véritables enjeux.

Mais il n’est toujours pas possible de faire admettre à Faurisson que cette note ait été une erreur ! Car il répond, ce qui est parfaitement vrai, que le tribunal avait dû reconnaître que Poliakov avait « pu enfreindre la rigueur scientifique » et que Poliakov en était tellement marri qu’il n’avait finalement pas osé faire publier le jugement ! Ce qui est également vrai.

Je me suis longtemps reproché de n’avoir pas été capable d’imposer à Faurisson le retrait de cette note, ou à tout le moins la suppression du mot « fabricateur ».

Ce genre de conflits homériques, à l’époque même de notre collaboration la plus profonde et la meilleure, n’ont pas manqué. Mais j’ai presque toujours capitulé en raison des « extrêmes souffrances qu’avait endurées Faurisson ! »

Je réitère ce que j’écrivais dans le n°18 : « Faurisson exerce une pression psychologique indéfinissable mais extrêmement impérieuse et n’accepte rien qui ne vienne de lui. Je ne sais pas lui résister ».

L’un de ces combats a tourné autour de la fameuse phrase de soixante mots, dont il était si fier. Dès nos premières rencontres, je lui avais dit ce que j’en pensais. Cette phrase avait le défaut de ne pas verrouiller la possibilité des interprétations captieuses et malveillantes qui en seraient faites. Après toutes sortes de négociations, allusions sur la pointe des pieds, tensions parfois vives, j’avais osé lui suggérer de rajouter, parmi les « victimes » du mythe :

Et, enfin, les jeunes générations juives

que la religion de l’Holocauste

enferme de plus en plus

dans un ghetto psychologique et moral.

La phrase canonique serait devenue une phrase de 83 mots.

Finalement, j’ai eu la stupéfaction d’apprendre qu’il avait effectivement prononcé cette phrase, avec ce rajout, au procès d’Ernst Zündel à Toronto, en février 1985.

Cela marque l’apogée de notre collaboration, et je m’en suis fait rapidement l’écho dans un tract diffusé à l’entrée du film Shoah, au cinéma Le Logos, rue Champollion, à l’époque où ce film était encore un navet que de très rares spectateurs, dont les révisionnistes, allaient voir. Cela m’a valu un procès, que j’ai gagné je crois[2], et cela a été l’occasion de publier mon livre Droit et histoire, où je me faits l’écho de cet événement, et de quelques autres.

Ce rajout enfin admis, était le résultat d’années de luttes et de tensions (normales). Il avait été « négocié » avec l’âpreté d’une motion d’orientation dans une organisation trotskiste ! Et si j’avais pris toute cette peine, c’était dans l’espoir que cette nouvelle phrase vienne remplacer l’ancienne et que la substitution ne passe pas inaperçue.

Combien de fois croyez-vous que Faurisson a prononcé cette phrase, en dehors de l’occurrence miraculeuse de Toronto ? Zéro ! Exactement Zéro ! Puis il a lâché inopinément des remarques plus ou moins acerbes sur « tous ceux qui avaient voulu lui faire modifier sa phrase de soixante mots » !

Conclusion : Je crois avoir accompagné Faurisson, autant que je le pouvais, dans tous ses combats. Mais je n’ai jamais obtenu de participer à la définition des collines qu’il fallait gravir, et la VT a dû gravir entièrement seule les collines stratégiques décisives, qui permettront finalement d’assurer, je l’espère,  la victoire de Faurisson.et du révisionnisme. L’une de ces collines ayant été, comme nous l’avons déjà vu, l’affaire Garaudy.

Eh bien, cette affaire retentissante aurait pu être bien plus retentissante encore !

Comme on l’a vu, rappelé par Faurisson lui-même, j’avais à l’époque cessé mes relations avec lui, qui n’impulsait à peu près aucune activité avec ses disciples.

Garaudy s’était certes attendu à déclencher une tempête en publiant son livre à La Vieille Taupe, mais il était abasourdi, dépassé par l’ampleur du tsunami, et une bonne partie de son proche entourage n’était pas révisionniste, n’était pas convaincu du bien fondé des thèses de Faurisson. En particulier, sur le plan judiciaire, la défense, que je ne contrôlais pas du tout, prenait une orientation, disons « insuffisante ». Garaudy était dépassé par la situation et était parfois pris de doute sur l’opportunité d’avoir si clairement enfourché le cheval révisionniste. Il m’apparut alors qu’il serait souhaitable de recentrer le débat en relançant la question de l’existence ou de l’inexistence des chambres à gaz, que les avocats de Garaudy étaient parfaitement incapables d’effleurer. M’est donc venue l’idée (stratégique,.horibile dictu) de renouveler 13 ans plus tard, la formidable bataille judiciaire sur le fond, avec une caisse de résonance décuplée. Il fallait pour cela parvenir à incorporer Fausisson et Delcroix à la défense de Garaudy. C’était [très] difficile, mais parfaitement jouable. Garaudy me faisait confiance, mais j’étais terriblement seul. Il avait besoin qu’on lui remonte le moral, qu’on lui montre que les calomnies monstrueuses dont il avait été abreuvé sur Faurisson et Delcroix étaient fausses. Il avait besoin qu’on lui manifeste de l’amitié, de la compréhension et de la compassion. À ce prix, il aurait tout accepté.

Ne restait qu’à proposer le marché à Faurisson !

Les questions d’amour-propre de mon côté n’ont pas pesé un gramme, mais je me souviens avoir tourné en rond avant de décrocher le téléphone pour réfléchir comment placer ma voix, comment me faire comprendre, comment obtenir qu’il veuille bien accepter de faire l’effort de…

L’accueil fut glacial.

Et Faurisson mit comme préalable à tout que Garaudy lui fasse des excuses !

– « Mais Faurisson, il ne va même pas comprendre ! et rien ne sera possible ! »

Faurisson me renouvela son exigence d’excuses de la part de Garaudy, préalable à tout !

Je me souviens avoir vu quelque part un texte de Faurisson où il évoque lui-même cet incident comme ayant été « un appel au secours » de ma part.

Conclusion : Je me suis démerdé tout seul et assez mal au milieu de la colline.

Les accusations injustes que l’on porte à tort contre quelqu’un sont souvent révélatrices… elles se retournent contre celui qui les porte.

J’ai eu plus d’une fois la désagréable surprise d’être abandonné au milieu de la colline que nous étions en train de gravir, parce que Faurisson décidait que d’après lui, « ce [n’était pas] là que ça ce passait ».

Et même l’ensemble de l’Affaire !

Le Mémoire en défense, publié en novembre 1980, comporte en page XXIII deux paragraphes que je reproduis : « Le texte du jugement que rendra la première chambre du tribunal civil de Paris (présidente : Mme Simone Rozès) sera reproduit en préface à un livre où je publierai un grand nombre de documents techniques sur le Zyklon B, sur les chambres à gaz de désinfection, sur les chambres à gaz d’essais de masque, etc. ainsi qu‘environ deux cent cinquante pièces inédites pour la plupart, et l’essentiel de ma documentation sur le mythe des « chambres à gaz » et du « génocide ».

Ce livre contiendra en outre une réfutation détaillée de l’« abondance de preuve » déposées par la LICA et consorts. »

R. Faurisson

10 octobre 1980

 

Ce livre, en fait, Faurisson m’en avait parlé dès le début de notre rencontre.

La Vieille Taupe, à l’époque, avait regroupé du monde[3]. J’avait fondé toute son activité sur cette perspective [stratégique]. J’avais recruté sur cette base et dans cette perspective. J’avais pris des décisions existentielles des plus téméraires. La sortie de ce livre, qui était quasiment prêt, et dont Faurisson nous montrait l’essentiel des documents en provenance des archives d’Auschwitz, a été inexplicablement différée, puis abandonnée !

Je me souviens d’un incident à ce propos. Je ne me souviens plus des dates, mais j’avais pris progressivement conscience que ce livre [libérateur] ne viendrait plus. Faurisson, fatigué, se reposait dans ma chambre. On sonne à la porte. C’était l’Aigle noir, alias Alain Guionnet, qui était très actif à l’époque. Il me demande d’entrée de jeu et enjoué : « Alors quand est-ce qu’il vient ce bouquin ? » et je dus lui répondre que, selon toutes vraisemblances, il ne viendrait pas !

L’Aigle Noir blêmit. — « Quoi ? Il nous lance dans la bagarre ! Mais on va se ramasser la gueule ! »

Comme je lui faisais signe de baisser le ton, et qu’il y avait quelqu’un qui dormait dans ma chambre — « C’est Faurisson qui est là ? Mais je vais aller lui casser la gueule ! »

Je le persuadais qu’il s’agissait d’un de mes oncles et j’eus quelques peines à l’éconduire.

Mais le pire, c’est que je n’ai jamais compris pourquoi Faurisson se refusait finalement à publier ce livre dont nous étions convenus. Et le pire du pire, c’est que c’est finalement Pressac qui a publié ce livre de documents à partir des archives d’Auschwitz, en piquant l’idée, et après que Faurisson lui ait déblayé le terrain et appris à travailler !

Mais Pressac a assorti cette publication d’un commentaire respectueux du dogme holocaustique, ce qui a abouti à faire sauter la plupart des bastions conquis par le révisionnisme et déchaîné la répression qui culmine aujourd’hui.

Le plus extraordinaire est qu’il aurait suffi à Faurisson de prendre les copies de plans et documents divers dont il disposait effectivement, et de mettre par écrit ses propres explications, dont il nous abreuvait, et… le livre était fait ! À la limite, il me confiait le tas de plans et de photos, et avec l’aide de Thion, trois mois plus tard la Vieille Taupe publiait les documents inédits que Pressac s’est fait gloire de publier huit ( 8) ans plus tard ! et avec de tout autres résultats.

Ce n’est pas la seule fois où la Vieille Taupe et les troupes révisionnistes ont été abandonnées en rase campagne. Mais il faut convenir que ce n’était pas pour se mettre à l’abri, puisqu’au contraire Faurisson était chaque fois la principale victime du combat qu’il n’avait pas mené à terme.

Autre exemple mémorable.

Il est difficile aujourd’hui où le tissu déchiré de la croyance holocaustique s’est tant bien que mal reconstitué, de se souvenir à quel point l’interrogation Faurissonnienne avait ébranlé les certitudes. Le 26 avril 1983 avait été rendu l’arrêt de la cour d’appel qui finalement condamnait légèrement Faurisson, pour la peine qu’il faisait aux Juifs, mais rendait justice à la qualité de ses travaux et recherches. Le révisionnisme grignotait peu à peu…

C’est pour faire face à cette situation que, sous la direction de Georges Wellers, fut publié en juillet 1984 un livre collectif destiné à colmater les brèches et à répondre à Faurisson : Les chambres à gaz secret d’État, aux éditions de Minuit. Il est intéressant de noter aujourd’hui la thèse centrale de ce livre : l’extermination des Juifs et les chambres à gaz avaient été un secret très bien gardé. Alors que vingt ans plus tard la thèse à la mode, qui se démodera, est plutôt qu’il s’agissait d’un secret de Polichinelle et qu’il fallait faire un effort pour n’être pas au parfum ! Ce qui permet de dresser un acte d’accusation commode contre…tout le monde. Là n’est pas la question.

Dès que ce livre est sorti, j’ai dit à Faurisson que c’était là le livre d’apologétique holocaustique et gazeuse destiné à colmater le trouble dans les esprits, et qu’il emporterait la conviction de la plupart des profs chargés d’enseigner le catéchisme, s’il n’y était pas promptement répondu.

Le plus enrageant était que Faurisson multipliait devant moi les réfutations brillantes point par point de ce livre. Mais il n’y a jamais répondu, alors que, stratégiquement, c’était le livre auquel il fallait répondre.

Loin d’en convenir, il m’a fait remarquer, quinze ans plus tard, pour moquer l’insistance avec laquelle je lui avais demandé une réponse : « Vous voyez Guillaume, ce livre, plus personne n’en parle plus !». Il faut dire que plus personne ne nous parlait plus non plus, en dehors de quelques acharnés.

Le livre Intolérable Intolérance a été aussi l’occasion de tensions révélatrices. Et sa relecture aujourd’hui remémore la formidable percée effectuée à l’époque. Ce livre avait été conçu par moi avec les contributions de Cohn-Bendit, Delcroix, Karnoouh, Monteil, Tristani et Faurisson. C’est l’éditeur lui-même, Joaquim Vital, qui m’avait suggéré le titre de la collection : Le Puits et le Pendule, symbole, d’après le texte d’Edgar Allan Poe, de persécutions inquisitoriales abominables qui se terminent par un retournement brutal de la situation grâce à l’intervention de l’armée française. J’avais volontiers accepté cette suggestion.

Mais l’aggravation des pressions de toutes sortes et le déchaînement médiatique conduisirent Joaquim Vital à refuser catégoriquement de publier Faurisson. Or le Texte de Cohn-Bendit comportait non seulement une défense de la liberté d’expression, mais une défense et illustration du révisionnisme, et… une sévère critique de Faurisson, à mon sens partiellement, sinon totalement injuste. J’avais déjà eu toutes les peines du monde à faire accepter à Faurisson le principe de la publication de ces passages critiques à son encontre. Mais à partir du moment où Faurisson était lui-même censuré, ce fut une plainte immense… Si bien que j’ai demandé à Jean-Gabriel de retirer les passages les plus critiques, argumentant qu’il n’était pas décent d’attaquer quelqu’un qui ne pouvait plus répondre.

Contrairement à ce qu’il a prétendu par la suite, quand il a rompu avec le révisionnisme et avec moi, il a donné formellement son accord, que d’ailleurs Joaquim Vital avait formellement exigé. Et le livre est paru, tel qu’il est paru… avec des critiques sur Faurisson, mais édulcorées par rapport à la première version.

Cohn-Bendit, bien qu’il ait donné son accord, m’en a toujours tenu rigueur. Il m’a même dit, plusieurs années après, qu’il pensait que si je n’avais pas censuré ces passages, la partie aurait été jouable pour lui. Mais la distance insuffisante qu’il avait prise avec Faurisson avait détruit sa position dans son milieu.

Et moi-même je n’avais pris cette décision que sous la contrainte morale des souffrances indicibles de Faurisson… Alors qu’à mon sens, ces critiques n’avaient aucune conséquence sérieuse, puisque Gaby affirmait son accord sur l’essentiel. Cela me paraissait devoir être une étape dialectique. Mais Faurisson a horreur du mot « dialectique » encore plus que du mot « stratégie ».

Morale de l’histoire : en voulant faire progresser Cohn-Bendit plus vite que la musique, on l’a aventuré sur des positions qu’il n’était pas encore capable de tenir, et on a peut-être provoqué sa désertion.

Cette chronique est-elle finie ? Pas du tout, mais cela suffira pour aujourd’hui car cela suffit pour faire comprendre que la VT avait besoin de respirer.

Pierre Guillaume et la Vieille Taupe auront néanmoins été ceux qui auront collaboré le plus longtemps avec Faurisson, et réalisé le plus de choses tangibles pour le révisionnisme !

Et maintenant la deuxième et dernière  rupture.

Il faudrait la collaboration de Faurisson pour en écrire l’histoire, parce qu’elle a été précédée d’échanges confus dont je n’ai pas une mémoire certaine.

Comme il le dit lui-même, Faurisson est « taquin ». Et comme il lui arrive même de l’avouer, il aime « rechercher le nerf dentaire » c’est-à-dire le point faible de chacun, et l’asticoter. Mais il ne supporte absolument pas qu’on le « taquine », sinon comme les Juifs dans le prétendu humour juif, dans des limites soigneusement balisées. Et je m’étais permis de le taquiner. Tout cela a coïncidé avec l’époque où j’ai eu incontestablement des « troubles », c’est-à-dire des interprétations exagérées et une excitation disproportionnée. Mais Faurisson avait tendance à mettre sur le dos de « troubles » tout ce qu’il ne voulait pas entendre de ce que je pouvais avoir à lui dire. Avec comme constante, mon optimisme, qu’il jugeait délirant, et ses éternelles jérémiades sans la moindre perspective, sur la méchanceté abyssale des juifs et leur puissance phénoménale. Ce qui était tout à fait vrai, mais insuffisant. Parce que, aussi puissant soient-ils, les Juifs ne sont quand même pas aussi puissants que la vieille taupe.

Toujours est-il que Faurisson était parvenu à me communiquer son inquiétude du moment. Nous craignions que des manifestations ne soient organisées devant le domicile de révisionnistes. Cela ne pouvait guère être que devant chez lui ou chez moi. Et des événements locaux, notamment au lycée de Beaune, étaient venus donner corps à ces craintes. Il me rappelait au téléphone une curieuse déclaration du juge Montfort invitant à de telles manifestations, et je m’étais lancé dans un activisme décousu destiné, dans mon esprit, à me permettre de faire face à cette éventualité. Abrégeons !

Un beau matin, je découvre devant mon portail, manifestement déposé là, le cadavre d’un lapin.

Le lendemain, un autre cadavre de lapin, coté jardin.

Aux Antilles (ma femme est antillaise) cela s’appelle « un sorcier », et c’est une menace de mort.

Lorsque je raconte cela au téléphone à Faurisson, il a une curieuse réaction : « Vous êtes malade, Guillaume, il faut vous faire soigner ! – Qu’est-ce que c’est que cette histoire de lapin ? D’ailleurs rappelez-vous, il y a un an, cette histoire de  lapin que vous disiez avoir tué ! »

Cela avait été une anecdote amusante, sans importance. J’avais tué un lapin dans mon jardin, avec ma carabine 22LR, munie d’une lunette de visée, et je l’avais baptisé Vidal-Naquet[4].avant de l’offrir à mes voisins, car ma femme ne voulait même pas voir cette dépouille. Je découvrais avec stupeur qu’il ne m’avait pas cru.

– « Mais, attendez Faurisson, ce lapin, je l’avais bel et bien tué. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute ! »

– « Ah bon, vraiment, et comment l’avez-vous tué ? avec de la chevrotine ? »

Non seulement Faurisson ne m’avait pas cru, et ne me l’avait pas dit sur le champ ! Il ne me croyait toujours pas, mais il commençait un interrogatoire pour me piéger, comme un quelconque sondertémoin de chambres à gaz !

Qu’il ne comprenne pas comment on pouvait tuer un lapin « entre les deux yeux », comme je l’avais déclaré, par la fenêtre de mon bureau, et qu’il me pose des questions, soit. On découvrirait que cela suppose qu’un ensemble de conditions complexes aient été réunies et que des solutions réelles aient été apportées à plusieurs problèmes très réels. Et l’énoncé des réponses à des questions pertinentes et impertinentes doit permettre de faire la différence entre le récit réaliste d’une action réelle et une hâblerie ou une parabole mythomaniaque.

Il n’en va pas différemment en ce qui concerne l’extermination des Juifs et l’extermination des lapins ! Pour pouvoir être considéré comme vrai un récit doit être conforme aux lois de la nature.

Mais le ton était ahurissant de suffisance et manquait de compassion. J’ai raccroché.

L’existence ou l’inexistence des trois lapins risque donc de devenir l’énigme historique du XXI° siècle. L’énigme du siècle précédent étant en passe d’être résolue.

Une Sonderaktion de la Vieille Taupe.

En ces temps-là, donc, rien n’allait comme la Vieille Taupe l’aurait voulu. Je n’avais pas les moyens financiers pour réaliser les initiatives fulgurantes auxquelles j’avais rêvé. Et mes pronostics optimistes pour 2007 menaçaient de ne jamais se réaliser, puisque mes pronostics incluent toujours les effets de ma propre activité et l’illusion que d’autres s’activeront en conséquence. Je me sentais à nouveau coincé. Mais sans cependant qu’apparaissent des symptômes pathologiques.

Le samedi 9 décembre 2006, je me couchais vers 20 h 30 (je n’ai pas la télé) en entreprenant la lecture d’un livre de Roy H. Schoeman, Le salut vient des Juifs .édité par François-Xavier de Guibert.

Mon attention avait été attirée sur ce livre lors d’une livraison de la VT à une librairie catholique de tradition. L’éditeur avait déjà publié plusieurs livres excellents, dont deux livres révisionnistes sur l’affaire Papon. Il avait été l’éditeur de Claude Tresmontant, et celui-ci, devenu complètement révisionniste à la fin de sa vie, nous avait présentés. Il avait également publié le livre du Père Toulat, Le Pape contre la guerre du Golfe que l’ambassadeur d’Irak auprès de l’Union Européenne m’avait demandé de lui procurer, et dans lequel j’avais découvert avec étonnement à quel point l’Église de France avait censuré cette position courageuse, et surprenante pour moi, du Vatican (voir bulletin n°16 p.4).

Par ailleurs les lecteurs attentifs connaissent l’importance séminale que la Vieille Taupe attache à la signification de la conversion à l’orthodoxie catholique de Mordécai Vanunu et d’Israël Adam Shamir. Or Roy H. Schoeman s’est également converti au catholicisme.

C’est donc avec intérêt et curiosité que j’entreprenais cette lecture. D’autant plus intéressé qu’un rapide survol préalable (les photographies) m’avait permis de constater qu’il abordait le cas de vrais convertis célèbres, tels les abbés Lémann, Alphonse Ratisbonne, ou le rabbin Zolli, ce rabbin de Rome converti juste après la guerre. L’histoire de sa conversion suffit à elle seule à anéantir les abominables calomnies déversées sur la mémoire de Pie XII par une propagande incessante qui culmina dans le film Amen.

La simple évocation de ces convertis semblait bien constituer une audace méritoire à une époque où l’Église elle-même ne les évoque pratiquement plus jamais. Elle semble bien avoir renoncé à convertir les Juifs. Cette renonciation constituant, à mon avis, le symptôme le plus manifeste de son apostasie. Alors que, tout au contraire, les abbé Lémann, Alphonse Ratisbonne, le rabbin Zolli, avaient été des critiques pointus, perspicaces et bien informés du judaïsme, et n’avaient jamais renoncé à cette perspective, tout en conservant une généreuse compassion pour les membres de leur peuple d’origine.

Des traces  de vie se manifesteraient-elles encore dans le grand corps moribond de l’Église éternelle ? Au point qu’un catholique d’origine juive ose remettre sur le tapis la perspective de la conversion des Juifs à une époque où les Juifs considèrent cette prétention comme un crime contre l’humanité et une tentative de génocide ?

Mais dès les premières lignes de l’introduction, et au fil des pages, je devais déchanter. L’auteur, loin de manifester une renaissance de l’Église éternelle, manifestait la renaissance du judaïsme éternel sous le couvert du catholicisme !

Et plus j’entrais dans ce livre, et j’ai poursuivi tard dans la nuit, plus cette impression se confirmait et devenait certitude. Je me demandais même si l’auteur n’était pas un sous-marin juif qui noyautait l’Église comme Jospin avait été un sous-marin trotskiste qui noyautait le P.S. !

En fermant le livre je remarquais le tract qui me servait de marque-page. C’était un tract de « Renaissance Catholique » invitant à la 15° Fête du livre à Grand’Maisons, Villepreux, le dimanche 10 décembre 2006, et dans la liste des 120 auteurs qui devaient y dédicacer leur livre, je remarquais le nom de Roy H. Schoeman ! Je m’endormais à trois heures du matin et bien que ce soit fort loin de chez moi, le lendemain j’étais à Villepreux pour le rencontrer et j’en avais profité pour prendre avec moi quelques cartons de tracts et documents révisionnistes.

Première surprise, je rencontrais un nombre important de révisionnistes qui me réservaient un accueil sympathique et m’aidèrent à distribuer mes divers documents. Deuxième surprise, je rencontrais trois personnes que j’avais connues dans de tout autres circonstances et dont il était inconcevable qu’elles puissent être devenues catholiques traditionnelles…, et qui l’étaient bel et bien devenues… Mais je ne veux pas en dire plus pour le moment pour qu’elles ne soient pas identifiées, alors que leur identification constituerait une véritable parabole évangélique… (évangile, étymologiquement : bonne nouvelle.)

Tout cela me remettait en mémoire des anecdotes significatives. Dont l’une racontée par ma mère : Alors qu’elle était jeune mariée au Maroc (1939), elle était partie à la messe, le dimanche matin (et pas le samedi soir) en oubliant sur la table de la cuisine son missel, et Djilali, l’ordonnance du lieutenant Guillaume, l’avait rattrapée et lui avait dit : « Tu sais ton Jésus-Christ, Il est pas Dieu ! Pour nous c’est un prophète !». Et elle en concluait, dès une époque où personne ne voulait voir le feu sous la cendre : « Il ne faut pas croire qu’ils sont terminés ! ». Cette phrase, dans sa simplicité, valait des dizaines de livres de sociologie et de politique. Elle montrait qu’elle avait bien perçu le rôle de l’Islam dans le maintien du lien social et la résistance spirituelle à l’occidentalisation.

Un peuple colonisé (tout n’était pas noir dans la colonisation) où le soldat Djilali se permettait de rappeler ses propres conceptions théologiques à l’épouse de son lieutenant, tout en lui apportant son Missel, n’est pas complètement sorti de l’histoire.

Autre anecdote, un ami, père de trois enfants qui vont à Paris à l’école laïque et obligatoire. Les jeunes « issus de l’immigration » commencent à affirmer leur identité de différentes manières, dont celle qui consiste à s’affirmer « musulmans ». Il me racontait qu’un de ses fils lui avait demandé : — « Dis papa, qu’est-ce qu’on est nous ? ». Et cet athée, militant révolutionnaire[5], pris de court, avait été surpris de s’entendre répondre « Nous, nous sommes chrétiens ! ». Et enfin, une agrégée d’histoire qui avait été toute sa vie farouchement laïque et un tantinet anticléricale, m’avait déclaré récemment : — « Je me rends compte que la laïcité ne fait plus le poids ! et ne suffit pas !».

Ces petits signes me semblaient manifester, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, le besoin et l’inéluctabilité d’un renouveau spirituel identitaire face à l’affirmation communautariste islamique.

Et la réponse républicaine et laïque semble bien patiner et pédaler dans la choucroute parce que la République et la laïcité sont noyautées par le judaïsme (voir La Judéomanie, elle nuit aux Juifs, elle nuit à la république de Jean Robin). Cette situation ouvrait un boulevard au christianisme, et plus particulièrement à l’Église catholique, si elle-même n’avait pas été gangrenée par la judéomanie, et n’avait pas substitué à sa théologie traditionnelle, un « judéo-christianisme » de plus en plus judéo et de moins en moins christique. Et voilà pourquoi je considérais à peu près inéluctable une certaine renaissance catholique, en dépit de l’apostasie de l’Église de France, et un regain d’influence des courants traditionnels. Tout cela n’étant qu’une étape dans le projet divin de la vieille taupe.

Et ne voilà-t-il pas que le livre de Schoeman révélait la pénétration du poison judaïque au cœur même du courant traditionnel ! C’était la raison de ma Sonderaktion, mais je découvrais aussi sur place que le poison révisionniste était aussi bien injecté !

Je me suis donc présenté à Monsieur Schoeman en lui disant combien j’avais été scandalisé[6] à la lecture de son livre, qui ne me paraissait pas témoigner d’une conversion au catholicisme, mais au contraire travailler à une conversion du catholicisme au paradigme judaïque. Je lui exposais que, à mon sens, pour un catholique, même si les Juifs ont un rôle central et déterminant dans l’économie du « salut », il est blasphématoire de prétendre que « Le salut vient des Juifs ». Pour un catholique, le salut vient de Dieu. Un point, c’est tout ! Par les Juifs, éventuellement, mais c’est là une autre histoire et ce n’est pas la même chose. Les Juifs ne sont pas constitués d’une essence spéciale qui les prédestinerait… à faire entrer Dieu dans leurs projets !

Je lui confirmais alors toute l’importance que j’accordais à la « conversion » des Juifs, et notamment d’Israël Adam Shamir, qui me paraissait être un vrai converti, dont la position théologique était diamétralement opposée. Il ne connaissait pas, mais nota immédiatement la référence  de son livre, Notre Dame des douleurs.

Je lui disais aussi que je n’avais pas terminé la lecture de son livre, que j’avais interrompue à trois heures du matin. Je ne me sentais donc pas en mesure de développer mes idées…

Monsieur Schoeman me faisait remarquer, ce qui est vrai, que la formule « Le Salut vient des Juifs » provenait de St Jean (4,22) lui-même. Puis il me demandait si je reconnaissais que le Christ était Juif.

— « Bien sûr, il faut qu’il soit Juif ! »

Il me sembla satisfait de constater que je n’étais apparemment pas un disciple d’Alfred[7], puis il me conseilla de mettre mes critiques par écrit, ce qui était le bon sens même. Je lui confirmai que telle était bien mon intention et je lui remis un ensemble de documents de la Vieille Taupe. Il m’assura qu’il les lirait attentivement, ce dont je ne doute pas. Et nous nous serrâmes cordialement la main en nous promettant de ne rechercher  que la vérité.

Notre entrevue n’avait duré que quelques minutes et je consacrais le reste du temps dehors, malgré le froid, à diffuser divers documents de la VT, dont le n°18[8].

Un ancien abonné se montrait enchanté de me rencontrer et de constater ma bonne santé et mon activisme. Il n’avait pas répondu à mon appel, parce qu’il avait déduit de ma circulaire n°18 que tout allait bien pour la VT ! Il me versait immédiatement avec joie l’impôt révolutionnaire. Un autre me regardait comme un revenant et libérait sa mauvaise conscience en payant immédiatement. Un troisième, plus exactement un couple, m’affirmait avoir déjeuné, il y a plusieurs années, avec un « membre de la Vieille Taupe » qu’il fut impossible d’identifier. Cela est d’ailleurs rigoureusement impossible, puisque la Vieille Taupe n’a pas de membres, et ceux qui l’aident à exister ne se prétendent jamais « membre de la Vieille Taupe ». Cette prétention est donc toujours un mensonge.

Chacune de ces rencontres donnait à réfléchir. Tellement d’ailleurs que nous y reviendrons plus tard. Mais la première vaut qu’on s’y arrête un instant tout de suite :

Tout va bien pour la VT et ses pronostics délirants se réaliseront si chacun fait son devoir, et le devoir de chacun, maintenant que la dernière bataille est engagée, est de répondre aux appels de la Vieille Taupe, à moins qu’il n’ait mieux à faire[9].

Sur un plan immédiatement pratique, je rentrais le soir à la maison avec 100 Euros. Ce qui n’est pas inutile pour persuader mon épouse que je ne délirais pas complètement.

 Ma nuit d’insomnie suivie de l’impulsion bizarre de faire plus de 250 kilomètres pour rencontrer un auteur a priori complètement hostile n’était donc peut-être pas le symptôme du déclenchement d’une phase maniaque de ma prétendue[10] psychose bipolaire ! Or, cela a beaucoup plus d’importance pratique qu’on ne saurait l’imaginer. Car je ne risque pas simplement l’application de la loi Fabius-Gayssot pour mes activités, mais aussi l’internement psychiatrique sur demande d’un tiers, et enfin l’internement psychiatrique d’office, au cas où j’en viendrais à troubler l’ordre public… que ma seule existence trouble en permanence ( !) si j’en crois certains, dont les onze avocats ( !?!)  signataires de la déclaration qui clôt le précédent bulletin. Cette lettre est un symptôme. Soit eux, soit moi sommes malades ! (n°19).

Revenons à nos moutons. C’est-à-dire aux chrétiens, selon l’imaginaire païen, qui font, à mon avis, un contresens complet, même si les chrétiens réels, surtout en ce moment, ne sont même pas des moutons, puisqu’ils ne forment même pas un véritable troupeau capable de suivre son berger.

Donc, parmi les Juifs contemporains convertis au christianisme, il y a la figure de Roy H. Schoeman[11] et il y a la figure d’Israël Adam Shamir ou de Mordéchai Vanunu. Le mode d’être chrétien des deux derniers est radicalement différent du premier.

Pour être bref, alors qu’à mon sens, le premier reconstitue le judaïsme éternel sous le couvert du catholicisme, Israël Adam Shamir déconstruit radicalement (jusqu’à la racine) tout ce qui doit être déconstruit pour être réellement chrétien, fidèle à l’enseignement du Christ.

Je développerai tout cela dans le texte que je prépare pour répondre au livre de Monsieur Schoeman. Je lui en réserve la primeur. Et je le publierai avec ses remarques ou sa réponse s’il le souhaite.

Mais ma visite éclair aura au moins eu l’avantage de me convaincre (ce qui ne signifie pas : prouver) que ce Monsieur Schoeman n’était pas un sous-marin qui noyautait l’Église dans une perspective stratégique, un marrane qui judaïse en secret. Il me semble être sincèrement catholique. Ce n’est pas de sa faute si c’est l’Église qui n’est plus soumise à Dieu.

Je terminais la lecture de son livre calmement, dans les jours qui suivirent. Rien ne vint démentir ma première impression et mon rejet total de sa conception théologique. Mais je notais plusieurs analyses profondes. La sincérité manifeste du récit de sa conversion contient des « détails » qui me semblent exclure la duplicité judaïque consciente[12].

Dans les semaines qui suivirent, j’enregistrais plusieurs commandes importantes et renouvelées du Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire. La question des chambres à gaz…de Faurisson en provenance de D.P.F. (la librairie par correspondance : B.P.1, 86190 Chiré-en-Montreuil) et de Duquesne Diffusion (27, avenue Duquesne, 75007 Paris), la librairie des catholiques traditionnels.

Si bien que le tirage « inconsidéré », qui avait constitué une « preuve » du caractère « délirant » de mes espérances planétariennes, se trouve presque épuisé, beaucoup plus vite que je ne l’avais même envisagé ! Et ma « prodigalité pathologique » s’avère avoir été un investissement avisé !

Cinquième raison. J’avais d’abord évoqué quatre raisons qui expliqueraient probablement les réticences d’abonnés de la Vieille Taupe et leur désertion.

Le compte-rendu ci-dessus d’une Sonderaktion à permis de découvrir une cinquième raison, inattendue et réversible : « Je m’étais abstenu puisque tout allait bien ».

Sixième raison. C’est probablement la plus importante numériquement et elle peut se résumer en huit ( 8) mots : « Je me suis abstenu parce que tout est foutu ».

C’est à ceux-là que répondait par anticipation la quatrième de couverture du n°5 des A.H.R., ce petit livre rouge de la révolution à venir, prévu dès 1988 pour contenir l’essentiel du plan de la dernière bataille, déclenchée en 2006.

Vous ne possédez pas ce numéro exceptionnel ? Cela tombe bien. Il fait partie des tirages en fac-simile que j’ai effectué dans mon « délire maniaque » évoqué plus haut. Il y avait le Mémoire en défense…de Robert (avec la préface  de Noam) et les n°2-3-5 des A.H.R., tous très importants, et contenant des munitions (spirituelles) à tête chercheuse et des sous-munitions à effet retard.

Cette sixième raison de désertion à flanc de colline est donc elle aussi réversible, si les vieux briscards épuisés retrouvent un peu d’espoir. Et il y a des motifs d’espoir.

Septième raison. Un certain nombre de mes lecteurs du n°18 (Chai – vivant en hébreu) ont très probablement été indisposés par l’évocation sympathique que je faisais du psy juif qui m’avait soigné, dans la même page où j’osais égratigner Faurisson. Indisposé aussi par l’éloge dithyrambique des livres d’Israël Adam Shamir. L’un d’eux m’a même téléphoné. Il venait de découvrir dans l’interview de Jean Robin, sur l’Observatoire des communautarismes, que « lui aussi était Juif ! ». Trop c’était trop ! La Vieille Taupe allait-elle devenir un repaire de Juif ?

Eh bien, s’il avait pris la peine de lire La judéomanie, il aurait vu que Jean Robin n’est pas Juif, mais il aurait compris qu’il connaît bien le problème et qu’il est habile. Ce qui est préférable quand on est aventuré en terrain ennemi et que la guerre est déclarée.

Naguère, un abonné se désabonnait parce qu’il ne supportait pas que je signe mes textes El Dakhel, Inch’Allah ! (ce qui signifie Le Pénétrant, si Dieu le veut ! en arabe). Certains se désabonneront-ils parce que je parle aussi l’Hébreu ? Ne se souviennent-ils pas que les Apôtres ont reçu le don des langues du Saint-Esprit, à la Pentecôte ?

C’est vraiment un miracle d’avoir amené le révisionnisme aussi loin avec des brèles (mulets – argot militaro-colonial) pareils.

Eh bien, la Vieille Taupe se souviendra néanmoins qu’elle a survécu grâce à eux, jusqu’à leur désertion. Elle leur restera fidèle (Honneur et Fidélité) autant qu’ils resteront soumis à la vérité. Car, contrairement aux révolutionnaires de la révolution bourgeoise (ou bolchevique, c’est pareil), contrairement aux Waffen SS, contrairement aux pseudo-libérateurs gaullistes, contrairement aux pseudo-libérateurs de l’Armée d’Afrique, contrairement aux partis et groupuscules pseudo-révolutionnaires ou contre-révolutionnaires (voir VT n°1- article Debord, p.69) la Vieille Taupe ne fusille pas ses déserteurs. Elle ne fusille même pas ses ennemis, dès lors qu’ils ont cessé de nuire. Elle se contente de les anéantir spirituellement. Le reste vient tout seul.

J’avais donc, en son temps, fait figurer en quatrième de couverture du Drame des Juifs Européens, de Paul Rassinier, cette phrase :

« L’Holocauste a déjà suscité plus de recherches historiques que tout autre événement de l’histoire juive, mais je ne doute pas que l’image qui s’en dégage, loin d’être forgée sur l’enclume de l’historien, soit fondue dans le creuset du romancier. »

Yosef Hayim Yerushalmi

« Zakhor »

Histoire juive et mémoire juive

Éditions de la Découverte

J’avais voulu signaler ainsi la montée vers la conscience, à l’intérieur de la communauté juive elle-même, du « problème juif » par excellence : le judaïsme, la religion juive.

La religion juive consiste, entre autres, à faire entrer l’histoire réelle du monde réel dans les schèmes interprétatifs de la Torah, le récit biblique. Ce n’est donc pas par accident ou circonstance que le judaïsme est opposé au travail de l’historien. C’est par sa nature même et de tous temps. La plupart du temps, les Juifs, même déjudaïsés, conservent par culture, les structures mentales du judaïsme et restent mobilisables au profit des entreprises judaïques par simple solidarité ethnique, reconstituée grâce à l’invocation totalement abusive de la menace d’un prétendu antisémitisme qu’ils provoquent au besoin.

La division du monde entre Juifs, peuple élu de Dieu, et antisémites (tout ce qui s’oppose. En hébreu : shatam – d’où Satan) structure le récit vétérotestamentaire.

La diabolisation de tout ce qui résiste – ou qu’on ne comprend pas – est l’essence du judaïsme.

L’utilisation de cette citation d’un livre important et profond (mais inaccompli) de Yosef Hayim Yerushalmi avait provoqué un échange de lettres avec François Gèze, directeur des éditions de la Découverte, qui contiennent en quatre pages l’énoncé des enjeux anthropologiques de toute l’affaire Faurisson. (Droit et histoire p.174 à 177)

La position de la Vieille Taupe est parfaitement claire. Elle est largement ouverte aux Juifs laïques authentiquement convertis à l’histoire, comme elle est largement ouverte aux juifs religieux authentiquement convertis au christianisme authentique. Elle est ouverte aux Juifs authentiquement convertis à la liberté d’expression, elle est ouverte aux Juifs authentiquement attentifs à la parole de l’Autre, et l’Autre aujourd’hui ce sont les Palestiniens et les révisionnistes.

Elle est ouverte aux Juifs aptes au dépassement de soi.

La Vieille Taupe n’est donc pas encore menacée d’être submergée par ses juifs, parce que les Juifs de la Vieille Taupe cessent, du fait même, d’être Juifs. Sans pour autant se renier, mais en s’accomplissant. N’en déplaise à Bocage, la Vieille Taupe n’est dupe de rien et sait faire la différence entre les positions de Roy H Schoeman, Norman G. Finkelstein et Israël Adam Shamir. Et elle veille au grain !

Mais la Vieille Taupe n’est absolument pas antisémite. Elle lutte de toutes ses forces contre l’antisémitisme et contre la LICRA et le suprémacisme[13] juif.

Le temps est venu de le découvrir pour tous ceux qui n’avaient pas encore compris[14].

 

Les enfants de Don Quichotte ont récemment défrayé la chronique. Ils ont installé des tentes rouges (rouges ? pour que ce soit plus visible, bien sûr) le long du canal Saint-Martin (du nom de ce soldat de l’armée romaine[15], qui avait partagé son manteau avec un pauvre[16]).

Mais quel rapport avec Don Quichotte de la Manche, qui avait signé en février – mars 2000 et diffusé partout où cela était souhaitable, donc à l’Abbé Pierre, et à quelques évêques, Tu n’en croiras pas tes yeux ! et Les révélations de Nancray ?

— Aucun, bien sûr !

Supposer un tel lien serait paranoïaque !

— Mais pourquoi les couvertures des numéros de la revue À CONTRE-NUIT, initiée par Roger Garaudy, l’ami de l’Abbé Pierre, (chuttt !) en février 1999 représentaient-ils un Don Quichotte ?

— Ben…, parce que Garaudy avait conscience de se battre contre des moulins à vent !

— Mais pourquoi, sur cette représentation, la pointe de la lance du Chevalier à la triste figure est-elle remplacée par un lumière étincelante ?

— Parce qu’il portait la lumière dans un monde dévasté. Le paysage autour de lui est un paysage de guerre et de dévastation.

— Comment dit-on porteur de lumière en Allemand ?

— Je ne sais pas, et puis tu commences à m’embêter avec tes questions. Tu cherches du sens partout où il n’y en a pas. As-tu bien pris ton Zyprexa ?

Chaque chose en son temps. Et la preuve que les temps n’étaient pas venus, c’est que la Vieille Taupe n’a pas trouvé de volontaires pour la Sonderaktion prévue, et n’avait même pas assez d’argent pour faire un tirage de Tu n’en croiras pas tes yeux !  Ni même pour couvrir les frais d’un envoi à l’ensemble de ceux parmi lesquels la VT pouvait raisonnablement espérer qu’il s’en trouverait peut-être un pour cent qui aient conservé la compréhension des codes qui leur permettraient de commencer à comprendre qu’il y avait peut-être quelque chose à comprendre.

Mais cela n’a pas [trop] d’importance. Contrairement à ce qu’avaient craint les impatients qui avaient mal lu Marx (Lénine, Trotsky et les bolcheviks) et pas lu (ou oublié dans le cas de Trotsky) Le Socialisme des intellectuels de Jan Waclav Makhaïski, quand les temps sont venus, l’Histoire repasse les plats. Heureusement. C’est même à cela que l’on reconnaît que les temps sont venus.

 

L’enterrement de l’Abbé Pierre  aura été un grand moment de communion cathodique et médiatique, et un moment d’émotion sincère pour ceux qui avaient pu vérifier sa bonté. Des circonstances indépendantes de ma volonté (donc « planifiées » par la totalité des déterminations que je ne contrôle pas, qui demeurent nombreuses) ont fait que je me trouvais chez ma mère pour trois semaines (ça intéressera, à juste titre, ma psy), à Royan (ville martyre de la barbarie alliée les 14 et 15 avril 1945). Ce « détail » est important en ceci que, chez ma mère, je dispose de la télévision. J’ai donc assisté à la retransmission[17] de toute la cérémonie à Notre-Dame de Paris.

Je vais être bref, et je développerai les points qui concernent la théologie dans ma réponse à Roy Schoeman.

D’après les commentateurs, la cérémonie avait été organisée jusque dans le détail par l’Abbé lui-même. Sur son cercueil fut déposé un Évangéliaire. Le mot est peu usité. Il provoqua une interrogation du journaliste présentateur à l’informateur ecclésiastique : L’Évangéliaire est un recueil des Évangiles lus chaque jour à la messe. Il doit donc être distingué de la Bible, qui regroupe l’Ancien et le Nouveau Testament. L’abbé aurait-il voulu signifier toute l’opposition qu’il percevait entre l’Ancien et le Nouveau Testament ? Comme il l’avait rappelé dans sa lettre de solidarité, jamais démentie, jamais repentie, à Roger Garaudy[18]. Et ce signifiant ne voulait-il pas rappeler son analyse du destin de « la promesse » faite par Dieu à Abraham, qui n’est pas sans rappeler l’interprétation qu’en font les Naturei Karta.

J’ai aussi remarqué que le Kyrie eleison avait été dit dans cette langue originelle, le grec, comme dans mon enfance, et le rite de Saint Pie V. Alors que dans la messe moderniste on le dit en français. Par contre, un coup de téléphone intempestif m’a empêché de vérifier si l’office s’était terminé par « Ite Missa est ». Quelqu’un peut-il me renseigner ?

L’Abbé avait demandé que l’on invite les dignitaires de différentes religions. C’est extrêmement important, et lourd de sens. Curieusement, mes réflexions m’éloignaient de l’œcuménisme de pacotille dans lequel s’abîme (s’abîmait ?)l’Église. De même en politique et en économie, j’en étais arrivé à la conclusion que seul l’extrémisme radical est au centre du problème. Mais c’est la présence  de ces religieux d’autres religions, à ce moment-là, dans cette Cathédrale-là, qui me permit soudain de comprendre, et de trouver une solution dans le problème sur lequel j’achoppais, pour que ma critique et réponse à Roy Schoeman soit complète, exhaustive et juste, définitivement[19].

Pour moi, ce fut la révélation de l’abbé Pierre. J’écrirai tout ça quand j’aurai le temps. Vous n’en perdez que l’attente.

Au fait ! À votre avis, combien de révisionnistes avaient-ils été invités à la demande de l’abbé Pierre ?

La réponse doit être repoussée au n° 21, car maintenant le temps presse, et je dois en priorité me consacrer aux Sonderaktion en cours.

Dernière Sonderaktion en date. Le vendredi 9 février en fin d’après-midi, je me suis rendu sur le parking du magasin Carrefour à Chartres. Le « Fara Kemi Séba » y avait donné rendez-vous à ses partisans à 18 h 30, après qu’on lui ait refusé toutes les salles de réunion qu’il avait sollicité à Chartres. Je l’avais appris par Internet et je souhaitais profiter de l’occasion pour le rencontrer et parler avec lui. Je suis arrivé sur le parking à 5 heures. J’ai pu assister à la mise en place de tout le dispositif policier, placer le poème de Wilhelm Stein sous quelque 250 essuie-glaces, m’entretenir avec un probable inspecteur des R.G., plusieurs policiers et « responsables du maintien de l’ordre » avant l’arrivée du Fara et de sa maigre troupe. J’ai donc pu analyser en détail le piège qui leur était tendu, assisté à la mise en place du dispositif policier et compris ce qui ne pouvait pas ne pas arriver, et… qui est arrivé.

J’ai été contrôlé trois fois. J’ai assisté à l’arrestation de Kémi Séba à deux mètres de lui. Certains policiers m’avaient identifié comme un probable sympathisant de Kémi Séba, mais d’autres avaient pensé que j’étais un « antiraciste » venu contre-manifester. Quand je suis finalement monté dans la voiture des Nègres pour rejoindre le commissariat central, après l’arrestation, j’ai entendu une femme, officier de police, glisser à ses hommes qui l’entouraient, comme dépitée — « Ben… ! il est avec eux !»

J’étais donc en compagnie du porte-parole du Fara, de son garde du corps, d’un troisième Nègre, dont je ne me souviens pas du nom, et d’un autre Blanc, qui s’est mis à déverser  dans la voiture une véritable logorrhée « antisémite », tellement outrancière et ponctuée de rodomontades mythomaniaques telles qu’il ne pouvait s’agir que d’un provocateur. Mon voisin de droite me semblait écouter sans bien déceler les mensonges. Mais lorsque nous fûmes arrivés devant le commissariat où le Fara était en garde-à-vue, l’un des Nègres, je ne peux préciser lequel, l’a prié de dégager. Il s’est tenu silencieux à distance.

Autant Kémi Séba m’avait chaleureusement serré la main lorsque nous nous sommes croisé, à son arrivée, autant ses camarades  restaient à mon égard sur leur quant-à-soi. J’ai pensé qu’heureusement qu’ils ne m’avaient pas vu circuler au milieu du dispositif policier, avant leur arrivée, sinon c’est moi qu’ils auraient pris pour un provocateur ! De toute, façon leur prudente expectative me paraît normale. Ils ne se sont vraiment déridés à mon égard que lorsque, de retour avec eux sur le parking où j’avais laissé ma voiture, je leur ai expliqué pourquoi j’étais venu prendre contact. Je pensais avoir besoin d’eux, parce que les Noirs ont conservé une énergie que les Blancs ont perdue, et je voulais discuter de stratégie avec le Fara, car j’étais en désaccord sur beaucoup de points, dans ce que j’avais cru comprendre de la sienne. Je leur ai remis des documents pour qu’ils les lisent avant toute discussion.

Je crois être parti vers 10 heures, mais dans ces situations la notion de l’heure peut-être perturbée, et je me méfie du témoignage humain, donc de mon propre témoignage, car, n’en déplaise à la LICRA et à Vidal-Naquet, je suis un être humain.

J’ai eu la surprise d’entendre la nouvelle se l’arrestation de Kémi Séba sur la radio de ma voiture. Quand j’ai quitté les lieux, je pensais à la probabilité d’une garde-à-vue de Kémi prolongée tard dans la nuit, peut-être même jusqu’au lendemain matin. C’est avec une véritable stupéfaction que j’ai appris l’arrestation de Héry Sechat et Konga devant le commissariat. Nous attendions paisiblement la sortie du Fara, sans que rien n’indique la moindre trace d’agressivité de notre part, sinon l’importance disproportionnée du dispositif policier !

C’est avec stupeur que j’ai appris les inculpations, le procès et les condamnations totalement disproportionnées.

Ce à quoi j’avais assisté, c’était à une sorte de ballet où chacun des protagonistes jouait son rôle. Avec sang-froid, de part et d’autre, même si la tension montait. À mon troisième contrôle d’identité sur le parking devant le MacDo, je commençais à en avoir marre… Mais puisque j’étais là, je savais ce que je risquais ! Quand le commissaire Degas a pris la mouche sous l’injure : « Vous me faites gerber ! » et a sifflé la fin de la récréation en disant « Vous me l’embarquer !», on restait dans le même registre. L’arrestation a été efficace, professionnelle, et Kemi s’est retrouvé proprement menotté sans violence superfétatoire.

Ce sont le juge d’instruction qui a inculpé, d’une part, et les juges qui ont condamné à de la prison ferme, d’autre part, qui portent l’entière et très lourde responsabilité d’avoir mis de l’huile sur le feu de la guerre raciale. Quant au procureur, son inculture et son ignorance et sa naïveté sur le sujet du sionisme montre à quel bourrage de crâne il a été soumis. Ne s’est-il pas même avisé que le Nazisme n’était pas non plus sans rapport avec le « romantisme allemand ». Ils ont tous fait preuve d’un racisme abject. Mais ce qu’il faut que les Noirs comprennent maintenant, c’est que ce genre de décisions complètement injustes et quasi-délirantes, ont frappé naguère tout autant de prétendus « racistes d’extrême droite », tout blancs, tout « leucodermes » soient-ils ! Les Nègres n’ont pas le monopôle des contrôles d’identité abusifs !

Pour aller plus loin, il faudrait donc reprendre toute l’histoire de la « tribu Ka », de ses démêlés avec les médiats, et les sionistes. Impossible maintenant ! Mais vous aurez compris que c’est une affaire qui ne fait que commencer, et la Vieille Taupe était là !

Or, cette affaire  pose et contient l’étrange question de la nature étrange de l’étrange domination du sionisme.

Ils nous mènent à la catastrophe (shoah en hébreu) et à l’affrontement racial.

Faurisson contre Badinter, sur plainte de Faurisson. Mieux que toutes explications, nous donnons ci-dessus les conclusions déposées par le plaignant au tribunal. Tout y est clair et explicite.

Voici donc la raison pour laquelle nous sommes très pressé d’envoyer cette circulaire et nous ne pourrons pas cette fois encore développer notre plan stratégique pour 2007. Le 12 mars aura lieu un procès peu banal au tribunal de Paris.

Ce qui est amusant dans cette affaire, c’est que Badinter, avocat de la LICA, pas encore LICRA[20] avait à l’époque déconseillé de porter plainte pour dommage par « falsification de l’histoire » estimant, à juste titre, que la législation française ne se prêtait pas à ce genre de flibuste. Mais la décision ayant été prise par les instances LICRAsseuses de passer outre à son conseil, il avait néanmoins décidé de plaider lui-même cette cause, éthique par excellence, n’est-il pas ?

Cette affaire est donc une illustration de la thèse de la Vieille Taupe. Le 18 février 2007 a commencé l’année du Cochon dans le calendrier chinois. Nos ennemis vont commencer à détricoter eux-mêmes leurs propres mensonges au moment même où les révisionnistes étaient réduits au désespoir et à l’impuissance, et vont nous fournir eux-mêmes toutes sortes d’occasions d’intervenir.

Les paroles imprudentes et les rodomontades de Badinter révèlent son inconscient qui le travaille.

Ce genre d’affaires va se multiplier.

Et la Vieille Taupe a de quoi en provoquer quelques unes.

Patience !

Il n’y a pas que les chambres à coucher dehors. Tous les mythes battis sur les attentats du 11/09 et le terrorisme international commencent à battre de l’aile et ne tiennent plus que par l’effroi que suscite la perspective de leur effondrement.

Dans l’immédiat, il faut mobiliser de tous cotés pour que l’assistance soit nombreuse à ce procès, où il sera question de savoir si, en France, les mots ont encore un sens.

La Raison et le sens ![21]

Ou Badinter sera condamné pour la diffamation commise, ou la justice sera  ridiculisée…

La VT compte sur vous et sur une mobilisation sans précédent. Le procès commence lundi 12 à 9 heures 30. Il durera toute la journée.

La Vieille Taupe y interviendra à sa manière.

Tous ses amis seront sages comme des images. Quand cela se passe , c’est Delcroix et Faurisson qui commandent, et personne d’autre !

De toute façon ce procès remet dans l’actualité le Grand Procès Historique, le Verdun du révisionnisme, conduit de main de Maîtres par Faurisson et Delcroix pendant 4 ans, du 15 février 1979 au 26 avril 1983. Il remet donc au centre de l’actualité la brochure :Épilogue judiciaire de l’affaire Faurisson que la VT tient à la disposition de ceux qui veulent s’informer. Ils recevront en récompense une image.

Bon…, je n’y arriverai pas. Je continue donc à rédiger ce qui deviendra le Bulletin n°21 et paraîtra très vite.

À vous maintenant de jouer. La VT recrute toute personne apte au dépassement de soi.

                        Pierre Guillaume

 

La Vieille Taupe n’est pas une organisation démocratique. Son orientation n’est pas dictée par les nouveaux participants. Elle est dictée par la totalité des écrits publiés jusqu’ici par la Vieille Taupe, et par un Conseil des sages, clandestin, jusqu’à la victoire.

En cas de difficultés d’interprétation, ou, par impossible, d’événements imprévus par le plan mis au point, le conseil se réunit. Pour participer aux délibérations, il faut avoir soi-même conçu, et réalisé une Sonderaktion qui s’inscrive dans le cadre de la juste ligne de la VT.

 

Le 18 février 2007, le Conseil des sages s’est réuni. Le Conseil a estimé que Pierre Guillaume avait « fait preuve de trop peu de rigueur dans son activité (souffrant la présence  prolongée et les discours d’imbéciles, et même d’antisémites).

Il a nommé Wilhelm Stein pour le remplacer au poste de Sonderführer de la Vieille Taupe pendant la durée de l’année du Cochon.

 

 


Tribunal de Grande Instance de Paris,

XVIIe chambre civile (Presse), 2e section

RG 06/18426

Audience à jour fixe du 12 mars 2007 à 9 heures 30

CONCLUSIONS RÉCAPITULATIVES

Pour :

Monsieur Robert Faurisson, professeur d’université à la retraite, de nationalités britannique et française, né le 25 janvier 1929 à Shepperton (Grande-Bretagne), demeurant 10 rue de Normandie à Vichy (Allier),

Demandeur, ayant pour avocat maître Eric Delcroix, du barreau de Paris.

Contre :

1°- Monsieur Robert Badinter, demeurant 38 rue Guynemer à Paris VIe,

Défendeur ayant pour avocat maître Jouanneau, du barreau de Paris

2°- ARTE-G.E.I.E., en son siège, 4 Quai du Chanoine Winterer à Strasbourg,

En présence du Procureur de la République.

Plaise au TRIBUNAL

Attendu qu’à la suite de l’assignation à jour fixe qui lui a été délivrée le 22 décembre 2006, Robert Badinter a fait communiquer pléthore de pièces sous l’apparence formelle d’une « Offre de preuve », délivrée à domicile élu par un exploit du 29 du même mois, visant l’article 55 de la loi du 29 juillet 1881 ;

Attendu que cette prétendue offre de preuve est manifestement irrecevable et nulle pour les deux raisons explicitées ci-après :

Attendu en premier lieu qu’elle est irrecevable en vertu de l’article 35 de ladite loi, 3e alinéa, énoncé « b », puisque portant sur des faits qui remontent à plus de dix ans, Monsieur Badinter faisant état dans le texte diffamatoire du « dernier procès [qu’il aura] plaidé dans sa vie avant de devenir ministre » (voyez infra et notre pièce 2) ;

Attendu dès lors qu’il ne peut disconvenir que cela renvoie à l’année 1981, année où il plaida pour la L. I. C. A. contre le demandeur, ne parvenant pas à le faire condamner pour avoir  « volontairement faussé la présentation de l’Histoire [et] volontairement tronqué certains témoignages tels que celui de Johann-Paul Kremer » (assignation du 15 février 1979, pages 2 et 3 - notre pièce 3), avant de devenir ministre de la Justice ;

Attendu en deuxième lieu qu’elle est surabondamment irrecevable et de surcroît nulle, puisqu’elle ne prétend pas faire la preuve, selon les termes de l’article 55, 1°, des

… faits articulés et qualifiés dans la citation, desquels il entend prouver la vérité ;

pourtant assénés en deux courtes phrases limpides du défendeur, phrases composées de 36 mots au total et reproduites intégralement infra ;

Attendu que c’est à travers le prisme de l’extrait tronqué et infidèle d’un attendu picoré dans l’assignation, relevant d’un descriptif général de la diffamation et commentant son propos, que Monsieur Badinter entend faire, de manière captieuse, une preuve tout aussi générale ;

Attendu cependant que c’est de son seul propos à lui, et non pas des termes discursifs de l’assignation (ou « citation » selon la loi) qu’un diffamateur pourrait faire la preuve, savoir la preuve des « faits [qui y sont] articulés… dans la citation », seul objet possible d’une hypothétique exception de vérité ;

Attendu que grammaticalement l’assignation renvoie à la « façon circonstanciée » (assignation, page 2, deuxième attendu) dont le diffamateur s’exprime, seulement pour expliciter le fait précis allégué et reproduit verbatim (paraphrase de l’aphorisme : le demandeur montre du doigt la diffamation, mais Monsieur Badinter ne regarde que le doigt du diffamé) ;  

Attendu que la prétendue offre de preuve est de toute façon irrecevable et même nulle, ne prétendant pas à l’administration de la preuve du propos diffamatoire, mais à semer la confusion en déplaçant le débat hors de ses cause et objet ;

*

Attendu en effet, par-delà la tentative de diversion esquissée, que, le samedi 11 novembre 2006, lors d’une émission de la chaîne de télévision Arte intitulée « Forum des Européens », sur le thème annoncé de « la liberté d’expression en danger », entre 19 heures et 19 heures 45 (notre pièce 1, extrait du programme de cette chaîne en ligne sur son site Internet), l’invité, Robert Badinter, a déclaré :

Le dernier procès que j’aurai plaidé dans ma vie avant de devenir ministre, c’est l’Affaire, c’est le procès contre Faurisson. J’ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l’Histoire (notre pièce 2, enregistrements VHS et DVD de l’émission) ;

Attendu que ce propos est constitutif d’une diffamation publique envers un particulier, en ce qu’il formule à l’encontre de Robert Faurisson, publiquement, l’allégation d’un fait précis contraire à son honneur et à sa considération, savoir avoir été convaincu de façon circonstanciée et en justice d’être « un faussaire de l’Histoire » (c’est du présent attendu que Robert Badinter extraira l’objet fallacieux de sa prétendue offre de preuve) ;

Attendu qu’un tel propos renvoie ainsi au cas de diffamation défini par l’article 29 alinéa 1 et explicité (et réprimé devant la juridiction pénale) par l’article 32 alinéa 1 de la loi du 29 juillet 1881, propos diffusé auprès du public de la façon prévue par l’article 23 de la même loi ;

Attendu que Monsieur Badinter ne saurait invoquer à son profit la bonne foi, celle-ci étant par avance controuvée, puisque, si les poursuites qui furent conduites sous l’égide du défendeur visaient bien à faire condamner monsieur Faurisson pour falsification de l’Histoire, force est de constater qu’elles ont totalement échoué à cet égard ;

Attendu que le tribunal de céans, par un jugement du 8 juillet 1981, a exposé qu’il n’avait pas à rechercher s’il y avait ou non « falsification de l’Histoire » de la part de monsieur Faurisson (notre pièce 4, pièce Badinter 6), avant de prononcer une condamnation exclusivement fondée sur des considérations morales ;

Attendu au surplus que cette affaire a connu son épilogue par un arrêt subséquent rendu le 26 avril 1983 par la 1ère chambre de la cour de Paris qui, avant de confirmer le principe de la condamnation fondée sur des considérations morales, a précisé :

Considérant qu’à s’en tenir provisoirement au problème historique que M. Faurisson a voulu soulever sur ce point précis, il convient de constater que les accusations de légèreté formulées contre lui manquent de pertinence et ne sont pas suffisamment établies ; qu’en effet la démarche logique de M. Faurisson consiste à tenter de démontrer, par une argumentation qu’il estime de nature scientifique, que l’existence des chambres à gaz, telles que décrites habituellement depuis 1945, se heurte à une impossibilité absolue, qui suffit à elle seule à invalider tous les témoignages existants ou à tout le moins à les frapper de suspicion ;

Que s’il n’appartient pas à la cour de se prononcer sur la légitimité d’une telle méthode ni sur la portée des arguments exposés par M. Faurisson, il n’est pas davantage permis d’affirmer, eu égard à la nature des études auxquelles il s’est livré, qu’il a écarté les témoignages par légèreté ou négligence, ou délibérément choisi de les ignorer ;

 

Qu’en outre, personne ne peut en l’état le convaincre de mensonge lorsqu’il énumère les multiples documents qu’il affirme avoir étudié et les organismes auprès desquels il aurait enquêté pendant plus de quatorze ans ;

Que la valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public (notre pièce 5) ;

Attendu que cette affaire, qui souleva en son temps l’ire de Vidal-Naquet et Wellers (« c’est étonnant que la Cour ait marché » !), fut d’autant plus remarquable qu’elle a convaincu les futurs promoteurs de la loi Fabius-Gayssot (13 juillet 1990) de l’impossibilité de prendre Robert Faurisson en défaut et qu’il fallait donc chercher à le faire taire ;

*

Attendu que, pris au piège de son mensonge, monsieur Badinter ne peut appuyer son introuvable bonne foi sur les pièces issues de son apparente offre de preuve ; celles-ci ne sont que des pièces pléthoriques versées au débat dans une vision quantitativiste, ce qui n’est pas sans rappeler la charge d’Anatole France contre les anti-dreyfusards, dans L’Ile des Pingouins (1907) :

- L’infâme Colomban [Zola - note] prétend que nous n’avons pas de preuves contre Pyrot [Dreyfus]. Il en a menti : nous en avons ; j’en garde dans mes archives sept cents trente deux mètres carrés, qui à cinq cents kilos chaque, font trois cents soixante-six mille kilos (page 284) ;

Attendu, pour illustration, que l’on en distinguera cependant une, n° 5, perle dans cette lourde avalanche ;

Attendu que cette pièce est le texte du « Jugement du Tribunal de Grande Instance de PARIS du 8 juillet 1981 - Dalloz 1982 - note EDELMAN » ; or la reproduction du jugement en cause (notre pièce 4, leur pièce 6) avait été falsifiée par la célèbre revue, pour permettre au nommé Edelman un commentaire captieux ;

Attendu que cela avait conduit Robert Faurisson - première historique - à faire condamner de façon définitive la Société Dalloz-Sirey, sur ce siège le 23 novembre 1983. Cette société ayant tenté en vain appel et cassation -, avec publication judiciaire réparatrice dans le Recueil Dalloz-Sirey (voyez livraison du 4 juillet 1985 de cette revue, pages 375 et 376, avec annonce de sommaire en première de couverture - notre pièce 6) ;

Attendu que la cause et l’objet du procès, qui s’impose au défendeur, n’est pas l’histoire des polémiques et de vingt-cinq ans d’avatars judiciaires de Robert Faurisson, mais un fait précis et ici controuvé, au titre duquel Monsieur Badinter s’est lui-même mis en scène sous les feux d’un plateau de télévision (« J’ai fait condamner Faurisson … pour être un faussaire de l’Histoire » - voyez supra) ;

Attendu qu’un tel fait précis ne peut se démontrer de façon pertinente que par l’administration d’une preuve et d’une seule, à plus forte raison de la part de l’avocat qui s’en vante - ne serait-ce qu’au titre de la bonne foi - preuve documentaire, savoir la seule production de la décision judiciaire alléguée, évoquée par le demandeur dans son assignation ainsi que dans les présentes (notre pièce 4) et non par la production, pour ne prendre que cet exemple, des 2 400 pages de l’œuvre de Raul Hilberg La Destruction des juifs d’Europe en édition Folio (pièce Badinter n°1) !

Attendu que tout le reste n’est que vacuité, diversion et esquive, l’audition des témoins ne pouvant pas avoir plus de pertinence que les 300 co-jureurs de Frédégonde affirmant contre la diffamation de Brunehaut que la Reine n’était point adultère (fin du VIe siècle) !

*

Attendu qu’il convient en conséquence, en conformité avec l’assignation introductive d’instance, de :

1°- condamner Robert Badinter à payer au demandeur une somme de  15 000 € à titre de dommages et intérêts compte tenu de l’importance de la diffusion (d’ailleurs reprise sur les ondes ensuite - cf. notre pièce 7) ;

2°- condamner ARTE G.E.I.E. à faire lire le jugement à intervenir sur sa chaîne lors de la plus prochaine émission « Forum des Européens » ou à toute émission qui lui serait substituée le samedi entre 19 heures et 19 heures 45 ;

Attendu que si ARTE G.E.I.E. est attraite ici, c’est seulement en intervention forcée, selon les dispositions des articles 66, 327 et 331 alinéa 2 du Code de procédure civile, afin de lui rendre commun et donc opposable le jugement à intervenir quant à la seule disposition qui précède ;

Attendu qu’il convient au surplus d’ordonner la publication de ce même jugement, à titre de publication judiciaire, aux frais avancés de monsieur Badinter, dans trois quotidiens d’audience nationale ;

Attendu que l’urgence des réparations, notamment médiatiques, justifie que soit ordonnée l’exécution provisoire, conformément aux dispositions de l’article 515 du nouveau Code de procédure civile ;

Attendu qu’il serait inéquitable de laisser à la charge de Monsieur Faurisson les frais irrépétibles qu’il lui faut exposer pour la présente instance, frais qui ne sauraient être estimés à moins de 2 000 € et qu’il convient de mettre à la charge de Robert Badinter.

PAR CES MOTIFS

Vu les articles 29 alinéa 1, 32 alinéa 1 et 23 de la loi du 29 juillet 1881 mais aussi 35 et 55 de la même loi :

Dire irrecevable et en tant que besoin nulle l’offre de preuve tentée par monsieur Badinter ; l’en déclarer déchu ;

Constater que Robert Badinter a diffamé Robert Faurisson ;

Condamner Robert Badinter à payer à Robert Faurisson une somme de 15.000 € à titre de dommages et intérêts ;

Condamner ARTE - G. E. I. E., sur intervention forcée, à faire lire le jugement à intervenir sur sa chaîne lors de la plus prochaine émission « Forum des Européens » ou à toute émission qui lui serait substituée le samedi entre 19 heures et 19 heures 45 ;

Ordonner la publication de ce même jugement, à titre de publications judiciaires, aux frais avancés de Monsieur Badinter, dans trois quotidiens d’audience nationale ;

Ordonner l’exécution provisoire de la décision à intervenir ;

Condamner Robert Badinter à payer à Robert Faurisson une somme de 2 000 € en application de l’article 700 du nouveau Code de procédure civile ;

Condamner Robert Badinter en tous les dépens, dont distraction au profit de Maître Éric Delcroix, avocat aux offres de droit.

SOUS TOUTES RESERVES

 


Ultimes Sonderaktion. Le samedi 24 février 2007, la tribu Ka appelait à une manifestation de protestation sur l’esplanade du Trocadéro, et de soutien aux trois internés politiques. Après avoir battu le rappel des troupes, Je suis parvenu à trouver UN volontaire pour former à nous deux un Sonderkommando qui s’est révélé efficace. Notre intention était de participer à la manifestation mensuelle de soutien au peuple palestinien qui se déroule à la Fontaine des Innocents, et d’y distribuer les dernières productions de la VT, puis de rejoindre la tribu Ka au Trocadéro.

En fait, la manifestation de la tribu Ka a été interdite au dernier moment, alors que ses manifestations ont toujours été dignes, pacifiques et parfaitement maîtrisées.

Ce sont les organisateurs de la concentration à la Fontaine des Innocents, dont Ginette Hess Skandrani, qui ont invité la tribu Ka à venir les rejoindre et à profiter de la sono. Tout s’est parfaitement bien passé, sans le moindre « trouble à l’ordre public ». Le Sonderkommando de la VT a pu distribuer dans la bonne humeur plusieurs milliers de cartes et tracts qui n’étaient pas négationnistes, mais n’en étaient pas moins dévastateurs pour les censeurs, les ennemis de la recherche historique et de la liberté d’expression. À cet égard, précisons que Ginette Hess Skandrani, qui est régulièrement accusée par les terroristes intellectuels (et physique à l’occasion) d’être « révisionniste », se borne à savoir que nous ne sommes pas des monstres, ni des racistes, ni des antisémites. Mais elle ne saurait être cataloguée « révisionniste » pour la simple raison qu’elle n’a jamais jugé utile de se pencher sur le dossier historique et technique de camérologie. Elle n’a pas d’avis sur la question. Mais elle reste irréductiblement attachée au principe de la liberté d’expression et hostile à toute censure.

L’accueil réservé  à nos tracts a été excellent. Nous avons fait des rencontres prometteuses et pris quelques photos destinées à rendre l’avenir possible. Patience !

Le lundi 26 février, j’entends à la radio le compte-rendu d’un procès concernant des faucheurs volontaires de maïs transgénique s’étant déroulé le jour même à Orléans et devant se continuer le lendemain. Une sombre histoire de prélèvement d’ADN qu’on avait voulu leur imposer lors de la garde-à-vue me convainc que ces résistants à la domestication et à l’asservissement ne sont guère mieux traités que des révisionnistes. Le mardi 27 à 9 heures, j’étais devant le tribunal d’Orléans. Celui-là même qui m’a jugé avec sagesse et justice, et condamné avec indulgence, comme je le méritais.

 Là aussi tout s’est parfaitement bien passé. Entre le tribunal, les parkings de la ville et le Centre de Conférences, où se déroulait deux journées de rencontre écologique, j’ai pu distribuer un millier de cartes, également très bien accueillies, à de rares exceptions près. La plaidoirie de Maître Roux a été exceptionnelle, et m’a rappelé les grandes plaidoiries de Maître Delcroix ! J’ai appris beaucoup de choses qu’il faudra développer plus tard. Dans l’immédiat, la VT adhère sans aucune restriction à l’Appel d’Orléans pour un moratoire pour un printemps sans OGM.

J’ai rencontré là des gens simples, calmes, décidés à affronter la prison et totalement déterminés à poursuivre leurs actions. Nous serons amené à y revenir. En tout cas ce fut pour moi l’occasion de vérifier en pratique l’effet dévastateur des derniers tracts et cartes de la VT, leur capacité à nous gagner des sympathies et à faire percevoir la VT sous un jour nouveau. Les armes de destruction massive de la connerie, mises au point par la VT ont donc été testées en pleins champs. Elles fonctionnent parfaitement. Maintenant il faut y aller…

L’affaire Pie XII sera bientôt relancée (prochain bulletin).

Pour finir, un Führerbefehl de Wilhelm Stein.

Pour des raisons que j’expliquerai dans le prochain bulletin la diffusion du livre La Judéomanie a pris du retard, ce qui obère la réalisation de la première partie du plan de la VT. Il faut continuer à le faire acheter sur Internet ; cela marche bien. C’est la diffusion en librairie qui laisse à désirer. Tous les amis de la VT, sans exception, à peine d’exclusion, doivent acheter au moins un exemplaire, dans une grande librairie proche de chez eux, plusieurs s’ils en ont les moyens, pour les offrir, ou pour spéculer ! puis ils doivent demander à la VT, autant que nécessaire, les DEUX documents qui, associés au livre, lui donneront une valeur historique exceptionnelle ! Tout le monde doit commander au moins UN livre, verser des arrhes ou un acompte. Si le libraire est particulièrement bouché, indiquez-lui que le distributeur est : Alpro Distribution, 02 54.55.50.41 et proposez 20 Euros d’acompte. Si vous faites partie des quelques amis de la VT qui sont dans la gêne, écrivez à la VT.

               Wilhelm Stein.

Courrier à :

Pierre Guillaume, 17, rue de la Bretonnière, 45340 – BEAUNE-LA-ROLANDE

 

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[1]  Maître Jouanneau, signataire du texte imbécile en défense de la loi protégeant de la critique le « génocide » arménien (bulletin n°19) avait, lors de l’audience de je ne sais plus quel procès, reconnu la qualité des AHR et leur droit à l’existence – il tenait le n°5 à la main – se bornant à réclamer la répression de je ne sais plus quoi. Il est d’ailleurs remarquable et significatif que seuls les n°1 & 3 des AHR ont fait l’objet d’une inculpation et que les accusateurs ont « beaucoup souffert », avant de s’en sortir par des entourloupes juridiques, mais c’est là une autre histoire.

[2] J’ai eu tellement de procès, première instance, appel, cassation, que je ne me souviens plus très bien, et je n’ai pas le temps de faire une recherche.

[3] Le tract Notre royaume est une prison, diffusé à 60000 exemplaires en dépit des conditions hystériques créées par l’attentat de la rue Copernic, est daté d’octobre 1980.

[4] Qui, comme chacun sait, en est mort. Paix à son âme.

[5] Erreur. Révolutionnaire, pas militant. Voir, par Dominique Blanc, Le militantisme, stade suprême de l’aliénation.

[6] En fait j’ai dit bouleversé, mais c’est scandalisé que j’aurais dû dire.

[7] Rosemberg. (voir bulletin n°19 note 36).

[8] Chaï, vivant en hébreu, comme les initiés le savent…

[9] Ce qui n’est le cas que de très peu d’élus.

[10] Je suis convaincu, mais sans avoir de certitude, qu’il s’agissait de troubles psychoïdes (ressemblant à la psychose), générés d’abord par la situation et les circonstances que j’affronte. C’est un vaste sujet que je dois renvoyer à plus tard, compte tenu de l’urgence de boucler ce bulletin. (voir plus loin).

[11] À ce jour. Car nul ne sait ce dont demain sera fait.

[12] Un entretien de Roy Schoeman dans L’homme nouveau n°1389, découvert hier à la librairie Duquesne confirme cette impression et un indice, un début de preuve, de l’honnêteté de l’auteur et renforce ma sympathie, nonobstant notre désaccord total. (Note du 15.02.2007)

[13] Barbarisme volontaire, que je conseille d’employer systématiquement pour fêter l’année du cochon.

[14] À paraître, s.d., A-t-on lu Pierre Guillaume, par Robert Faurisson.

[15] Cette armée qui a tué le Christ sans que les Juifs y soient pour rien, ce qui n’est pas très grave, puisqu’il était Juif apostat pour le judaïsme. Armée coupable d’un crime imprescriptible contre l’Humanité pour avoir occupé Jérusalem et détruit Le Temple.

[16] Semble-t-il. Car il y a aussi Martin 1°, Pape, Saint de l’Église, qui condamna le monothélisme au Concile de Latran.

[17] Par contre, je ne l’ai pas enregistrée. Je serais reconnaissant à toute personne susceptible de me fournir un enregistrement. C’est potentiellement important.

[18] Cette lettre, datée du 15 avril 1996, a fait l’objet d’une édition spéciale Vieille Taupe, pour ses amis, avec une photo de l’abbé. Elle sera envoyée gratuitement à quiconque en fera la demande.

[19] Avez-vous éventé le piège ? Ce mot est de trop. Définitive ment.

[20] Toute l’escroquerie licrasseuse tient dans ce R.

[21] Hasard ? C’était le thème du discours de Ratisbonne du Pape, et Ratisbonne est le nom d’un célèbre Juif converti vraiment au catholicisme.